Depuis
qu’on m’a largement éventré…
Mon intérêt pour a médecine anesthésiante s’est soudainement réveillée.
Je suis comme tous les « garçons », douillet comme pas possible,
mourant avec 37,00001 de fièvre et une phobie viscérale des aiguilles et des
suppositoires…
Et pourtant, j’étais volontaire pour une intervention rénale d’urgence,
quémandant à mon chirurgien d’ouvrir « la boîte » avec son scalpel et
de couper la pustule avec son sécateur, là, sur sa table de consultation, à la
première consultation…
Le pôvre, il
a failli en tourner de l’œil !
C’est en réalité, ai-je récemment appris, en 1846 et aux États-Unis, que
la première anesthésie générale a eu lieu. William T.G. Morton en fit la
démonstration publique en utilisant de l’éther diéthylique, un liquide qui fut longtemps
utilisé comme anesthésique avant d’être remplacé dans de nombreux pays par
d’autres substances moins dommageables.
Les anesthésistes (anesthésiologistes) décrivent l’anesthésie générale
comme étant « un état d’inconscience, de perte
de mémoire, de soulagement de la douleur et de relaxation musculaire réversible
provoqué par des médicaments. »
Cette pratique permet de réaliser un acte chirurgical ou médical qui
dispense le patient de la douleur.
En cas d’urgence, l’anesthésie peut être réalisée sans rencontre préalable
avec l’anesthésiste. Mais en prévision d’une intervention, une consultation en
clinique préopératoire est requise. Cette rencontre permet au patient de poser
toutes ses questions à l’expert médical. Cela permet de réduire
considérablement l’anxiété préopératoire, un malaise ressenti avant une
intervention médicale.
Une étude parue dans le Journal of Advanced Nursing en 2010 a révélé que
85 % des 460 personnes sondées ayant subi une intervention chirurgicale avaient
eu peur de l’anesthésie générale.
J’en suis : Mais j’ai réduit mon angoisse en assurant que si le mek
ne me réveillait pas, je ne le paierais pas.
Lors de la consultation d’anesthésie, le médecin dresse votre profil santé afin de valider que
l’anesthésie générale soit réellement nécessaire. Pour ce faire, il est
possible que ton dossier médical soit utilement requis. Les renseignements
contenus dans ce dossier permettront à l’anesthésiste de connaître tes antécédents
médicaux et de savoir si tu as des allergies ou si tu fais des réactions
particulières à certains produits, etc.
J’avais tout de suite mis les « choses au clair » : Seule allergie
connue… à la konnerie !
Hein, et ce n’est pas faute d’avoir près de deux mètres de cicatrices
cumulés.
À la suite de l’étude de tes fichiers médicaux, le spécialiste te vous
fera passer un court examen physique. Ce dernier tient compte des différents
critères déterminés par le médecin anesthésiste : Longueur du sexe au
repos, âge, condition physique particulière, type d’intervention médical à subir,
etc.
Moi, il m’a même fait ouvrir la bouche, comme tout bon négrier avant d’embarquer
son bétail…
La consultation d’anesthésie permettra aussi de connaître tous les détails
liés à votre opération. Le médecin anesthésiste devrait aussi te vous guider à
travers les différentes précautions à prendre : Période de jeûne, risques liés
au tabagisme et à l’alcool, médicaments à prendre, médicaments à ne pas prendre
et proscrire tels que les anticoagulants (ex. : Aspirine), hygiène corporelle,
etc…
Il est bien sûr très important de suivre les recommandations de
l’anesthésiste, notamment en ce qui concerne le tabagisme.
Le tabac augmente les risques de problèmes respiratoires suite à
l’anesthésie.
L’incidence des crises cardiaques dues à un manque d’oxygène présent dans
le sang et acheminé vers le cœur est également augmentée.
De plus, le tabac prédispose le patient à l’infection de la plaie lors du
processus de guérison.
Les spécialistes recommandent de cesser de fumer 8 semaines avant la date
prévue de la chirurgie. Ainsi, le patient diminue considérablement le risque de
complications, tout en favorisant la guérison et en réduisant le temps
d’hospitalisation.
Personnellement, je me suis levé avant tout le monde pour aller en griller
une dernière (celle du condamné) avant de rejoindre incognito mon lit…
La rencontre pré-anesthésique a lieu le jour même de l’anesthésie : Celle-ci
permet de s’informer sur de nouveaux événements qui auraient pu survenir suite
à la consultation d’anesthésie, de régler les derniers détails liés à
l’opération (processus, durée, etc.) et de te vous rassurer. Une prémédication
peut lui être conseillée afin d’apaiser son anxiété et de faciliter
l’endormissement. Il s’agit généralement d’un tranquillisant administré par
voie orale.
Et j’en avais bien besoin, vu qu’il s’y est repris à trois fois avant de
changer de bras pour poser son cathéter.
Avant l’entrée du patient au bloc opératoire, la salle est naturellement soigneusement
stérilisée et les appareils médicaux utilisés sont vérifiés. Toutes les mesures
nécessaires sont prises pour limiter les risques de complications.
L’anesthésiste procède par anesthésie multimodale, méthode qui utilise une
combinaison de produits et qui permet l’anesthésie générale du patient. Cette
composition comprend généralement trois types de médicaments : Hypnotiques,
analgésiques et curares, qui sont administrés par injection intraveineuse.
Le premier est responsable de la perte conscience du patient (qui ne patiente
plus) et du maintien de cet état. Le second sert, comme son nom l’indique, à
atténuer au maximum la douleur. Les médicaments curares sont utilisés pour le
relâchement musculaire, évitant ainsi tout mouvement brusque de la part du tas
de chair inerte lors de l’intervention chirurgicale.
Un tube est par la suite installé dans la trachée par la bouche ou le nez
(tube endotrachéal) afin de faciliter la respiration du bistouré. De l’oxygène
et un agent d’inhalation sont injectés par ce tube afin de maintenir
l’inconscience du « hors service » tout au long de l’opération. À ce
même tube est également branché un appareil de ventilation mécanique
(respirateur).
L’anesthésiste demeure dans la salle d’opération afin de s’assurer que le
dosage des médicaments est bien contrôlé, que les signes vitaux sont stables et
que le « plaignant » reste pleinement inconscient des tortures
qu’il subit et ne ressent pas la douleur.
Il faut noter que les techniques d’intervention par anesthésie générale
peuvent varier d’un malade à l’autre et d’un cas à l’autre. Les produits
utilisés sont adaptés en fonction de l’état de santé de la personne (allergies,
maladies, etc.).
À la fin de l’intervention chirurgicale, des médicaments permettant de
neutraliser les effets de paralysie dus aux curares sont administrés.
L’anesthésiste cesse de donner des produits hypnotiques afin que l’opéré
recouvre la conscience. Le tube endotrachéal et l’appareil de ventilation
mécanique sont retirés lorsque la personne est en mesure de respirer par
elle-même.
Le « recousu » est alors conduit en salle de réveil où il
reprend peu à peu connaissance. Lorsque les intervenants jugent que son état
est stable, la personne regagne sa chambre. Certains tests peuvent être faits,
notamment de l’urine pour s’assurer que les reins sont fonctionnels. De plus,
il devra manger légèrement puisqu’il est en période de jeûne depuis de
nombreuses heures.
En revanche, question « picole », il en reste à l’eau, même pas « rafraîchie »
par quelques cubes de « ice ».
(« Ice-Cube », le surnom que me donnait feu « Joël-Bucher »)
Certains effets secondaires peuvent survenir à la suite d’une opération
nécessitant une anesthésie générale. En cas de complications, les experts
médicaux peuvent prendre le patient en charge rapidement.
Voici une liste non exhaustive des réactions possibles : Nausées, vomissements,
maux de gorge, lésions dentaires, fièvre, frissons, troubles de la mémoire, de
l’attention ou du comportement, faiblesse musculaire, ecchymose, etc…
Les nausées et les vomissements postopératoires (NVPO) sont les symptômes
les plus fréquents à la suite d’une anesthésie générale avec 20 à 30 % des charcuté
touchés. Plusieurs facteurs sont susceptibles de provoquer des NVPO.
Si vous avez déjà subi une chirurgie sous anesthésie générale et avez eu
des NVPO, vous devez prévenir votre anesthésiste qui vous prescrira des
antiémétiques, une classe de médicament permettant de prévenir et traiter ce
genre de maux.
Le tube endotrachéal peut endommager les parois de la gorge chez 40 % des
patients. La douleur s’estompe assez rapidement et peut être atténuée à l’aide
d’anti-inflammatoires.
Les lésions dentaires sont plutôt rares (1 cas sur 2.000) et surviennent
généralement chez les personnes qui n’ont pas une bonne hygiène bucco-dentaire.
Les frissons surviennent quant à eux chez 25 à 50 % des patients et sont
causés, la plupart du temps, par le stress, la douleur et la fièvre liés à
l’intervention.
Les troubles de la mémoire, de l’attention et du comportement peuvent
survenir dans les heures qui suivent l’anesthésie générale, mais ils ne
perdurent généralement pas.
Il en est de même pour la faiblesse musculaire.
Finalement, l’intervention chirurgicale peut avoir laissé quelques traces
sur le corps du « recousu » telles que des ecchymoses qui s’estomperont
dans les jours suivants.
En fait, personnellement, je n’ai rien eu de tout ça : Seule trace (à
part la longue cicatrice sur le flanc), ça reste une insensibilité persistante
là où ressortaient les deux drains reliés aux redons dont j’étais affublé…
En fonction de la consultation d’anesthésie, le spécialiste sera en mesure
de déterminer quel type d’anesthésie est nécessaire pour le futur écorché.
Selon les cas, l’anesthésie générale n’est pas toujours requise. La personne
devra alors subir une anesthésie régionale ou locale.
Lors de ces procédés, des anesthésiques locaux sont injectés près des
nerfs sensitifs et moteurs de la région où l’opération sera pratiquée. Ainsi,
les nerfs de cet endroit sont temporairement paralysés, ce qui vous empêche de
percevoir toute sensation.
Ce type d’anesthésie est également appelé bloc nerveux.
L’anesthésie régionale comprend deux types de blocs nerveux : La rachianesthésie
et la péridurale, ai-je appris récemment.
La rachianesthésie est la plus courante. Cette technique est généralement
utilisée pour anesthésier la région du ventre et des jambes.
L’anesthésie péridurale est très similaire à la rachianesthésie à la seule
différence qu’un tube est placé près des nerfs du dos. De cette façon, les
anesthésistes peuvent contrer les douleurs vives survenant à la suite d’une
chirurgie.
L’anesthésie locale est pratiquée sur une petite surface du corps par
infiltration, c’est-à-dire une injection sous-cutanée, ou par l’entremise d’un
gel anesthésiant, aussi appelé anesthésie topique (= de surface).
Le patient ne sentira pas la douleur, mais demeure pleinement conscient.
L’anesthésie locale est utilisée pour des interventions mineures telles
que les points de suture ou les extractions dentaires.
Et d’expérience, la dentaire n’empêche pas la « douleur-exquise »,
au moins dès que ses effets s’estompent (mais vous êtes loin de votre dentiste,
vous ne pouvez plus lui balancer votre poing dans la tronche en représailles).
Quant à la locale (le jour où il a fallu me recoudre la paume de la main,
la faute d’avoir tenté de faire la vaisselle – depuis, j’ai un robot qui la fait
à ma place…), c’est tout le bras qui pesait un âne-mort…
En bref, mes deux « hommes-de-l’art » ont été payés, puisque je
suis encore là après coup. Et les infirmières se sont régalées avec mes
chocolats laissés en remerciement de leurs « bons-soins » (à
supporter mon sale caractère).
Et je continue à apprendre « des choses », même si c’est
inutile.
Sauf à les partager avec vous !
Bonne fin de journée à toutes et à tous !
I3
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