Quinzième
chapitre : La folle équipée de Paul
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Le général Ali ne décolère pas ! « Ce chien d’américain » a abattu son
grand-oncle pour voler son pays : il doit payer pour ses crimes.
Et le voilà qui énonce une série de tortures et de
mises à mort, heureusement en arabe que Paul ne comprend pas, qui aurait fait
frémir d’effroi n’importe quelle âme bien-née.
Et puis il s’en prend à son chauffeur, Paul.
« Chien de
roumi, tu es son complice ! » fait-il en français à plusieurs
reprises, en agitant son pistolet sous son nez.
« Je ne
sais pas ce qui me retient de t’abattre toi aussi ! »
Eh oh : on se calme !
« Je ne
suis pas armé et je ne suis pas américain ! Je ne le connais pas plus que
ça, moi votre pote le ricain ! »
Ils leur faut rattraper le semi-remorque et ils s’engagent
sur la route de Ryad, guidé par Ali qui connaît son pays, et tous ses chemins,
comme le fond de sa poche.
« J’ai
l’impression qu’on la perdu : je ne le vois plus son nuage de poussière
depuis un moment ! »
Et à l’allure où ils vont, ils auraient dû, sinon le
rattraper, au moins l’approcher.
Paul ralentit, ce qui a le don d’énerver son illustre
passager.
« Demande
donc à ce piéton s’il a vu un gros camion fonçant à très vive allure. »
Ali préférerait accélérer.
Mais c’est Paul qui est encore « aux
manettes » et tient le guidon. Le premier n’a rien vu, que des véhicules militaires et
quelques voitures. Le second non plus.
Au troisième, c’est une évidence, River n’est pas
passé par là…
« Ce chien
a pris au plus court vers le poste frontière de la côte ! القرف، بدوره حولها ». Ce qui veut
approximativement dire, demi-tour en comprend Paul vus les grands gestes que
fait son général avec son flingue…
Sportif la traversée du terre-plein central, mais il
s’exécute.
Mais c’est qui donc, ce River ? D’où le général
le connaît ?
« – Un
agent de la CIA ou d’une autre agence états-unienne du renseignement. Avec une
vraie carte de journaliste. Il a déjà fait plusieurs séjours chez nous et nous
gardons des contacts à chacun de ses passages.
– Mais
pourquoi tenait-il vraiment à ce qu’on se rencontre ?
– Il nous
signale l’arrivée d’agents nouveaux de puissances étrangères, quand il en
détecte, contre quelques ragots sans importance en provenance de la cour du
roi. Je suppose qu’il en fait des rapports à ses chefs. Ou peut-être des
articles… J’ai lu deux ou trois « papiers » de lui qui traitent des
affaires de pétrole. Des interviews de travailleurs américains sur nos
installations aussi.
Et vous,
me direz-vous qui vous êtes, finalement ? Je n’ai pas eu le temps de
vérifier les informations que vous m’avez fournies… »
Paul se tâte… Mais comme il n’est plus pour très
longtemps au Koweït et qu’il compte désormais renter à San Francisco rapidement
pour avoir vu l’essentiel, pourquoi ne pas établir un contrat de confiance avec
son passager-navigateur ?
« –
Mon général, dans une autre vie, je suis officier-pilote de réserve de l’aéronavale
de mon pays.
– Quel
grade ?
–
Capitaine de frégate, frégaton, deux crans en-dessous d’un officier général, contre-amiral en
l’occurrence !
– Tsss,
ces occidentaux, décidément ! Amiral, c’est un terme d’origine arabe… Ça veut
dire « prince des mers ». »
Paul connaissait ce détail depuis déjà fort longtemps…
« – Pour
l’heure, je ne suis qu’un témoin passif de ce qui se passe aujourd’hui.
– Ah oui,
votre fameux logiciel « hypothético-déductif »… Et alors, c’est
conforme à vos prévisions ?
– On peut
dire ça comme ça, mon général !
– Et
qu’est-ce qui va se passer, alors ?
– Une
réaction internationale qui finira par jeter Saddam et libérer votre pays. Mais
c’est une histoire de dingue qui va changer pas mal de choses dans la
géostratégie de la région.
– Tant
mieux ! Ces chiens ne méritent pas mieux… »
Ils passent le poste frontière très encombré d’une
foultitude de véhicules en tout genre qui fuit l’arrivée imminente des blindés
irakiens.
Ali en profite pour questionner les quelques
gardes-frontières sur le départ, sur la présence du semi-remorque sur la route.
« –
Affirmatif ! Il est passé par là il y a moins d’une heure. S’il va jusqu’à
Manama, on l’aura rattrapé dans quelques heures…
– Si on
trouve de l’essence sur la route. On n’embarque pas quelques-uns de vos
soldats, pour protéger notre chargement ?
– Je suis
là pour ça ! » répond-il si sûr de lui.
Une station-service, ils en trouvent une sur le
chemin. C’est qu’il y a 5 à 6 heures de route sous le soleil impressionnant,
bordé d’un côté et de loin en loin, par la mer, de l’autre et sans discontinuer
par le désert.
Au loin derrière eux, on peut apercevoir des volutes
de fumée. Mais à peine plus que d’habitude, de celles que crachent les
torchères des tours de cracking des raffineries d’or noir.
« – Tu es
militaire, le français. Est-ce que je peux te confier une arme en toute
confiance ?
– Tu
sais, les armes… Je pilotais des chasseurs-bombardiers, type Super-étendard. On
a juste une arme de poing dans l’équipement de survie, en cas d’éjection. Mais
je ne me suis jamais éjecté : ce n’est pas bon pour la colonne
vertébrale ! » en rigole-t-il.
« J’ai ta
parole d’officier que tu mettras notre cargaison à l’abri, s’il m’arrive
quelque chose ? »
Et que pourrait-il lui arriver ?
« On ne
sait jamais… Et je ne fais pas totalement confiance dans ton logiciel, même si
une fois réglée toute cette affaire, j’aimerai bien le voir tourner… »
S’il savait…
« – Parole
d’officier : je n’ai aucun intérêt à taper dans la caisse et je ne le
ferai pas. En revanche, j’aimerai bien qu’on se débarrasse de ton pognon le
plus rapidement possible en filant sur Ryad.
– On a
une ambassade sécurisée à Bahreïn. Et si le pont « Jisr al-Malik
Fahd » est encore ouvert, on y sera avant la tombée de la nuit. Sans ça on
poussera jusqu’à Doha, au Qatar. »
La « chaussée du roi Fahd » a été inaugurée
le 26 novembre 1986 et franchit la partie occidentale du golfe de Bahreïn, une
portion du golfe Persique.
Ce pont relie la province saoudienne d'Ach-Charqiya au
sud de la ville de Khobar dans l'est du royaume, à la côte occidentale de l'île
principale de Bahreïn, dans le gouvernorat septentrional, en passant par l'île
bahreïnienne d'Umm an Nasan.
Il permet de relier, par exemple, Dhahran qu’Ali et
Paul s’apprête à atteindre, au nord de Khobar, à Manama, la capitale de
Bahreïn, villes distantes d'une cinquantaine de kilomètres, en un peu plus de
50 minutes.
Il mesure 25 kilomètres de longueur, est constituée de
12.570 mètres de digues, réparties sur sept tronçons, composées de 7.770.000 m3
de sable consolidé par 3.140.000 m3 d'enrochements.
Ces kilomètres de digues sont interrompus en cinq
endroits par 12.430 mètres de ponts construits avec du béton armé, y compris
les 536 piles, et par les 1.500 mètres de route.
L'équipement routier proprement dit est de type
autoroutier, constituée par deux chaussées de 11,6 mètres de largeur, comptant
chacune deux voies de circulation et une bande d'arrêt d'urgence.
La chaussée part de la ville d'Al-‘Aziziyyah, emprunte
sur une distance d'environ 10 km, trois ponts de 934, 2.034 et 5.194 mètres de
longueur interrompus par deux digues coudées, puis débouche sur une île
artificielle.
