Nous n’étions pas « à l’heure » !
Extraordinaire,
si on ne peut plus se fier à nos horloges-causantes électriques !
Et encore plus
extraordinaire, c’est que le problème « de fiabilité » est
directement importé des Balkans en raison d’une petite-guerre locale – qui ne
fait heureusement aucun mort – entre Kosovars et Serbes.
Des dingues…
Personnellement,
j’ai des montres « automatiques », où il faut changer les piles une
fis tus les deux ou trois ans, à moins qu’elles soient armées d’un « mouvement
perpétuel » (tu remues le poignet ou le bras, elle se remonte le ressort
du mouvement) ou mécanique (tu bouges tes doigts sur bouton pour remonter le
ressort du mouvement) et je ne m’étais rendu compte de rien.
Quoique…
J’ai aussi une
flopée d’ordinateurs qui affichent tous l’heure « internet » et comme
je ne passe ma vie à comparer l’affichage des uns et des autres à chaque
instant, j’ai des alarmes (de celles qui rythment ma vie trépidante-londonienne)
qui sonnent parfois en avance (ou en retard) avec les « bips-horaires »
de « Air-Tchi-Tchi »
(Radio-Calvi-Citadelle, ex-Radio-Tao, RCC).
Mais ça ne m’avait
pas affolé pour autant…
En réalité, il
y aurait un retard cumulé d’environ 6 minutes par rapport à l’heure exacte,
consultable sur le site
de l’horloge parlante.
Notez que pour
ma part, j’ai trois secondes d’écart avec ma « machine-à-post »… Les
trains et avions peuvent donc décaler sans que j’aie à angoisser.
Oui mais quid que
ce « truc » aberrant ?
Est-ce donc un
« coup-tordu » de « Poux-tine » pour dérégler les transactions
financières sur les marchés financiers (qui se font au milliardième de
seconde) ?
Pas du tout !
La raison de
ce décalage est à rechercher dans une légère baisse de la fréquence du réseau
électrique. Habituellement, elle est calibrée sur une fréquence de 50 Hertz.
Mais depuis mi-janvier 2018, cette fréquence est légèrement inférieure : 49,996
Hertz, expliquait un communiqué de l’Entsoe, association regroupant les
principaux gestionnaires de réseau de transport électrique en Europe.
On expliquait
d’ailleurs chez RTE (Réseau de Transport d’Électricité qui aurait changé de nom
récemment) chargée d’assurer le transport du courant sur le territoire « Gauloisien »
que cette baisse de fréquence « oscille
(d’habitude) légèrement au-dessus,
légèrement dessous, mais là, cela fait plusieurs semaines que la fréquence
demeure sous les 50 Hertz, d’où ce décalage des horloges ».
Fou ça… On ne
peut plus se fier à rien !
Effectivement,
la plupart des appareils électriques équipés d’un affichage de l’heure (four,
micro-onde, lecteur DVD, platine radio, ou encore radioréveil) utilisent cette
fréquence précise de 50 Hz (en Europe) pour synchroniser leur horloge.
Dans d’autres
pays (du continent américain par exemple), ces appareils utilisent eux une
fréquence de 60 Hz.
En effet, la
plupart de ces appareils sont équipés d’un oscillateur à quartz qui vibre à une
fréquence précise lorsqu’il est stimulé électriquement. Dans des conditions
normales de fonctionnement, ces horloges sont donc calibrées pour recevoir 50
ou 60 impulsions par seconde (correspondant à la fréquence du courant dans le
pays où ils sont utilisés).
Notez que ma « Simca-1000-Pigeot »,
elle n’a pas ce problème, même si sa pendule reste « à quartz »…
Mais si la
fréquence du réseau baisse, les secondes perçues par l’horloge s’allongent et
celle-ci se met peu à peu à retarder (ou avancer). Certes, dans notre cas la
baisse est infime (0,004 Hertz), mais puisqu’elle dure depuis mi-janvier, les
retards infimes se cumulent ce qui conduit au final à un décalage de plus de 5 à
6 minutes.
Rappelons que
ces oscillations correspondent à l’inversion des polarités du réseau
électrique. 50 Hertz, c’est 50 fois par seconde que l’électron va dans un sens
puis dans l’autre d’un bout à l’autre du fil électrique : Ça évite qu’il
chauffe trop comme pour le fil d’un courant continu (un seul sens).
Notez que l’explication
n’est pas tout-à-fait celle-là : L’électron, s’il est « excité »
par les différences de potentiel à la vitesse de la lumière, en revanche, en
continu, il ne parcoure qu’un petit mètre par seconde dans le fil…
50
aller-et-retour par seconde, c’est à peine 2 centimètres.
Et puis, si
vous vous disposez de 220 volts au bout de votre prise de courant électrique
(voire moins) en fait le courant « basse-tension » est délivré au
poste de distribution en triphasé à 360 volts de potentiel…
Une façon
comme une autre de faire passer 63 % de plus de puissance dans le même tuyau
que du 220.
Et que je ne
vous raconte pas l’effet-Joule dans les lignes à très haute tension en sortie
de centrale… puisque la puissance est le facteur du voltage et de l’ampérage.
Or, dans une
section de cuivre, on ne passe qu’un certain ampérage : Au-delà, au mieux,
ça chauffe et finit par fondre sous son propre poids, au pire, ça fait de la
lumière (comme dans vos vieilles ampoules à filament… fabriqué extrêmement fin
justement à cet effet).
« Cette baisse de fréquence n’a toutefois pas
eu d'impact sur les industries ou sur la production. Et elle ne risque pas non
plus de dégrader les appareils électriques qui sont conçus pour supporter ces
variations de fréquence » aura a précisé les expert de RTE (devenue
Engie ou un truc-comme ça entre-temps).
Et cette
baisse de fréquence dans le réseau ne concerne pas que la « Gauloisie-électrique » :
Elle touche en réalité toute l’Europe.
La raison ? Il
y a eu beaucoup moins d’énergie électrique injectée dans le réseau européen.
Cette quantité moindre a eu pour conséquence de faire baisser la fréquence
générale sur le réseau.
La cause ? Bé
justement « une guerre énergétique
lancée par le Kosovo au sein du réseau européen d’électricité » vous
aura-t-on affirmé.
Comprenez que « le Kosovo, mais aussi la Serbie, ont lancé
une véritable guerre diplomatique pour faire pression et rejoindre, de façon
plus officielle, le club des pays formant ce ‘‘réseau européen des
gestionnaires de réseaux de transport d'électricité’’, très influent à
Bruxelles sur les directives et décisions européennes ».
Et en effet,
dans son communiqué, l’Entsoe confirme que ce décalage de fréquence a pour
origine la région des Balkans où se trouvent la Serbie, la Macédoine, le
Monténégro et le Kosovo. « Et c’est
effectivement ce dernier qui est pointé du doigt. »
D’ici qu’on
ait une nouvelle guerre des Balkans à gérer…
« Le Kosovo a réduit sa production tout en
continuant à ponctionner de l’électricité sur l’ensemble du réseau pour ses
propres besoins » précise la porte-la-parole de l’Entsoe, « Il a manqué 113 GWh au réseau pour assurer
la continuité de la fréquence » chiffre-t-on.
Mais s’agit-il
d’une véritable volonté politique de la part du Kosovo ou d’une simple
incapacité technique ? En effet le Kosovo, petit pays de moins de 11.000 km² (c’est-à-dire
à peine plus grand que la Gironde), peine de manière chronique à approvisionner
ses propres habitants en électricité.
Sa principale
centrale électrique, fonctionnant au charbon, date de 1962 et son réseau manque
de fiabilité. Et les habitants sont régulièrement confrontés à des coupures de
courant, qu’ils pallient à l’aide de générateurs thermiques : « Cela joue aussi ! Le Kosovo est aussi
le pays le plus pauvre d’Europe. Mais c’est bel et bien un problème politique
qui est à l’origine de la situation actuelle. En effet, lors de sa déclaration
d’indépendance en 2008, le Kosovo a été reconnu par 115 états mais pas par
certains, et notamment la Serbie qui considère que cette zone fait partie de
son territoire. Du fait de ce conflit, la Serbie refuse de compenser la moindre
production électrique du Kosovo ».
Les kons !
Ce qui a
conduit à cette crise : « Une
situation inédite par sa durée et par son ampleur en Europe. La bonne nouvelle
est toutefois que le Kosovo semble avoir repris une production normale d’électricité ».
Espérons que
cela dure…
En attendant,
ne touchez à rien : Ils vont accélérer légèrement la cadence des Hertz
fournis dès qu’ils auront la puissance nécessaire disponible (courant du
printemps, s’il ne fait pas trop froid…)Si par hasard
vous remettez vos horloges à l’heure, il faudra les retarder cet été.
J’enrage :
On est passé à l’heure d’été cette nuit et là, à part Microsoft (merci
infiniment à Bill Gates) aucun « automatisme » ne remplacera vos « petits-doigts »
pour remettre tout le bastringue à la bonne-heure légale, puisque tous les ans,
il s’agit d’une « date-flottante ».
Encore que… il
vous faudra retrouver le mode d’emploi du bidule à régler.
Bonne journée
à toutes et à tous tout de même…
I3
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire