Trentième-huitième
chapitre : Exposés préliminaires
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Vous repartez quand, mon Cher Paul ?
Le plus tôt possible.
« Demain
j’installe Florence chez elle, enfin chez vous… Je récupère sa famille qui
arrive de Normandie, je les pose et je rentre le surlendemain. On m’attend en
Ardèche et je dois aussi m’occuper de faire vivre ma maison en Normandie, faire
hiverner mon voilier. Je ne vois pas les laisser passer l’hiver à venir sans
personne à bord. »
Paul aurait-il oublié son invitation dans « son
ranch », sis au nord de la Baie ?
« Peut-être
une autre fois… »
Non, après-demain. Avant son départ : il veut
absolument présenter « n° 5 », l’héritier :
« Il faut
que je le forme rapidement à prendre tous les relais. Mes jours sont comptés. »
Un problème de santé ?
« Non,
juste une précaution. À mon âge avancé, il y en a moins devant que derrière… Il
faut qu’il soit au point rapidement. Et vous faites partie de sa formation.
Même si ça ne lui servira pas. Sait-on jamais ? J’y tiens ! »
Une dernière faveur à cet « ami »
encombrant, mais qui a su être utile…
Voire s’être rendu indispensable, même actuellement.
« Je prends
l’avion du retour tout de suite après, alors… »
Ravi, numéro quatre !
« Bon et
alors, en quoi consiste votre lutte contre la corruption ? »
interroge Paul.
« Oh, vous
savez, c’est une longue histoire… » qu’il tente de résumer de la façon
suivante :
C’est d’abord une corruption « soft »,
initiée par le gouvernement.
Dans les dernières années du XXème siècle,
la corruption est entrée dans la politique étrangère américaine pour
s’institutionnaliser d'une nouvelle manière, alors qu’auparavant elle était le
fait de la pègre et des malfrats.
Ainsi, sous de faux prétextes, Washington a démantelé de
la sorte la Yougoslavie et la Serbie « La
situation s’y prêtait à la mort du Maréchal Tito ».
Au XXIème siècle, cette corruption s'est
multipliée de nombreuses fois, déclinée sous le même modèle.
L'Afghanistan, l'Irak, la Somalie et la Libye ont été
détruits, et l'Iran et la Syrie auraient aussi été détruits si le président de
la Russie ne l'avait empêché.
« Certains
analystes en disent que Washington est également derrière la destruction
actuelle du Yémen, a autorisé et financé la destruction par les israéliens de
la Palestine. De surcroît, mon gouvernement a effectué des opérations
militaires à l'intérieur du Pakistan sans lui déclarer la guerre, assassinant des
Talibans, sous couvert de combat contre le terrorisme. »
C’est un point de vue, très… comment dire… inattendu
dans la bouche d’un agent fédéral !
« En fait,
ce qui reste constant, c’est la sécurité de nos intérêts nationaux vitaux qui
dictent la conduite de ces opérations qui nécessitent beaucoup d’argent ».
Et il y a eu des « suiveurs » pas toujours
bien intentionnés, motivés uniquement par leurs résultats financiers.
Encore aujourd’hui.
La corruption règne dans le secteur financier, le
Trésor, les agences de régulation financière et la Réserve fédérale. Sans
aucune mises en examen, ni peines de prison pour les banquiers et les
représentants du gouvernement.
« D’où nos
services : nous informons afin de procéder à des modifications
législatives ultérieures. »
Et n° 4 d’en rajouter : « Dans l'Amérique d'aujourd'hui, il n'y a pas
de libre marché financier. Tous les marchés sont truqués par la Réserve
fédérale et le Trésor. Les agences de régulation, contrôlées par ceux que ces
mêmes agences sont censées contrôler, regardent ailleurs, et quand ce n'est pas
le cas, elles sont quand même incapables de faire respecter quelque loi que ce
soit, parce que les intérêts privés sont plus puissants que nos lois. »
Même les agences de statistiques gouvernementales sont
probablement corrompues.
Même les mesures de l'inflation ont été concoctées
pour la sous-estimer.
