Apprécier un chocolat chaud,
C’est tout un art qui reste à avoir ses secrets…
scientifiques !
Il faut certes du cacao réduit en poudre, du sucre, du
lait.
Et les meilleurs restent espagnols, tellement chauds
et épais qu’on y trempe aussi des espèces de churros dégoulinants de friture,
que c’est un « poison-violent »
pour diabétique type 2.
Mais qu’est-ce que c’est bon !
Ceux qui tiennent « la corde » restent les « chocolat-viennois »,
surmontés d’une montagne de crème fouettée ou chantilly et décoré de quelques « grains
de café » croustillants.
Les miens, que je vous recommande (naturellement..),
tiennent dans une tasse à thé de crème-fraiche liquide, bien réchauffée, l’équivalent
de 12 morceaux de sucre en aspartam (ou un autre sucralose à haute densité) et
trois cuillères à café de cacao en poudre : Mon petit-déjeuner du dimanche
(avec croissant) : Ma douce-folie.
Même si je mets un temps fou à diluer tout le cacao
jusqu’à rendre la boisson parfaitement noire…
Mais je ne savais pas que ça pouvait être encore
meilleur dans une tasse orange !
C’est le résultat étonnant d’une nouvelle étude qui
nous montre qu’on mange non pas seulement avec l’odorat, mais aussi beaucoup
avec nos yeux…
Si se nourrir est avant tout une nécessité, c’est
aussi un plaisir. Or, pour le maximiser, les études montrent qu’il faut faire
appel à tous les sens : Le plaisir des pupilles avant le plaisir des
papilles !
La dernière en date révèle que le chocolat chaud n’échappe
pas à la règle. Si sa couleur cacao ne risque pas de changer, celle de son
contenant le peut, au risque de leurrer le cerveau et d’altérer le goût de la
boisson brûlante…
On a parfois tendance à l’oublier, pourtant nos cinq
sens participent de concert à de nombreux aspects de notre vie quotidienne.
Ainsi, alors qu’on pourrait résumer l’attirance pour
une personne à un simple physique, sa voix, son odeur et la douceur de ses
caresses peuvent y contribuer fortement également, tout le monde sait ça pour l’avoir
appris au moins une fois dans sa vie (sauf à rester indéfiniment vieux-garçon acariâtre
ou vieille-fille desséchée…)
Et il en va de même lorsque l’on mange : Le goût n’est
pas le seul sens à être sollicité. La saveur passe beaucoup par l’odorat, la
consistance peut dans certaines situations avoir de l’influence, tandis que les
yeux mettent en appétit.
De précédentes études montrent par exemple qu’une
boisson paraît plus rafraîchissante si elle est servie dans un verre bleu (une
couleur froide) plutôt que dans un verre rouge, ou bien plus sucrée si son
contenant est rose.
J’ajoute que du champagne dans un gobelet en
plastique, c’est infâme, même bien frappé.
Je sais : Pour être allé à Berlin le 30 décembre
1989 casser « le mur » avec mon marteau et mon burin, j’avais prévu
un Dom Pérignon (frappé : Il gelait) et deux flûtes du service en Baccarat
alors que la future mère de « ma nichée » voulait embarquer des
gobelets plus prompts à ne pas dépareiller le service.
Bé c’est nettement meilleur dans le cristal (qui est
rentré intact à « Paris-sur-la-plage »), même devant la porte de Brandebourg !
Mais chaque boisson est différente : Un verre-cantine
pour une bière, ce n’est vraiment pas bon, tout comme une chope pour un Petrus,
un bol pour un Sauternes, voire une timbale pour un Porto ou un gorgeon d’eau-de-vie
du « cousin Dumé » (de celle dont il ne faut pas secouer trop fort le
flacon de peur de déclencher un séisme majeur…)
Et alors, qu’en est-il pour le chocolat chaud ?
Une question fondamentale, à laquelle se sont attelés
deux scientifiques de l’université polytechnique de Valence (Espagne) et de l’université
d'Oxford (Grande-Bretagne).
