On touche au bout…
Ils poursuivent leurs « négociations ». Mais
pas trop vite.
Le « monde d’après » se dessine seulement trait
après trait.
À Wall-Street chacun spécule sur un accord commercial
avec la Chine et s’inquiète à peine de la prochaine étape de la politique
monétaire de la FED.
À Moscou, « Poux-tine » crame ses quelques cartouches
contre la misère sociale rampante qui mine l’assise de son pouvoir en
brandissant ses « armes-invincibles » comme d’une menace contre l’UE
(qui reste aux portes de Moscou avec la Finlande, la Lettonie, la Lituanie et l’Estonie
et leurs frontières communes…)
À Pékin on persiste à acheter de l’or pour échapper au
règne du « Dollar-roi ».
Au Moyen-Orient, on finit de nettoyer les dernières
poches du « Califat » et on met en place des alliances pour alimenter
les conflits entre l’Arabie saoudite et l’Iran d’une part, et l’Inde et le
Pakistan d’autre part avec deux axes – Arabie saoudite-Pakistan et Inde-Iran.
Et en Europe, on prépare les élections du Parlement
européen en redoutant une « percée » des « europhobes », mais
aussi le « Brexit » et on retient son souffle autour de Rome.
En effet, le gouvernement « ritalien » s’apprête
à accorder une autonomie renforcée à la
Vénétie, à la Lombardie et à l’Émilie-Romagne, trois régions du Nord qui
représentent 40 % de l’économie de la péninsule. Au risque de précipiter une
sécession au sein d’un pays à la cohésion historiquement fragile.
« Entre les
Italiens, la solidarité n’existe pas, il n’y a que de la complicité. »
La Ligue enracinée dans le Nord et le M5S implanté
dans le Sud, s’apprêtent en effet à rabaisser le concept de solidarité
nationale au rang de simple « question sémantique » !
En s’accordant autour d’un « régionalisme différencié » pour la Vénétie, la Lombardie et à l’Émilie-Romagne,
le gouvernement populiste « Ritalien » leur offre en réalité une autonomie renforcée.
À elles trois, ces régions assurent 40,5 % de son PIB
et 54,4 % de ses exportations (26,8 % pour la Lombardie, 14 % Vénétie et 13,5 %
pour l’Émilie-Romagne). Le PIB par habitant y est respectivement de 38.200
euros, 33.100 euros et 35.300 euros contre 17.700 dans le Sud.
Et le pays est entré officiellement en récession en
fin d’année dernière…
Leurs gouverneurs veulent une plus grande latitude sur l’emploi des
ressources financières produites sur le territoire. La Lombardie et la Vénétie
se plaignent ainsi d’un solde fiscal (différence entre l’argent envoyé à Rome
et celui perçu par la capitale) négatif de 56 milliards d’euros…
Ils souhaitent avoir les coudées franches concernant
les questions de sécurité, d’éducation, d’infrastructures, de santé, de
protection de l’environnement ou de valorisation du patrimoine. Des
revendications justifiées par l’excellence de leur gestion, une meilleure
connaissance des besoins de leurs administrés que les lointaines
administrations centrales, mais surtout la satisfaction de la volonté populaire
déjà consultée par voie de référendum qui a largement approuvé la démarche.
« Les régions
les plus riches font sécession », s’inquiètent déjà les gouverneurs du sud
de la « Ritalie », conscients qu’ils bénéficieront de moins de
ressources pour assurer des services publics essentiels déjà déficients.
Unifiée en 1861, la « Ritalie » a longtemps
fait figure « de simple expression géographique » : Un pays où la
revendication des particularismes régionaux prime sur l’attachement à la
Nation.
Il aura fallu l’arrivée massive de la télévision dans
les foyers à partir des années 1950 pour que l’usage de la langue italienne
supplante celui des dialectes locaux…
Sur le plan « socio-économique », deux pays
cohabitent : Un Nord qui rivalise avec la « Teutonnie » et un
Sud qui pourrait être comparé à la Grèce.
