Les
enjeux
La Coupe du monde de foot a débuté en Russie jeudi dernier avec pour match
d’ouverture l’équipe du pays organisateur, la « Sbornaya » (l’équipe
nationale) et l’Arabie Saoudite (crois-je savoir).
Je vais vous dire, il n’est pas dans mes habitudes (ni intention) de
suivre et encore moins de commenter ce genre de réunion. Même l’équipe
« Aregno-Calvi », ce n’est pas vraiment ma « cup of tea ».
M’extasier sur les « exploits » sportifs de grands-garçons payés une
blinde (bien plus, en cumul, que la « misère-des-sans-dents »
soutenue par les « aides-sociales-Gauloisiennes ») pour courir avec
des airs-supérieurs après un unique ballon à 22 sur un hectare de pelouse
peignée eu peigne-fin, bé franchement… Ce serait du délire.
Une fois, une fois seulement, je suis allé au Parc des Princes voir un
Gauloisie/Russie (perdu 0/2), invité dans la tribune d’honneur. Je n’ai rien
vu, rien entendu, rien compris hors des hurlements de fauves déchainés enfermés
dans des cages bordants le terrain.
Complètement débile !
Et en plus, ces kons-de-joueurs-là s’entraînent toute la journée depuis
tout-jeune tous les jours que fait le bon-Dieu et ils se permettent de louper
leurs tirs, leurs passes et en plus de faire des fautes grossières…
Pas vraiment très doués.
Passons…
Ceci dit, ce qui va être intéressant à suivre dans ce grand-miroir de la
communauté internationale (à 32 équipes : Faut pas non plus dékonner, à 10
Md€ le mois de compétition, il faut que « ça en jette » !),
c’est la façon dont ça va se dérouler sur place, sous l’égide du maître du
Kremlin.
On se souvient que celui-ci reste « un grand sportif », portant kimono
ceint de noir, il joue au hockey (le sport national local), il enfile des gants
de boxe, il skie volontiers, monte à cheval, taquine le goujon et conduit même
des camions : Multisport, le bonhomme !
Mais on ne l’a pas encore vu sur un court-de-tennis, une balle au pied, ni
s’essayer au viril rugby… Et personne ne sait ce qu’il vaut au tir à l’arc à 10
mètres, voire à l’arme à feu.
Enfin si : Il a des munitions capables de détruire une cible à
plusieurs milliers de kilomètres, mais ce n’est pas lui qui tire.
Or, il mise gros sur le football… Notez, il a peu à perdre au niveau de
son électorat et « si l’équipe russe
arrive en quart de finale, il est possible qu’on assiste à un engouement de la
population russe ».
Ce n’est pas une nation de « footeux ». En fait, ils ont même « déjà anticipé la défaite ».
Donc, ce n’est pas comme pour les JO des Sotchi…
En fait, ça va au-delà.
« Poutine s’en fout de changer
son image. Ce qu’il va chercher c’est de montrer que la Russie n’est pas le
diable qu’on présente. Ce n’est pas de faire oublier la Syrie ou la Crimée.
C’est de montrer le patrimoine russe, de montrer que le territoire est
attractif et que les Russes ne sont pas des psychopathes notoires buveurs
d’alcool. Comme il y a des sanctions
internationales, l’économie russe est bloquée. Hors, le tourisme ne rentre pas
dans ce cadre-là. Il y a un chiffre révélateur : l’Autriche accueille plus de
touristes que la Russie ».
C’est en fait une « bataille de l’opinion publique » !
En accueillant le monde entier sur ses terres, la Russie devra se montrer
irréprochable dans son organisation, mais aussi surmonter le potentiel risque
terroriste, ainsi que gérer ses hooligans.
Et sur ce point-là, « Poux-Tine » aura tout prévu.
On se souvient tous des… « débordements » des hooligans russes
envoyés en commandos structurés pour mettre Marseille « à feu et à
sang » lors de l’Euro 2016. Il y avait une vraie volonté du pouvoir russe
de déstabiliser l’Europe et notamment la « Gauloisie-chauvine » en démontrant
qu’elle était absolument incapable d’assurer sa propre sécurité sur son propre territoire.
Sur place, les hooligans étaient en service commandé.
Mission « fastoche » et réussie…
Cette fois les mêmes hooligans ont été prévenus qu’ils n’avaient aucun
intérêt à bouger, et ce pour une raison simple : S’il se passe quoi que ce
soit, les meks vont se faire littéralement balayer.
« Les services de police et de
renseignement ont contacté directement les hooligans russes et leur ont dit
clairement ».
Reste que le risque subsiste quant à l’arrivée massive du monde entier et vienne
souligner le traitement que le pays réserve à l’opposition ou aux minorités
sexuelles et ethniques.
« Le pouvoir russe a axé son
discours auprès de la population sur la tolérance, se claquant sur celui de la
Fifa. Mais concrètement, c’était déjà été le cas pour Sotchi. » Et l’événement
s’était retourné contre les organisateurs : Certains ont utilisé les JO
pour montrer les problèmes de la Russie. Sur les minorités, sur le racisme…
Là, « Poux-Tine » va chercher « à montrer un visage de la Russie différent, mais l’événement sportif
peut devenir un catalyseur ».
Or, une Coupe du monde réussie pour « Vlad-Poux-Tine » « c’est d’abord une organisation parfaite :
pas d’attentat, pas de manifestation de l’opposition, pas de manifestation des
partisans de la cause gay ». Quant aux critiques éventuelles des
médias internationaux, « il ne faut
pas croire que le pouvoir russe n’y est pas habitué ».
De toute façon, ils n’envoient que des commentateurs sportifs avec pas
grand-chose de conscience politique dans le crâne : Leur credo à eux, c’est
le muscle en action et ils les chargent de faire de l’audience en faisant
vibrer les supporters.
