Trentième-deuxième
chapitre : 25, 26 et 27 février 1991.
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Après moult tractations secrètes, le Président
français est informé par l'émir du Koweït de sa décision de contribuer à
hauteur d’un milliard de dollars à l'effort militaire français pour libérer son
pays. Dans un communiqué, le ministère français
des Affaires étrangères explique : « Au
moment où les soldats français sont engagés dans l'action terrestre destinée à
mettre fin à une longue et cruelle occupation, la France apprécie hautement
cette manifestation de solidarité ».
Cette information obligera l’ancien ministre de la
défense, démissionnaire, à définitivement se taire : il n’y a plus de
détournement ni de vol de l’État Koweïtien.
L’information sera commentée par le quotidien
« Le Monde », daté du 27
février en ces termes : « POUR aider la France à financer sa
participation à la guerre, le Koweït va lui verser 1 milliard de dollars
(environ 5 milliards de francs). L'émir du Koweït l'a fait savoir directement,
lundi 25 février, au président de la République. Une bonne nouvelle pour les
finances de l'État : M. Michel Charasse, ministre délégué au budget, n'a pas
manqué de s'en féliciter immédiatement. Un don toujours bon à prendre, mais les
Français aimeraient sans doute aussi participer plus activement à la prochaine
reconstruction du pays.
Appréciant le "geste" de
l'émir, M. Charasse ajoutait : "C'est
une grosse contribution, mais qui n'a rien d'exceptionnel."
Effectivement, la guerre du Golfe a ceci d'original qu'elle réunit, au sein des
forces alliées, deux types de pays : ceux qui ont de l'argent mais des armées
maigrichonnes (le Koweït, l'Arabie saoudite, mais aussi l'Allemagne et le
Japon) et ceux qui ont de puissantes forces militaires mais pas beaucoup de
moyens financiers (les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France). Tels des
mercenaires, ces derniers travaillent... » etc.
Départ pour le Golfe de renforts français. Le 2ème
REP, spécialisé dans les « actions en profondeur », quitte Calvi pour
rejoindre le dispositif Daguet.
Le gouvernement koweïtien en exil a déjà signé plus de
170 contrats, atteignant environ 1,25 milliard de dollars pour la
reconstruction de son pays.
Les Français Jacques Barrot et Bernard Stasi, qui
reviennent de Jordanie, affirment que les responsables qu'ils ont rencontrés
leur « ont exprimé leur vif
mécontentement du rejet par les Alliés de la proposition soviétique, ainsi que
leur déception de voir la France associée à ce rejet ».
Un débarquement
est finalement en cours sur les plages dégagées du Koweït. Plus de 18.000
soldats américains et une trentaine de navires d'assaut amphibie sont à l'œuvre.
Après Air France, c'est au tour d'Air Inter d'annoncer
le blocage des salaires de son personnel en 1991 pour faire face aux pertes
d'exploitation dues à la guerre du Golfe.
En Iran, des pluies de suie noire dues aux puits de
pétrole koweïtiens en feu provoquent l'inquiétude des services sanitaires.
Pour la première fois, les deux grands rabbins
d'Israël bénissent des soldats étrangers. Ces derniers sont engagés dans
l'opération Tempête du Désert.
Les premiers succès alliés sur le terrain des
opérations provoquent la hausse des places boursières internationales. À Paris,
le CAC 40 s'ouvre sur une hausse de 1,45 % pour atteindre + 1,65 % à la
clôture. Depuis le début des hostilités le 17 janvier, la bourse de Paris a
progressé de 15 %.
Israël demande aux USA un milliard de dollars d'aide
militaire supplémentaire.
Les blindés du lieutenant-colonel Bourret feront plus
de 700 prisonniers aujourd'hui.
Plus d'un par personne !
L'impressionnante armada du 18ème corps
américain reprend sa route vers l'Euphrate. Depuis 2 jours, les parachutistes
de la 2ème brigade de la 82ème division aéroportée
attendaient derrière les troupes françaises. Les officiers américains s'avouent
impressionnés par la rapidité et l'efficacité avec laquelle les Frenchies ont
mené à bien leur mission. En félicitant les Français, un général américain dira
même : « Vous avez surtout réussi
l'exploit de faire manœuvrer la 82ème Airborne. Moi, je n'y suis
encore jamais arrivé ! »
Mardi 26 février : 28 soldats alliés sont tués (19 Britanniques, 7
Américains et 2 Français)
1 h 00 : dans la matinée, le porte-parole de la Maison
Blanche, Marlin Fitzwater, confirme qu'aucun message de Bagdad n'est parvenu au
sujet d'un retrait irakien.
Washington ré-exige de nouveau que l'Irak se retire du
Koweït et applique les 12 résolutions de l'ONU.
2 h 15 : un missile SCUD irakien est tiré en direction
de la centrale nucléaire de Dimona, en Israël.
3 h 30 : nouveau tir de missile SCUD irakien en
direction de la centrale nucléaire de Dimona, en Israël.
4 h 00 : ce n'est que cette nuit, à 22 h 30, que
les Challenger et les Warriors britanniques du régiment 14/20 des King's
Hussars ont pu quitter la position New Jersey, en territoire irakien. Toute la
journée, ils avaient pu assister au plus bel embouteillage du siècle, les
convois se faufilant les uns après les autres à travers le passage aménagé par
les Américains dans les premières défenses irakiennes. Les positions Bronze et
Copper ont été prises d'assaut pendant la nuit. Maintenant, ils foncent vers
l'est...
6 h 30 : lancement de l'opération Princesse qui
vise à conquérir le village, avec tout d'abord une action psychologique.
7 h 00 : un missile SCUD irakien est abattu en vol
dans le ciel de Bahreïn, et un autre tombe quelques instants plus tard sur
Doha, la capitale du Qatar, sans faire de victime.
Mikhaïl Gorbatchev est informé par Bagdad que l'Irak
va retirer immédiatement ses troupes du Koweït. Trois heures plus tard, le
Président soviétique demande un cessez-le-feu immédiat au Conseil de sécurité
de l'ONU. Les USA s'y opposent en exigeant d'abord l'acceptation par l'Irak des
12 résolutions de l'ONU adoptées depuis le début de la crise.
7 h 15 : le convoi change de direction, et se
rend à une autre entrée du village. Les Jeep diffusent la même musique de la
chanteuse égyptienne Oum Kalsoum et les mêmes consignes en arabe. Après une
vingtaine de minutes, une dizaine de personnes sort d'une maison, les mains en
l'air. Ce sont quelques vieillards et un enfant. Ce sont là les derniers civils
qui se trouvaient à As-Salman, les autres ayant trouvé refuge à 130 km du
village.
9 h 30 : Saddam Hussein annonce le retrait du
Koweït et la victoire de l'Irak.
Le ratissage du village d'As-Salman commence,
alors qu'une tempête de sable se lève. L'escadron d'AMX-10RC du capitaine de
Revel contrôle les parties Sud de la localité, alors que la 2ème
compagnie du capitaine Lancelot reste en réserve avant de remonter le secteur
Est. Les compagnies Gaillard, Fertinel et Toutous se sont vu chacune attribuer
un fuseau.
13 h 00 : Kuna, l'agence de presse officielle du
Koweït, annonce la libération de la capitale de l'émirat par les troupes
koweïtiennes.
13 h 15 : L’Irak accuse les forces de la coalition
d'attaquer ses troupes en mouvement de retrait vers le nord.
13 h 30 : As-Salman est conquis. Près du QG de la
45ème division d'infanterie irakienne, des VAB stationnent sous un
gigantesque portrait de Saddam Hussein en tenue militaire (alors qu'il n'a
jamais été soldat).
15 h 00 : les Britanniques venaient juste de
prendre la position Steel, quand un A-10 Thunderbolt américain survole le
régiment. Plongeant d'une altitude de 450 m, le pilote n'a que 5 secondes pour
identifier sa cible. Voyant 2 blindés isolés, il ouvre le feu, avant de
repartir vers sa base. Ses 2 missiles Maverick se dirigent droit vers leurs
objectifs : des Warriors britanniques du 3ème Régiment royal, qui
explosent sous l'impact.
17 h 00 : flash spécial sur CBS. Les envoyés spéciaux
de la chaîne américaine émettent en direct de Koweït-City. C'est la première
fois que des journalistes ont accès à la capitale koweïtienne depuis l'invasion
de l'émirat le 2 août. Les Marines contrôleraient entièrement Koweït-City,
selon une dépêche de l'agence de presse koweïtienne Kuna.
L'état-major américain annonce que 21 divisions
irakiennes sur 42 ont été mises hors de
combat. Les prisonniers se compteraient par milliers.
16 h 00 : le PC du 3ème RIMa s'est
installé près du poste de police d'As-Salman. C'est l'heure du bilan et de la
dépression. Soudain, dans le combiné radio, une demande d'évacuation sanitaire.
Une explosion vient de se produire dans le fort d'As-Salman. Les 2 soldats tués
sont du 1er RPIMa. Aussitôt, les VAB sanitaires foncent vers le lieu
du drame. 16 h 30 : une demi-heure à peine après l'explosion du fort
d'As-Salman où 2 Français ont perdu la vie, une autre explosion secoue
l'aérodrome.
7 Américains, qui manipulaient un conteneur rempli de
sous-munitions, sont tués sur le coup.
Parmi eux, un jeune capitaine qui venait tout juste de
prendre le commandement de sa compagnie et 2 lieutenants. Un blessé est évacué
par un hélicoptère sanitaire français. Chez les Américains, le traumatisme est
énorme.
De ce fait, le 27ème bataillon quittera
l'aérodrome plus tôt que prévu.
17 h 30 : après 6 heures de combat, le 1er
Staffordshire Regiment tient la position Lead, au nord du dispositif
britannique. L'avance vers Lead a été difficile, les Irakiens ayant regroupé
leurs chars T-55 derrière les lignes de défense pour préparer la
contre-attaque.
Les Warriors anglais se sont présentés devant les
lignes irakiennes qu'ils ont arrosées à la mitrailleuse, les balles passant
au-dessus des défenseurs qui s'éparpillaient dans le désert. L'infanterie,
elle, sous le feu des positions irakiennes qui résistaient encore, s'occupait
des centaines de prisonniers capturés dans la journée.
19 h 00 : les forces égyptiennes contrôlent l'aéroport
situé à 15 km de Koweït-City. Elles font plus de 4.000 prisonniers irakiens.
20 h 00 : le gouvernement irakien informe que Saddam
Hussein a visité des unités du 1er corps d'armée irakien. Radio-Bagdad
annonce qu'il s'est entretenu avec ses chefs militaires « pour repousser toute tentative d'agression
destinée à amoindrir l'Irak. »
23 h 30 : 2 jours après le jour G (Go), la 1ère
division blindée britannique a atteint les positions fixées par l'état-major
comme objectifs après 10 jours de combats. Au Nord, le 2ème Régiment
de cavalerie américain a progressé à la même vitesse. Au Sud, la 1ère
division de cavalerie américaine appuie de son artillerie les unités
britanniques qui se préparent au dernier assaut vers Tungsten. Ces forces
alliées sont à moins de 20 km du Koweït. Plus au Nord, les 7ème et
18ème corps d'armée américains referment le mouvement en tenaille
pour prendre au piège les forces irakiennes. Toute retraite vers Bagdad est
impossible.
La Garde républicaine est coincée dans la région de
Bassora.
En France, on note le départ depuis Montauban de 200
démineurs et maîtres-chiens pour le Koweït. Leurs missions sont tenues
secrètes, mais le déminage de l'ambassade de France de Koweït-City reste leur
priorité.
Les autorités belges annoncent qu'elles verseront 31
millions de dollars à la France et à la Grande-Bretagne pour leur effort de
guerre.
Peu après l'annonce par l'Irak du retrait du Koweït,
plusieurs milliers de Jordaniens, déçus, se rendent dans des centres de
recrutement de l'armée pour s'enrôler aux côtés des Irakiens et poursuivre la guerre contre les
Occidentaux.
Les combats de rue que craignaient les Alliés n'ont
pas eu lieu, les Irakiens ayant fui la veille au soir. Ce sont des éléments de
la résistance koweïtienne qui ont pris position les premiers dans la ville
après la déroute des Irakiens.
Dans la soirée, un commando de Marines dirigé par le
lieutenant Brian Knowles a symboliquement ré-ouvert l'ambassade des États-Unis.
La situation reste pourtant confuse, des tirs d'artillerie retentissent
toujours dans la ville.
L'émir du Koweït en exil, cheikh Jaber al-Ahmed
al-Sabah, décrète « l'état d'urgence » pour une période de 3 mois,
afin de protéger les biens, les citoyens et les résidents étrangers. Le prince
héritier a été nommé administrateur général de l'état d'urgence. Sa mission :
assurer rapidement le retour à la normale.
Le bombardement intensif du convoi irakien sur la
route de Bassora a provoqué des centaines de victimes, et de nombreuses
protestations en Occident. D'après de nombreux médias occidentaux, les
militaires irakiens étaient accompagnés d'otages civils koweïtiens quand ils
fuyaient.
L'élite de l'armée irakienne se trouvait dans la
région de Bassora, quand les Alliés l'ont attaquée. La retraite vers Bagdad est
coupée. Les Alliés ont atteint la rive droite de l'Euphrate et les combats avec
des éléments de la garde républicaine ont commencé. L'une de ses 8 divisions a
été attaquée par des centaines de chars M-1A1 et l'infanterie du 7ème
corps d'armée américain sur un front « large
d'une dizaine de kilomètres » selon un haut responsable du Pentagone.
L'effondrement de l'armée irakienne se confirme
d'heure en heure. Partout, les soldats de Saddam Hussein lèvent les bras et les
Alliés n'ont dû engager que des combats de faible envergure.
Les Américains font état d'au moins 40.000 Irakiens
capturés. Cet afflux de prisonniers à expédier vers l'arrière est le seul
facteur qui ralentit la progression des Alliés en avance sur leurs prévisions.
Environ 50 % des chars irakiens, soit environ 2.085
sur 4.200 avant la guerre, ont déjà été détruits par les forces coalisées.
Mercredi 27 février :
3 h 00 : Un communiqué militaire informe que les
troupes irakiennes ont fini leur retrait du Koweït.
9 h 00 : Radio-Bagdad affirme que « l'ennemi a échoué, ses armes ont été calcinées
sur les frontières du Koweït », et que les Alliés n'ont pu pénétrer
dans l'émirat qu'après le retrait des troupes irakiennes.
L'aviation française bombarde de nouveau la Garde
Tawakalma postée au sud de l'Irak, près de Bassora. Les Jaguar français sont
escortés de Mirage 2000-RDI pour cette mission baptisée Voltaire 4730. Des
bombardements intensifs ont également lieu à la frontière koweïto-irakienne et
à Bagdad par les aviations alliées.
12 h 00 : Radio-Bagdad invite l'armée et la population
« à utiliser toutes les armes contre
l'ennemi envahisseur ».
Lors du Conseil des ministres, le Président français
confirme que le cessez-le-feu ne pourra intervenir que quand l'Irak aura
préalablement accepté d'appliquer l'ensemble des 12 résolutions de l'ONU.
Au terme de violents combats, les Marines ont pris le
contrôle de l'aéroport de Koweït-City, situé à l'extrémité de la capitale. 4
jours après le début de l'offensive terrestre, les combats se sont déplacés.
C'est désormais dans le sud de l'Irak que tout se joue.
Le Wadi est atteint.
Aucune trace des Irakiens, si ce n'est quelques
prisonniers de plus. Le passage d'un grand fossé naturel se déroule sans
problème.
13 h 00 : la radio des Alliés signale une source
de chaleur à 5 km. Ce sont 2 véhicules britanniques en feu. Les occupants sont
saufs. Ils s'étaient éloignés pour satisfaire des besoins naturels quand leurs
Spartan ont été attaqués...
Le Quai d'Orsay annonce que Jean Bressot sera le
nouvel ambassadeur de France au Koweït.
14 h 00 : Radio-Bagdad annonce que l'Irak est prêt à
reconnaître les résolutions 660, 662 et 674 du Conseil de sécurité (retrait du
Koweït, nullité de l'annexion et principe de paiements des dommages de guerre).
Un cessez-le-feu décidé par les Alliés entraînerait la libération des
prisonniers.
15 h 00 : L'agence de presse soviétique Tass considère
qu'un règlement politique doit intervenir. La libération du Koweït ne justifie
plus l'action militaire.
16 h 00 : La Maison Blanche estime que « l'accord de Bagdad sur quelques résolutions
ne justifie pas de changement d'attitude. Il ne peut y avoir de préalable et
toutes les conditions doivent être remplies. »
16 h 15 : l’Irak prêt à évacuer le Koweït avec
une condition. L'ambassadeur irakien
auprès de l'ONU présente au Conseil de sécurité une lettre de son gouvernement.
Les autorités irakiennes se disent prêtes à achever le retrait de ses
troupes du Koweït, conformément à la
résolution 660. Prêtes également à se conformer à toutes les résolutions. À une
condition cependant : que le Conseil décrète un cessez-le-feu et que les
hostilités s'arrêtent. Les autorités américaines avaient déjà catégoriquement
rejeté une telle proposition, jugeant que l'Irak n'avait pas à poser de
conditions.
19 h 30 : selon le général Norman Schwarzkopf :
« La mère des batailles s'est
transformée en mère des retraites ». Plus de 3.000 chars irakiens ont
été détruits sur un total estimé à 4.200. Les Alliés auraient mis hors de
combat 29 divisions irakiennes sur 42.
22 h 00 : le Conseil de sécurité se réunit de nouveau.
À une écrasante majorité, ses membres rejettent la demande de Bagdad. L'Irak
doit se soumettre à toutes les résolutions de l'ONU avant un quelconque
cessez-le-feu. La guerre se poursuit donc...
La plus grande bataille de chars depuis la Seconde
Guerre Mondiale se termine. 6 des 8 divisions de la Garde républicaine, les
troupes d'élite de Saddam Hussein, sont regroupées dans la région de Bassora.
Ce qui représente plus de 200 chars T-72 de fabrication soviétique. Face à ces
divisions, les forces américaines et britanniques, qui ont rassemblé plus de
250 chars M-1A1, qui entrent en action pour la première fois. L'objectif des
Irakiens n'est pas de tomber entre les mains de la coalition, mais de faire de
la bataille de chars engagée près de Bassora une diversion pour ensuite
regrouper les forces irakiennes près de la frontière iranienne.
Un projet que les Alliés se sont employés à faire
échouer, tout au long de la journée. « Les
Irakiens sont bloqués. Ils ne peuvent pas sortir » assure un
responsable militaire, tout en reconnaissant cependant que « c'était une dure bataille ».
La proximité de Bassora rendait la marge de manœuvre
relativement étroite pour la coalition. Personne parmi les Alliés ne voulait
tenter d'investir militairement cette ville d'un million d'habitants et de
risquer des combats de rue.
Il restait alors une seule tactique mise en œuvre en
début d'après-midi au 7ème corps et à la 24ème division
américains engagés dans l'affrontement : s'approcher le plus possible de la
ligne des blindés irakiens et la pilonner à l'aide de canons de 155 mm et de
lance-roquettes.
« Il faut
déraciner ces hommes » explique le colonel Hitt, chef de l'aviation du
7ème corps américain pour décrire la motivation des soldats de la
Garde républicaine regroupés autour de Bassora.
Tandis que certaines unités construisent des ponts de
bateaux sur l'Euphrate, pour tenter de se replier à la frontière iranienne, 3
autres divisions de la Garde qui en comptait 6 ont encore tenté de faire front
à l'ensemble des troupes coalisées dans le Sud de l'Irak.
Elles ont essuyé tout au long de la journée les
attaques continues des troupes américaines et françaises. Les Jaguar français
ont effectué 3 raids ce matin pour les bombarder, relayés ensuite par les
aviations américaine et britannique.
Beaucoup de renforts logistiques ont été acheminés
dans cette zone de combats : la 101ème Airborne a atteint les rives
de l'Euphrate, la 24ème division d'infanterie américaine s'en
approche, tout comme la 6ème division de blindés française.
Toute la journée se sont succédées des déclarations
officielles contradictoires. « Le
ciel est couvert. Les bombes sont lâchées sans discernement » a
condamné l'agence de presse iranienne IRNA qui a assuré que le retrait irakien
du Koweït avait débuté avant la fin de l'ultimatum du 23 février. « Nos forces militaires et la population opposent
une résistance acharnée » a ensuite affirmé un porte-parole militaire
irakien qui reconnaissait pour la 1ère fois que des troupes
étrangères ont pénétré le territoire irakien.
Puis, peu après, le présentateur officiel de
Radio-Bagdad expliquait : « Nous
sommes prêts au sacrifice pour défendre chaque pouce de notre territoire. Les
Irakiens ne se laisseront pas humilier et n'accepteront qu'une paix juste et
honorable », et appelait « tout
le peuple, hommes, femmes et enfants » à se mobiliser « pour faire face à l'ennemi ».
Du côté de la coalition, l'optimisme a été de rigueur
toute la journée. « Il doit rester
une quinzaine de divisions irakiennes encore en mesure de résister aux forces
alliées », confesse le général
Schwarzkopf, qui dirige les forces coalisées. « 29 des 42 divisions étaient déjà considérées comme neutralisées, 3.000
chars détruits. La défection des forces aériennes est une des raisons de l'effondrement
de l'armée irakienne ».
L'aéroport de Nassiriyah a également été le théâtre de « combats acharnés ». Une partie de
ce secteur est couvert par les Français de Daguet, chargés de protéger le flanc
nord-ouest d'une contre-attaque irakienne. « Mais les Français ne participeront pas à la réduction de la Garde (républicaine
irakienne). Nous ne voulons pas planter
notre drapeau sur les rives de l'Euphrate » a précisé le général
Schmitt.
Dans le désert irakien, de nombreux véhicules et des
dizaines de chars de l'armée irakienne, détruits ou intacts, sont abandonnés
dans le désert dans la débâcle. Cette bataille est une victoire éclatante pour
les Alliés, qui n'ont pas perdu un seul char !
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