Le chômage est trois fois plus important dans un
Mezzorgiorno sinistré où l’espérance de vie est moindre de quatre ans.
Le modèle centralisateur « Gauloisien » n’a
pas permis de résoudre les difficultés, pas plus que celui du régionalisme mis
en place après la guerre.
Il a culminé avec la création de 20 régions en 1970
aux pouvoirs renforcés (dont aussi la Ligurie, le Piémont, la Toscane, l’Ombrie
et les Marches) et 5 à statut spécial (Sicile, Sardaigne, Vallée d’Aoste,
Trentin-Haut-Adige, Frioul Vénétie-Julienne).
Face à « Rome la
voleuse », symbole d’un « État
fiscalement rapace pour assister des Méridionaux fainéants », elles réclament
la sécession des régions riches et industrialisées pour ne pas entraver leur
développement.
Un indépendantisme qui ne repose ainsi ni sur l’usage
d’une langue différente comme en Catalogne, ni sur la pratique d’une autre foi
religieuse comme en Irlande et encore moins sur le souvenir historique d’une
unité politique comme en « Gauloisie-magnifique », en « Hispanie »,
en « Teutonnie » ou encore ailleurs.
C’est le même phénomène qui écartèle le Royaume-Uni.
Les « Nations » restent divisées sur leur avenir européen et a
conduit au « Brexit » : Londres contre le reste des contrées…
Seulement ça « patine » depuis presque trois
ans.
Et pour cause jusque dans la dernière ligne droite qu’on envisage désormais sérieusement de prolonger !
Non mais, ça va servir à quoi au juste ? Dans deux ans, ils ne seront toujours pas d’accord pour avancer et peu importe la direction, d’ailleurs !
Non mais, ça va servir à quoi au juste ? Dans deux ans, ils ne seront toujours pas d’accord pour avancer et peu importe la direction, d’ailleurs !
D’abord la volonté manifeste des Européens de montrer
la gravité de la situation, pour provoquer à Londres l’électrochoc tant attendu.
Alors que les capitales font toutes savoir qu’elles se préparent activement au
scénario d’un « Brexit » sans accord.
Sauf qu’en République d’Irlande, aucune mesure n’a été
prise pour « fermer » la frontière avec son voisin du nord…
Ensuite, tout semble être fait pour empêcher une
percée rapide dans la finalisation d’un accord.
Un officiel britannique a encore expliqué récemment à
l’agence Bloomberg que les négociateurs étaient encore loin d’avoir trouvé un
terrain d’entente au sujet du filet de sécurité irlandais (« backstop »), point
de blocage central de la discussion.
Et qu’il est peu probable qu’un accord soit trouvé
dans les prochaines semaines.
Par ailleurs des signaux « modestes » sont
envoyés pour faire patienter les observateurs en démontrant que, malgré tout,
la discussion avance.
Le premier a été publié après la rencontre entre « Théière-Mais »
et « J’y-sait-Bunker » : Dans un
communiqué, les deux dirigeants ont fait part de quelques points de
convergence, sous-entendant notamment que la britannique reconnaissait l’impossibilité
de renégocier l’accord de divorce, mais pointant la possibilité d’apporter des
garanties juridiques relatives au « backstop » et de modifier la déclaration
politique sur la relation future qui accompagne l’accord.
Le chancelier à l’Échiquier, a quant à lui fait savoir
qu'il voyait des preuves que l’UE avance dans la bonne direction et était prête
à des concessions au sujet du « backstop »…
L’agence Reuters a révélé que l’Union européenne
travaillait sur une forme de « déclaration
politique parallèle » ou « d’outil
d'interprétation » de ce fameux « backstop ». Mais pas question d’aller
trop vite en besogne : les Vingt-Sept n’envisageraient de rendre public ce
texte, évidemment réfléchi depuis des semaines, qu’au plus tôt le lendemain du
prochain vote du Parlement, soit potentiellement demain, le 28 février, mais ça reste encore hypthétique.
C’est donc dans la toute fin de la période qui mène au
29 mars que les parlementaires britanniques pourraient être amenés à se
prononcer sur cette mouture du texte qui, entre autres éléments nouveaux,
engagerait les Européens à négocier au plus vite la relation future après la
date du « Brexit ».
Le sommet européen de la fin mars permettrait dès lors
d’approuver formellement le nouveau texte, juridiquement plus contraignant, à
27.
Et si les Parlementaires britanniques ne le valide pas
ce sera « no-deal » et le saut dans l’inconnu.
S’ils le valident, ce serait aussi l’occasion de
décaler de quelques semaines la date effective du « Brexit », le
temps pour le processus de ratification d’être mené à son terme.
Avec une ultime date butoir : Non pas les élections
européennes de mai prochain (les britanniques n’y participeront pas : Ils ne
le préparent même pas) mais l’installation du prochain Parlement à Strasbourg,
début juillet.
À nouvelle mandature, nouvelle situation…
Pour ma part, je constate que « Théière-Mais »
la joue « fine » : Elle n’a pas été renversée, ni par son propre
parti ni par son opposition qui explose de son côté, elle n’a pas eu à
provoquer de nouvelles élections, elle n’a pas eu à convoquer un second
référendum et en plus, elle se maintient à la tête de l’exécutif après avoir
fait le ménage dans ses ministères !
Chapeau : On ne la donnait pas gagnante « à
tous les coups » à ce point-là.
Restera à gérer le « après ».
Avec un accord, les choses seront à-peu-près encadrées
et les britanniques auront à se retrousser les manches pour manger leur
chapeau-melon jusqu’à ses rebords : Ils seront hors de l’UE mais tout en s’imposant
la plupart des règles de l’UE, hors la migration exogène… et payerons leurs créances
au budget de l’UE (environ 60 milliards d’euros) en plus que de devoir lever
des impôts en plus pour soutenir les secteurs économiques en difficulté
jusque-là subventionnés par l’UE…
Sans accord, ils feront probablement l’économie de
leur arriérés mais se verront fermer le marché continental.
Et ils auront à refaire des accords commerciaux et
techniques, secteur par secteur. C’est déjà fait avec l’Helvétie et c’est en
cours avec quelques pays hors UE mais déjà dans l’Espace Économique Européen, l’EEE.
Bref, la fin d’une galère bien inutile de mon point de
vue et qui va déboucher sur d’autres « crises » : Les
difficultés entre les deux Irlande, seule porte douanière « d’avec le
continent » et les revendications écossaises à venir de reprendre son
indépendance pour revenir dans l’UE.
Et là, pour ces deux points, ça demandera du temps et
beaucoup d’efforts…
Pendant ce temps-là, l’UE va probablement se réformer
doucement sous la poussée d’une nouvelle composition du Parlement où la « grosse-minorité »
des eurosceptiques fera valoir une vision plus « confédérale » de l’avenir
du continent en élargissant le champ du « principe de subsidiarité »
contre la Commission plutôt fédéraliste.
Et pourquoi pas ? Si les confédérés avaient été
plus nombreux que les fédérés aux USA à une époque reculée, « McDo-Trompe »
ne serait pas aujourd’hui en position de faire reculer le commerce et la
prospérité mondiale.
Il y a déjà suffisamment de « forces centrifuges »
comme ça pour ne pas aboutir à une gouvernance mondiale dans quelques
décennies : Ça arrange tant les multinationales que les GAFA plus quelques
autres jusqu’à Moscou et Rome…
Notez que ce que j’en dis ou rien, pour moi l’avenir
de la planète, ça ne concerne désormais plus que « ma nichée ».
Il faut savoir se retirer et laisser tomber le rideau…
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