Intervention
vespérale & dominicale au Trocadéro
Pour une fois, j’étais à l’heure. Mais je vous avoue que plus de deux
heures trente de questions sur le ton agressif des deux
« journaleux », qui n’arrêtaient pas de ne pas attendre les réponses
complètes, ça avait un côté « scène du deux » assez pénible. Des
mauvais…
Et sur les trois, il n’y a jamais eu que « Jupiter » qui s’est
montré impérial, jamais décontenancé : Il aura pris une sacrée épaisseur
en un an d’exercice de ses « hautes-fonctions ».
Chapeau.
Quant aux deux autres, un, ils n’ont pas osé poser les bonnes questions ;
deux, complices sans l’être totalement, ils n’ont pas su être déstabilisants
quant au fond.
Même pas sur la forme, tout juste ont-ils montré qu’ils savaient être
caustiques.
Mais quelle ânerie, me suis-je fait le reproche au bout du bout, que
d’avoir picolé presqu’une demi-bouteille de vieux scotch dans l’attente vaine
de pouvoir seulement compter les points !
« Jupiter » leur aura fait un one-man-show époustouflant…
Et même, sans aucun effet d’annonce nouvelle, puisqu’il avait fait
l’essentiel jeudi dernier sur la « First-One »
avec « Pernod ». Là, au moins, j’avais pu noter l’état impeccable
de la classe d’école : Soit la maîtresse des lieux avaient dû travailler
depuis 15 jours pour que tout soit impeccable, soit les équipes élyséennes
avaient fait le ménage depuis l’avant-veille au soir.
On a déjà vu ça quand je ne sais plus lequel avait décidé de prendre le
thé chez une kontribuable qui n’en demandait pas autant et où les équipes
municipales avaient bossé 48 heures pour « retaper » son
« home » en vue de la « divine-surprise » d’un président se
faisant filmer en direct boire la tasse de l’amitié…
D’ailleurs, hors les reflets dans les vitres, le décor de dimanche était
parfaitement à la hauteur jupitérienne du visiteur.
Superbe.
L’entretien s’est très logiquement ouvert sur les frappes en Syrie
effectuées conjointement samedi matin avec les États-Unis et le Royaume-Uni (cf.
post d’hier). « L’opération a été
parfaitement conduite, de manière remarquable. C’est le professionnalisme de
nos militaires, de nos équipements », a rappelé le président, avant de
détailler : « Trois sites de production
et de traitement d'armes chimiques ont été visés : un site de manière conjointe
avec les forces américaines et britanniques, un autre par les Américains, le
troisième par les Français. Nous avons réussi l’opération militaire. Les
capacités d’armes chimiques ont été détruites et il n’y a eu aucune victime. »
Jusqu’à la prochaine fois…
« Cette décision a été prise, sur le
principe, dès dimanche dernier, après les premières identifications d’armes
chimiques dans la Ghouta orientale en Syrie. Elle est conforme aux engagements
que nous avions pris. Nous avons obtenu par nos services et les services de nos
alliés des preuves que des armes chimiques avaient été utilisées. Nous avons
obtenu la preuve que ces armes pouvaient être attribuées au régime syrien.
»
Invoquant « la pleine légitimité
internationale » pour intervenir, le chef de l’État a accusé la Russie « d’avoir construit méthodiquement l’incapacité
de la voie internationale contre les armes chimiques ».
Ça se discute. « Les Russes sont
complices », a-t-il même abondé.
Dont acte : On y reviendra une autre fois (peut-être seulement…).
SNCF, cheminots, mobilisation étudiante, colère des retraités, Notre-Dame-des-Landes…
C’est l’autre front – social, celui-ci – sur lequel le locataire-précaire de l’Élysée
a longuement été interrogé. Je ne vais pas revenir sur la « coagulation » ou de « convergence des luttes » : « Le mécontentement des cheminots et des étudiants
n’est pas celui des hôpitaux. Celui-là est lié à une situation installée depuis
des années », vous l’avez tous entendu.
Pour ce qui est des zadistes : « La
colère de ces gens-là, qui continuent à protester malgré l’abandon du projet,
n’est pas légitime. Et elle n’a rien à voir avec celle des cheminots ».
On en a tous pleinement conscience… pas la peine de lui en faire rajouter.
Aux retraités, à l’inverse, son message fut le même que celui délivré
jeudi au 13 heures de TF1 : « Oui, on
leur a demandé un effort, un effort intergénérationnel, pour rendre le travail
plus rémunérateur. »
Rien de nouveau.
Ferme vis-à-vis des zadistes et des étudiants (« Dans toutes les universités où il y a des amphis paralysés et des
violences inadmissibles, les étudiants sont souvent minoritaires »,
a-t-il dit. « Ce sont des groupes et
“des professionnels du désordre”, pour citer Audiard. »), il a pris la
défense des professionnels des hôpitaux publics « poussés à bout » après « plusieurs
décennies de défaillances collectives ».
Bé forcément, puisque c’est plus ou moins « paritaire »…
« Un nouvel âge de la vie est en
train de se construire : celui de la dépendance. Au début de la vie comme à la
fin de la vie, c’est la collectivité nationale qui va devoir la financer. »
Hein, comme poncif, ça se pose là…
Personnellement, j’ai été pris en charge par ma parentèle, sans rien
demandé à l’État-providence, et je m’assume et m’assumerai sans y faire appel,
mais en payant. Je ne vois bien qu’un étatiste-soce pour affirmer le contraire,
mais passons : Tout argument est bon à prendre pour justifier du racket
généralisé, finalement.
Questionné sur la place croissante de l’islam au pays de la « fille
ainée de l’Église » il a constaté que « plusieurs concitoyens ont peur de ce fait nouveau (…) qui se nourrit d’un fait que nous devons
regarder en face : l’islamisme radical. »
« Il faut être intraitable, car c’est
une lèpre de la société ».
Le sida, oui…
Bon, il avait en face de lui un suppôt de l’islamisme-bien-pensant :
Il aurait pu être encore plus agressif.
Mais entre « frangins-trois-points » ç’aurait pu paraître comme
un manque de « solidarité », voire irrespectueux pour un homme qui a
pleinement contribué à son élection passée.
Quant au livre « Tagada-à-la-fraise-des-bois », il ne l’a pas
encore lu, mais il le fera sans doute un jour. « J’ai du respect pour François Hollande, il a sa part de vérité. Il a
été le président de la République et j’ai été son conseiller, puis son ministre
», a-t-il rappelé, avant de livrer : « Quand
j’ai eu des désaccords en tant que conseiller, je suis parti en ne demandant
rien. Puis j’ai été rappelé comme ministre. Moi, je ne prends pas les ministres
pour des obligés (…) et j’ai assumé
des désaccords. Je peux regarder en face tout ce que j’ai fait. »
Et d’assumer : « Quand on a un
désaccord fondamental et qu’on croit en son pays, on peut prendre tous les
risques. C’est ce que j’ai fait. »
Renonçant à un salaire confortable comme bien de ses ministres.
J’adore : Il
a des moyens bien planqués, ce qui minimise « ses risques »
personnels.
Là encore, une occasion ratée de mettre les points sur les « i »
pour ces interlocuteurs : C’est vous dire si j’ai pu être déçu. Ce n’est pas pour cette fois-ci.
Chapeau, les « non-dits ».
Mais revenons une seconde sur l’intervention en Syrie qui s’est faite « de façon légitime dans le cadre
multilatéral. (…) C’est la communauté
internationale qui est intervenue ». Entre les lignes, il aura répondu à
« Mes-Luches » et à une partie de la classe politique qui lui
reproche de ne pas avoir consulté le Parlement avant de décider l’intervention
en Syrie.
Et là, sublime, il a répondu par le texte de la Constitution « votée par le peuple français », qui
prévoit que le chef de l’État est le chef des armées.
« Il y a un problème démocratique en
France : dès que les armes parlent, vous êtes seul à décider. »
Réplique cinglante : « On ne va
pas changer de Constitution parce qu’elle ne vous plaît pas ».
Et la Constitution prévoit qu’en cas d’intervention militaire hors du
territoire, le gouvernement a trois jours maximum pour informer le Parlement de
son action.
Ça aura été fait dès lundi après-midi.
Et « Plaine-Aile » de tenter de lui expliquer qu’avec 18 % des
inscrits votant pour lui en avril dernier, il n’avait pas de légitimité pour
engager les forces armées.
J’adore ce « fat-là », je vous l’ai déjà dit.
18 % des inscrits, mais 24 % des votants : Si les autres abandonnent
leur « légitime » droit de vote, il n’y a pas à y revenir. C’est leur
choix. Un choix débile, mais tout le monde n’a pas fait les « ékoles »…
C’est même la stratégie « initiée » par
« Cambridge-quelque-chose » à travers la manipulation des
réseaux-sociaux : On y revendra puisque c’est la « pièce
manquante » des extraits
déjà en ligne du prochain « roman d’été » promis, « Ultime
récit-suite ». Je n’ai mis la main dessus que récemment.
Pas facile à comprendre, mais elle fonctionne…
Pan dans les dents : Comme vous vous en souvenez, il n’y a même pas
eu besoin de faire appel à « un front républicain » pour le second
tour du mois de mai.
Pas plus, comme « Jupiter » a pu le faire valoir, pour les
élections « légitimistes » du mois de juin suivant, pour les
législatives.
Tout est donc « carré » du point de vue légal, constitutionnel
et même légitime.
Sauf que « les preuves » d’une attaque chimique n’ont toujours
pas été présentées…
Elles ne le seront probablement jamais.
Mais opération réussie pour les matériels engagés, puisque les russes qui
comptaient les points – comme j’ai pu vous le faire remarquer mardi dernier –
ne les ont même pas vus passer : Furtifs avant l’heure !
Magnifique…
Plus généralement : « Mon
objectif reste de réconcilier et d’unir le pays mais on ne l’unira pas par
l’inaction, en cédant à la tyrannie de minorités qui se sont habituées à ce que
l’on cède. »
Pour ce faire, pas d’impôt nouveau d’ici à 2022, ni local, ni national,
pas plus qu’il n’y aura pas d’augmentation de la pression.
« J’assume totalement les gestes
fiscaux qui ont été faits sur l’ISF lorsque l’argent est réinvesti dans
l’économie (…). Le but est de garder les talents et de les attirer. Je
veux qu’on puisse travailler et être encouragé dans le travail. »
Le mek, il ne sait même plus que l’ISF a disparu…
Quant au travail, il ne sait pas non plus que c’est une maladie : La
preuve en dit-on en « Corsica-Bella-Tchi-Tchi », « même sur le continent ils ont inventé la
médecine du travail… »
Autre rigolade : Les députés LRM « sont libres, ils exprimeront leurs convictions », assure le chef de
l’État à propos de la prochaine loi « migration ». Le chef de la
majorité, le « pas-encore-inculpé-Fer-rend » a cependant prévenu que
les députés qui voteraient contre le texte courraient le risque d’être exclus
du groupe.
Alors, liberté surveillée ?
Je vous le dis : De quoi en rire !
Quoi retenir ? Un show, rien de plus. Même pas comique… quoique.
Il y a des étincelles. À une longue question du patron de Mediapart en
forme de tirade sur le climat social, le chef de l’État rembarre : « Est-ce une question ou un plaidoyer ? »
S’ensuit une passe d’armes.
« Il n’y a jamais de mauvaises
questions », dit l’un.
« Question biaisée », rétorque
l’autre.
« Vous êtes énervé ? » glisse « Plaine-aile ».
« Mais je ne suis pas énervé. Je
n’aime pas la malhonnêteté intellectuelle. »
À l’évidence il y a dans cette interview de part et d’autre, en ce théâtre
de Chaillot, une volonté de faire le spectacle. Chacun dans son rôle.
Mais avantage au chef de l’État, plus serein que ses contradicteurs
affairés à se montrer le plus incisif et le plus impertinent. Le vrai match,
c’est Mediapart contre BFMTV. C’est à qui coupe la parole le plus souvent. Au
point qu’à un moment, « Jupiter » évoque la « captatio benevolentiæ » (la recherche de la bienveillance de
l’auditoire), ou j’ai mal entendu.
L’acharnement du duo les aura fortement discrédités…
Pas sûr que le téléspectateur s’y retrouve. Notamment durant l’interminable
point « évasion fiscale ».
« De là où je suis, je n’ai pas
d’amis », lâche, l’hôte de l’Élysée. Et quand Mediapart argumente avec le
salaire de la ministre des Armées quand elle était à « Air-Trance »,
« Jupiter » frémit : « Vous
avez une manie de jeter les gens en pâture » !
Rien de plus, mais c’est suffisant…
Plus drôle, « Boudin » : « N’êtes-vous pas dans une illusion puérile de toute puissance ? »
Et « Jupiter », impérial : « Oui, je crois en la force de nos institutions. Oui je crois en
l’autorité. » Mais il réfute le procès d’autoritarisme. « Personne n’est tout-puissant dans une
démocratie comme la nôtre. » Et il ressert son éternel argument massue, les
« Gauloisiens » l’ont élu pour qu’il fasse ce qu’il a dit.
Sous-entendu, contrairement à ses prédécesseurs.
Mais foin des « querelles », le président se dit prêt à « re-signer » pour
une nouvelle interview l’année prochaine…
Il faut dire qu’au « Grand-Oral » d’admission de l’ENÂ, ils sont
au moins trois contre l’impétrant. Là, ils n’étaient que deux et n’ont pas marqué
un seul point…
Et depuis ses 20 ans (il y a 20 ans), « Jupiter » aura manifestement
pris « de l’épaisseur » (je sais, je me répète : Les effets délétère
de l’âge), quoiqu’en dise les uns et les autres que je vous laisse découvrir
par ailleurs.
Bon, on se retrouve l’année prochaine, alors ?
Faut que je m’organise pour « survivre » jusque-là, parce que ce
n’est pas certain en ce qui me concerne…
En espérant que ce sera plus drôle et moins long.
C'était quoi ton vieux scotch? Bon, d'accord, c'est tout ce qui m'intéresse dans l'histoire. J'ai appris à apprécier le jus de malt lors d'un séjour chez les grands britons il y a quelques années.
RépondreSupprimerChivas twenty-five old.
SupprimerWhat else ?
En revanche, les "cube de ice", c'est avec du H2O que j'ai sous la main. Et celle de la Tamise n'est pas terrible : Je préfère la Zilia (http://www.balagne-corsica.com/eaux-de-zilia-leau-minerale-de-la-balagne.html)une eau garantie 100 % sans nitrate.
Pas facile à trouver à Londres...
Bien à toi, Vlad !
I-Cube