« Ces
mensonges permettent non seulement d'éviter de faire payer à la Sécurité
sociale les ajustements au coût de la vie, et cela libère de l'argent pour
mener plus de guerres, mais aussi, en sous-estimant l'inflation, les autorités
peuvent créer une croissance du « PIB réel » en comptant l'inflation
comme une véritable croissance, exactement de la même manière que le
gouvernement ne constate que 5 % de chômage en ne comptant pas les travailleurs
découragés qui ont cherché un emploi jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus assumer
le coût de la recherche, et qu'ils laissent tomber. »
Ce n’est pas de la « corruption », ça, au
moins au sens que connaît Paul…
« Effectivement,
mais laissez continuer, mon cher Paul : le taux de chômage officiel est de
5 %, mais personne ne peut trouver de travail. Comment le taux de chômage
peut-il être de 5 % quand la moitié des jeunes de moins de 25 ans vivent chez
leurs proches parce qu'ils ne peuvent pas se payer une existence indépendante ?
Le taux de chômage qui inclut ces Américains qui ont arrêté de chercher un
emploi parce qu'il n'y a pas de travail peut être estimé à 23 %. C’est ce que
nous, nous constatons sur le terrain. Entre une personne sur 4 et une personne
sur 5 est dépourvue de ressources légales par le travail : vous imaginez
ce que cela suppose comme « économie-obscure » qui échappe à toute
contrainte légale ?
Un gigantesque
réservoir de fraudes et de corruptions diverses !
Pas bon
pour nos business. Pour personne d’ailleurs », en termine n° 4.
Un vrai pamphlet alter-quelque-chose.
Dans la bouche d’un citoyen des plus riches du comté,
depuis au moins quelques générations, ça peut étonner.
Mais finalement ne surprend pas : au moins il
n’est pas dupe et parle librement et sans langue de bois.
« Je
rajoute que pour certains observateurs, et pas les moins pertinents, la Réserve
fédérale, un outil entre les mains d'une petite poignée de banques, a réussi à
créer l'illusion d'une reprise de l'économie depuis juin 2009 en imprimant des
trillions de dollars qui vont se placer non pas dans l'économie mais dans le
prix des actifs financiers. Et assez pour que les médias du secteur financier puissent
annoncer que la hausse artificielle des marchés boursiers et obligataires est
la « preuve » que l'économie croît rapidement.
Ce qui
n’est pas vrai, bien sûr » en dit l’un.
Alors que l’autre rajoute que : « Une petite poignée de gens instruits comprend
qu'il n'y a eu aucune reprise depuis la récession précédente, et que la rechute
est juste au coin de la rue. La production industrielle américaine, quand elle
est ajustée correctement en tenant compte de l'inflation, n'a jamais retrouvé
son niveau de 2008, encore moins de son pic de l'année 2000 ; et elle est de
nouveau en train de diminuer. »
Le consommateur américain est épuisé, accablé par les
dettes et le manque d'augmentation de revenus.
« Les
économistes, pour camoufler ces choses, nous en disent que les services de la
Nouvelle Économie sont high-tech, mais en réalité ce sont des serveuses, des
barmen, des commis à temps partiel, et des services de santé ambulatoire qui
ont remplacé les emplois de production industrielle et les postes d'ingénieurs,
pour un salaire bien moindre, faisant chuter ainsi la demande globale réelle
des États-Unis. Et dans les quelques occasions où les économistes néolibéraux
admettent l'existence de ces problèmes, ils en rejettent la faute sur la Chine »,
rappelle n° 4.
Et il revient sur Elon Musk, une fois de plus.
« – Qu’en
pensez-vous, Paul ?
– Que
votre bonhomme a, semble-t-il, un réel savoir-faire, un talent particulier pour
attirer, capter de la subvention. Mais quand elles s’assécheront, se
raréfieront, disparaîtront, il s’effondrera. Peut-être seulement dans
longtemps : la planète est vaste.
Nous
avons eu les mêmes dans mon pays entre les avions renifleurs et l’aérotrain.
Le
premier cas était une escroquerie, le second est mort faute de soutien de la
technostructure qui n’en voulait pas : pensez-donc, un « X » qui
s’attaque au monopole « des pistons »… (l’autre ne sait pas de
quoi il s’agit, de ces sigles qui désignent respectivement l’école
Polytechnique et Centrale…), même si cela
avait été une réelle percée disruptive du point de vue technologique, il
n’avait aucune chance. »
Une source de corruption ?
« – Un
effet de l’absence de corruption plutôt. Juste la défense « d’avantages
acquis »…
– Oui
mais la Telsa, les réseaux d’énergie solaire, la conduite assistée automatique… ?
