C’est assez fabuleux, une fois de plus.
Comme chacun l’aura entendu et su, l’opération de
bombardement des « hangars-désertés » en Syrie, le week-end dernier, aura
nécessité le déploiement de 6 navires, 17 avions et 12 missiles de croisière
gauloisiens. Les missiles seuls auront coûté 16 millions d’euros.
Si le coût total de l’opération ne peut être
réellement chiffré, on sait néanmoins que la réduction des capacités chimiques
syriennes a nécessité, toujours côté gauloisien, l’emploi de 12 missiles, dont
9 Scalp, d’une portée de 250 km, et 3 missiles de croisière navals MdCN, d’une
portée de 1.000 km, ces derniers ayant une « précision de l’ordre du métrique ». Ils ont d’ailleurs été
tirés depuis la frégate Aquitaine, qui mouillait en Méditerranée orientale.
Mouillait, pas patrouillait…
Rappelons que les MdCN peuvent aussi être lancés
depuis des sous-marins. Jamais de tels missiles n’avaient été utilisés avant le
week-end dernier : La Syrie ? Un formidable banc d’essai in situ.
Leur longue portée fait d’eux des candidats idéaux
pour bombarder de loin, en se passant d’avion.
Et d’après l’état-major gauloisien, toutes ces
munitions ont atteint leurs trois objectifs.
Je veux et vous explique l’extraordinaire de l’opération.
Car le chef de la principale direction opérationnelle
de l’état-major général russe, le général Sergei Rudskoy, a réalisé ce briefing
dès le 14 avril pour les médias.
Les frappes ont eu lieu le 14 avril dans la période de
3 h 42 à 5 h 10 (heure de Moscou).
Et il en prétend que « les systèmes de défense aérienne russes présents sur la base aérienne
de Khmeimim et de Tartous ont localisé et contrôlé en direct tous les
lancements navals et aériens effectués par les États-Unis et le Royaume-Uni. »
Mais « les
avions français annoncés n’ont pas été enregistrés par les systèmes de défense
aérienne russes. »
M… (étron) Mince alors : Nos « vecteurs »
sont devenus « furtifs » !
Extraordinaire, n’est-ce pas ?
En revanche, les autres retardent d’une guerre puisque
« a été signalé que des avions B-1B,
F-15 et F-16 de l’aviation américaine ainsi que des avions Tornado de la Royal
Air Force britannique au-dessus de la mer Méditerranée, ainsi que le destroyer
USS Laboon et le porte-avions USS Monterey, localisés dans la mer Rouge, ont
été utilisés durant l’opération.
Les
bombardiers stratégiques B-1B ont approché des installations sur le territoire
syrien près d’Al-Tanf, illégalement occupée par les États-Unis, pour effectuer
leurs frappes.
Un
certain nombre d’aérodromes militaires et d’installations industrielles et de
recherche syriens ont subi la frappe de missiles. »
Ce n’est pas moi qui le dit, mais le russe…
« Pas de
victimes civiles ni de pertes parmi l’Armée Arabe Syrienne » signalées.
Les meks, ils se promenaient, n’est-ce pas…
« Comme
l’indiquent les données disponibles, 103 missiles de croisière ont été lancés,
y compris des missiles navals Tomahawk ainsi que des bombes aériennes guidées
GBU-38 tirées du B-1B. Les avions F-15 et F-16 ont lancé des missiles air-sol. »
Les avions Tornado de la RAF britannique ont lancé
huit missiles Scalp-EG. Cette arme est conçue pour frapper l’ennemi dans son
territoire profond jusqu’à près de 400 km quelle que soit la défense aérienne,
grâce à sa furtivité qui le rend indétectable, y compris par les avions radars
AWACS.
Un engin équipé d’un Microturbo TRI 60-30, de 5,7 kN
poussée, d’une masse d’1,3 tonne pour 5,10 m de long et 2,85 m d’envergure. Vitesse
800 km/h (Mach 0,80), portée 400 km, altitude de croisière 30 m, charge creuse
utile 400 kg (de type « BROACH »), guidage inertiel, topographique, radar et
infrarouge, GPS, précision métrique…
« Les
systèmes de défense antiaérienne syriens, qui sont principalement des systèmes
de défense antiaérienne fabriqués par l’URSS, ont contré avec succès les
frappes aériennes et navales. Au total, 71 missiles de croisière ont été
interceptés. Les systèmes de défense antiaérienne syriens S-125, S-200, Buk, Kvadrat et Osa ont été impliqués
pour contrer l’attaque ».
Les bombes à guidage laser, on ne sait pas trop bien…
Et alors le fat russkof de préciser que « cela prouve la haute efficacité de
l’armement syrien et les compétences professionnelles des militaires syriens
formés par les spécialistes russes. »
Bé oui…
Que il y a de quoi vous en faire rire, naturellement :
32 « munitions » qui passent à travers les filets (31 %) plus 12
gauloisiennes qui passent totalement inaperçues, c’est clair, le matériel russe
est d’une efficacité… à revoir !
Heureusement que les troupes soviétiques russes
n’ont pas participé à la DCA locale, se contentant de compter les coups…
Parce que pour une Bérézina… on n’en est pas loin : Une vraie passoire !
« La frappe
a également visé des bases aériennes syriennes. La Russie a enregistré les
données suivantes : Quatre missiles ont visé l’aéroport international de
Damas, et douze missiles ont visé l’aérodrome d’Al-Dumayr. Tous ces missiles
ont été interceptés. Dix-huit missiles ont visé l’aérodrome de Blai, et tous
ont été interceptés. Douze missiles ont visé la base aérienne de Shayrat, et
tous ont été interceptés. Les bases aériennes n’ont pas été affectées par les
frappes. Cinq missiles sur neuf ciblant l’aérodrome inoccupé de Mazzeh
ont été interceptés. Treize missiles sur seize ciblant l’aérodrome de Homs ont
été interceptés. Il n’y a pas de destructions sérieuses.
Au
total, trente missiles ont ciblé des installations près de Barzah et de
Jaramana. Sept d’entre eux ont été interceptés. Ces installations prétendument
liées au « programme chimique militaire de Damas » ont été partiellement
détruites. Cependant, elles n’ont pas été utilisées depuis longtemps, et
il n’y avait donc ni personnels ni équipements sur les lieux. »
Il faut dire que depuis le temps que « McDo-Trompe »
s’agite à dévoiler ce qu’il a décidé, les meks auraient été bien kons de ne pas
déménager leurs installations présumées visées…
Et avec eux, les matériels.
« Aucun
missile de croisière n’a pénétré dans la zone de responsabilité de défense
antiaérienne russe. Les systèmes de défense antiaérienne russes n’ont pas été
utilisés », comme convenu…
Mais au-delà, quelle pub pour les matériels russes…
La genèse de cette intervention remonte au week-end
précédent. Dans la nuit de samedi à dimanche, des images insoutenables
parviennent de la Ghouta, en Syrie. Des visages de femmes et d’enfants
asphyxiés, bouche écumante, regards brûlés.
Les premiers témoignages recueillis auprès de « sources fiables » laissent d’emblée
planer le spectre d’une attaque chimique.
Mais on sait qu’il y en a encore qui doutent :
Fake-news ou non ? Pour l’heure, ce n’est pas l’important…
Lundi, « Jupiter » ordonne à ses plus
proches collaborateurs de se retrouver autour de l’amiral Rogel, son secrétaire
d’état-major particulier, pour une réunion opérationnelle quotidienne. Elle se
déroule au 4, rue de l’Élysée (sous les fenêtres de ses appartements-privés sur
place). Autour de la table, une dizaine de personnes, toutes habilitées au plus
haut niveau de secret-défense, « sans
téléphone portable ».
Mardi, des observations « maison » apportent des
informations très précises sur des déplacements aériens en Syrie. Elles sont
recoupées avec les renseignements américains. « On se rend compte qu’il n’y a plus de doute sur le régime syrien ».
Au fil des heures, l’intuition se mue en conviction. Désormais, le scénario
d’une frappe militaire est à l’étude.
Les échanges se multiplient avec Londres et
Washington. La décision de « Jupiter » se forge au fil du temps :
« Elle résulte d’un processus de
maturation ».
« C’est
très rapide et progressif à la fois. »
Les choix des cibles sont discutés avec les alliés
américain et anglais. « Quand on tape à 3
heures du matin, comme on l’a fait, on ne veut pas tuer des gens. C’est pour
donner un avertissement. On est dans la volonté de casser l’outil des attaques
chimiques », décrypte un haut gradé.
L’ordre d’opération est donné vendredi. À midi, le
chef de l’État appelle « Vlad-Poux-Tine » qu’il doit rencontrer à
Moscou le mois prochain pour le prévenir, renonçant à l’effet de surprise. « Tendre une main pour la suite ».
Une fois les avions de chasse envolés (10 heures de
vol, trois ravitaillements en vol), à 3 heures, 12 missiles entrent en action.
Moins de trente minutes plus tard, mission accomplie.
Dont 3 MdCN, le nouveau missile de croisière naval
(MdCN) qui offre une capacité de première frappe rapide, massive et coordonnée,
ainsi qu’une complémentarité avec les missiles de croisière aéroportés. Ils
sont utilisés pour la première fois : Moteur Microturbo TR 50, masse 1,4
tonne pour 6,50 m de long, 53 cm de diamètre (pour être tiré depuis des sous-marins
en plongée), envergure 2,85 m, vitesse 800 km/h (Mach 0.80), portée 1.000 km, charge
utile 250 kg, navigation inertielle, topographique, GPS en vol de croisière, radar
et imagerie infrarouge en phase finale. Précision métrique.
« Les trois
MdCN ont atteint leur objectif », a assuré le chef d'état-major des
armées, lors d’un point presse samedi 14 avril.
Les États-Unis avaient déjà tiré 59 de missiles de
même type sur la Syrie en avril 2017, suite à une attaque au gaz sarin. Quant à
la Russie, elle avait fait une entrée en fracassante dans le conflit syrien en
tirant, en octobre 2015, 26 missiles de croisière Kalibr depuis la mer
Caspienne. Une première qui avait beaucoup impressionné les observateurs
occidentaux.
La « Gauloisie-militaire » rejoint donc un
club très fermé, avec la capacité de tirer ses MdCN depuis une frégate Fremm,
mais aussi, à l’horizon 2020, depuis ses nouveaux sous-marins d’attaque de la
classe Suffren.
Plus besoin de porte-avions…
Cette possibilité validée en situation de combat offre
une nouvelle capacité stratégique, sorte de dissuasion non nucléaire qui permet
de frapper des cibles de haute valeur ajoutée depuis une plateforme
quasi-indétectable. Le tout avec une précision de l’ordre du mètre, et la
capacité de traverser plusieurs étages pour détruire des cibles dites « durcies »,
même en sous-sol.
La seule limite du MdCN réside finalement dans le
nombre relativement faible de missiles commandés. Initialement prévu à 250 exemplaires,
la commande totale n’est finalement que de 150 engins, dont à peu près un tiers
déjà livrés, pour un montant total d’un peu plus d’1 milliard d'euros. Ce stock
limité restreint les possibilités d’emploi du missile, qui devrait rester
cantonné aux cibles à très haute valeur ajoutée.
Banc d’essai réussi, puisqu’ils n’ont même pas été
détectés par les russes le week-end dernier (encore moins abattu par la DCA
syrienne), et il est déjà proposé à la Pologne dans le cadre de la compétition
pour trois sous-marins, où le Scorpène de Naval Group affronte le U212 de
l'allemand TKMS et le A26 du suédois Saab. L’offre est la seule à intégrer le
MdCN, qui plaît beaucoup au client polonais. Au point que celui-ci était prêt à
signer avec Naval Group en janvier dernier, avant qu’un changement de ministre
de la défense à Varsovie ne remette en question le projet.
La bataille de chiffres cache le fait que la Russie a la
volonté de prouver au monde entier l’efficacité de ses systèmes anti-missile,
en lice pour remporter plusieurs gros contrats à l’export.
Mais, info ou intox, la plupart des experts en disent
que « l’efficacité de la défense
sol-air syrienne a été très faible, voire moins que cela ».
« L’armée
de l’air syrienne n’est pas du tout intervenue et est restée sur les bases
notamment où les Russes sont présents, ce qui leur assurait une sorte de
protection de facto ».
