Ce
n’était pas vraiment une surprise…
Mais tout de même, c’est un succès qu’il faut saluer. Sur plus de 107 millions d’électeurs appelés aux
urnes, une de participation de 67,4 %, il ramasse plus de 76 % des voix soit au moins 51
% des inscrits…
Pour la « démocrature », celle enfanté par le « monde
d’avant » pour devenir le modèle du « monde d’après », lui, il sait
y faire…
De toute façon, il adore la fonction : Président du gouvernement et
président de la Fédération de Russie, par intérim de 1999 à 2000 et puis de
2008 à 2012, il a remis ça en 2012, et il vient de se faire réélire pour 6 ans.
Conclusion qui s’impose : C’est son meilleur score jamais obtenu en
18 ans de règne !
Il aura fait une brève apparition, dans la soirée de dimanche, sur la
scène installée place du Manège, près du Kremlin, pour célébrer les quatre ans
de l’annexion de la Crimée et a brièvement remercié ses supporteurs : « Nous allons nous mettre au travail »,
leur a-t-il promis…
Ah bon, il ne foutait rien depuis tout ce temps ?
Le candidat millionnaire du Parti communiste, dont la fortune repose sur
la location et la vente de terrains aux hypermarchés, « Pavel Groudin-ding »
surnommé le « roi de la fraise » pour sa ferme au sud de Moscou, arrive en
deuxième position du scrutin avec 12 % des voix. Son résultat était scruté
comme l’un des indicateurs du mécontentement social, et son prédécesseur en
2012, Guennadi Ziouganov, avait obtenu 17,8 % en 2012.
Le « social » ne sera donc pas la priorité de « Poux-Tine ».
En troisième position, l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski obtiendrait
6 % des voix. Quant à la journaliste et candidate libérale Ksenia Sobtchak,
elle est créditée de 1,5 % des suffrages exprimés…
Point-barre, tiret, à la ligne : Félicitations républicaines de ma
part !
Certes, comme d’habitude, on parle de « fraudes ». L’ONG « Golo-golos »,
spécialisée dans la surveillance des élections, a dressé sur son site Internet
une carte des fraudes montrant en début d’après-midi de dimanche 2.033 cas
d’irrégularités, tels que du bourrage d’urnes, des cas de votes multiples ou
des entraves au travail des observateurs.
Ça ne change pas le résultat final et c’est « minable » :
En « Corsica-Bella-Tchi-Tchi » on a toujours fait beaucoup mieux…
Et en plus, ça passe relativement inaperçu.
Le tout dans une dernière semaine de campagne marquée par un regain de
tension entre Moscou et les Occidentaux en raison de l’empoisonnement en
Angleterre d'un ex-agent double russe, à l’origine d'expulsions de diplomates
réciproques entre la Russie et le Royaume-Uni.
Nous
en avions déjà causé – plutôt sur le ton de « manipulations »
diverses – et je dois avouer que depuis, quantité d’informations
contradictoires (et pas encore toutes vérifiées – croisées, recoupées selon ma « méthode-infaillible »)
jette comme « un doute sérieux ». Nous y reviendrons quand j’aurai pu
déterminé à qui profite le crime…
En tout cas, ça n’a pas nui à « Poux-tine », bien au contraire.
Il n’empêche, entre démentis, échanges d'accusations et menaces de
représailles réciproques qui ont rythmé la semaine, le tout résume un mandat
marqué par le retour en force de la Russie sur la scène internationale, mais
aussi par l’installation d’un climat de quasi Guerre-froide sur fond de conflit
syrien, d’annexion de la Crimée et d’insurrection pro-russe dans l’est de
l'Ukraine.
Symboliquement, ce scrutin s’est d’ailleurs tenu quatre ans jour pour jour
après la ratification du rattachement de la péninsule ukrainienne de Crimée à
la Russie, décidé à l’issue d'un référendum « falsifié » et jugé
illégal par Kiev et les Occidentaux.
Depuis, ils se tapent sur la tronche pour protéger les voies de
ravitaillement et l’accès à l’eau potable…
En représailles à la tenue de la présidentielle en Crimée, Kiev a décidé
de bloquer le vote des électeurs russes résidant en Ukraine…
Minable, mais passons.
En bref, l’ensemble donne le ton du prochain mandat de « Vlad-Poux-Tine »
(dit
aussi l’asperger), probablement son dernier, selon une Constitution qu’il a
promis de ne pas toucher.
Un score d’empereur africain sans quasiment faire campagne, se contentant
de deux participations de deux minutes chacune lors de concerts de soutien et
snobant les débats télévisés. Il s’est surtout illustré par un discours « très
musclé » devant le Parlement pendant lequel il a longuement vanté les
nouveaux missiles « invincibles » de l’armée russe développés en réaction aux
projets de bouclier antimissile, sommant les Occidentaux d’« écouter » enfin la
Russie.
Ça, c’est un « truc » qui plait au « bon peuple » de
la Russie-éternelle.
