Et la ruralité, alors ?
Si la
capitale perd près de 12.000 habitants chaque année, un phénomène qui va
durer au moins jusqu’en 2025 d’après « Lyne-Sait-tout », les deux
autres capitales les plus touristiques d’Europe suivent des tendances totalement
opposées.
Les Londoniens auront dépensé 33
milliards d’euros cette année pour acquérir un logement hors de prix dans leur
très chère capitale !
Un pic jamais atteint depuis 2007.
Il faut dire qu’un Londonien sur trois
dépense plus de la moitié de ses revenus en loyer, et que les prix à l’achat
atteignent des sommets : Un logement vaut en moyenne 525.000 € à Londres, le
double de la moyenne britannique. À ce prix-là, seuls les plus riches et les
habitants de logements sociaux peuvent encore se loger dans leur taudis.
Conséquence : la CBI, le Medef
britannique, s’inquiète des difficultés de recrutement dans la capitale.
Une malchance pour les
« outsiders » malgré le très dense réseau (et plus ancien) de
transport en commun en ces temps de « Brexit » qui voient la
main-d’œuvre qualifiée s’exiler sur le continent.
La tendance devrait donc s’inverser
(peut-être de façon dramatique) d’ici à deux ans, quand les
« impatriés » sauront à quelle sauce ils vont être dévorés…
Quant à la capitale allemande, elle
gagne elle de nouveau des habitants, après plus de 20 ans de stagnation
démographique.
Au cours des cinq dernières années, la
population a crû d’environ 40.000 personnes par an.
Avec 3,7 millions d’habitants, Berlin
reste néanmoins très sous-peuplée par rapport à d’autres métropoles (4.200
hab/km² contre 21.000 pour Paris).
Elle compte toujours un million
d’habitants de moins qu’avant la guerre (la dernière). Il faut dire qu’elle a
du mal à se remettre de sa partition de durant un demi-siècle, mais s’y emploie
fermement.
Mais avec plus de 30 millions de
nuitées par an, elle est devenue la troisième destination touristique
européenne après Londres et Paris.
Alors même qu’à Paris,
« Sœur-Âne » serre la vis aux locations saisonnières et de courte
durée de particuliers au motif que ça « pique » 60.000 logements à
ses électeurs (rendus insolvables par les pouvoirs publics et les impôts
locaux, sans même parler de l’endettement de la ville qui a triplé en un seul
mandat…) et fait flamber le prix du foncier… qu’elle préempte à tour de bras,
faut-il rajouter !
C’est la nouvelle mécanique de
la nationalisation d’inspiration « soce » : Tu payes, cher, pour
te faire racheter à vil-prix !
Sympa…
Je ne te dis pas les conséquences à
l’avant-veille des JO de 2024…
Notez qu’elle aussi s’en contre-cogne
le clitoris : Elle ne sera plus là pour l’inauguration du grand foutoir…
Mais ailleurs ? Dans la
« Gauloisie-profonde » que visitent, parfois, quelques
« sinistres-gouvernementaux », qu’est-ce qui se passe qu’ils passent
leurs samedis autour des ronds-points ?
Bé forcément, les villes rurbaines et le milieu rural,
ils gagnent en hébergement de résidents.
Et même que d’après l’Union routière de « Gauloisie-roulante »
(URF), plus de 90 % des ménages qui vivent dans des communes de moins de 5.000
habitants (moyenne des trois dernières années) sont motorisés !
Voilà qui est fort éloigné des préoccupations des
« écololos-bobos-parigots » qui imposent depuis les bureaux
ministériels leur dictature « anti-diesel-&-clope ».
La question des mobilités en zone rurale aura effectivement
et jusqu’ici été largement sous-traitée par les pouvoirs publics. Pourtant, la
loi d’orientation des mobilités espère apporter des solutions alternatives au
tout-voiture. Mais le problème semble être bien plus profond que ça.
