Pour résumer l’intervention de mardi dernier,
Alors même que le premier ministre canadien
faisait la promotion de son traité de libre-échange avec l’UE, la position « jupitérienne »
est assez simple (et « complexe » « en même-temps ») : Non à la tentation populiste (Hongrie, Ritalie,
…) : « Je ne céderai à aucune
fascination pour les régimes autoritaires » (« La réponse n’est pas la démocratie autoritaire, mais l’autorité de la
démocratie. ») ;
Oui à une « souveraineté européenne (…) sans
diluer la nôtre » dans les domaines clés (défense & sécurité, éco,
énergie, numérique, culture).
Une nouvelle proposition : « créer un programme européen qui soutienne
financièrement les collectivités locales qui accueillent des réfugiés ».
Surtout, il appelle à « hâter le pas » et à refuser « l’Europe qui ne propose rien ». Un
message direct à le « Teutonnie » de « Mère-Qu’elle »…
On peut y voir un « nouvel espoir »
en dit « Bunker ».
Ou on peut regarder les faits.
Les faits c’est ce qu’a examiné « Wolfgang
Münchhausen », l’un des meilleurs spécialistes de l’UE, dans le Financial
Times. Sa conclusion : « Jupiter » et son projet de réforme de l’Europe
ont un petit problème : La « Teutonnie ».
Plus spécifiquement, il pointe que le parti
de « Mère-Qu’elle » (la CDU/CSU) a perdu 1 million de voix au profit
de partis remettant en cause la construction européenne (les libéraux démocrates
du FPD et les populistes de l’AFD), ouvertement exprimé sa réticence au projet « jupitérien »
de réforme de la Zone Euro.
Mais surtout, il relève que « Jupiter »
a perdu son seul allié au sein de la coalition gouvernante « Teutonne »
: « Martin Schulz ». L’ex-patron des socio-démocrates allemands qui
partageait les vues du Président gaulosien est le loser des négociations « mère-qu’elliennes »
et a dû laisser la place à Olaf Scholz, nommé ministre des finances à sa place et
nouvel homme fort du SPD.
Or celui-là est « notoirement peu enthousiaste » à l’égard des réformes de la
Zone Euro proposées par « Jupiter ».
Mais encore, « Jupiter » aura
défini « l’identité de l’Europe »
comme « la passion de la liberté, le
goût de l’égalité et l’attachement à la diversité », alors qu’on peut
penser que la citoyenneté européenne sera le produit du concret d’expériences
partagées.
Et, symbolique, le député belge Philippe
Lamberts a « offert » une corde
verte au « premier de cordée »,
image employée en 2017 pour évoquer « ceux
qui réussissent » : « Vous avez
pris coutume d’offrir à vos hôtes un cadeau symbolique, permettez-moi de faire
de même. »
« Votre foi en eux est inébranlable. Dans nos
sociétés, cette corde n’existe plus : les riches s’enrichissent, les classes
moyennes stagnent et se précarisent tandis que les plus fragiles sont
abandonnés à leur sort », a lâché le député belge.
Et d’expliquer que cette corde était le
symbole « de ces liens qu’il est urgent
de retisser au sein même de nos sociétés et entre elles ».
« Votre
action en France raconte une tout autre histoire. Une histoire qui met à mal la
devise de votre pays : « liberté, égalité, fraternité ». »
L’humour belge, décidément…
« Où
est la liberté lorsque des policiers armés débarquent au petit matin pour
arrêter des jeunes dont le seul tort serait d’avoir occupé pacifiquement un
chantier ? Ma fille en était. Elle fut emmenée devant son fils de deux ans loin
de chez elle pour subir pendant toute une journée un interrogatoire », a
ensuite révélé l’eurodéputé.
À l’issue de cette prise de parole, « Jupiter »
a tenu à répondre à l’eurodéputé écologiste : « Vous pouvez tenir des propos d’estrade car vous avez le confort de ce
salon. Au nom du respect que j’ai pour ce Parlement, je ne peux vous laisser
dire des bêtises et contre-vérités », a balayé le chef de l’État.
Ils étaient « mignons » tous
ceux-là…
Plus sérieusement, c’est la suite de sa
vision de l’Europe déjà affirmée à Athènes, à la Sorbonne, ou à Francfort. « Je ne veux pas faire partie d’une génération
de somnambules », a-t-il clamé. Et de reconnaître que quelques initiatives
du président de la République ont déjà passé quelques feux verts, comme la
relance de l’Europe de la défense, la création d’une vingtaine d’universités
européennes d’ici à 2024, et l’organisation, partout dans l’UE, de « consultations citoyennes ». Lancées le
même jour, mardi 17 avril à Épinal (Vosges), elles doivent « libérer la parole sur l’Europe, redonner
confiance et éclairer le débat ».
Mais il y a eu aussi les espoirs douchés,
comme celui d’instaurer des listes transnationales aux élections européennes de
2019 en utilisant les 73 sièges laissés par les Britanniques après le « Brexit ».
Ce sont les eurodéputés eux-mêmes qui ont torpillé cette idée en février
dernier, à 368 voix contre 274.
« De
l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et l’Europe sera sauvée ! »
aura encouragé un autre Belge, chef de l’Alliance des démocrates et des
libéraux pour l’Europe (ADLE), groupe le plus proche de la philosophie de
« Jupiter ».
Pas sûr que cette référence à Danton suffise
à surmonter tous les obstacles auxquels se heurte le dirigeant « gauloisien »
dans sa « révolution » européenne.
« Quand
il a employé la formule pour la première fois (le repli des nations), je l’ai trouvée magnifique, gênante,
provocante. Hier, il l’a bien déclinée », expose « Al-Hun-Lama-Sourd »,
membre du Parti populaire européen (PPE).
La « souveraineté
européenne » est nécessaire « pour
montrer aux citoyens que nous pouvons les protéger ». Mais l’effet des mots
s’estompe y compris dans les rangs des eurodéputés les plus europhiles. L’élu
Vert « Yan-Nique-Yoda » lui a justement expressément demandé de ne
pas ratifier le traité de libre-échange avec le Canada (Ceta), et de stopper la
négociation avec le Mercosur qui, selon lui, est la porte ouverte au gaz de
schiste et aux OGM…
« Comment
pouvez-vous prétendre défendre une Europe qui protège et œuvrer à imposer ces
accords de libre-échange qui vont la détruire ? Comment revendiquer une souveraineté européenne quand ces
accords la désintègrent pour mieux la livrer à des lobbys surpuissants ? », a-t-il
demandé.
Quant aux eurosceptiques, ils en ont profité
pour faire entendre leur petite musique. L’eurodéputé « F.Haine » « Floflo-Philippe-pipeau »,
au sein du groupe des Patriotes, a érigé en modèle le « Brexit »
contre « ceux qui ont confisqué le
pouvoir au peuple ».
S’il savait comment le « Brexit » a
été obtenu (idem pour l’élection de « McDo-Trompe » et même celle de « Jupiter »
plus quelques autres…), il a raison de parler de « confiscation »
mais ça reste insuffisant : On entre en « démocrature-appliquée »
(d’autres en disent de « dictature-molle ») par le biais
technologique : C’est Internet qui a confisqué le « pouvoir du peuple ».
Bref, ambiance et ambivalence…
Et constant avec lui-même (c’est sa mission
depuis qu’il a été porté par tous-ceux- qui font et défont les « démocratures »),
« Jupiter » s’est dit prêt à augmenter sa contribution au budget
européen.
Il s’en fout, ce n’est pas son pognon, mais
le vôtre…
À ses yeux, il faut aussi et surtout
augmenter les ressources propres, et conditionner la solidarité budgétaire au
respect de l’État de droit, pour dissuader les dérives autoritaires.
Pas forcément idiot…
Mais il ne s’est en revanche pas attardé sur
le sujet. Il doit encore trouver des compromis avec Berlin et les pays du nord.
Son idée d’une gouvernance propre de la zone euro, avec un ministre dédié a en effet peu de chances d’aboutir actuellement.
Alors il s’est contenté de rappeler qu’il fallait « trouver un cheminement pour aller vers une forme institutionnelle et
démocratique beaucoup plus intégrée ».
« Défiler
sur des tapis rouges en chantant l’Ode à la joie ne suffit pas, il faut des
actions concrètes » (référence au soir de son élection et à son discours à
la Sorbonn), a martelé mardi 17 avril le président du groupe des
sociaux-démocrates, « Oudo-Boulle-man », rappelant notamment au
président l’opposition Gauloisienne à l’instauration d’une taxe sur les
transactions financières dans l’UE.
Eh, il n’est pas l’élu de la
ploutocratie-bancaire pour rien.
Moi-même, j’y ai renoncé, préférant
la CSPM, beaucoup plus « fiscalité-comportementaliste » qu’une sorte
de taxe-sur-les-billets d’avion à la « Chi » qui n’a jamais été qu’un
moyen de plus de racketter le chaland.
Le chef de l’État, lui, aura insisté sur la
nécessité de parachever l’union bancaire d’ici à mai 2019.
Ne pas attendre l’unanimité pour décider. « Jupiter »
honnit l’idée qu’en Europe, « celui qui
ne veut pas avancer puisse bloquer les autres ». Il promeut le vote à la
majorité qualifiée des États membres, au sein du Conseil européen (le co-législateur,
avec le Parlement européen). « Si
l’Europe avait toujours attendu la totalité du club, vous ne seriez pas là »,
a-t-il lancé aux eurodéputés.
Ce qui n’est pas faux.
Cette logique ne va pas sans inquiétudes en
dehors de l’axe « Paris-sur-la-plage »/« Das-Groβ-Berline » :
« Ne vous méprenez pas, monsieur le
président : le progrès en Europe ne peut être déterminé par l’entente aléatoire
entre deux chefs d’États », a pour sa part martelé Guy Verhofstadt.
Quant à l’ouverture à de nouveaux membres, il
ne soutiendra « l’élargissement que
si l’Europe connaît d’abord un approfondissement et une réforme », notant
ce que tout le monde sait, à savoir qu’une « Europe qui fonctionne difficilement à 27 » ne peut pas « cavaler à 30 ou à 32 ». D’où l’idée
d’avancer avec un noyau dur prédéfini, suivant une logique par projet.
Faudra que j’attende encore pour voir l’UE
inclure les territoires situés à proximité du détroit de Béring…
Reste la difficulté de la « migration »
(sujet de fronde chez les « marcheurs-même-pas-en-rêve »). C’est là
le raccourci : « créer un programme
européen » pour financer les collectivités locales accueillant des
réfugiés, afin de dépasser « le débat
empoisonné » sur les quotas de répartition au sein de l’UE. Par cette
suggestion de bonus aux territoires d’accueil, il ne résout pas la question des
pays qui refusent les migrants, comme la Pologne ou la Hongrie. Le droit
d’asile, en effet, répond aux législations nationales et non locales.
Par ailleurs, sachez que les textes européens
en cours d’examen censés homogénéiser les législations sont au point mort. Les
États membres se sont pourtant donnés jusqu’au sommet européen de juin pour
sortir de l’impasse, notamment sur le règlement Dublin, selon lequel il revient
au premier pays d’entrée – le plus souvent l’Italie et la Grèce – de traiter
une demande d’asile.
Le président veut convaincre les élus européens
qu’en ce moment particulier, il va jusqu’à estimer qu’« une forme de guerre civile européenne réapparaît ».
Or, ce « n’est pas le peuple qui a abandonné l’idée européenne, c’est la
trahison des clercs qui la menace », charge encore le chef de l’État, pour
mieux pousser son projet de refondation, au cœur de sa stratégie politique face
à la montée des populismes.
« Le
prochain mandat européen doit être un mandat de refondation de l’Europe. Or, on
ne peut pas le faire avec des structures et des habitudes qui correspondent aux
défis d’autrefois », plaide un député « LREM-même-pa-en-rêve ».
En bref, il faudra attendre les prochaines élections
européennes de mai 2019 pour faire avancer radicalement le projet européen :
Pas très nouveau finalement.
Ça ne valait peut-être pas un discours, qui
ne nous aura rien appris (hors peut-être, une « petite-baisse-de-régime »
dans la frénésie « Jupitérienne » de « transformations »…
C’est finalement la conclusion qui s’impose,
même si « Jupiter » y a planté « sa graine ».
C’est quand même dommage : À ce
moment-là, je serai probablement mort !
C’est qu’un an, c’est long, à mon âge-avancé…
Jusqu'alors j'établissais 30 bonnes raisons de sortir de l'Europe. Désormais une 31eme m'est apparue Martin Selmayr
RépondreSupprimerBonjour "JP 2" !
SupprimerPersonnellement, je n'en vois pas beaucoup (hors-peut-être quelques améliorations à faire, juridiques, fiscales, sociales et même "linguistique" et naturellement quant aux "frontières" : Une UE à 27, c'est intenable, il va bien falloir s'en rendre compte tôt ou tard, et je pense en premier aux "polaks").
Un continent déchiré par des millénaires de guerres-perpétuelles qui, soudainement évite de s'autodétruire depuis deux génération (la troisième arrive), je trouve ça assez spectaculaire comme réussite.
Regardez donc autour de vous (et hors la Suisse) ce spectacle de désolation que l'espèce humaine renvoie d'elle-même...
Ceci dit, l'UE ne sera complète que quand elle ira jusqu'à Vladivostok. Mais je crois que je serai mort avant...
Au moins, on pourra en conclure que "mon cousin" (celui qui dort dans son septuple cercueil sous les ors des Invalides, entouré de ses maréchaux), c'était vraiment un avant-gardiste... très optimiste !
Bien à vous !
I-Cube