– Soyez
un peu sérieux Monsieur Harrison. Nos avions, nos navires, le vôtre, mon
voilier, sont tous équipés de pilote automatique depuis des décennies qui
peuvent prendre en charge tous les paramètres d’un déplacement d’un endroit à
un autre, les intempéries climatiques et les imprévus compris.
Et alors,
où vous avez vu qu’il n’y avait aucun pilote diplômé à bord, même chez vos
drones radio-piloté, longuement formé pour diriger un aéronef, ou un
navire en pleine mer ou dans un port ?
C’est un
leurre qui s’effondrera au premier mort de la « Gogol-car » ou d’une
autre et aura englouti des fortunes au passage !
Quant à
l’énergie électrique, c’est une excellente idée, sauf que ça ne va pas très
loin : il faut bien plus de temps pour refaire un plein. Mais c’est une
piste à exploiter, pour quand nous aurons trouvé des moyens de stockage plus
compacts, c’est sûr. »
Vu comme ça… c’est au moins teinté de bon sens.
Et l’autre de reprendre son exposé : « Les cinquante plus grandes entreprises
américaines ont mis à l'abri quelque 1.400 milliards de dollars entre 2008 et
2014 dans des paradis fiscaux afin de réduire leurs impôts. Elles continuent
depuis ».
Apple, Wal-Mart, General Electric et tant d’autres,
toutes cotées sur les marches boursiers…
« Ces sommes,
qui représentent maintenant plus de la moitié de votre produit intérieur brut français,
ont transité par un réseau « opaque et secret » de 160 filiales dans des
paradis fiscaux. »
Et alors, on venait de dire que ce n’était pas
interdit et que c’est de toute façon de la compétence exclusive des services
fiscaux fédéraux, avec en prime quelques « paradis fiscaux-locaux »
et néanmoins « fédérés »…
Il suffirait de « repenser » les lois fiscales
et financières.
« C’est
justement ce que nos travaux préparent si un jour nous sommes suivis par le
Congrès, ce qui n’est absolument pas gagné, puisque nos élus sont eux-mêmes
financés par les mêmes. Parce que pendant cette période, ces mêmes entreprises
ont pourtant été les principales bénéficiaires du soutien des contribuables
américains en étant les destinataires de 11.000 milliards de fonds publics via
des garanties sur prêts ou des aides fédérales directes, comme vous venez de le
dire pour Musk.
Les
immenses sommes que les grandes compagnies ont amassé dans des paradis fiscaux
devraient normalement être utilisées pour combattre la pauvreté et reconstruire
les infrastructures aux États-Unis et ne pas être dissimulées dans des centres
offshores comme le Panama, les Bahamas ou les Îles Caïmans ».
Apple figure en tête des entreprises les plus friandes
d’évasion fiscale, qui va jusqu’à emprunter à ses filiales « tiroir-caisse »
pour payer ses dividendes à ses actionnaires (c’est déductible de l’assiette
soumise à IS dans ce cas, pas dans l’autre), et aurait stocké 181 milliards
dans des paradis fiscaux, suivis notamment par General Electric (119
milliards), Microsoft (108 milliards) ou Pfizer (74 milliards), etc.
« Plusieurs
de ces entreprises ont déjà été critiquées aux États-Unis pour avoir utilisé un
mécanisme permettant de mettre à l'abri indéfiniment une part de leurs
bénéfices à l'étranger pour éviter de payer l'impôt sur les sociétés aux États-Unis
(35 %).
L’évasion
fiscale des multinationales coûterait 111 milliards de dollars par an aux
finances publiques américaines et prive également les pays pauvres de 100
milliards de recettes fiscales tous les ans, depuis des années et des années ! »
Rien de surprenant pour Paul : les mêmes
mécanismes existent en Europe, entre le Luxembourg, la Suisse, l’Irlande !
Les récents scandales l’ont partiellement révélé aux
citoyens à travers les médias.
« Oui,
oui et vous avez été « actif » à récupérer quelques-uns de ces
détournements illégaux dans un passé proche, mon cher Paul. Mais là, on va
faire plus fort. »
C’est-à-dire ?
« Je peux ? »
fait-il en s’adressant au directeur fédéral…
« Bien sûr,
puisque nous sommes réunis ici pour ça ! »
« Voilà :
le service de monsieur Jenkings coordonne en fait l’exploitation des
renseignements collectés par les diverses agences fédérales. Vous-même avez
bénéficié, dans votre recherche de l’argent détourné par votre président des
années 80, de prélèvements sur les fichiers « Promis », grâce à la
CIA et le directeur Almont qui avait parié sur vous après des années et des
années d’échecs.
Vous
savez ça, n’est-ce pas ? »
Bien sûr.
« La CIA
avait réussi avant à transmettre des fichiers en provenance de Cleastream, la
plateforme de compensation européenne continentale. Là, il faut reconnaître que
ça a été un foutoir par croyable…
Plus
tard, elle a « retourné » un informaticien banquier suisse qui a filé
avec les fichiers de son employeur jusqu’à Nice. Pas en Italie, pas en Espagne,
pas aux USA ou à Londres, non à Nice !
Pour un
nouvel échec quant à « pister » ces détournements.
Encore
une foirade, impossible à valider tant que personne n’était capable d’exploiter
les fichiers Promis. Ce que vous avez fait… et même mieux sur mes propres
indications, à Venise et à Paris. »
Paul sait, mais : « Si vous le dites, mais rappelez-vous, j’ai déjà oublié, désolé de ne pas
vous avoir remercié… »
Les deux gaillards en rigolent !
« Ceci dit,
ça a permis au président Krasoski de rembourser la CIA. Très bien. Mais
savez-vous d’où venaient ces 15 milliards avancé au Koweït ? »
Des fonds secrets de la CIA, ou de l’Otan, non ?
« Non !
Ni la CIA, ni l’Otan, ni aucune autre agence n’a jamais disposé de fonds
secrets. En tout cas pas de cette ampleur-là ! »
Ah ?
Et alors ?
« Le
financement des services secrets s’avère parfois illégal, même dans les États
de droit, » poursuit Jenkings.
« Les
services secrets français et états-uniens notamment, souhaitent souvent
disposer de budgets plus conséquents. Or, les gouvernements et les parlements
ne sont pas toujours disposés à répondre à leur requête. De plus, de nombreuses
affaires (677 en 2008) classées
« secret défense » peuvent, partout, être difficilement rendues publiques
et défendues auprès des parlementaires.
Ainsi, on
explique qu’une partie, une partie seulement des actions des services secrets,
français notamment, est financée par du commerce illégal d’armes, de pétrole,
de drogue.
Tout
comme pour la CIA, mais à une autre échelle. »
Et il persiste :
« Pour bien
faire, il en faut même créer un état de guerre permanent qui permet de limiter
la démocratie. Le terrorisme, comme « les guerres froides » sont utiles à la
conservation de la puissance des États. Se créer un ennemi, réel ou fictif, ou
attaquer un ennemi, permet de rassembler toute une nation, sous l’autorité d’un
chef ou d’un État. Le fait de remettre en cause le sentiment de sécurité vitale
d’une population, créer un réflexe de défense, relève autant du mécanisme
grégaire d’une tribu attaquée que du nationalisme guerrier.
À partir
de cet instant, l’autorité du gouvernement, ne peut plus être mise en cause,
car cela apparaît alors comme une question de survie du pays. Par conséquent,
plus aucun citoyen ne doit désobéir, remettre en cause une décision d’État, en
manifestant dans les rues ou encore en faisant acte de « désobéissance civile
», par exemple en bloquant de manière non violente les services de l’État…
C’est ce
qui se passe aux États-Unis et en Occident, depuis la guerre froide, et à
présent contre le terrorisme international à défaut de « pacte de
Varsovie ». »
D’accord, même si cela relève plutôt d’un
« complotisme avéré », d’une vaste manipulation qui touche à la
conspiration généralisée…
« C’est ce
que je viens de vous expliquer, effectivement. Et à votre avis, Monsieur De
Bréveuil, qu’est-ce que cela recouvre sinon une lutte pour couvrir les
« sources » du renseignement qui en deviennent
« corruptrices » ?
Vous
n’avez pas la réponse : comment des agences fédérales, qui n’ont pas
d’argent, voire de coopération militaire internationale qui ont des budgets de
fonctionnement ridicules, peuvent mobiliser non pas quelques millions de
dollars, non pas quelques milliards, mille fois plus, mais 15.000 millions de
dollars et se les faire rembourser, sans que cela ne se voit ? »
Paul en avait bien une idée depuis son passage
« hors du temps » local, mais il n’en dit mot sur le moment.
« – C’est
leur métier de vivre à l’ombre, hors des regards ! Moi, je n’y connais
rien.
– Ne
mentez pas, vous avez su le faire pour une partie. Une très belle réussite. »
Merci, mais c’était contraint et forcé…
Et Brent de poser la bonne question :
« Et ces
fonds remboursés, ils sont où actuellement ?