Hein, tout un peuple qui fait corps avec 23 gusses aux prétentions
impérieuses, plus les « co-a-tches », les soigneurs que vous saurez
tout ce qu’ils mangent, boivent et font dans leurs piaules :
Promis-craché-juré !
C’est mieux que de s’occuper des réformes qui se préparent « en
douce » pour ne pas dire déjà en cours, du train-train des grèves, de la
façon dont on va tailler dans les retraites des « vieilles-sans-dents »…
Probablement aussi que le maître du Kremlin « a besoin de l’événement pour lancer son 4ème et a priori dernier mandat. Pas pour avoir de la vraie
popularité parce qu’il est extrêmement populaire. Mais son début de mandat a
été occulté en mars par l’affaire Skripal, par les bombardements chimiques en
Syrie. Là maintenant, ce serait vraiment la consécration médiatique internationale
de son 4ème mandat ».
Peut-être même que vous le verrez sourire, et si les bleus dépassent les
quarts de final, qu’il ira même épousseter le costard de « Jupiter »
d’un geste calculé de la main…
« Vladimir Poutine est
déjà à la tête d’une puissance qui a
émergé de nouveau, et qui montre qu’elle est capable de déstabiliser l’ordre
international. Lui ce qu’il veut, c’est un ordre multilatéral dans lequel la
Russie a une part » affirme un analyste.
C’est vrai que dans les « faiseurs de chaos », il n’est pas mal…
« Et cette Coupe du monde sera
une bonne occasion de le confirmer : ce n’est pas là où se règlent les grands
dossiers, mais c’est là où ils se traitent », confirme un autre.
C’est un forum comme un autre (G7-1 ; G20 ; Davos ;
Bilderbreg ; Trilatérale ; AG annuelle de l’ONU et quelques autres
encore), qui a cette particularité d’être placé sous l’œil des médias
internationaux pendant très longtemps : Un mois durant.
« Évidemment c’est un miroir
déformant, mais c’est quand même un miroir éclairant ».
Naturellement « le foot n’est
pas une espèce de baguette magique qui va réussir à gommer ce qui se passe en
Syrie ni ce qui s’est passé en
Crimée. »
Peu de nations ont d’ailleurs décidé de boycotter diplomatiquement
l’événement, ce qui est en soi déjà une petite victoire : « Il y a certain nombre de chefs d’États qui
vont se rendre en Russie, qui vont discuter avec Poutine ».
La compétition peut ainsi « permettre
de déboucher sur une meilleure connaissance de la Russie. Et (…) ça peut permettre à certains chefs d’État de
se voir dans un contexte un peu moins politique qu’un G7 ou session de
l’Assemblée générale des Nations Unies. Le domaine du sport est plus apaisé que
l’urgence des relations internationales. Si des rapprochements doivent être
faits, il n’est pas impossible qu’ils se fassent dans cette période-là ».
« Meilleure connaissance de la Russie »… imaginez un peu les
milliers de kilomètres qui séparent les différents stades qui accueillent les
compétiteurs !
Sûr que « ça aide » pour des « rapprochements »… dans
les loges des tribunes officielles.
Ceci dit, ils attendent surtout les hooligans britanniques. Et pour faire
bonne impression, le régime n’a pas hésité à « moderniser » quelques
prisons de courts-séjours.
Confirmation par l’opposant, Alexeï Navalny, libéré jeudi dernier après
avoir purgé 30 jours de détention, condamné le 15 juin pour avoir organisé une
manifestation deux jours avant l’investiture du « boss » à un
quatrième mandat présidentiel, et surtout pour « avoir désobéi aux forces de l’ordre ». Sous le mot d'ordre, « Il n’est pas notre tsar », il avait
appelé le 5 mai dernier ses partisans à sortir dans les rues et des milliers de
personnes avaient manifesté dans de nombreuses villes du pays.
Sur les réseaux, il aura longuement décrit les conditions de sa détention :
« Toutes les cellules ont été rénovées,
les grilles peintes. À la place de trous dans le sol, ils ont mis des toilettes
» et « la nourriture est meilleure que
dans un restaurant ».
« Apparemment, les autorités n’excluent
pas d’avoir à arrêter pour ébriété publique des supporters anglais ivres et ils
ne veulent pas qu’ils ternissent la réputation » de la Russie, a-t-il
estimé. « Si vous comptez violer l'ordre
public, dépêchez-vous. Après la Coupe du Monde, le carrosse doré se
transformera en citrouille », vous a-t-il ajouté.
Faut être un grand optimiste devant l’Éternel, pour espérer que tout se
passera « sans casse ».
Comme j’en suis encore un, je le souhaite, bien évidemment.
Que deviendrait la « Grande-Russie » si d’entrée des terroristes
venaient à commettre un attentat bien sanglant, même à l’autre bout du
pays ?
Et si des affrontements de rue avaient lieu entre bandes de
hooligans ?
Déjà qu’entre supporters du Havre et d’Aiacciu, ce n’est pas l’amour fou
(c’est dire le niveau de la folie des hommes pour le « ballon-rond »),
mais qu’il ne l’est pas plus entre les dirigeants desdits clubs et leur
fédération.
Alors, au niveau mondial, n’en parlons même pas.
D’autant que la fédération internationale a fait très fort l’avant-veille
de la compétition. On sait que le prochain mondial aura lieu au Qatar où il
fait à peine chaud, mais alors, summum du bras d’honneur à
« Mac-Do-Trompe », le suivant devra franchir « le mur »
qu’il veut monter à ses frontières : Canada/Mexique/USA !
Fabuleux…
C’est dire tous les enjeux cachés, finalement.
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