Cette île de 0,66 km2 est située à l'aplomb
de la frontière maritime entre les deux pays et elle accueille les postes de
douane et des services, restaurants, mosquées, etc. sur une distance d'environ
2,5 km.
Du côté de Bahreïn la chaussée se prolonge sur environ
6,2 km avant d'arriver à Umm an Nasan. Elle emprunte alors un pont de 3.334
mètres de longueur.
À Umm an Nasan, la route traverse l'île sur 1.500
mètres à son extrémité nord et sur un dernier tronçon d'environ 2,8 km, la
route franchit ensuite un nouveau pont de 934 mètres de longueur qui permet de
gagner l'île de Bahreïn au niveau de la ville d'Al-Jasra.
Il aura fallu 5 ans de travaux et 1,2 milliard de
dollars, entièrement financé par l'Arabie saoudite, pour relier l’île-pays à la
péninsule arabique.
Mais ce jour-là, aucun des deux compères ne
l’emprunteront.
Arrivés à Dhahran, Ali se fait confirmé qu’ils ont 20
minutes de retard sur William River. Et arrivés à Al-‘Aziziyyah, ils n’ont
aucun mal à repérer leur cible qui fait halte sur le parking.
River avait peut-être pipi sous ce soleil de plomb qui
a viré à l’ouest, dans leur dos…
Ali se précipite dans la station-service, arme au
poing, suivi de plus loin par Paul, le temps de serrer le frein-à-main et de se
tâter à couper le contact : avec un moteur déréglé qui refuse de
redémarrer quand il est chaud, s’ils doivent repartir en urgence, ce n’est
peut-être pas opportun avec leur chargement.
Ceci dit, il n’est pas long à comprendre que les
choses tournent mal : une rafale d’arme automatique coupera en deux le
général Ali qui ripostera de deux coups de feu réflexe qui vont se perdre dans
les faux-plafonds.
« JW » sort en courant du local alors que
des cris de femme l’accompagnent.
Et il file vers son tracteur.
Paul l’ajuste, puis se ravise : il y a peut-être
des gens dans le prolongement de son éventuel tir en direction de River, qui
pourraient morfler quelques balles perdues.
Il attend un peu, genou à terre, l’arme confiée par le
général Ali tenue à deux mains, et suit la silhouette de William sans
« t » qui galope vers son bahut.
Il ajuste les jambes.
Tire deux fois.
Pour rien : sa cible a sauté dans la cabine et
lâche une rafale au jugé pour se couvrir, ce qui fait s’allonger instantanément
Paul à Terre, en se protégeant la tête…
Truc parfaitement inutile.
Quand il entend démarrer le camion, il se relève et
vise les pneus de la remorque.
Là encore, initiative parfaitement inutile.
Troisième décision inutile, il finit par courir vers
le lieu de la fusillade, laissant courir le camion et son chauffeur, pour
trouver Ali agonisant, gisant dans une mare de sang, étalés dans une salle en
panique et désordre total, comme si une tornade l’avait dévastée : la
panique et la fuite multidirectionnelle des autres témoins viennent en surajouter au désordre.
« – Ah Gérard : tu es là ? File à Doha et va voir mon père à
notre ambassade. Tu lui diras que je pense à lui et à maman.
– Attend,
général, tu leur diras toi-même !
– Quel
est ton vrai nom, Gérard ? »
Avant que Paul ne puisse répondre, Ali s’éteint, les
yeux révulsés…
Des sirènes retentissent dehors. S’il ne veut pas
perdre son temps indéfiniment en explications oiseuses, Paul aurait intérêt à
déguerpir rapidement et se faire oublier.
Ce qu’il décide à faire. Pour une fois une décision
pas totalement inutile…
Il y a encore quatre bonnes heures de route à faire et
il arrive sans difficulté ni contrariété mais épuisé par sa journée riche en
émotions à West Bay, Diplomatic Area où est posée l’ambassade de France.
En revanche, les explications à l’officier de
permanence sont « un peu » compliquées.
Il faut comprendre : voilà un gars qui se pointe
la tronche enfarinée, tout crotté et puant la transpiration, avec un pickup à
bout de souffle, une carte de presse soi-disant perdue et un passeport trop neuf pour faire vrai,
qui plus est, totalement affamé, dit arriver de Koweït-City désormais aux mains
des armées irakiennes, avec un bout du trésor koweïtien en chargement et qui
raconte qu’il veut voir l’ambassadeur du Koweït, ici à Doha, de toute urgence
pour lui parler de son fils, un soi-disant général Ali.
On peut effectivement penser à un conte à dormir
debout avec un ticket de logement en main !
Mais vérifications sommaires faites, il y a une
vingtaine de cantines dans son véhicule, toutes pleines à craquer de billets de
100 dollars : une fortune que l’officier fait transférer immédiatement
dans la « panique-room » de l’ambassade, la salle fortifiée en
sous-sol où sont installées les équipements de sécurité et de communication
avec Paris.
Ça vaut la peine de déranger le premier-adjoint de
l’ambassadeur, qui fait « office de » pendant les vacances en
métropole du diplomate titulaire de la fonction.
Celui-là, le général Ali, il a entendu en parler et il
prend sur lui de communiquer avec le secrétaire de l’ambassade du Koweït, ici à
Doha.
Ce dernier rappelle pendant que Paul se restaure sur
le pouce : il a surtout soif et se désaltère de thé-noir brûlant !
Affreux… mais un excellent remède pour calmer la
déshydratation.
Le temps de faire un rapide topo de la situation et
Paul est convoyé sous bonne escorte dans un bâtiment voisin, fouillé et amené
dans le bureau de l’ambassadeur, manifestement aux cent-coups compte tenu de la
situation à moins de mille kilomètres de là, plus au nord, mais accompagné d’un
sous-secrétaire de l’ambassade de France qui ne le quitte pas des yeux.
« – Vous
arrivez de Koweït-city, Monsieur Gérard Dupont. Qu’elle y est la
situation ?
–
Catastrophique ! Il y a des chars irakiens partout et l’armée semble en
déroute. Je suis arrivé avec le Général Ali. On poursuivait un camion volé par
un journaliste américain du nom de William River. Il venait d’abattre cheikh
Fahd al-Ahmad al-Sabah, son grand-oncle, paraît-il.
– Un de
mes oncles, je confirme » intervient un petit bonhomme resté sur le côté.
« Votre
excellence », poursuit Paul en se tournant vers lui, « nous avons rattrapé notre bonhomme à
Al-‘Aziziyyah sur la route de Manama. Et votre fils s’est fait haché par une
rafale d’arme automatique. »
Grand moment de solitude dans la pièce richement
décorée « à l’orientale »…
« – Inch
Allah ! Mon fils…
– Ses
dernières pensées ont été pour vous et sa mère : il m’a demandé de vous
porter le message que ses dernières pensées vous étaient destinées… à vous deux. »
Nouveau moment poignant d’émotion compacte.
« – Je n’ai
rien pu faire pour lui, j’en suis désolé…
– Merci
d’avoir fait tout ce chemin aussi vite. Il me faut informer sa mère. Puis-je
quelque chose d’utile pour le messager que vous êtes ?
– Faites
arrêter ce journaliste du Washington-Post. Il doit être arrivé à Manama avec
son semi-remorque. Si j’ai bien compris la situation, vous devriez le trouver
avec un conteneur de 40 pieds, vert-de-gris, rempli d’une partie du trésor
royal de votre pays que cheikh Fahd al-Ahmad al-Sabah tentait d’évacuer.
C’est un
voleur et un double-assassin ! »
« Johnnie Walker », l’alias de William sans
« t », River n’est hélas pas à Manama : il n’y est jamais
arrivé !
Il s’est arrêté sur l’île-frontière, dessinant
vaguement un huit posé dans la mer et vu du ciel, entre les deux pays, a stoppé
son attelage sur le parking situé en amont des contrôles douaniers saoudiens et
est rentré au Costa Coffee se rafraîchir.
Probable qu’il aura du mal à passer la frontière sans
quelques questionnements et sans titre de transport pour sa marchandise.
Alors que Paul aura bénéficié de la fatigue de fin de
journée des douaniers pour passer le même écueil comme une lettre à la
poste : de toutes les façons, un véhicule avec des plaques koweïtiennes,
ils en avaient vu passer toute l’après-midi, de ceux de citoyens fuyant les
combats dans la précipitation avec des chargements plus hétéroclites les uns
que les autres…
Mais pour « JW », ce n’est pas un véhicule de
particulier, mais tout un camion.
Il passe alors un coup de téléphone directement à
Washington, à sa rédaction.
« Alors tu
es où ? Qu’est-ce qui se passe au Koweït ? Comment as-tu pu
sortir ? », etc.
« – J’ai un
problème… Je suis coincé à la frontière entre l’Arabie Saoudite et Bahreïn avec
un chargement de grande valeur qui va être confisqué à la douane, alors qu’il n’est pas à moi.
– De quoi
s’agit-il et à qui est-il ?
– C’est
une partie du trésor royal koweïtien. Je ne sais pas combien il y a, mais c’est
sûrement important. Peut-être plusieurs milliards de dollars. Et au moins des
centaines de millions en billets de banque ! »
Sifflement d’étonnement à l’autre bout du fil.
« – J’étais
au palais royal au moment de l’assaut des irakiens, pour y faire des photos.
Toujours sur la brèche pour ramener des clichés impressionnants pour la
boutique ! J’y ai croisé cheikh Fahd al-Ahmad al-Sabah. Et on devait
convoyer ce chargement jusqu’à leur ambassade à Ryad à travers le désert :
ils ont bien voulu que je les accompagne.
Mais ça
n’a pas été possible et le cheikh a été abattu par les irakiens. Alors j’ai
pris la route de Manama.
– Bouge
pas coco ! C’est de la bombe, ton affaire ! Tiens-toi près du
téléphone d’où tu appelles. Je fais intervenir le boss et on te rappelle.
– Je suis
au restauroute du coin. Faites vite, je meurs de fatigue. »
L’information est rapidement relayée jusqu’au
Pentagone, qui redescend très vite jusqu’à l’ambassade de Manama, qui dépêche
une équipe de sécurité détachée sur site.
Au milieu de la nuit, William est averti qu’on
s’occupe de lui jusqu’au plus haut niveau.
Qu’il se tienne prêt à recevoir des
« boys » en civil qui vont assurer sa protection et celle de sa
cargaison jusqu’à l’arrivée de moyens d’évacuation.
Effectivement, une demi-heure plus tard, des
concitoyens en civil l’air méfiant et « pas commode » frappent au carreau de
son tracteur : des GI de l’ambassade.
Il n’a même pas eu le temps de compléter son « butin
personnel », ni de vérifier son chargement : trop crevé pour penser
intelligemment !
En revanche, les gars, eux, ils font les vérifications
élémentaires et confirment par radio-cryptée la nature de la cargaison du
conteneur.
Au milieu de matinée suivante, cinq hélicoptères Sikorsky
MH-53 de la Navy survolent l’île frontière au nez et à la barbe des saoudiens
et des bahreïni et viennent se poser tour à tour à proximité du camion qui est
vidé en quelques instants par une équipe de marins alors qu’un cinquième
continue à cercler : une véritable invasion aéroportée !
En moins de dix minutes, à peine le temps de réagir,
le contenu du conteneur est ainsi chargé dans les carlingues et part au
large : direction l’USS Independance qui circule déjà au large, à
presqu’une heure de vol, escorté de loin en loin par des F 14 qui assurent une
protection aérienne !
Pénible, mais efficace et désormais le chargement volé
aux koweïtiens à la barbe des irakiens est en sécurité.
Personne n’aura pensé à soumettre à une fouille en
règle la sacoche à appareils photographiques du journaliste, où il s’était
délesté de deux téléobjectifs assez volumineux pour y verser le
« chargement personnel » du frère du roi abattu : plusieurs
litres de diamants étincelants, taillés de mille feux, de toutes les
couleurs et de toutes tailles !
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