« Qu’ils
roulent à l’électricité » (alors qu’on ferme les centrales
électriques). Avec les « Gilets jaunes », c’est le prix du carburant
qui semble avoir en effet cristallisé la colère du peuple, comme si le
gouvernement avait sous-estimé la dépendance d’une partie d’entre eux aux
motorisations thermiques.
Pourtant, beaucoup de « Gauloisiens » s’étaient
déjà émus de la décision de limiter à 80 km/h certaines nationales, assimilée à
la vision d’un « président des villes » (qui persistent à rouler à 50
km/h contrairement à ce que je pensais, voire même à 30 km/h), comme le premier
symptôme frappant d’une fracture territoriale béante.
Une fracture qui se retrouve de manière implacable
dans les chiffres.
Si d’après l’URF, plus de 90 % des ménages vivant dans
des communes de moins de 5.000 habitants sont donc motorisés, 50 % de ces mêmes
ménages sont même équipés d’un deuxième véhicule, les gueux !
Alors que pour les 70 % des ménages de l’agglomération
parisienne est équipé d’un seul véhicule, le pôvres biquets…
Voire, et d’après la ville de Paris-sur-la-plage
soi-même, ce chiffre tomberait à 37 % des ménages parisiens intra-muros…
incapables de garer leur « tas-de-boue-à-roulette » dans leur cave
(ou jardinet) !
Voilà que tout s’explique, surtout quand le
décisionnaire roule avec chauffeur et escorte dans une voiture payée par vos
impôts (y compris locaux pour « Sœur-Âne » et beaucoup de ses
adjoints) : C’est plus facile d’emmerder les « sans-dents », dans ces
conditions-là !
Le constat est clair : Les zones rurales sont
totalement dépendantes de la voiture, avec tous les inconvénients que cela
comporte pour le budget, l’environnement, mais également pour les populations
fragilisées !
Le patron irano-américain d’Uber racontait encore
récemment que si 90 % des taxis new-yorkais ne faisaient de courses qu’à
Manhattan, ses chauffeurs à lui en faisaient 50 % dans les autres quartiers,
moins denses en infrastructure de transport public : Il n’y a décidément
pas de hasard…
D’après Wimoov, un organisme qui promeut les mobilités
auprès des populations fragilisées, les seniors sont dès lors moins mobiles en
zone rurale qu’en agglomération. Ils sont ainsi 49 % à se déplacer
quotidiennement, contre 65 % pour ceux installés dans les grandes villes.
Pas de hasard non plus.
Pour tous les observateurs, la question de la mobilité
motorisée est quasiment consubstantielle à la vie en zone rurale. Pour « Marie
H. », chercheuse de métier en on ne sait pas quoi sauf elle, associé au
CNRS, « la voiture c’est satisfaisant,
facile, rapide et encore peu chère pour de nombreux ménages. En zone rurale, il
y a une culture automobile qui se traduit par un usage automatique de la voiture
».
D’après elle, il y a une fatalité pour ces ménages à
être équipé d’une voiture même s’il faut relativiser son usage : « Il est difficile d’envisager la disparition
de la voiture aujourd’hui, mais il est possible d’en limiter son usage en
développant des solutions multimodales comme le vélo ou la marche à pied,
pourvu que les collectivités locales sécurisent des voies spécifiques comme des
pistes cyclables ou tout simplement des trottoirs, et accompagnent leur usage
».
Je voudrais la voir sur la montée vers Lumio (Balagne)
sur la nationale aux larges bas-côtés : Un « truc » qui n’en
finit pas que t’en as plein les mollets une fois arrivé au bout.
Et que tu sais que tu vas remettre ça un peu plus loin,
car le village est bâti au-dessus de la route, le long de la montagne …
Reste la solution des transports en commun… Or, pour
les communes, c’est un immense casse-tête économique. Elles ont eu beau s’associer
à travers des communautés de communes pour mutualiser les moyens, ramasser les
élèves qui se lèvent à pas d’heure, la mayonnaise n’a jamais pris…
D’après l’observatoire de la mobilité créé par l’Union
des transports publics, l’espace desservi par les transports en commun a
augmenté de 25 % entre 2014 et 2016 pour atteindre les 40.000 km². Mais, paradoxalement,
la population desservie n’a quasiment pas augmenté. Résultat : Le coût des
transports en commun a explosé mais sans effet sur la population.
Pour Jean-Marc (pas le mien, mais un député « LaRem-même-pas-en-rêve »
des Bouches-du-Rhône, nommé Zulesi), les pouvoirs publics ont tardé à prendre
la mesure du problème : « Aucun
gouvernement n’a su jusqu’ici apporter une réponse satisfaisante, il y a
pourtant urgence à répondre aux problématiques posées par les mobilités en zone
rurale ». Optimiste comme on lui a appris à l’ékole des « députés-tout-nouveau-tout-beau »,
il fonde quand même de grands espoirs sur la loi d’orientation sur les
mobilités (LOM) qui est actuellement en cours de discussion au parlement.
Il espère (sans y croire ?) que celle-ci permette
notamment de « faciliter l’expérimentation
de solutions de mobilités en zone rurale », explique-t-il dans la
« presse-aux-ordres ».
Il a bien sûr participé aux assises des mobilités pour
préparer la LOM comme on lui avait suggéré au lieu de se la couler douce au
chaud et à « Paris-sur-la-plage » autour du « Palais-des-Bourbons »,
et rappelle que désormais les collectivités territoriales peuvent être
assistées dans leurs initiatives en matière de mobilités.
Assistées, mais pas financées : Le car pour
Lumio, il ne passe que deux fois par jour et te dépose en bas du village…
« Nous avons
fondé French Mobility, un guichet unique pour faire remonter les verrous
réglementaires à l’expérimentation. French Mobility déploie aussi des appels à
manifestation d’intérêts en coordination avec l’ADEME afin d’accompagner les
collectivités désireuses d’expérimenter une solution innovante de mobilité.
»
C’est comme ça que la Société Nationale de Casse et de
Fauche (SNCF) va enfin privatiser ses TER déficitaires et même ses
« grandes-lignes » (seulement transversales), si un glorieux kouillon
se risque à perdre de l’argent à sa place…
Belle initiative que cette « ouverture au
marché » !
Car jusqu’ici, les Mobitechs, ces startups
spécialisées dans les solutions de mobilité, ont surtout émergé en agglomération
pour profiter d’une densité de population très forte, seul moyen de mutualiser
les usages et amortir les investissements.
C’est vrai pour « l’autopartage » mais
également pour le covoiturage qui a besoin de massifier les flux pour créer un
usage et des points de contacts pertinents, à défaut de se désoler de voir ses
places de stationnement « d’autolib’ » phagocytées pour rien le long
des trottoirs parigots pour des prunes.
Ce Jean-Marc-là, pas « allumé » pour un sou,
pense que cette dernière solution est parfaitement transposable en milieu rural
: « Nous avons démontré que le
covoiturage était tout à fait opérationnel grâce à des expérimentations, il
faut maintenant vaincre l’obstacle des mentalités ».
Il faut dire que la Cour de cassation vient de
confirmer le licenciement pour faute lourde du salarié d’une entreprise qui le
gâtait avec une voiture de fonction : Il l’utilisait aussi régulièrement
en covoiturage à l’occasion de ses déplacements professionnels pour arrondir
ses fins de mois.
Ce député croit également à la navette autonome qui
peut permettre de « résoudre la
question du dernier kilomètre ». Mais il reconnaît que « cette solution en est encore au stade
expérimental ».
C’est vrai que je me vois mal descendre du car en bas de
Lumio et faire appel à une navette pour grimper le dernier kilomètre…
En réalité, les Mobitechs sont encore très peu
nombreuses à avoir trouvé des modèles pertinents y compris en agglomération et
le fameux enfer du dernier kilomètre (ce casse-tête logistique, notamment dans
le foutoir parigot) : Ça marche « sur le papier », mais pour le
reste, ça fait des générations qui s’épuisent à passer dans le monde réel !
C’est très drôle, pour les spécialistes, l’étalement
urbain est ainsi un autre obstacle au développement de mobilités alternatives.
La densité de population des zones rurales est extrêmement faible, par
conséquent il y serait très difficile d’y développer une capillarité de
transports en commun qui soit efficiente et rentable.
Alors que pour les « futurologues » (qui ne
disent que des konneries, c’est bien connu) voient les villes capter toujours
plus de monde (déjà plus de 50 % de la population mondiale), obligée de
« pousser » à la verticale par défaut de foncier, ce qui obligera tôt
ou tard la place à des modes de transports « verticaux »…
(Comme à Monaco où même les limousines crèchent dans
le salon… si, si, je vous le jure, même si ce n’est pas partout encore,
loin de là !)
D’où la recherche-appliquée à brides abattues autour
des véhicules autonomes – parce que rouler en Telsa (ordinateur à roues) sur
une autoroute, ça n’a pas beaucoup d’intérêt sauf à se faire tuer par surprise
– et qu’il faudra bien intégrer tôt ou tard la troisième-dimension !
Or, les licences de pilotes d’avion restent plus rares
que le permis de conduire…
« Historiquement,
cela a commencé dans les années 1960-70 avec la démocratisation de la voiture
et l’installation des ménages dans des espaces de plus en plus éloignés des
pôles urbains. Aujourd’hui, les territoires ont été construits autour de la
voiture », en dit Marie-la-chercheuse.
D’après elle, « les
plan locaux d’urbanisme ont souvent été très permissifs quant à l’urbanisation
de nouveaux espaces », avant de relativiser : « Je pense que les discours évoluent, mais le travail est loin d’être
terminé ».
Pour elle, la culture du tout voiture n’est pas un
problème mais une conséquence d’une politique urbanistique. Il faut donc
traiter le problème à la racine : « Il s’agit
de sortir du modèle de l’étalement urbain pour adopter notamment une stratégie
de réhabilitation des centres-bourgs, et remettre en cause le modèle du lotissement
très consommateur d’espace » végétal.
Avant de passer à la voiture volante-électrique, la
voiture individuelle à moteur thermique comme totem des mobilités en zone
rurale a donc encore de beaux jours devant elle, si je ne m’abuse…
D’où les rassemblements autour des ronds-points (il y
en a tellement, plus de la moitié qu’en compte l’univers, paraît-il, rien qu’en
« Gauloisie-valseuse »).
En bref, quoiqu’en décide « Jupiter », on
est au croisement des utopies : Et c’est ma « petite-sœur »
(celle que si elle n’existait pas, il
faudrait quand même l’inventer) qui a encore raison (une fois de
plus) : Non seulement, si « Benne-Allah » continue de pourrir la
vie de « Jupiter » (et surtout de « Bibi » son épouse), il
va mal finir sur une route quelconque (c’est hors sujet, mais ça sort comme ça,
puisqu’on parle de bagnole…), mais on finira tous cloîtrés chez soi !
Ne sortant plus même pour les courses du quotidien, la
peur au ventre de se faire agresser, puisque même le courrier arrive dans votre
boîte aux lettres. Alors pourquoi pas la demie-baguette et le litron de
pinard ?
Tout le reste est déjà dématérialisé, y compris votre
pognon… et depuis belle lurette pour ce dernier.
Elle en cause comme d’une experte : Quand elle va
bosser, c’est tout juste si elle ne prend pas ses pantoufles avec elle !
Et je dois vous avouer que durant des années, j’ai
bien parcouru près de 10.000 km par mois sur les routes du pays, mais je
m’admire quand je traverse trois rues londoniennes pour aller au turbin.
Le panard, c’était à Venise : Imaginez le
bonheur perdu de faire un peu moins de 15 minutes de marche-à-pied
entre sublimes palazzi historiques et musées en traversant quelques
canaux pour rejoindre les locaux de son bureau…
Et sans croiser une seule voiture, mais seulement
quelques gondoles et vaporettos !
L’avenir en avance, en somme…
Encore faudrait-il que la mer monte jusqu’à vous.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire