Il vous avait promis de mettre le pays « En
Marche » !
Eh bien, avec la « grève-confetti » des
cheminots (enfin… à peine un tiers d’entre eux), vous avez marché, piétiné,
galopé : J’adore !
Enfin, moâ, pas trop : Entre la grève des pilotes
(que je suis obligé d’aller encombrer les avions teutons de la Lufthansa (ou
ceux des helvètes) et celle des Eurostar, je sens que je vais devoir sous peu
repasser en mode « diesel-routier » pour aller visiter ma môman-alitée
restée parigote…
Peu importe : J’ai déjà vu pire et c’est
l’occasion d’en rire.
Notez que la semaine dernière, ce sont les
« écololos » qui m’ont fait rire.
Pensez donc, Ghjuvanni Vincenzo placé à l’ombre, c’est
vraiment très drôle… Quand ça se la pète, ça dérape sévère : Aviné, après
avoir traité une dame de « sale pute » (mal-élevé, va !) il
aurait affirmé au videur : « On
n’est pas au Maghreb ici. Je vais te renvoyer en Afrique. Tu vas voir ! »
1,16 mg/L d’air d’alcool et ça dévoile le subconscient
des « élites » qui se croient permises d’insulter les flics : « Connards », « tocards ».
Moâ, je dis « konnard »,
« toque-car », ce n’est pas pareil (puisque ça n’existe pas, ça ne
peut pas être insultant).
Et puis autre moment rigolatoire :
« Sicile-du-flot-vert » va prendre la tête de l’ONG Oxfam-Trance le
15 juin prochain.
Gourgandine de cocotte : Les pôvres !…
Mais revenons à notre sujet : Le SNCF. Une belle
histoire de dérapages successifs.
Un petit-tiers de gréviste, mais 48 % des agents
indispensables à la circulation des trains étaient en grève dont plus de 3/4
des conducteurs. Du côté des usagers on est toujours pour la réforme (51%) mais
le camp de ses opposants progresse…
Et vous tu sais quoi, j’ai appris par la bande qu’une
cagnotte circulait pour soutenir le mouvement… Plus de 175 K€ récolté auprès du
public dès le premier jour !
Non mais tu vous imaginez, le chaland se fait
maltraiter, bousculer, piétiner, compresser et en plus, après avoir payé depuis
plus d’un demi-siècle les déficits successifs du « bidule »,
d’envisager de remettre la main à la poche pour payer la dette abyssale via les
impôts, assumer les morts sur le réseau-ferré désuet sans sourciller, ils se
portent volontaires pour « payer » une fois de plus !
J’admire…
À mon sens, c’est gagné pour
« Jupiter » : L’enjeu du conflit de la SNCF est limpide : Échanger
la disparition – seulement pour les employés futurs – du statut de cheminot (un
surcoût de 430 M€/an), plus la transformation de la SNCF en Société Anonyme (à
capitaux publics non cessibles) contre la reprise par l’État d’une part ou de la
totalité (le gouvernement reste pour l’instant silencieux sur ce point) de la
dette de la SNCF (50 Mds€ en grande partie dus à la construction des lignes TGV
si pratique, sauf avec Nice), tout ça pour sauver l’entreprise de la faillite,
si même le « client/usager » est prêt à soutenir l’inverse (les
grévistes), il va y avoir comme une évidence : Ça passe ou ça casse…
L’enjeu est finalement « simple » (survie de
l’outil ou désagrègement au fil du temps comme depuis quelques décennies), mais
la bataille du rail a quand même tout pour virer au conflit dur.
De part et d’autre, il s’agit en effet d’une bataille « identitaire ».
D’un côté les cheminots dont l’histoire (celle de l’aristocratie de la lutte
ouvrière, et de père-en-fils en plus) se confond avec le statut (obtenu dès
1920) et de l’autre « Jupiter » nommé par d’autres que vous pour un quinquennat
de « sortie de la société des
statuts qu’est la France ».
Il l’a dit, il l’a répété, il le fait et vous met…
« En Marche ! ».
Survie de l’entreprise, mais aussi celle des syndicats
avec pour horizon leurs élections, à la SNCF, qui auront lieu en novembre. En
lice : L’UNSA (29 % aux élections 2015), la CFDT (15 %), toutes les deux
réformistes et Sud-Rail (17 %) et la CGT (34 %), contestataires.
L’enjeu pour la CGT, encore majoritaire (notamment au
sein du très riche comité d’entreprise de l’entreprise) : Enrayer son déclin.
Pour les autres, gagner des parts de marché.
Et pour chacun, ne pas être désigné par ses
concurrents comme le syndicat qui a lâché.
Un premier « dérapage » de calendrier :
Personnellement, j’aurai avancé la date de ladite réforme…
Enfin, ce n’est pas moâ qui ait été élu, alors
maintenant, démerdez-vous…
La réforme elle-même. Pour le gouvernement, hors de
question de lâcher sur ses deux principes clefs : Le changement de structure
juridique de la SNCF et l’extinction progressive du statut des cheminots censés
préparer l’entreprise à l’ouverture de la concurrence.
« Si on cède, on
finira en lambeaux ! », s’exclame un dirigeant d’un syndicat « réformiste ».
Au milieu de ce capharnaüm, le président de la SNCF
joue, lui aussi, une partie difficile : Aux commandes depuis dix ans, il veut
être celui qui permet la réforme malgré la CGT, tout en se posant en défenseur
de la fierté maison contre le « cheminot
bashing ».
Pas gagné…
Être sur tous les fronts, avoir un rôle clef… il
adore.
Bon en soi, ce n’est pas une mauvaise idée, notamment
en vue de la fin du monopole de droit de la SNCF…
« Vous protéger,
ce n’est pas protéger votre statut », a expliqué, le 1er juillet
2017, le chef de l’État à une dizaine de cheminots triés sur le volet. Ce
fameux statut qui garantit à 90 % du personnel de la SNCF un emploi à vie, une
grille de rémunérations (elles sont modestes, mais en croissance mécanique) et
une retraite précoce. Une cause de surcoût et un facteur de « rigidité » pour
l’exécutif et la direction de l’entreprise. Mais aussi une compensation à la
dureté (dépassée) du travail, aux horaires décalés et aux nuits loin du domicile
pour les roulants.
Pendant la campagne, le candidat « MacRond »
avait annoncé qu’il reviendrait sur le régime spécial de retraite – qui permet
aux roulants de partir à 52 ans et aux autres à 57 ans et qui constitue une
grosse part du surcoût. Là, il semble voir plus large. S’attaquer à l'emploi à
vie et à la grille de rémunérations serait conforme à son credo maintes fois clamé de la « sortie de la société de statuts » qu’est devenue la
« Gauloisie-laborieuse ».
Ce 1er juillet 2017, le président ne s’arrêtera
pas là : Il propose aussi « un grand
deal » aux cheminots : « Parlons-nous
franchement : si on reprend la dette, quel nouveau pacte social la SNCF
est-elle prête à avoir ? » Le 5 juillet, la ministre des Transports évoque,
elle aussi, un « donnant-donnant ». Pour la première fois, un lien venait d’être
fait entre la dette du groupe public ferroviaire et le statut de ses employés.
Pas très adroit : Il valait mieux présenter tout
ça comme un « gagnant-gagnant »…
Autre « dérapage ».
Un lien qui fait hurler les syndicats. Et pour cause :
Le surcoût lié au statut est estimé à 430 millions d’euros par an et la dette,
largement due aux ouvertures de lignes TGV, se chiffre à 50 milliards. « Les cheminots ne sont pas responsables de la
dette », répète-t-on et à ce moment-là les fédérations cheminotes espéraient
encore une longue concertation avant une « loi-cadre » sur les mobilités
promise par le président.
La sinistre prend la réforme du statut pour « feuille
de route ». Elle ne se trompe pas, le président est prêt au clash. « Le statut, c’était une évidence depuis la
campagne. Et chaque évolution de l’entreprise est un motif de grève »,
croit-on à l’Élysée. Ce qu’un ministre du premier cercle traduira en termes
plus crus : « De toute façon, ils vont
défourailler. »
Alors, allons-y.
De toute façon, par conviction, le chef de l’État n’attend
rien des syndicats en général et de la CGT en particulier. Par tournure
d’esprit, il affectionne l’entrée dans la mêlée, surtout si le dossier est en
souffrance depuis vingt ans.
Un rapport est
alors commandé à l’ancien PDG « d’Air-Trance » (le
cousin « Spin-Êta »), qui a pour mérite, aux yeux du
gouvernement, de n’avoir aucun lien avec la SNCF. Le
« premier-sinistre » entre alors dans la danse à l’automne. Aux
membres de son cabinet, il demande une formation accélérée de plusieurs heures
: Il veut tout savoir et tout comprendre du dossier, être techniquement au
niveau. Car cette réforme, le chef du gouvernement veut la piloter. « La SNCF concerne tous les Français, il faut
de la portance politique », dit-on à Matignon.
Admettons.
L’enjeu est de circonscrire la révolte au noyau dur
syndical. Même si elle est plus avantageuse économiquement, l’hypothèse d’une
remise en cause du statut des cheminots en poste est rapidement évacuée pour privilégier
une extinction progressive ne concernant que les nouveaux embauchés. « C’est un moyen habile de dire ‘‘je suis
réformateur’’ tout en limitant le risque social ».
Et contrairement à la recommandation du rapport rendu
le 15 février, l’exécutif n’annoncera pas la fermeture de milliers de
kilomètres de petites lignes. Hors de question de braquer davantage les élus
locaux.
« Déterminé
mais pas guerrier », résume-t-on à Matignon.
Voilà qui est habile.
S’il y a une leçon que le « premiers des
sinistres » retient des déboires de son ancien mentor « Juppette »
en 1995, c’est qu’il ne doit pas apparaître « droit dans ses bottes ».
« Premièrement, la sidération ; deuxièmement, des
portes ouvertes aux syndicats réformistes dans la concertation. » Et une extinction
du statut de cheminot contre des garanties sociales à négocier. Un recours aux
ordonnances pour accélérer le tempo et éviter des grèves en été, mais la
promesse de s’en passer si la concertation avec les syndicats est fructueuse.
Le tout en jouant de l’effet de surprise.
Là encore : Habile.
C’était compter sans une dialogue impromptu entre « Jupiter »
et un cheminot, le 24 février au Salon de l’agriculture : « Je ne peux pas avoir, d’un côté, des
agriculteurs qui n’ont pas de jour férié et n’auront peut-être pas de retraite,
et dire, le statut des cheminots, il ne faut pas le changer ». En quelques
phrases, le chef de l’État vient de suggérer que les cheminots sont des
privilégiés.
Maladroit : Encore un « dérapage » idiot…
Et quand, deux jours plus tard, le « Premier des
sinistres » ne donne plus ni calendrier ni montant sur la reprise de la
dette mais évoque « un service qui marche
de moins en moins bien », c’est alors tout le corps social de l’entreprise
publique qui se sent insulté !
Dérapage stupide…
Rapidement, un proche du président s’inquiète : « On surfe un peu trop sur le populisme
anti-statut. Le projet est très bon, mais il faut un peu plus d’empathie !
».
À Matignon, la confiance est encore de rigueur à la
mi-mars : « Ça nous arrange plutôt que
cela se cristallise sur le statut : comment justifier une grève si l’enjeu, c’est
la défense du statut ? ».
L’ex-cheminot et dirigeant de la CGT enrage : « C’est un calcul politicien pour orienter une
réaction des cheminots qui apparaisse corporatiste aux yeux des Français !
»
Au sein de l’exécutif, on croit dur comme fer que « 2018 n’est pas 1995 ». À la direction de
la SNCF, comme à l’Assemblée, on commence alors à se dire qu’il faut davantage
expliquer aux gauloisiens ce qu’ils ont à gagner avec la transformation du
rail.
On attend toujours…
« C’est l’impression
d’être stigmatisé qui crée la
mobilisation, donc il y a un problème de
communication. »
Bon
diagnostic, enfin.
Une enquête interne à l’entreprise, jusque-là restée
secrète, confirme l’étendue de la colère : 60 % des cadres et agents de
maîtrise disent soutenir la grève. Or, la direction compte sur eux pour
remplacer les conducteurs grévistes. « On
n’a pas été pédagogue, il faut faire un effort d’explication », convient-on
désormais à Matignon.
Comment ?
La question a occupé le gouvernement ces dix derniers
jours. Vendredi en huit, des annonces ont été faites sur l’accompagnement de l’ouverture
de la concurrence. Parce qu’elle connaît par cœur son sujet pour avoir dirigé
la stratégie de la SNCF, la « sinistre des transport » défend mordicus ses options. Et à Matignon, la
volonté de contrôle sur cette ministre « technique » peut être vexatoire.
Disciplinée en public, elle n’en revient pas moins à
la charge en coulisse. Elle veut une clarification sur la reprise de la dette.
Et elle n’est pas la seule.
« Il y a un
besoin politique de dire ce qu'on va faire sur la dette, quand et comment
», plaide un député « LREM-même-pas-en-rêve ».
Des annonces pourraient être faites cette semaine
après un premier round de « grève-confetti ».
Mais on attend aussi les prochains « dérapages »…
En faisant le pari (et la communication) d’un essoufflement
du mouvement ?
Ceci dit, entre les cheminots et les pilotes, dès la
fin du mois dernier les étudiants « anti-parcoursup » qui bloquent
une petite poignée de fac (et réclament 10/20 aux partiels pour tout le monde),
plus les « éboueurs-parigots », les retraités, les « Car-ouf »,
« Doux & Dodus » et quelques autres, d’ici à ce que les traminaux
s’y mettent et les contrôleurs aériens aussi, plus là-dessus les « routiers »
histoire de bien bloquer le pays, je vais devoir faire Monaco/Londres par l’Italie
en avion et finir en stop…
À moins que j’achète un « tas-de-boue-à-roulette »
à Genova…
Qu’en pensez-vous ?
Le risque d’un embrasement général vous paraît-il
plausible tel qu’il faille que je me mette en quête d’une seconde bagnole ?
Enfin… c’est vous qui êtes les plus à plaindre de ces « baronnies-obsolètes »,
pris en otage que vous êtes redevenus…
Bon courage : Je compatis pleinement, finalement,
puisque vous êtes bien obligés de « marcher ».
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