Pour un ancien officier du KGB, principal service de renseignement de l’URSS
post-stalinienne, en poste à Berlin au moment de la chute du mur que personne n’a
pas vu venir, le vainqueur de dimanche dernier commencera sa carrière politique
à la mairie de Saint-Pétersbourg, puis devient l’un des plus proches conseillers
du président « Beau-Rice-Aile-Tsine », qui fera de lui le directeur
du Service fédéral de sécurité en 1998, puis le président du gouvernement de la
Russie l’année suivante : Les services-secrets qui prennent le cœur du
pouvoir : C’est un peu comme si le général à la tête des armées entrait
par la grande-porte à l’Élysée pour un quart de siècle.
Notez, c’est un peu ça, mais en plus discret en « Gauloisie-perpétuelle »…
À partir du 31 décembre 1999, à la suite de la démission d’« Aile-Tsine »,
il assure les fonctions de président de la Fédération de Russie par intérim. Il
devient président de plein exercice le 7 mai 2000, après avoir remporté l’élection
présidentielle dès le premier tour. Confortablement réélu en 2004, il mène une
grande politique de réformes marquée par un redressement de l’économie
nationale et une politique institutionnelle tournée vers une concentration des
pouvoirs présidentiels.
C’était sa période « libérale » sur le plan économique et
« oligarque », dictatoriale sur le plan politique (la concentration
du pouvoir entre les mains d’un « petit-nombre » (« oli »
en grec-natif et antique).
En 2008, la Constitution lui interdisant de concourir pour un troisième
mandat consécutif, il soutient la candidature de « Dmitri-Mode-vide-vite ».
Une fois élu, ce dernier le nomme président du gouvernement. Dans la foulée, « Vlad »
prend la direction du parti Russie unie. Fréquemment accusé d’autoritarisme dans
son mode de gouvernement, il est pour la première fois significativement
contesté à la suite des élections législatives de 2011.
Notez qu’avant, mais autant après ces épisodes, s’il avait voulu devenir
« président à vie » à la « Xi-Ping-pong » le chinois,
c’était à portée de mains.
Mais il ne l’a pas fait et ne le fera probablement pas…
Candidat à l’élection présidentielle de 2012 avec le soutien du président « Mode-vide-vite »
qui s’efface pour l’occasion, il l’emporte au premier tour et retrouve la
fonction de président de la Fédération de Russie pour un mandat allongé de deux
ans en vertu d’un amendement adopté en 2008.
C’est la deuxième phase : Au cours de cette période, il s’efforce de
restaurer l’influence russe sur la scène internationale. D’une part, dans le
cadre de la guerre du Donbass, à la suite du référendum contesté qui permet le
rattachement de la péninsule de Crimée à la Russie, ce qui lui vaut des
accusations de violation du droit international. D’autre part, il implique
militairement la Russie dans la guerre civile syrienne, au cours de laquelle il
soutient « Bâche-Hard-el-As-Sad » dit « le chimiste ».
Une réaction quasi-épidermique au shoot d’un avion de civils russes dans
le Sinaï par quelques « terroristes », mais tout autant une réponse
aux tentatives de sécession de la Géorgie (où « Bling-Bling » est
allé piteusement jouer les « médiateurs » entre ses chars…)
Pour résumer, les trois premiers mandats du président russe ont été très
différents. Le premier et le début du deuxième ont été assez libéraux d’un
point de vue économique alors que le troisième, a été celui du repli sur soi,
un peu … par la force des choses et des « sanctions » décidées
unilatéralement par les occidentaux, du protectionnisme et de la confrontation
avec l’Occident sur l’Ukraine et la Syrie.
Mais ça, ça plait au peuple.
Et il faut comprendre : Après 70 ans de « déclassement »
économique au profit d’un complexe militaro-industriel autour de la puissante
« armée-rouge », les russes ont du mal à comprendre l’inégale
« superpuissance » de leur patrie face aux USA et l’Otan depuis la « chute
du mur »…
La Pacte de Varsovie a disparu, il n’est même plus question d’aller faire
la police dans le « glacis » de pays satellite qui ont tous basculé
vers l’UE, quasiment jusqu’à l’Ukraine (qui a échoué devant le paillasson de la
porte d’entrée), coupant également toutes les voies maritimes, hors le lointain
pacifique (et les mers polaires encore – un peu – gelées).
À écouter Vladimir Poutine le 1er mars, lors de l’un de ses
rares discours de campagne (il n’a pas eu besoin de faire de battage
médiatique), on peut penser qu’il va poursuivre dans cette voie dure sur le
plan international, avec une confrontation durable avec les États-Unis de « MacDo-Trompe »,
le mal élu (la quasi-erreur de casting).
Mais à qui la faute, finalement, sinon l’armée de trolls russe ?
Je ne sais pas trop…
Aussi il est envisageable qu’il veuille sortir de l’impasse avec l’Europe
continentale même si ces relations sont aujourd’hui au plus bas après l’affaire
de l’ex-espion russe empoisonné à Londres.
D’ailleurs, et à l’inverse, la première partie de ce discours du 1er
mars, rappelait le « Poux-Tine » réformateur de ses premiers mandats.
Une inclination libérale de sa politique est donc envisageable. Car il lui faut
aussi retrouver des taux de croissance de 3 à 4 % contre 1,5 % aujourd’hui. Il
pourrait ainsi moderniser l’économie russe en luttant contre le décrochage
technologique qu’il dénonce dans ses discours.
Même si c’est parfaitement paradoxal avec son discours sur les « armes
invincibles » et du coup assez peu crédible…
En effet, un curieux mélange : L’annonce de la mise au point d’armes
et de ces munitions « indestructibles » (contre quel ennemi au
juste ?), alors que les troupes russes pataugent dans le bourbier
proche-oriental à garder prise sur leur seul port « en eaux
profondes » en Syrie, tout en marquant des points sur le terrain.
Mais entre un président syrien fragilisé sur la place internationale, les
minorités kurdes et turques, la mosaïque mouvante des mouvances terroristes qui
se croisent, se combattent, se recroisent sur le terrain aux odeurs d’or-noir, soutenus
par les uns (iraniens, irakiens, étatsuniens, russes, turcs, et j’en passe) et
les autres (occident, Israël et anglo-saxons en premier lieu), c’est la danse
du ventre tous les jours…
Au risque quotidien d’une confrontation directe de troupes US et russes :
Une poudrière à « mèche-courte ».
Par ailleurs, désormais il n’est pas certain que « Dmitri-Mode-vide-vite »
quitte son poste de premier ministre : Pourquoi changer une équipe qui
gagne, au juste ?
C’est en tout cas ce que l’on entend depuis quelque temps à Moscou. Le
remplacer signifierait lui trouver une place conforme à son rang et ce n’est
pas si simple. De plus, des réformes difficiles, comme le relèvement de l’âge
de départ en retraite (et oui, ils ont les mêmes problèmes que « MacRond »),
pourraient être engagées dans les prochains mois. Il n’est donc pas dit que « Poux-Tine »
prenne le risque de « griller » un nouveau Premier ministre avec un
tel calendrier.
On penche plutôt (au moins à Londres et dans les chancelleries) à la
solution du maintien de « Mode-vide-vite » assorti d’un vaste
remaniement gouvernemental.
Mais dans l’hypothèse d’un remplacement du premier ministre actuel, son
successeur pourrait être une femme : La présidente de la banque centrale
russe, Elvira Nabiullina, celle de la Cour des Comptes, Tatiana Golikova ou
encore la présidente du Sénat Valentina Matvienko, même si celle-ci est plus
âgée que « Poux-Tine », sont des candidates crédibles.
La nomination d’un Premier ministre sorti de nulle part comme cela avait
été le cas en 2004 et 2007 ne serait pas non plus à exclure.
Bon, j’avoue que « la blonde » serait parfaite (mais c’est un
point de vue machiste), la plus « sérieuse » étant probablement la
dernière.
De toute façon, ça ne changera pas grand-chose à votre sort qui est déjà
scellé.
Comptez bien : Le Brexit et « Trompe » mettent les
anglo-saxons dans une situation d’isolement comme jamais depuis des décennies ;
le Proche-Orient reste à feu et à sang (et c’est sans compter avec le gaz de
méditerranée-orientale, ni les exigences de « Air-Do-Gan », le turc,
allié ambigu de « Poux-Tine » et membre de l’Otan à part entière), et
au moins autant que le Yémen ; le golfe persique est toujours sous très
haute tension et l’Extrême-Orient cherche un « chemin de paix » sans
les USA en Corée.
En revanche, l’Europe occidentale continentale, même si elle reste fragile
sur un plan économique (quoiqu’on en dise par ailleurs) va émerger pour se renforcer,
se consolider durant le dernier mandat du maître du Kremlin (pas Bicêtre).
Oui et alors ? Je serai « Poux-Tine » je diviserai un peu
plus pour mieux m’imposer à l’international (ce qui plaît au peuple russe vous
a-t-on dit, en témoigne le score du scrutin de dimanche).
Séduction pour l’Europe de l’ouest, taclage pour les USA et opposition
systématique. Il a deux ans pour réussir la manœuvre, avant les élections
américaines, et sans forcer car si les citoyens US se sentent agressés, ils
feront corps avec l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
En 2022, il sera encore aux manettes, ce qui n’est pas certain pour tous
les autres : Ils seront à peu-près tous remplacés hors, peut-être, « MacRond »…
C’est d’ailleurs ce qui déterminera l’axe de la fin de mandat de « Poux-Tine ».
Bon, comme je n’ai pas de boule de cristal, vous verrez bien, n’est-ce
pas.
En attendant, félicitations républicaines, cela va de soi.
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