Il faut dire que d’aller chercher des avions arrivant
au raz-des-vagues à 400 km (ou 250 km) de là, ce n’est pas facile. Quant à
faire décoller la chasse dans la demi-heure qui suit pour des interceptions de
nuit et au raz-du-sol…
Pour enfoncer le clou, on précise « qu’il n'y a pas eu d’interception des
missiles envoyés à l’occasion de ce raid par les différents moyens alliés ».
« L’attitude
des moyens russes qui étaient en protection du territoire syrien a été une
attitude ni active ni proactive, de simple observation de ce qui se passait et
de protection de leurs moyens ».
Je reste un peu surpris : Depuis trois ans,
Moscou se sert de ce conflit pour faire sa ‘‘pub’’ et montrer au monde entier
que son matériel est efficace, notamment ses systèmes anti-missile… Une ‘‘publicité’’
qui vu le succès à l’export du S-400 (défense anti-aérienne de très longue
portée) et qui parait fonctionner : Ces derniers mois, ce système
redoutable, moins cher mais moins sophistiqué que son concurrent américain, le
Thaad, conçu par Lockheed Martin, a été choisi par de nombreuses armées. Et
notamment plusieurs alliés des États-Unis comme l’Arabie saoudite qui a signé
en octobre 2017 un accord avec Moscou ou la Turquie, qui a opté pour le même
matériel en septembre dernier. Plus récemment, c'est le Qatar qui a annoncé en
janvier négocier l’achat de systèmes antiaériens russes S-400.
Le Thaad américain, leader du marché, a donc vu ces
derniers mois son principal concurrent lui infliger plusieurs revers. « La guerre entre le S-400 et le Thaad est
terrible, poursuit cette même source. Les États-Unis sont furieux de voir
certains de leurs alliés choisir les Russes et Moscou fait feu de tout bois,
comme en Syrie, pour montrer que son produit est le meilleur, d’où l'intox des
Russes en Syrie sur les succès prétendus de leur défense anti-aérienne ».
Je ne sais pas, mais il y a comme du « cocu-dans-l’air »…
Ces derniers peuvent également compter sur le soutien
de quelques hommes politiques Gauloisiens comme l’ancien candidat à l’Élysée
Jean Lassalle (dire que j’ai voté pour lui au premier tour….) ou l’ex député « Nico-Puick-puick »
qui a chaudement félicité les industriels russes sur Twistter…
J’adore… les socio-traîtres : Au moins, Moscou
(ou d’autres) ne font pas de détail quand ils empoisonnent leurs ex-espions-retournés
jusqu’en GB…
Mais bon, à mon sens, tout cela est une « contre-pub »
vu le fiasco des 31 % de cibles ratées reconnues par Moscou. Un sur trois, c’est
beaucoup.
Il y a manifestement autre chose : « En Syrie, la Russie ne protège pas Assad
mais se protège elle-même. Notre objectif est d’arrêter la marche des États-Unis
et de l’Union européenne visant à remplacer tous les leaders et les régimes
politiques qui ne leur plaisent pas. Notre objectif est aussi d’offrir à l’armée
russe de quoi démontrer sa puissance. » Ce qui s’est illustré de façon
spectaculaire lors de l’intervention russe en Syrie en 2015.
Et puis il y a l’escalade verbale. Le président russe
condamne « une violation du droit
international » et un « acte
d’agression contre un état souverain engagé dans la lutte contre le terrorisme ».
Il dément tout usage d’armes chimiques à Douma, accusant les alliés d’avoir « méprisé de manière cynique » le
travail des inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes
chimiques.
Bon, il faut dire que la diplomatie russe n’avait qu’à
pas opposer systématiquement son veto de « membre permanent » du
Conseil de sécurité de l’ONU à chaque fois qu’il a été question d’envoyer des
enquêteurs sur place : Ç’aurait été plus crédible de sa part.
Désormais, ce n’est même plus la peine : Le
ménage a été fait directement sur place.
Et vu le faible impact de ces frappes de représailles nocturnes
qui touche à l’impunité et à l’aveu de faiblesse (de part et d’autre), à mon
sens, « Assad le chimique », il pourra recommencer dès que l’envie
lui reprendra.
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