Ah ces chercheurs qui ont aussi des « trouveurs » !
La réponse à ce problème a été exposée dans les
colonnes du « Journal of Sensory Studies ».
Si le verre importe peu quand on court après l’ivresse,
en revanche, sa couleur est importante quand on recherche le goût : Les
tasses orange ont donc notre préférence sur le blanc ou le rouge lorsqu’il s’agit
de chocolat chaud.
L’expérience qui a abouti à ce résultat « hautement
scientifique » a nécessité la participation de 57 volontaires. Tous
étaient invités à boire et à évaluer quatre échantillons de chocolat chaud,
chacun contenu dans un gobelet en plastique de couleur différente.
Celui-ci était blanc, crème, orange ou rouge à l’extérieur,
mais l’intérieur était systématiquement blanc. Évidemment, il s’agissait de la
même boisson qui était versée dans chacun des verres.
Généralement, les cobayes ont trouvé que le chocolat
des gobelets orange et crème avait meilleur goût que celui des deux autres.
En revanche, l’effet s'est révélé nettement moins fort
lorsque les participants notaient la douceur et les arômes de la boisson
chaude, même si le verre couleur crème semblait stimuler davantage les papilles
sucrées des volontaires, qui le trouvaient également plus aromatisé…
Mais les « trouveurs » ne cachent pas qu’il
n’existe en réalité aucune règle prédéfinie pour déterminer quel contenant ou
quel emballage correspond le mieux à un aliment donné.
Et pourtant, leur expérience le prouve une fois de
plus : La vue change la perception sensorielle.
Nous mangeons donc bien aussi avec nos yeux.
Ne dit-on pas parfois qu’untel a « les yeux plus
gros que le ventre » ?
Les explications ne sont donc pas encore complètement
claires.
Seule évidence : Le cerveau est derrière tout cela.
Une étude parue au début de l’année 2012 avait par
exemple déjà montré que la seule vision d’un repas alléchant suffisait à
activer certaines régions spécifiques de la matière grise.
Une autre recherche démontrait que laisser les bébés
manger avec les doigts leur permettait de limiter les risques d’obésité,
lançant l’hypothèse que dans la texture des aliments, on parvenait à détecter
ce qui était meilleur pour notre santé. Tentons-nous inconsciemment de
discerner les indices pour prendre mieux soin de nous ?
Si les questions sur le sujet restent nombreuses et
peuvent paraître anecdotiques, ces travaux scientifiques peuvent être utiles
pour les professionnels de la restauration et de l’alimentation en général :
En faisant attention à la présentation ou à l’emballage, ils ont l’occasion de
rendre leurs produits encore plus goûteux aux yeux des consommateurs qu’ils ne
le sont en réalité (chimique).
C’est le rôle des « merchandisers » qui
t’élaborent parfois des « packagings » hallucinants autour des « codes-couleurs »
traditionnels sans même que vous vous en rendiez compte.
Prenez un simple camembert : Il sera toujours
rond, dans une boîte en pelure de bois avec des agrafes apparentes. Tu le mets
dans une boîte en plastique, il ne se vendra pas…
Il n’y a que l’armée qui est capable de te fournir une
pâte-cuite dans une boîte de conserve des rations de survie…
Inversement, Lactalis fait un malheur avec son « beurrier »,
qui n’est pourtant pas le plus efficace question encombrement (et usinage), là
où des générations de cuisinières n’avaient connu que le lingot de demi-livre
entouré de papier alimentaire (bicouche).
D’ailleurs, sa « Motte » n’est qu’un
demi-succès, jamais repris par la concurrence…
Donc, donc… à mon sens, vous devriez voir disparaître
des tasses blanches pour les chocolats des cafetiers et autres « brasseries »
d’ici quelques mois, remplacées par des tasses de couleur « orange » :
C’est nettement meilleur.
D’ailleurs, il faut que j’essaye avant de vous
confirmer…
Et de « valider » le travail de ces géniaux « chercheurs » !
Bien à vous et bonne fin de week-end à toutes et tous !
I3
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