La
victoire de « Camé-Rhône » réveille le spectre du « Brexit »
C’est histoire de « se faire peur », je n’en
doute pas une seule seconde.
Il faut dire qu’avec même pas un quart des électeurs
votant en sa faveur, il parvient, contre toutes attentes, y compris des
« sondeurs », ces grands perdants des élections de jeudi dernier en
UK, à être investi d’une majorité absolue !
Courte, mais absolue.
Étonnant le mode de scrutin uninominal à un
tour : À quelques exceptions près, il pousse au bipartisme du « tout
ou rien » qui forme des « majorités de gouvernement stables ».
Certains en diront qu’on vole ainsi aux électeurs leur
représentativité. Personnellement j’y vois un « outil » de
gouvernement plutôt solide.
On vole son bulletin à l'électeur quand, autant en
« Teutonnie », en « Gauloisie » ou en « Sue-Aide »,
on fait des alliances contre nature avec ses adversaires politiques…
Car dans tous les cas, il s’agit de gouverner et non
pas de faire les « moulins à vent » des dogmes-ambiants avec des
postures égocentriques.
Grâce à ce système électoral un gouvernement peut obtenir
une majorité parlementaire absolue, alors que 63 % des électeurs ont voté
contre, contre seulement 23 % des personnes à le soutenir : Faut être
« le premier », devant tous les autres, c’est tout.
Rappelons que 38 % des électeurs n’ont pas voté du
tout jeudi dernier !
Passons.
Et là tout d’un coup, l’Europe vacille alors que c’est
une idée de malade.
Une idée assez géniale finalement, qui fonde la paix
et la prospérité qui va avec, une paix et une prospérité toutes relatives il
est vrai, sur les cendres d’un continent qui a historiquement passé plusieurs
siècles à se déchirer dans des boucheries immondes, débouchant en plus sur des
barbaries innommables…
Perso, je suis européen depuis Alésia, vous le savez !
J’ai applaudi à tout rompre mon « cousin »
(celui qui dort dans son septuple
cercueil entouré de ses maréchaux) quand il voulait aller jusqu’à
Pékin imposer « les lumières » éternelles et universelles de la
Révolution sur tout l’univers connu.
Ce n’était pas la bonne méthode et elle nous est
revenue comme d’un boomerang en pleine tronche face aux Reich successifs.
L’idée de « partager les mêmes valeurs »
entre gens de bonne foi est nettement plus intéressante que de vouloir
l’imposer.
Même si il faut aussi compter sur les disputes relatives
à l’immigration sauvage de « non-européens » (c’est dire si l’idée européenne
est attractive !) la prochaine guerre civile en Macédoine, les « ruinés »
grecs et la menace de leur « Grec-exit », le prochain référendum
autrichien qui va se préparer de son côté, les chypriotes, les maltais
et quelques autres pour le moins un peu écœurés.
Sans compter les caprices de la « crise de la dette »
et du prochain krach obligataire qui va partir
« d’Allemagne-vertueuse », même si la BCE a su provisoirement calmer
les marchés.
Alors, que nos amis électeurs de la perfide Albion
aient décidé de mettre un peu de piquant dans la vie politique continentale,
grâce à une astuce simple, n’est pas pour rien au plaisir de voir se former
sous nos yeux le « Monde d’après » : Accorder un jovial triomphe à
celui qui leur a annoncé un référendum sur leur maintien dans le navire
communautaire, c’est géant !
Voilà qui a fait bien plus que les chiffres de leur
économie et de leur chômage (avec le « CDI à 0 heure » réduisant d'1,4 ou plus le nombre de leurs chômeurs officiel), dont tout le monde sait qu’ils ne sont
pas comparables avec d’autres pays…
D’ici à fin 2017, la Grande-Bretagne pourra
définitivement torpiller un édifice qu’elle semble détester depuis si
longtemps…
Ou lui redonner une belle vigueur : On verra ça
quand nous aurons viré « François III » (pourquoi pas au profit de
« Titine-Eau-Brie » que je m’en marre déjà !) et « En-Gèle-la-Mère-Qu’elle ».
Ça, c’est qu’en pense la multitude, tout en oubliant
salement que « Camé-Rhône » est un chaud partisan europhile.
Et qu’il se donne ainsi deux ans pour rendre encore
plus sexy la participation de son pays à l’Europe.
C’est d’ailleurs assez drôle : Souvenez-vous de
l’Écosse qui votait l’année dernière pour son indépendance. Ils n’y sont pas
allés francs du collier pour avoir nettement repoussé le projet, mais tout le
monde sait que leurs responsables politiques locaux voulaient en passer par-là
pour ensuite entrer dans la zone Euro.
Comme l’ont fait les Irlandais qui s’en frottent
encore les mains…
Faut vous dire que l’Euro, avec ou sans ses
difficultés, c’est quand même nettement plus sexy de peser un tiers des échanges
commerciaux mondiaux, pas le plus gros des paquebots, mais déjà une belle
embarcation avec cette monnaie-là, que d’en rester sur un canoë-kayak avec une
monnaie qui se rétrécira au fil du temps.
Là encore, passons : De tout façon, les
nationalistes écossais ont pris 56 des 59 sièges remportés d’un coup… une bien
jolie performance !
Pour les Européistes de tous poils, la sanction des
urnes britanniques est pourtant une cause de terreur.
Allez savoir pour quelle raison ?
Quand les Britanniques votaient, les marchés
financiers se livraient de leur côté à une attaque en règle contre la politique
de taux bas de la BCE.
Son quantitative-easing s’accompagne en effet de taux
directeurs très bas qui étranglent les gestionnaires de portefeuilles. Il leur
est de plus en plus difficile de servir de la rentabilité à leurs clients !
Et puis, de l’argent qui ne vaut plus rien puisque ne
rapportant rien, ça a toujours fait frémir d’horreur « les
financiers » du « monde d’avant ».
« Mon boss » monégasque avait anticipé
depuis très longtemps, c’est ce qui fait ses « bonnes affaires » et
celles de ses clients.
D’ailleurs, le financier Bill Gross a massivement
vendu de la dette souveraine allemande, dont le taux a brutalement flambé de 60
points de base en quelques dizaines de minutes. Les taux « Gaulois »,
pour leur part, doublaient.
L’extrême sensibilité des marchés à la question des
taux montre bien que la politique de la BCE ne pourra durer sans dégât
considérable pour les places financières.
L’avertissement mérite d’être médité à l’approche d’un
automne qui devrait être chaud.
De son côté, la Grèce refuse de céder sur une réforme
des retraites ou sur un assouplissement du marché du travail. En outre leur
Premier Ministre continue à jouer aux Machiavel en quémandant des projets
communs avec la Russie, qui est décidée à dire oui si la Grèce s’engage à
payer.
Entre pays de culture orthodoxe, rien de plus naturel
finalement, loin des anglo-saxons-teutons réputés
« hérétique-huguenots ».
Tout ceci exaspère les partenaires européens de la
Grèce, à commencer par le terrible docteur « Chat-au-bleu », qui a récemment
brisé le tabou de la faillite désormais envisagée…
La Grèce est déjà en faillite, mais on ne vous le dit
pas !
L’heure viendra alors des mesures drastiques en Grèce,
contre le contrôle des changes destiné à limiter les effets d’un « bank-run »
en cas de défaut… dont le gouvernement grec ne cache pas qu’il est proche.
Ce qui me fait doucement rigoler : Le peuple grec
n’est pas si fou que l’imagine tous les autres ! Ils ont déjà vidé leurs
comptes bancaires. Ils ont investi partout autour du monde et jusqu’en
Australie, pour pouvoir vivre « à peu près » normalement avec des
billets tout neuf au fil de leurs besoins quotidiens.
En revanche, personne ne vous parlera de la répression
policière contre les manifestations regroupant des milliers de personnes devant
Downing Street – ayant entraîné 30 blessés et 17 arrestations ce week-end – qui
contraste de manière frappante avec la couverture des fausses « émeutes » mises
en scène à Glasgow où 6 personnes ont un peu rudoyé le travailliste « Jim
Meurt-fi » mais où il n’y a eu aucune arrestation et aucun blessé.
Donc le référendum sur le maintien ou la sortie de la
Grande-Bretagne de l'UE est devenu vendredi un enjeu majeur et les Européens,
qui refusent de payer le prix fort pour garder leur partenaire qui conduit à
l’envers sur les routes, se préparent à deux années de difficiles négociations.
D’autant que « Camé-Rhône » a confirmé son
intention vendredi après avoir été chargé de former un nouveau gouvernement par
la Reine.
La Commission européenne a immédiatement tracé une
ligne rouge. « Les quatre libertés fondamentales », à savoir libre
circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services, « ne sont pas négociables, car elles
sont l'essence de l'Union européenne ».
Chez nous, le service de sécurité sociale, il reste un
« monopôle d’État »…
Le reste, ma foi… on verra bien.
Ce qui me fait dire que le « Brexit » n'est
pas acquis et les autres dirigeants européens vont tout faire pour faciliter la
victoire du oui au maintien dans l'UE.
« Beaucoup
en Europe pensent que « Camé-Rhône » mérite d'être écouté. Il a gagné sur la promesse d'organiser le
référendum et il a écrasé l'UKIP (le parti anti-européen : 1 seul élu…).
S'il lui faut un paquet d'ajustements sur
les quatre libertés, donnons-les lui », a expliqué à l'AFP une source
informée. « Mais s'il vient avec des
demandes impossibles, alors ce sera très compliqué », a-t-elle averti.
Rappelons qu’en matière de libre-circulation des
personnes, la Grande-Bretagne ne participe pas à Schengen, l'espace sans
frontières intérieures formé par 22 pays de l'UE et quatre non membres
(Norvège, Suisse, Islande et Liechtenstein) et pour ça, il suffit de passer à
la Gare-du-Nord parigote avec un ticket pour London pour s’en rendre compte.
(Ce qui m’a poussé vers l’Italie quand j’envisageais
de m’exiler).
Le Royaume-Uni est déjà un membre à part de la famille
de l'Union européenne, car il n'a pas non plus adopté l'euro et a obtenu une
adhésion « à la carte » grâce aux options de retrait obtenues dans
certains domaines de la coopération communautaire, notamment en matière de
police et de justice pénale.
Et que ses demandes de réformes touchent seulement à la
politique étrangère européenne, à la politique agricole commune (PAC), à la
politique énergétique, et vise à limiter l'accès aux prestations sociales pour
les immigrés européens.
Pas si fou que ça…
Ce dernier point, de son propre aveu, pourrait
nécessiter une modification des traités.
Reste à voir.
D'un autre côté, le résultat des élections complique
le jeu. Entre 2005 et 2010, les conservateurs ont gouverné au sein d'une
coalition avec les libéraux-démocrates, l'un des partis les plus europhiles
outre-Manche.
Désormais, « Camé-Rhône » dirige un gouvernement soutenu par
les seuls conservateurs. Il sera plus dépendant du soutien de son propre parti,
d'autant que les tories ne disposent que d'une courte majorité à la Chambre des
communes. « Les députés conservateurs
eurosceptiques auront plus d'influence, et « Camé-Rhône », qui veut que le Royaume-Uni
reste au sein de l'Union européenne, devra en tenir compte. Il ne pourra plus
se prévaloir des libéraux-démocrates pour faire taire son aile droite ».
À mon avis, il pourra néanmoins compter sur ces
« Lib-dem » et même les écossais.
Mais notez aussi que pendant la campagne électorale,
l'idée de tenir la consultation dès 2016 a été évoquée par ses équipes. Cela
permettrait au Premier ministre de mettre la question derrière lui et de se
consacrer à d'autres priorités.
Car le vote serait a
priori favorable au maintien dans l'Union. « Tous les partis, à part l'Ukip, appelleront à voter en ce sens, comme
presque tous les médias ».
Autre avantage, un référendum en 2016 permettrait de
régler la question avant les élections « Teutonnes » et « Gauloises »,
toutes deux programmées pour 2017.
En année électorale, « François III » et « En-gèle-la-Mère-Qu’elle »
pourraient être moins enclins à accorder des concessions au Royaume-Uni.
Et puis il a déjà reconduit à leurs postes, avant même
la formation de son gouvernement au complet, les deux hommes qui joueront un
rôle central dans les négociations avec Bruxelles : Le ministre des Finances, « Os-borgne »,
qui fait figure de pro-européen, et « Âme-mont », le ministre des
Affaires étrangères, qui ne cache pas son euroscepticisme.
Encore plus étonnant et pour votre information, il convient de rappeler aussi
que de 1983 à 2011, « l'Eurobaromètre » sonde l'opinion publique
afin de déterminer si celle-ci considérait que l'appartenance à l'UE avait été
un plus pour leur État membre.
En avril 1990, en mars 1991 et en mai 2007, 59 % des
sondés considéraient que leur État avait bénéficié de l'adhésion.
À l'inverse, le pourcentage de personnes considérant
que leur État n'avait pas bénéficié de l'adhésion est monté jusqu'à 39 % en
2010.
Environ 80 % hésitent encore entre le « grand regret »
et l'« indifférence » quant à l’hypothèse d’un retrait de leur pays.
À la question de savoir si l’appartenance à l'Union
européenne est un gaspillage d'argent, 50 % des Autrichiens pensent que c'est
le cas (– 4 points par rapport à l’automne 2012), 40 % des Suédois partagent
cet avis (– 4 points par rapport à l’automne 2012) ainsi que 38 % des Tchèques
(+ 2 points par rapport à l’automne 2012).
Dans 21 États, les citoyens européens considèrent que
la situation et les décisions prises par l'UE sont négatives.
Parmi ces États, les plus fortes opinions négatives
enregistrées le sont en Grèce (71 %), à Chypre (62 %) et au Luxembourg (61 %).
À l'inverse, elles sont les plus faibles en Bulgarie
(13 %) en Lituanie (20 %) et à Malte (22 %).
Sans être positives, les plus fortes progressions des
opinions négatives sont aux Pays-Bas (+ 8 points à 56 % ; tandis que les
opinions positives gagnent aussi 13 points à 32 %) et en Slovénie (+ 6 points
d'opinion négative à 48 % ; tandis que les opinions positives perdent 7 points
à 19 %).
En Croatie, le dernier État adhérant, l'opinion
publique était, avant l’adhésion, majoritairement en faveur avec 38 % des
sondés considérant cela comme une bonne chose, 24 % comme une mauvaise chose,
et 35 % ne se prononçant pas.
D’ici deux ans, on saura in vivo ce qu’il en est des britanniques pris dans leur ensemble.
Vous prenez le pari avec moi (enjeu : Une
bouteille d’eau plate de Zilia, « zéro-nitrate », pas cher, vous ne
risquez pas grand-chose), qu’ils y resteront ?
Et que tout ce remue-méninges n’est rien d’autre que
du flan-politicard…
En revanche, chez nous, en 2017, on va prendre le
risque d’une campagne épuisante sur le même thème, avec une issue peut-être
plus compromise si « Marinella-tchi-tchi » parvient à se hisser à la
Présidence dès le premier tour à la faveur d'une abstention massive, sauf si son paternel réussit à la torpiller avec sa nouvelle formation en cours de constitution : Merci à lui, s'il réussit !
Là, ce sera l’éclatement de la construction
européenne, alors qu’on aura sauvé l’essentiel, y compris en Grèce
entre-temps !
Fabuleux…
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