Pas dans
la comptabilité publique : nous avons enquêté ! »
Tiens donc ! Auraient-ils les mêmes pourris de ce
côté-ci de l’Atlantique ?
« Franchement,
là je n’y peux rien. Ne me demandez pas d’enquêter sur le sujet, même par
l’intermédiaire de ma chaîne de commandement : je refuserai à m’immiscer
dans vos affaires ! Question de principe. »
Il n’en est pas question.
« Ce que je
veux dire, » reprend le beau-blond, « c’est que cet argent est quelle que part et sert à corrompre. Je ne
vous donne qu’un exemple : notre Président s’est fait élire avec une
promesse, celle de fermer Guantanamo. Deux mandats plus tard, la prison
illégale existe toujours et on exécute encore, sans aucune forme de procès et
par drones interposés des terroristes à l’autre bout de la planète… »
Peut-être qu’ils le valent bien.
On fait bien de la sorte en « hexagonie ».
« C’est
exact, Monsieur De Bréveuil. Certains États dit démocratiques disposent de
camps de détention illégaux et enlèvent des citoyens. Plusieurs sources, tel le
rapport parlementaire pour le Conseil de l’Europe, affirment qu’il y a eu des
enlèvements sans procès.
En 2005,
la presse américaine (le Washington Post de novembre 2005) et européenne, ainsi que l’ONG américaine Human Rights Watch a révélé
qu’il existait, en plus de Guantanamo, des camps de détentions illégaux et des
enlèvements sans procès par les services secrets et des « restitutions
extraordinaires » aux États-Unis, en Europe, en Égypte, en Jordanie, au Maroc
ou en Syrie. Certains de ces prisonniers y auraient été brutalisés ou torturés.
«
Restitutions extraordinaires », c’est le terme employé officiellement par la
CIA.
En
pratique cela consiste à séquestrer des personnes soupçonnées d’avoir un lien
avec le terrorisme, sans que cette accusation ait pu être vérifiée par
l’autorité judiciaire.
L’hebdomadaire
suisse SonntagsBlick du dimanche 8 janvier 2006, affirme même détenir un fax du
ministère des affaires étrangères égyptien à son ambassade de Londres prouvant
qu’il existe des prisons secrètes de la CIA en Europe, où auraient été détenus
et interrogés des sympathisants d’Al-Qaida.
Ce fax
affirme que la Roumanie avait permis à la CIA d’interroger sur son territoire,
sur la base de Mihail Kogalniceanu, 23 citoyens irakiens et afghans. Les faits
se seraient déroulés sur la base, située à proximité de Constantza, un port au
bord de la mer Noire. Ce Fax ajoute qu’il existe des centres d’interrogatoire
semblables en Ukraine, au Kosovo, en Macédoine et en Bulgarie.
Des
informations « ouvertes », déclassifiées… »
S’il n’y avait que ça : Human Rights Watch
précise aussi que des centres de détention se trouveraient en Pologne, en
Roumanie et en Europe orientale.
Certains pays, tels la France, l’Islande, la Norvège
et certains États d’Europe, ont accepté que ces prisonniers transitent par leurs
aéroports ou survolent leur pays.
Ils se sont donc rendus coupables de complicité avec
ces actions illégales, car contraire à la Convention européenne des droits de
l’Homme, le tout commis par des États dits démocratiques.
En 2007, Dick Marty, était membre de l’Assemblée
parlementaire du Conseil de l’Europe, dont il préside la Commission des
Affaires juridiques et des Droits de l’Homme. Il a été chargé par cette
dernière d’établir un rapport sur les allégations concernant l’existence de
prisons secrètes de la CIA en Europe. Dans ce rapport il affirme que les
gouvernements européens ont signé des accords secrets avec les États-Unis,
vraisemblablement à la suite de la grande émotion suscitée par les événements
du 11 septembre.
De même la Confédération Suisse a autorisé le survol
de la Suisse, alors même qu’elle savait que des avions de la CIA avaient très
vraisemblablement abusé de cette concession en transportant Abu Omar, enlevé à
Milan, à travers l’espace aérien helvétique.
« Ce qui
constitue un acte criminel.
Et pour
ça, il faut des fonds opaques. Ceux qui servent à éteindre les mémoires, et
financent par contrecoup, directement ou indirectement, d’autres corruptions ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire