Impôts
et PIB
J’y reviens, suite à mon
billet du 17 décembre 2018 dernier sur les impôts & taxes où j’affirmais avec force que tous les
« prélèvements obligatoires », quelle qu’en soit la nature et le mode
de perception, revenaient automatiquement dans le prix de « votre
gamelle ». Vous avez les moyens d’assumer ou vous crevez la dalle.
C’est aussi simple que ça.
D’autant que, tout étant lié et tout-à-fait logiquement, on retrouve ça en
« comptabilité-publique » dans la formation de la « richesse
nationale ».
Souvent (tout le temps), on compare le PIB (la « richesse
nationale » créée) au poids des prélèvements sociaux et fiscaux, pour dire
que c’est « scandaleux », scandaleusement trop ou scandaleusement pas
assez, selon le dogme dément de votre choix.
Stupide…
Au moins autant que quand « Jupiter » annonce tout-de-go en
parlant du montant des charges sociales qu’il s’agit « d’un pognon
de dingue ».
Attention, le gars a fait l’ENÂ, il sait en principe que « ce
pognon » vient et contribue en « même temps » de, et à la
« richesse nationale » mesurée à travers le PIB.
Et, astuce sémantique, il ne dit pas qu’il s’agit (tous les prélèvements
obligatoires confondus) seulement d’une montagne d’argent qui est
« nationalisée » du 1er janvier au 27 juillet (208 jours
sur 365… 56,98 % du PIB), mais que ça « coûte un pognon de dingue » !
Et en plus, il se fait filmer comme d’un « off » à raconter une
pareille ânerie et il fait diffuser le clip en bras de chemise…
C’est dire l’ahurissement des foules !
Parce que, paradoxalement, ÇA NE COÛTE RIEN à la Nation !
J’explique : Si sur 2.200 de PIB, tu retires 1.253 de prélèvements
obligatoires, il ne devrait rester que 947. Or c’est faux : Les
prélèvements obligatoires, la puissance publique n’en fait pas des tas mais les
redistribuent immédiatement dans les circuits économiques (entreprises et
particuliers) tels que aux 947 des « gains » des agents-privés, se
rajoutent immédiatement 1.253 de prélèvements à la richesse nationale pour
faire le total de 2.200.
Ça veut seulement dire que le poids de la « redistribution »
correspond à 132 % de tout le reste…
Ce qui est encore une approximation fausse, car en réalité, la puissance
publique en remet environ 3 % (66 Md€) dans les compteurs au titre des
« déficits publics ».
Avec « zéro déficit » on aurait 2.134 de PIB…
Une anecdote vécue (tous les ans : De la « macroéconomie-appliquée »
vue par le petit-bout de la lorgnette) pour éclairer le propos : Quand je
faisais « Président de petites-crèches associatives », je louais
un local pour y accueillir du personnel chargé d’accueillir des bambins
immatures 55 heures par semaine dont les parents souhaitaient se débarrasser
durant leur journée d’activité (ludique ou laborieuse).
Les comptes sont simples à gérer : Un tiers du financement venait des
familles qui payent (selon leur consommation, sur un tarif-conventionnel
« CAF », le même partout en « Gauloisie-des-bébés », ce qui
leur ouvre un crédit d’impôt remboursable financé par la Nation et quelques
aides de leurs employeurs bienveillants qui souhaitent les exploiter jusqu’à la
trame…), un tiers du complément CAF (financée exclusivement par les
entreprises : Politique familiale…) et le reste par des subventions
municipales et départementales dont c’est une des missions du « vivre
ensemble » bien compris à l’égard des jeunes ménages qui viennent
s’installer sur leur territoire et y payent leurs impôts-locaux : Question d’attractivité bien comprise.
Simple, parce qu’outre le jeu des conventions multiples, les familles
payent tous les mois les salaires nets du personnel.
Simple, parce que finalement les versements trimestriels de la CAF payent
les charges sociales dues aux URSSAF – qui financent pour partie la CAF – tous
les trimestres…
Simple, parce que les collectivités territoriales payent le reste :
Frais fixes, obligations diverses de tenir une comptabilité commerciale et un
commissaire aux comptes chargé de la valider, amortissements des matériels et
autres, les fluides (eau, électricité) et menus travaux de réparation.
Et que dans ses « frais fixes », la commune repique la taxe
foncière, la taxe des ordures ménagères, la taxe de balayage mises à la charge du
locataire et le loyer (le local étant municipal), elle se paye elle-même, et l’État repique la taxe sur
les salaires (une crèche étant exonérée de TVA) : Là où finalement la
commune finance l’État…
Autrement dit, si tu supprimes tout ça, les plus et les moins, il n’y a
vraiment que la « participation familiale » qui fasse vivre « la
boutique ».
Le reste, c’est de la « redistribution ».
Et ça n’entre pas vraiment dans la « création de richesses »…
marchande.
C’est ainsi qu’on compte le PIB : Secteur marchand plus secteur
« non-marchand », la puissance publique…
Le secteur « non-marchand » gonfle le chiffre et ça fait plus chouette !
C’est tout ce que ça veut dire, rien de plus et comparer l’un à l’autre n’est
jamais qu’un « indice d’interventionnisme » public qui en dit long sur
le caractère « libéral » d’une économie nationale…
Le PIB reste donc ainsi un indicateur « avancé » de la
« nationalisation » de la vie économique d’un pays.
C’est dire aussi le niveau de « couverture sociale » d’un
système (environ 30 à 35 % de toutes les « dépenses-totales ») et du
niveau de taxation (20 à 25 % pour la part « étatique et assimilée »),
pour un niveau global en 2017 de 57 % en « Gauloisie-libérale … ainsi avancée ».
Naturellement, c’est trompeur (au-delà de ce qu’on vient de voir), mais
c’est commode pour deux raisons : À calcul constant (même méthodologie),
ça permet des comparaisons entre régions, pays et entre année fiscale ;
par ailleurs le fisc (et les assurances sociales) taxent globalement tout
« ce qui bouge », tout ce qui change de main. Or, le PIB mesure justement
les flux…
Il n’y a donc pas de hasard.
Ça reste trompeur, parce que d’une part, il y a deux façons (en fait
trois, mais on verra ça plus tard) de compter un PIB et il y a égalité au bout du bout : Soit on
compte les « emplois » (les dépenses), soit on compte les ressources
(les créations, les recettes).
Or, si les comptes publics étaient à l’équilibre, il y aurait réellement
égalité, mais ils sont en déficits perpétuels qui devient une ressource
« fictive » et reste un emploi « réel ».
En « Teutonnie-outre-Rhin », inversement puisqu’ils parviennent
à dégager des excédents, c’est bien une recette, mais ils l’emploient à
« en faire des tas » (rembourser leur endettement passé) : Une
opération « en capital ».
Or, justement, ne mesurant que les flux, le PIB ignore superbement la
balance « actifs/passifs », hors la « formation du
capital » (qui est un emploi).
C’est simple, la ligne n’existe même pas pour être identifiée…
Pour en revenir à mes « petites-crèches », les meks de la
commune ne comprenaient pas qu’on leur demande autant de subvention de
fonctionnement, puisque comptablement, on dégageait, à travers les flux, des
excédents.
« Mais vous en faites quoi, de
vos bénéfices ? »
Dukon-diplômé : Je rembourse les emprunts qui ont financé l’absence
de subvention d’investissement.
« Mais il y a les
amortissements, pour ça ! »
Sauf que le local loué, il l’était « nu », qu’il a fallu l’aménager
par voie d’emprunt bancaire (aménagements que récupérera en fin de bail le
proprio municipal même pas pour l’euro symbolique), que l’emprunt se rembourse
en 15 ans et que les amortissements sont étalés sur 25 ans selon la norme
comptable en vigueur…
Mais comme il n’y avait pas la ligne, il fallait leur apprendre à se
servir d’une calculette… tous les ans pour qu’ils prennent en compte tous
les ans le dixième manquant !
Bouchés à l’émeri ces autistes-là !
Vous le touchez donc du doigt : Le PIB, c’est du faux.
Et pour plusieurs autres raisons supplémentaires.
– La mesure ne recense que deux types de flux : Les flux-marchands,
et les flux-non-marchands (par définition, il n’y en a pas d’autres).
Le flux marchands, ce sont ces deux potes des « Histoires d’en
rire » qui se vendent et revendent la même montre à chaque fois qu’ils se
rencontrent : Ça incrémente le compteur du PIB.
À la fin de cette « histoire de Jean-Marc »,
l’un demande à l’autre pourquoi il n’a plus la montre à son poignet :
« Parce que je l’ai vendue. »
Mais que tu es kon mon ami lui rétorque son compère, « on faisait de si bonnes affaires
ensemble ! »
Voilà, l’économie mesurée par le PIB, ce n’est que ça.
Assez simple pour vous ?
Alors je continue.
Ainsi, quand tu fais face à une destruction quelconque (accident,
catastrophe, l’histoire de la vitre de Keynes – de chez les keynésiens, mais
imaginé par Bastiat – qui est cassé par une rafale), c’est un appauvrissement
national qui n’est jamais compté.
Il n’y a pas la ligne…
En revanche, faire les travaux de remplacement, c’est du PIB !
Je ne sais plus lequel de Bastiat ou Keynes avait même imaginé de payer
des gens à faire des trous dans la chaussée le matin et d’en payer d’autres l’après-midi
pour les reboucher : C’est du PIB.
Le pire de la sclérose intellectuelle des « sachants », c’est
que c’est exactement ce qu’avait décidé de faire « l’autorité » de
février à juin 1848 sous l’impulsion de Louis Blanc (le « génie-soce »
du moment) !
Ils ont arrêté, parce que décidément, les utopies des autistes-trisomiques
« soces », c’est franchement débile…
Inversement, tu fais faire ces travaux « au black », ça
n’apparaît nulle part : Ce n’est pas du PIB (ce n’est même pas de
l’assiette taxable ou cotisable).
Les spécialistes estiment à 10 % du PIB le poids du marché noir et des
trafics illégaux.
Je l’estimais entre 15 à 20 % dans les « années noires »
(difficiles comme actuellement pour les entreprises et les chômeurs… et les
autres), de 8 à 12 % quand l’économie est florissante et en progression (il
faut bien payer les prélèvements obligatoires et autres
« dépenses-obligées » avec de l’argent « blanchi » proprement).
Donc quand on vous annonce 2.200 milliards de PIB et 57 % de prélèvements
obligatoires, c’est du faux !
La preuve, en 2017, il n’y aurait eu officiellement que 1.000 milliards de
prélèvements obligatoires (ce qui est déjà énorme), pour quelques 2.291,7
milliards de « créations de richesses ».
Un taux « vrai » déjà « insupportable » de 43 % (à 45 %) qui
semble être une limite indépassable (même en URSS à une autre époque d’utopies…)
Pourquoi 2.291 milliards plus 10 % de mieux (le « black ») ?
Parce qu’il y a l’autoconsommation. Que les économistes estiment à entre
25 et 30 % du tout.
Ils n’en savent rien : C’est probablement beaucoup moins que ça
puisque plus de la moitié de la population ne peut pas produire en
« ruralité » ce qu’elle consomme en milieu urbain.
Il y a aussi le bénévolat qu’on ne sait pas quantifier avec certitude et
il y a également l’économie d’échange (le troc, les sociétés de libre-échange,
les cryptos-activités, les « monnaies locales », etc.) qui passent
sous les radars de la comptabilité publique (et du fisc) qui tente lui, vaille
que vaille, de « tracer » par les mouvements d’espèce.
Bref tout cela respire la « foutaise » à grande échelle d’autant
quand on rajoute deux points.
– L’inflation. Quand on vous dit que la PIB a crû de 1,7 point par rapport
à l’année précédente (disons qu’il passe de 2.000 à 2.034 milliards d’une année
sur l’autre), on oublie de vous dire que ce ne sont pas avec les mêmes euros.
En fait, il aurait fallu compter les 2.034 milliards euros
« récents » après avoir réactualisé les « euros-passés ».
Ce qui donne avec une inflation de 2 points 2.034 à rapporter à 2.040 !
Autrement là où tout le monde se félicite d’une « croâssance »,
c’est en fait une décroissance de la différence, 6 milliards, soit exactement
les 0,3 points d’écart.
Mais en revanche, quand on vous dit que le niveau des prélèvements
obligatoires se sont maintenus au même niveau d’une année sur l’autre (disons
57 % l’année passée et 57 % l’année précédente), on a bien une augmentation de
1,7 % (pour tenir compte de l’inflation vous assure-t-on très pompeusement,
quand ce n’est pas plus), soit 1.162,8 l’année en cours (2.040 x 0,57). Et pour
être honnête et compléter votre « bonne information », il faudrait le
rapporter aux 2.034 recalculés.
Évidemment, ils ne le feront jamais, parce que 1.162,8/2.034 = 57,16 %,
soit 0,16 de plus, le « glissement caché » (et noyé dans le reste…)
– Enfin – on l’a évoqué – tout cela est bien joli, mais dans le PIB, il y
a 3 % de déficit (les « non-marchands » qui dépensent plus que ce
qu’ils prennent sur les « marchands »).
Et 3 points de « création » de demande non financée, sur 2.000
milliards, ça en fait 60 milliards qui sortent de la poche des investisseurs et
qu’il faudra bien rembourser un jour ou l’autre…
Mais qu’on retrouve tout de même dans le PIB, jusqu’au jour où ça ne sera
plus possible et que ce sera 3 % de « dope » qui disparaîtront.
Tout cela pour vous dire que le PIB, c’est faux.
Même si on n’a pas autre chose sous la main pour faire des comparaisons
utiles parce que tout le monde a les mêmes erreurs, plus ou moins forcées et
« féroces ».
Ce n’est pas le plus important (sauf à savoir de quoi on parle vraiment).
Le plus important c’est de savoir que sur une masse de 2.200 milliards de
flux qui passe, on vous en pique 1.000 (qui n’ont donc jamais représentés 57 %
annoncé par ailleurs… comme quoi, « ils » ne comptent pas la même
chose).
Autrement dit, les 1.000 sont prélevés sur les 2.200
« marchands » pour revenir en « non-marchand » (prestations
en nature – routes, ponts, justice, sécurité, etc. – et prestations en espèce –
subventions, allocations, dotations, etc.)
Comme on vient d’en dire, on n’en pique que 97 % sur les 2.200, pour
revenir en « 1.000 », les déficits récurrents.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
Que ça n’existerait pas, ça ne changerait rien ?
Pas bien sûr : Il y a des dépenses communes qu’il faut pouvoir de
toute façon assumer. L’impôt, la taxe, la redevance, la cotisation, le
prélèvement obligatoire est indispensable.
En revanche, imaginons que l’on double ces prélèvements, de 1.000 à 2.000,
le PIB passera illico-presto de 2.200
à 3.200 !
Mazette, quelle croissance !
On peut même le tripler (payer des gens pour qu’ils payent des impôts, par
exemple, le fameux « revenu universel » de « Deux-noix-âme-Mont ») et le PIB passera à 4.200…
Vous avez compris ?
Si on divisait par deux les prélèvements obligatoires, le PIB passerait de
2.200 à 1.700 !
Et tout le monde hurlera à la crise… grave, très grave, le retour de
« la rigueur » : Un scandale pour les dogmatiques keynésiens et
« soces » (trisomiques & autistes) d’une façon générale.
Conclusion, ce sont les prélèvements qui font et défont l’économie d’un
trait de plume.
De plume, parce que globalement, le pays produira toujours la même quantité
de patate. Simplement l’argent sera plus difficile à trouver (il y en a moins
et il circule moins vite) et l’inflation risque de se réveiller.
Oui, parce que dernier point, plus le même argent tourne vite, plus le PIB
augmente (l’histoire de nos deux potes qui s’achète la même montre : s’ils
le font une fois par trimestre, ce n’est pas pareil que s’ils le font toutes
les semaines…) !
Et faire « tourner un stock » (d’argent ou de marchandise) le
plus vite possible, c’est de la « performance » qui se mesure
directement dans le PIB.
Je ne suis pas prophète en mon pays (loin de là), mais c’est exactement ce
que nous a montré une première fois « Mythe-errant » en 1981 (en plus lui a financé la part
« non-marchand » du PIB par le déficit) et, comme à l'ékole une seconde fois en 1983, en resserrant les
robinets ce qui a provoqué un choc inverse.
On va le revivre prochainement avec le même « choc »
monétaire : Des QE en veux-tu, en voilà, avec des taux bas, puis un choc
de restriction (taux plus élevés aux USA et la zone-dollar, plus de QE y
compris dans l’UE) le tout ralentissant donc les flux et augmentant
proportionnellement (et mécaniquement, même à volume constant) la part
« non-marchand » des PIB (tout en ralentissant le turn-over des
stocks et donc du commerce [la « dé-consommation »], y compris
mondial).
Ça va, vous avez (au moins un peu) compris ?
Que notamment, on fait dire ce qu’on veut à des chiffres.
Alors nous pouvons revenir à notre souci fiscal qui « fait »
aussi une « politique économique ».
À l’occasion une prochaine étape.
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