Trentième
chapitre : Avant l’offensive
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
La police israélienne disperse une manifestation
rassemblant des Palestiniens qui exigeaient que soit établi un lien entre la
question des Territoires occupés et la situation dans le Golfe.
Pour la première depuis la révolution islamique de
1979, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akhbar Velayati, est reçu par les
autorités françaises.
L'armée française interdit aux femmes
journalistes présentes en Arabie
Saoudite d'aller sur le front, pour ne pas froisser les autorités saoudiennes.
Devant le Parlement européen de Strasbourg, l'ancien
président français Cisgard-Destin plaide pour la création d'une Agence
européenne des armements.
Le gouvernement canadien annonce un renforcement de
ses activités militaires dans le Golfe, notamment le lancement d'attaques
air-sol au Koweït.
Le gouvernement italien approuve le plan de paix proposé par les
Soviétiques. Mais il reste isolé.
À Téhéran, les ambassades de Grande-Bretagne, d'Italie
et de Turquie sont les cibles d'attentats à la grenade, revendiqués par une organisation
inconnue qui dit soutenir Bagdad. Les dégâts sont mineurs.
Jeudi 21 février : l’aviation alliée effectue
2.000 sorties. L'Irak lance 3 missiles SCUD sur l'Arabie Saoudite. Côté
américain, un F-16 s'écrase lors d'un ravitaillement en vol et un hélicoptère
Chinook s'écrase lors d'un atterrissage d'urgence. Tous les occupants sont
tués. 2 autres hélicoptères s'écrasent sans faire de victimes.
Les Français capturent 2 déserteurs irakiens
Les Alliés sont submergés. Personne n'imaginait, au
sein de la coalition, un tel afflux de prisonniers irakiens. Les problèmes de
logement et de nourriture viennent à peine d'être réglés qu'une autre
difficulté gêne la coalition : les interrogatoires qui s'éternisent. Ils
nécessitent en effet des officiers qualifiés et des interprètes en grand
nombre.
Or, la tâche de ces derniers s'amplifie de jour en
jour à l'approche de l'offensive terrestre. Mais les interrogatoires des
prisonniers irakiens restent primordiaux pour les Alliés : ils les renseignent
sur les positions irakiennes, le nombre de soldats sur ces positions, les
renforts, l'armement...
L'une des principales missions de la Royal Air Force
est de couler la flotte irakienne. Missions assurées par les Lynx de la Royal
Navy qui, à coups de missiles Skua, ont envoyé par le fond 60 % des navires de
guerre irakiens. Ce n'est pas tant ces navires irakiens que redoutent les
Alliés, mais surtout les centaines de mines marines que ces bâtiments
dispersent dans le Golfe pour empêcher un débarquement sur les plages du Koweït.
Ces mines, de fabrication soviétique, ont été perfectionnées par les Irakiens
pour les rendre plus « efficaces ». C'est pourquoi la coalition a
disposé 11 dragueurs de mines devant le Koweït (5 britanniques, 4 américains, 2
belges) et 5 allemands au Sud du Golfe.
Le vice-Premier ministre irakien, Saadoun Hammadi, se
rend à Téhéran, après un court séjour à Pékin. Tarek Aziz s'est entretenu hier avec son homologue
iranien, Ali Velayati. Aujourd'hui, il se rend à Moscou. Alors que le Kremlin
vient d'apprendre avec inquiétude les dernières déclarations de Saddam Hussein,
le ministre irakien des Affaires étrangères assure les autorités soviétiques
que son pays est prêt à accepter le plan de paix de l'URSS. La position du
gouvernement irakien paraît floue...
À Dhahran, le général Norman Schwarzkopf se plaint des
pilotes d'hélicoptères Apache, qui gaspillent leurs missiles, très coûteux, sur
des cibles non appropriées. Lors du dernier raid d'hélicoptères sur les bunkers
irakiens de la frontière, les Apache ont tiré au moins 100 missiles Hellfire
pour ne détruire que des camions et des fortins, ou pour disperser des unités
d'infanterie.
Le Président irakien demeure résolu à aller jusqu'au
bout. Au 36ème jour de guerre, Saddam Hussein a porté un coup mortel
aux espoirs qui demeuraient encore à travers le monde d'éviter une sanglante
bataille terrestre.
Les accrochages sont de plus en plus nombreux aux
frontières koweïtienne et irakienne. Le général américain Richard Neal, chef
d'état-major adjoint des forces américaines dans le Golfe, reconnaît que les
Alliés pratiquent « une politique
agressive de patrouille et de reconnaissance dans la zone frontalière ».
Les Britanniques ont tiré toute cette journée 1.300 obus et 144 roquettes avec
leurs 72 canons. Les Irakiens semblent également se préparer à cette offensive
: des armes chimiques auraient été livrées aux divisions irakiennes stationnées
le long de la frontière. Côté allié, les forces de la coalition se répartissent
sur plus de 700 km.
Les Français de Daguet se trouvent désormais à la
frontière irakienne en compagnie du 18ème corps d'armée aéroporté
américain. À l'opposé, le contingent arabe se trouve sur la frontière
koweïtienne, à plusieurs centaines de km des Français. Saoudiens et Koweïtiens
sont soutenus par la 7ème brigade et la 1ère division
blindée des Britanniques.
L'Irak lance 3 missiles SCUD sur Riyad, Dhahran et la base KKMC en Arabie
Saoudite. Il s'agit du camp militaire du roi Khaled, que l'on peut considérer
comme le quartier général de la force arabe. Les missiles sont interceptés et
détruits par des Patriot.
La ville marocaine de Fès annonce son jumelage avec la
ville irakienne de Bassora. Façon originale de montrer son désaccord avec le
gouvernement qui a engagé des troupes au sein de la coalition.
Sarah Ferguson, duchesse d'York, rend visite aux
pilotes britanniques de la base aérienne de Honington.
En Algérie, 3.000 commerçants manifestent dans les rues de la capitale en soutien à
l'Irak.
Vendredi 22 février : l’aviation alliée effectue
3.000 sorties. Un soldat américain est tué et 5 autres blessés au cours d'un
échange de tirs d'artillerie sur la ligne de front. Depuis le 17 janvier,
55.000 tonnes de bombes ont été larguées sur l'Irak.
Washington, 10 h 42 : toutes les télévisions retransmettent
l'événement. George Bush sort de son Bureau ovale, et s'approche du pupitre
installé dans les jardins. Dans un discours de 3 minutes seulement, le
Président américain lance un dernier ultimatum à Saddam Hussein. Faute d'une
évacuation du Koweït dans les 24 heures, l'offensive terrestre alliée sera
lancée. C'est donc à 17 h GMT (18 h 00 à Paris) que le délai expirera.
Réagissant à l'ultimatum lancé par les Américains, le
Conseil de commandement de la révolution irakien le qualifie de « honteux ».
« Nous ne
respectons pas (George Bush) et nous
n'avons pas peur de ses forces d'agression. »
Pierre Joxe, ministre français de la Défense : « Le début des opérations terrestres est
maintenant programmé. Il appartient à l'Irak de les empêcher ».
À 3 heures du matin (0 h 00 GMT), Tarek Aziz confirme
les bonnes intentions exprimées lors de son arrivée à Moscou. Bagdad accepte le
plan de paix en 8 points de Gorbatchev. Mais ce document sera cependant « actualisé »
pour tenir compte de la position irakienne, selon Vitali Ignatenko,
porte-parole du Kremlin. Koweït-City devra être évacuée dans les 4 premiers
jours du « retrait total et
inconditionnel » et les prisonniers de guerre devront être libérés
dans les 3 jours suivant le cessez-le-feu.
L'aviation française effectue 6 raids aujourd'hui : 3
en Irak et 3 au Koweït. Aucune perte n'est à déplorer. Désormais, les pilotes
français seront chargés de bombarder la frontière irakienne à l'Ouest du
Koweït. Cette stratégie vise à préparer une coordination aéroterrestre avec les
troupes de Daguet. Les hélicoptères Gazelle ont également effectué des
reconnaissances en Irak.
Dans la soirée, plusieurs raids aériens ont lieu sur
Bagdad : 12 missiles se sont abattus sur divers quartiers. 3 des 6 ponts de la
ville, des bâtiments militaires et de nombreuses maisons sont détruits. C'est
la première fois en 15 jours que les Alliés bombardent Bagdad.
Une patrouille saoudienne est parvenue à pénétrer sur
le territoire koweïtien, pour procéder à un déminage en vue de l'offensive
terrestre. Les soldats saoudiens ont pu désamorcer 75 mines, ouvrant ainsi une
large brèche dans ce champ de mines de la frontière koweïti-saoudienne. Au même
moment, les Irakiens annoncent avoir repoussé une offensive alliée en
infligeant de lourdes pertes matérielles et humaines à l'ennemi dans le secteur
d'Al-Mansour. D'après les Alliés, il s'agirait d'opérations de routines.
Marlin Fitzwater, porte-parole de la Maison Blanche,
fait un bilan : 55.000 tonnes de bombes ont été larguées sur l'Irak et le
Koweït en cinq semaines.
Les Irakiens pratiquent la politique de la terre
brûlée. Au cours des dernières 24 heures, 140 puits de pétrole supplémentaires
ont été incendiés pour paralyser l'aviation alliée avec un rideau de fumée
noire. De nombreuses installations pétrochimiques ont également été détruites.
Un missile SCUD irakien est lancé vers l'Arabie
Saoudite. Intercepté par un Patriot américain, il est détruit en vol. Mais
l'alerte chimique a été déclenchée, les autorités craignant une attaque non conventionnelle
de l'Irak pour déstabiliser le déclenchement de l'offensive terrestre.
L'Irak lance un missile SCUD sur Israël sans faire de
victime.
Samedi 23 février : l’aviation alliée effectue
3.000 sorties. Un Tornado britannique est abattu. Plus de 100 soldats irakiens
se rendent aux Alliés. D'après les Alliés, 40 % du potentiel militaire irakien
est détruit.
Les Français à l'assaut de l'Irak 14 heures avant
l'expiration de l'ultimatum fixé par les Alliés.
Parties à 3 h 00 GMT ce matin, les Gazelle françaises
ont reçu pour mission de reconnaître et « nettoyer » le chemin menant
à As-Salman. Le but est de préparer le passage des troupes et des blindés lors
du début de l'offensive terrestre. Les « coyotes » du 3ème
RHC ont tiré plusieurs missiles sur une position irakienne, désormais
totalement détruite. Puis les hommes du 2ème REI (Légion étrangère)
sont allés contrôlés un escarpement stratégique situé à 2 km environ à
l'intérieur du territoire irakien. Les Légionnaires et les hommes du 3ème
RIMa doivent occuper les positions Natchez et Montcalm. Dans l'après-midi, les
chars du 4ème Dragons franchissent la frontière. Au soir, les
marsouins tirent un missile Milan sur un camion irakien qui parvient à
s'enfuir.
Sur place, les Français n'ont pas rencontré d'opposition,
les troupes irakiennes ayant déjà reculé d'une vingtaine de kilomètres. Les
hommes de Daguet entament leur première nuit en territoire irakien, alors que
la diplomatie poursuit son cours. Le véritable assaut est prévu pour demain
matin...
George Bush rejette la proposition de Saddam Hussein,
qui réclamait 21 jours pour retirer ses troupes du Koweït, et juge insuffisante
les dernières concessions faites par Bagdad. Ce revirement irakien est donc
« sans effet ». Il ne reste
plus que quelques heures à Saddam Hussein pour retirer son armée du Koweït.
Plus de 67.000 hommes, 500 chars AMX-30 français et
M-60 américains, 2.000 blindés divers et des centaines de pièces d'artillerie
n'attendent plus que le feu vert du commandement allié pour se lancer à
l'assaut des positions irakiennes. Cet impressionnant dispositif est soutenu
par 10.000 soldats fournis par le Qatar, le Bahreïn, les E.A.U. et Oman,
auxquels viennent s'ajouter 4.000 soldats koweïtiens.
Le département américain de la Justice autorise, à
titre exceptionnel, 51.000 Koweïtiens, Libanais et Libériens à rester un an au
moins aux USA, en raison des dangers qui subsistent dans leurs pays respectifs.
À la suite de l'explosion prématurée d'une des bombes
qu'ils emportaient, les 2 pilotes d'un Tornado britannique sont contraints de
s'éjecter en vol au-dessus du territoire irakien. Ils sont faits prisonniers.
L'une des filles de l'émir Jaber, réfugiée à Londres,
commande 1.000 tee-shirts avec la mention : « Le Koweït est libre ».
La chaîne américaine CBS annonce qu'au moins 179 puits
de pétrole koweïtien ont été incendiés par les Irakiens dans le but de ralentir
une éventuelle offensive terrestre alliée. La ville saoudienne de Khafji serait
plongée dans le noir suite à l'épais nuage de fumée provoqué par ces puits en
feu.
L'Irak lance un missile SCUD sur le centre d'Israël
sans faire de victime ni de dégât.
Les effectifs du dispositif Daguet atteignent 14.708
hommes.
Dimanche 24 février 1991 : l’ultimatum américain expire.
Les satellites américains ne montrent aucun signe de retrait militaire irakien
du Koweït. Les Alliés déclenchent l'offensive terrestre.
Les troupes terrestres américaines, saoudiennes et
koweïtiennes foncent vers Koweït-City. Un contingent américain fonce droit vers
la Garde républicaine irakienne. Les Britanniques marchent vers Bassora, pour
prendre les Irakiens à revers. Les Français referment le piège en se dirigeant
vers As-Salman. L’aviation alliée effectuera 3.000 sorties. Plus de 6.500
Irakiens sont faits prisonniers (dont 1.000 par les Français) en à peine 10
heures. L'Irak affirme avoir repoussé les Alliés, détruisant des centaines de
chars et tuant de nombreux soldats.
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