Le mois dernier…
C’était en raison d’une divergence de vue sur les « chiffres
de l’économie » et leurs interprétations.
Rien à cirer : Je sais que j’ai raison et je le
lui ai démontré (à vous
aussi, d’ailleurs).
À l’époque, il râlait parce que mon activité
londonienne n’est pas à la hauteur de ses espérances, même si c’était
parfaitement prévisible : Il pariait sur « débâcle annoncée du Brexit ».
Maintenant, il parierait presque sur une « glorieuse
réussite » !
Vous savez, les girouettes, sans conviction…
À l’époque, à Londres, les autorités soufflaient le
froid et le chaud tous les jours et même plusieurs fois par jour.
Et je vous disais qu’au contraire des Cassandre, « ils
» s’armaient pour affronter la tempête qui s’annonçait.
Depuis, ils ont enfin l’esquisse d’une « feuille
de route » et voilà « mon boss-à-moâ », qui change son fusil d’épaule,
estime, sans même le moindre sens critique, que le « Brexit » sera un
succès.
Le mek, il lit trop… puisqu’il s’agit pour l’essentiel
des dernières analyses du GAEB…
Ces meks-là, je te vous jure, même avec leur « réussites »
passées, parfois, ils « font masse » et me gonflent.
Il faut quand même se rendre compte d’un détail :
Pour la première fois en plus de 200 ans, le maire « Sadique-Khan »,
aura reconnu que Londres a dépassé New-York City quant au nombre de meurtres.
La délinquance quotidienne, je ne te vous raconte pas
encore…
C’est paru discrètement dans « The Times » :
La capitale multiethnique de Grande-Bretagne a supplanté la ville étasunienne,
si réputée jadis pour son fort taux de criminalité.
En février, Londres s’est honorée de 15 meurtres
contre 15 pour New York, et semble avoir encore devancé « Gotham » en mars,
avec 22 meurtres à 21…
Des « détails » qui ne trompent pas, même s’ils
restent insignifiants au regard des « grands-défis » économiques, je
l’admets.
Il n’en reste pas moins vrai que jusqu’à présent,
médias et analystes ont été unanimes (probablement à tort) : Le « Brexit »
représente un avenir incertain et dangereux pour le Royaume-Uni et seulement
pour le Royaume-Uni…
Gag ! Personne n’a vraiment calculé ce que ça
représente pour le continent européen (probablement autant), ni encore moins
autour de la planète.
Je rappelle à l’occasion que l’UK, c’est un empire « marin »
et qu’en mer, les frontières n’existent pas.
Les USA, qui ont mené deux guerres mondiales dans deux
océans différents l’ont parfaitement compris, eux.
Même les russes ont du mal à l’admettre…
La première phase de négociation de « Brexit »
vient de s’achever et la seconde démarre. Elle portera sur la période de
transition et sur la relation future entre les deux parties. À cette occasion,
le gouvernement britannique à qui l’on reprochait depuis le début un manque de
clarté et de réalisme a éclairci un certain nombre de points et exposé un plan
de sortie concret.
La Commission, de son côté, s’est montrée de moins en
moins coopérative, et impose des exigences objectivement jugées par certains totalement
irréalistes.
En réalité, le « Brexit » est un échec
majeur de la Commission européenne qui aurait dû lui imposer d’enclencher sa
propre réforme.
Question de calendrier – et d’élections en « Teutonnie »
et en « Gauloisie » – des occasions ont été perdues et si au lieu de
cela, en 2019, on se retrouve dans une situation où le Royaume-Uni libéré de la
tutelle bruxelloise, s’est repositionné avec succès alors que l’UE patauge
toujours dans ses dysfonctionnements, que croyez-vous qu’il arrivera ?
Avec l’abandon d’une réglementation commerciale trop
contraignante de la tutelle bruxelloise, c’est loin d’être garanti avec les
accords à prendre couvrent les services financiers. Le discours du 2 mars de la
cheffe de gouvernement britannique a définitivement clarifié un point qu’elle
avait largement annoncé : La future relation euro-britannique sera encadrée par
un accord de libre-échange. Ce qui est acquis, est que cet accord garantira, c’est
un commerce de marchandises exempt de barrières douanières et de quotas (mais restera probablement une douane qualitative), étant
donné que cet objectif est partagé par les deux parties à la négociation. Pour
les Européens, ce point apparaît comme évident puisque la balance commerciale
des biens est largement à l’avantage du continent. Pour les Britanniques, cela
leur permettra de limiter le coût de leurs importations.
En revanche ce qu’il reste à négocier, ce sont les
termes d’échanges relatifs au secteur des services. Là, le rapport de force
s’inverse, le Royaume-Uni est excédentaire dans les échanges de services avec
l’UE. La Commission, dont l’objectif reste que l’économie britannique se porte
moins bien après la sortie du marché unique pour prouver aux 27 qu’il fait
froid hors de l’UE, compte bien limiter l’accord sur ce point-là.
Ceci est d’autant plus facile que la plupart des
accords commerciaux ne couvrent que très peu ce secteur.
Pour ce qui est des services financiers, aucun accord
commercial n’a jamais réussi à les prendre en compte. Or, c’est un secteur important
du secteur pour l’économie britannique (et surtout la City).
Une importance réelle mais parfois surestimée.
En effet les business services, qui couvrent des
domaines comme le conseil légal, le consulting ou le marketing, représente une
valeur totale supérieure à celles des services financiers. Et les business
services seront sans doute plus facile à prendre en compte dans l’accord de
libre-échange, la finance ne constitue donc pas le seul atout britannique et
les pertes provoquées par un accès restreint au marché financier européen ne
seront donc pas irrémédiables.
Là, « mon boss-à-moâ » patauge grave…
Mais ce qui est aussi important, c’est le
repositionnement du pays sur une nouvelle base, un espace politico-commercial
vaste et connecté où les Britanniques sont vraiment les maîtres. Bien sûr,
c’est sur leur ancien empire qu’ils œuvrent à se repositionner : Le
Commonwealth.
Je vous l’avais indiqué.
Le Department of International Trade sera l’hôte du
sommet du Commonwealth dans les jours qui viennent (avril 2018) et l’engagement
britannique pour un commerce libre et global est à la tête de l’agenda de la
rencontre.
« Théière-mais » l’a rappelé le 13 mars 2017
(jour du Commonwealth) : « Alors que nous
visons la création d’une Grande Bretagne réellement globale, les profonds
partenariats que nous partageons dans un Commonwealth du XXIème siècle
peuvent nous aider à renforcer la prospérité et la sécurité de nos citoyens, et
de ceux de nos nombreux amis et alliés à travers le monde ».
Plus ciblé, la région nord-est de l’Angleterre
organise elle aussi une rencontre entre 300 représentants d’entreprises et des
experts des relations avec le Commonwealth. L’événement marque le lancement de
la première « Merseyside & Cheshire Commonwealth Association »
dont l’objectif est de créer un large réseau de particuliers et d’organisations
engagées dans la promotion des liens commerciaux et culturels entre le nord-est
de l’Angleterre et les 52 États membres de l’organisation intergouvernementale.
Et là, ils ont des atouts à cultiver : La langue
et le système légal.
Le rayonnement des universités, la capacité
d’innovation et de recherche scientifique et technologique sont des éléments qui
peuvent également être mis au service du commerce international.
On peut considérer que les pays les plus intéressants
pour le Royaume-Uni sont le Canada, l’Inde et Israël.
L’analyse ? Les deux premiers font toujours
partie du Commonwealth, le Canada partage la même langue officielle et les deux
autres la pratiquent largement. Tous trois disposent du même système légal. Et
ces facteurs se sont toujours montrés décisifs dans les échanges commerciaux
internationaux, qui reposent avant tout sur la compréhension entre clients et
fournisseurs et sur la capacité à appliquer le contrat qui les lie.
On peut même rajouter le Nigeria pour les plus
optimistes.
Quant à Israël, c’est chasse-gardée des USA… La « home-fleet »
n’ira pas soutenir l’État Hébreu dans ses combats, c’est une évidence :
Elle n’en a pas les moyens.
Mais si le Canada apparaît aujourd’hui comme offrant
les plus importantes opportunités pour le Royaume-Uni, avec une possibilité
d’augmenter les échanges commerciaux à hauteur de 7 milliards de livres, je ne
suis pas bien sûr que les canadiens deviennent des supplétifs de l’économie
britannique.
Eux sont plutôt tournés vers leur voisin continental,
les USA.
Le Royaume-Uni offrir aux citoyens Canadiens un accès
plus fluide à la Grande Bretagne pour venir y vivre ou y travailler ?
Mon boss y croit, moi je ne vois pas trop l’attractivité
que cela pourrait représenter pour les canadiens, d’autant qu’on n’en voit pas
beaucoup dans les rues de Londres.
D’ici 2030, c’est l’Inde qui présenterait les
meilleures opportunités, du fait de la croissance plus importante que celle des
pays développés et que le pays, et sa région, pendant les années à venir en
prétend « mon boss ».
Il m’énerve : La relation indo-britannique a
toujours été beaucoup plus compliquée à approfondir pour le Royaume-Uni, l’Inde
restant l’un des pays les plus protectionnistes du monde. Sans compter que les
Anglais n’y ont pas laissé que des bons souvenirs là-bas…
Le Nigeria offrirait également d’intéressantes
opportunités commerciales, à hauteur de près de 3 milliards de livres. Mais là
aussi d’importantes difficultés persistent, dû à l’instabilité du pays. Un
accord de libre-échange semble donc difficilement envisageable à moyen terme
mais le soutien britannique aux efforts de développement du pays pourrait
porter ses fruits, en termes d’infrastructures clés, à des échéances plus
lointaines.
Quant à faire du Royaume-Uni un hub du commerce
international, je demande à voir : Hong-Kong occupe déjà le leadership et
de loin, même si la demande mondiale est grandissante dans le secteur des
services…
Dans ces conditions, on constate que, certes, le
Royaume-Uni dispose de toutes les cartes pour faire du « Brexit » une
réussite. Et à présent que le gouvernement et le parti conservateur sont plus
unis derrière leur leader et qu’ils entrent dans une phase de négociation plus
confortable que la précédente, ils vont pouvoir se concentrer sur le fait
d’obtenir le meilleur accord possible auprès des Européens.
Et « mon boss » les voit comme nouant et
développant leurs partenariats avec leurs « Old friends and New allies » dans
le but de devenir un intermédiaire entre les deux mondes…
C’est faire fi des difficultés et, même si les défis
sont réels, parfois se mettre soi-même au pied du mur est le meilleur moyen
d’opérer le plus efficacement et le plus rapidement possible de nécessaires
réformes structurelles pour se mettre dans le sens de marche d’un monde
nouveau, moins occidentalo-centré, qui anticipe l’émergence des nouveaux
marchés.
Je rappelle que l’UE a aussi beaucoup à perdre d’une
relation commerciale de mauvaise qualité avec leur partenaire d’outre-Manche.
Ne pas renvoyer une image trop dure dans le cadre des négociations qui pourrait
se retourner contre la Commission.
Déjà qu’elle n’est pas très populaire auprès des
citoyens européens, une négociation en forme d’expédition punitive a déjà
contribué à jeter dans les bras de « Théière-Mais » un establishment
britannique qui ne lui était pourtant pas acquis, mais a aussi toutes les
chances de déplaire fortement aux citoyens du continent de plus en plus
allergiques à cette Commission autoritaire et que certains jugent illégitime.
2019 pourrait ainsi se transformer en point de bascule
pour l’Union européenne et le Royaume-Uni si la première s’avérait incapable de
modernisation/transformation tandis que le second arriverait à prouver que,
hors de la tutelle de Bruxelles, on peut reconstituer un empire commercial
moderne et ultra-actif en 2 ans…
C’est son point de vue.
Si la Commission n’y parvient pas comme il l’anticipe
un peu benoîtement, les États membres suivront tous peu à peu l’exemple du Royaume-Uni,
sans éclats et sans referendum, simplement « de fait ».
L’effet domino aurait alors déjà commencé, qui ira en
s’amplifiant. Et « de fait », le Royaume-Uni avance alors qu’il est toujours
dans l’UE. « Ce que fait
actuellement ce pays, tous les États membres de l’UE peuvent en fait le faire. »
Je le croyais plus européaniste que ça…
Prise de bec : Parce qu’il faut bien rappeler que
si la « catastrophe » annoncée par les « remain » n’a heureusement
pas eu lieu, tout n’est pas rose pour autant. La croissance progresse plus
lentement qu’ailleurs en Europe (et même qu’en « Gauloisie-jupitérienne »
pourtant à la traîne) : La preuve, « Jupiter » est repassé
devant les anglais en terme de « poids économique » mondial. Ce n’est
pas parce qu’on s’est mis à bosser « Hexagonie », mais parce que ça « a
ralenti » en « Britannie ». En plus le spectre de l’inflation est
réapparu, assommant les classes laborieuses (et les rentiers) plus lourdement
que sur le continent.
Probablement même que cette croissance britannique
reste soutenue par la dévalorisation rampante de la Livre. Ce n’est pas
certain, mais ça existe tout de même. Et pour peu que la BoE en décide de remonter
ses taux d’intérêt…
C’est d’ailleurs ce qu’anticipent bien des investisseurs
industriels depuis quelques-temps (sauf parmi les « autistes-trisomiques »).
En bref, je reste persuadé que mes « accueillants »
ont certes des atouts à faire valoir, c’est certain et comme ils s’en occupent intelligemment,
et qu’il n’y aura pas de catastrophe annoncée.
En revanche, laisser croire que tout sera plus rose
après qu’avant, c’est d’une konnerie abyssale sans nom…
Je préfère penser que sur le continent, ils ne sont
pas plus kons que ça (hors Monaco, même si eux vivent « sur leur nuage ») :
Ambiance vendredi « au siège »…
M’énerve, mais m’énerve, vous ne pouvez pas savoir
combien !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire