Les histoires de famille…
La fronde est dense. Le Président écoute en se tenant le menton, ou en
répondant à ses textos, les réponses vaseuses de sa ministre de l’intérieur,
visée par l’incapacité de ses services.
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction,
une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de
son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des
situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres
galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et
parfaitement fortuite !
Ça commence, dès le lendemain en Conseil des ministres… L’heure y est
grave.
À l’ordre du jour, on doit juste adopter par ordonnances le nouveau régime
des conservateurs des hypothèques, réforme, qui répond aux préconisations de la
Cour des comptes, met fin à un régime ancien, se caractérisant par une
responsabilité civile personnelle et un mode de rémunération dérogatoire au
droit commun de la fonction publique.
Un décret sur la police d’agglomération à Paris, qui signe le retour de la
police de proximité en Île-de-France, présenté comme l’achèvement de la mise en
place, à Paris et dans les départements de la petite couronne, de la police
d’agglomération, qui repose sur une organisation intégrée de la police sous le
commandement unique du préfet de police.
Le conseil des ministres examine également les projets de loi autorisant
l’approbation de l’accord sous forme d’échange de lettres entre le Gouvernement
de la République française et le Gouvernement d’Antigua-et-Barbuda relatif à
l’échange de renseignements en matière fiscale, le Gouvernement de
Saint-Christophe-et-Niévès, le Gouvernement de Sainte-Lucie, le Gouvernement de
Saint-Vincent-et-les-Grenadines, le Gouvernement de la République orientale de l’Uruguay et celui d’avec Gouvernement de la
République du Vanuatu.
Les paradis fiscaux ont la vie dure, mais tout cela fait suite aux accords
du sommet du G20 du 2 avril 2009 et de sa suite tenue à Busan, en Corée tout
récemment, les 4 et 5 juin 2010.
On cause aussi de l’accompagnement des enfants handicapés à l’école, des
progrès de la politique européenne de l’immigration et de l’asile, dans le
prolongement de l’adoption, le 16 octobre 2008, sous présidence française de
l’Union européenne, du Pacte européen sur l’immigration et l’asile.
Il est question également de nominations : M. Philippe Paplantoni devient grand-croix de la Légion d’honneur et le général d’armée Jean-Louis Georgelin grand chancelier de la Légion d’honneur. Jean-Jacques Bosc, est parachuté procureur général près la cour d’appel de Fort-de-France.
Il est question également de nominations : M. Philippe Paplantoni devient grand-croix de la Légion d’honneur et le général d’armée Jean-Louis Georgelin grand chancelier de la Légion d’honneur. Jean-Jacques Bosc, est parachuté procureur général près la cour d’appel de Fort-de-France.
Xavier Darcos, ancien ministre, est nommé ambassadeur, chargé de mission
pour l’action culturelle extérieure de la France par le même Conseil.
M. Hadelin de la Tour du Pin-Chambly de la Charce, ministre plénipotentiaire de 1ère classe, est nommé ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de la Communauté du Pacifique et secrétaire permanent pour le Pacifique.
M. Hadelin de la Tour du Pin-Chambly de la Charce, ministre plénipotentiaire de 1ère classe, est nommé ambassadeur, représentant permanent de la France auprès de la Communauté du Pacifique et secrétaire permanent pour le Pacifique.
M. Jean-Benoît Albertini, préfet du Territoire de Belfort, est nommé
secrétaire général adjoint, directeur de la modernisation et de l’action
territoriale du ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités
territoriales, à compter du 28 juin 2010 ; M. Benoît Brocart, administrateur civil hors classe détaché comme
secrétaire général de la préfecture des Alpes-Maritimes (1ère catégorie), est
nommé préfet du Territoire de Belfort ; M. Michel Jeanjean, administrateur civil hors classe détaché en
qualité de sous-préfet hors classe, sous-préfet de Torcy (1ère catégorie), est
nommé préfet, administrateur supérieur des Îles Wallis-et-Futuna.
M. Jean-François Raynal est nommé inspecteur général de l’administration
de l’éducation nationale et de la recherche au « tour extérieur ».
M. Michel Laurent, professeur des universités, est nommé président de
l’Institut de recherche pour le développement.
M. Jean-Jacques Aillagon est nommé président de l’Établissement public du
musée et du domaine national de Versailles.
Et il est ensuite prononcé, sur proposition du ministre de l’intérieur, de
l’outre-mer et des collectivités territoriales, la dissolution du conseil
municipal de Saint-Geroges-sur-Baulche (Yonne).
Mais ce n’est pas ce qui les a occupé toute la matinée : toutes ces
décisions avait été débattues en cabinet par directeurs interposés, mûries
depuis des semaines.
Certes, il y a l’affaire Bettencourt, qui pollue le petit marigot parisien
de la politique nationale et font les belles pages de la presse sur fond
silencieux de l’opposition qui sauf Mme Royale, fait le dos rond, cette
dernière parlant d’un régime corrompu !
La cruche ! Si elle savait…
C’est la « liste des mille », celle qui circule depuis quelques semaines
qui les préoccupe. Celle dans laquelle ils et elles s’y retrouvent toutes et
tous, y compris nombre de proches.
Que fait le gouvernement au moment même où, sous la pression, Madame
Alliot-Marie, ministre de l’intérieur, leur révèle qu’une troisième personne a
été retrouvée calcinée au volant de sa voiture sur une route de Bretagne. Une à
Nice, un eurodéputé disparu en mer Adriatique, maintenant une autre en
Bretagne, elle suggère qu’il vaut mieux que la presse se déchaîne sur les «
petites affaires d’enveloppes » bourrées de billets de banque, plutôt que de
mettre son nez dans cette affaire-là, qui pourrait provoquer une panique.
Mauvaise pioche pour les quelques concernés autour de la table.
« Je n’ai pas accepté ce mandat pour devenir la cible de fous cinglés et
réac, en plus ! » lance une secrétaire d’État.
« J’ai échappé à des armées de snipper sous tous les cieux du monde depuis
le Biafra, je me contrefous totalement des obus ! Mais là, dans mon propre
pays, je trouve indigne de notre police qu’on nous prenne pour cible pour ce
qu’on est ! »
« Personnellement, Monsieur le Président, si c’est venir autour de cette
table pour t’aider à finir la mission que tu t’aies imposée, je veux bien. Mais
pas de finir rôti n’importe où, la faute à l’incapacité à ta ministre de
l’intérieur de nous protéger. Je fais plus confiance ma police municipale qui
se ferait tailler en pièces plutôt que cette absence totale de protection ! »
« Personnellement, devant tant d’incapacités de ton gouvernement, je crois
qu’il faut que tu réagisses, Nicolas. Il te faut un premier ministre qui
gouverne, Nicolas ! Je ne dis pas ça pour toi, François, mais voilà où nous en sommes
! » la ramène le ministre de l’écologie et du développement durable.
Etc.
La ministre n’y est pourtant pour rien : la police patauge dans ses
enquêtes. Si pour l’eurodéputé, il s’agit vraisemblablement d’un accident,
puisque son propre frère était au commande de l’avion et est le seul rescapé de
l’accident en mer, effectivement, pour les deux autres cas, personne ne
comprend comment cela a pu se passer, ni si ce sont vraiment des assassinats ou
seulement des accidents.
« Parce que pour l’eurodéputé, on est sûr qu’il s’agit d’un accident ? »
questionne le premier ministre.
Et pourquoi n’est-il pas en garde-à-vue ?
« C’est un officier de réserve de l’aéronavale. D’ailleurs, tu le connais
Hervé, puisqu’il paraît que tu as usé de ses services l’été dernier [1] »,
détourne-t-il ainsi l’ire générale sur son collègue centriste.
Qui ça ? Moi ?, répond le ministre concerné…
« Charlotte ! C’est ce qu’a dit un de mes flics à un de tes directeurs qui
le tient d’un de tes chefs d’état-major ! »
Et de rétorquer : « Charlotte, c’est une femme. Je sais je l’ai saluée
comme me l’avait demandé Nicolas l’année dernière ! »
Et le Nicolas de lever son nez : « C’est une femme ou un travelo,
Charlotte, à la fin ? »
Quiproquos et brouhahas autour de la table du Conseil : tout le monde
parle en même temps et hausse le ton pour se faire entendre.
Le Président prend la crampe et cogne du poing sur la table.
« Je ne comprends pas : je suis le premier sur la liste ! Et est-ce que je
panique comme un pleutre pour autant ? »
Oui, mais lui a une protection rapprochée et à part la ministre de
l’intérieur et le premier ministre, aucune autre personne ne bénéficie des
services de garde-du-corps autour de la table du Conseil des ministres.
Question de budget, s’entendent-ils répondre.
Peut-être, mais quand même.
« Bon à la fin, c’est une fille ou un trav’, ce « Charlot » ? »
En fait personne n’en sait rien, ce jour-là. Tout ce qu’on sait, c’est que
c’est à lui que l’on doit le financement du grand emprunt de décembre dernier.
« Ah oui ! », fait le Président. « Je me souviens de cette affaire-là et
d’avoir ainsi essuyé vingt ans de conneries des douanes et du ministère des
affaires étrangères, sur ce coup-là ! », fait-il d’un ton négligé.
S’en est trop pour le ministre des affaires étrangères. Déjà qu’il n’est
pas très content d’être sur la « liste des mille », ça ne l’amuse pas du tout
de ne pas être au courant de tout, la faute à l’incompétence de la nullité de
la collègue de l’intérieur, complice du ministre des armées, maintenant…
Sur ce, le brouhaha qui renaît est rapidement maîtrisé par le Président.
« S’il y en a d’assez trouillard parmi vous, alors qu’ils se cassent. On
entre au gouvernement pour se battre, pas pour se la couler douce ! Y’a des
risques. Je vous ai nommés pour ça. Alors cassez-vous si vous n’êtes pas
capables d’attendre le prochain remaniement ! Moi, je ne me laisse pas dicter
ma conduite et mon calendrier par la pression publique, ni par aucune menace !
»
Silence… C’est à peine si on peut entendre un battement d’aile de mouche
pendant quelques secondes.
Ils sont deux à se lever, ce jour-là, dans le même élan, dont le maire de
la cité de la première victime du « doigt de Dieu » : lui il en sait un peu
plus pour avoir été voir les dégâts sur place.
« Attendez au moins que je vous remplace ! » leur lance le président. «
Vous pouvez régler les affaires courantes en attendant. Pour les autres, faites
passer vos souhaits à François. Je veillerai à récompenser les braves. La
séance est levée ! »
Ce n’est pas tout à fait la même scène qui est jouée sur l’autre rive de
la Seine, dans les locaux de la MAPEA, avant l’arrivée du crépuscule, mais
c’est tout comme : une grosse tempête qui passe quand Sabine débarque au siège
parisien de la boîte.
« Comment ça tu lui as donné les clés ? Mais c’est chez moi qu’elle dort
cette pouffiasse décolorée ! »
Impossible de lui faire comprendre qu’elle n’est plus sa belle-sœur
légitime et que c’est une autre qui a pris sa place…
« Faut se calmer-là ! La loi est comme ça et tant qu’on n’aura pas ouvert
le testament de Jacques, elle garantit à l’épouse légitime du moment l’usage du
domicile conjugal ! »
Légitime, tu parles !
« J’ai des gosses et ils sont de Jacques. Ce sont les siens et des «
légitimes » que je protège. Alors que cette grosse pouffiasse n’a même pas été
foutue de lui en faire : ça pourrait lui faire des rides aux fesses ! »
Ouf, ouf, ouf, pense si fort Paul que ça a failli s’entendre.
« Parce que tu as des rides aux fesses, toi ? » C’est sorti trop vite…
Faut dire que jusque-là Paul ne connaissait de Sandrine que d’un bref
passage à la maison de Cabourg, après le décès du Grand-père.
Et qu’il avait eu du mal à la remettre quand elle s’est présentée à lui
dans les locaux de la MAPEA, le temps ayant empâté ses traits et silhouette, à
l’en faire devenir encore plus rousse que rouge, de surcroît.
C’était il y a longtemps. La « vieille bique » avait réuni toute la
famille, y compris Paul, le petit-fils « attardé » avec ses petits n’avions,
durant un mois d’été (puis l’année suivante aussi), laissant à Michel le soin
de gérer seul « ses affaires » dans l’hôtel de la « Tante Jacquelines » pendant
une partie du mois d’août… La maison était tenue d’une main de fer,
heureusement adoucie par la présence de Marie-Louise, la gouvernante et la mère
des « trois cochonnettes », leurs cousines germaines : mais elle, c’était une
cruche bigote, toujours en train de regarder ses pieds, des fois qu’elle marche
sur une hostie consacrée par mégarde. À tel point qu’on saura plus tard que le
« tonton » qui l’a engrossée à plusieurs reprises, il en a fini par s’envoyer
en l’air avec l’un des clercs du cabinet avant le décès du grand-père.
Jacques faisait le beau avec sa Spitfire vert-bouteille offerte par leur
grand-père en récompense d’une année dernière année de droit soi-disant
brillante et leur mère était sous somnifère à Strasbourg.
Les « trois cochonnettes » avaient fait les délices de Paul lors de leur
passage, le prenant pour un « pis-aller » de circonstance, car elles n’avaient
d’yeux que pour Jacques qui les emmenait sur la plage tant que Sandrine,
rencontrée à la fac, n’avait pas fait sa courte apparition : pas de place pour
Paul dans l’étroite auto.
Il en était réduit à aller compter fleurette aux filles des voisins
fermiers à bicyclette : pas très glorieux.
Même si Joceline et Marie-Line appréciaient, mais seulement quand elles
étaient isolées.
« Sensuels » à souhait ces rendez-vous clandestins dans les bottes de
foin…
Jusqu’à un soir ou pour une raison mal-comprise, Jacques a été contraint d’emmener les « trois cochonnettes » en boîte de nuit du côté de Rouen, délaissant à contrecœur sa dulcinée.
Jusqu’à un soir ou pour une raison mal-comprise, Jacques a été contraint d’emmener les « trois cochonnettes » en boîte de nuit du côté de Rouen, délaissant à contrecœur sa dulcinée.
Sandrine avait de toute façon « son goût » qui l’indisposait.
Un vrai mystère, son « goût », âcre semble-t-il, au fond de la gorge qui
apparaissait quand elle était contrariée et disparaissait quand elle renversait
la tête à l’envers, vers le dos : un truc « vachement » confortable, quoi !
Bref, après le repas pris à la cuisine, Paul tente « l’aventure » par une
petite promenade au sommet de la colline voisine, tout ce qu’il y a de plus
romantique sous le ciel d’été.
« Ah que ton frère me manque ! »… en ces occasions, fait-elle, la tête
renversée à l’envers.
Les lèvres de Paul se sont aventurées sur l’épiderme de sa joue. Elle en a
un mouvement de recul, puis un grand sourire.
« T’essaye quoi Paul ? De t’envoyer ta future belle-sœur ? »
Fastueuse compensation envisageable, pense Paul, pendant que Jacques fait
le bonheur des cousines germaines.
« N’importe quoi ! »
« J’espère bien » répond Paul. « Ce n’est pas que je sois jaloux, mais
quand même, ces garcettes me laisse tomber uniquement parce que je n’ai pas de
voiture, je trouve cela indécent après tout ce que j’ai fait pour elles ! »
Lui qui sait déjà piloter des avions « en vrai » à l’époque, sans retombée
du « prestige des ailes ».
« Ah oui et tu leur fais quoi ? »
La curiosité féminine, hein…
Et Paul de raconter leurs caprices et leurs ébats dans le détail, que
l’autre commence manifestement à imaginer des trucs pas possibles, se sentant
plus à l’aise, son « goût » disparaissant au fil des détails « croustillants »
qu’il raconte.
« À toutes les trois ? À la fois ? »
« Bé oui, qu’est-ce que tu crois ! » répond Paul mi- ingénu, mi- sûr de
lui !
« Tu n’exagères pas un peu, là ? Tu me parais bien jeune pour faire tout
ce que tu dis savoir faire ! »
« Tu paries combien que, par exemple, je te fais jouir sans même te
pénétrer ? Tu veux essayer ? Mais juste pour ton plaisir du moment, hein : ce
sera notre petit-secret ! »
Du moment qu’il ne la pénètre pas, ne la viole pas, pourquoi ne pas essayer
après tout ?
C’est tentant si Paul n’en tire pas un avantage contre son frère et le
couple qu’elle forme avec lui : sait-on jamais ?
Pas croyable comment un récit d’aventures érotiques peut chambouler le
neurone de quelques dames : il en avait déjà fait l’expérience.
Un peu de tendresse dans le propos, l’assurance que rien dans sa vie ne
sera chamboulé et il a pu vérifier qu’elle n’a pas de ride aux fesses, qu’elle
a toujours d’ailleurs imposantes !
Et tout le monde n’en a jamais rien su.
Bref, elle doit se souvenir de ce petit secret resté intact, puisque sur
le moment, la remarque de Paul, des années plus tard, lui rappelle de ce
cunnilingus masturbatoire inoubliable et inavoué.
« Je me souviens que tu n’étais pas sans talent, en effet. »
Et de rappeler que depuis, elle était divorcée et désormais veuve. Que si
on ne rattrape pas le temps perdu, on peut quand même compenser.
« Oh là ! Pas si vite jolie Sandrine. Tu restes ma belle-sœur, la mère de
mes neveux, et on ne va pas refaire le monde avec des coups de queue, même
loupés. D’autant que tu n’es pas ma seule belle-sœur : j’en ai deux désormais
», fait-il pour tenter de ne pas aller plus loin.
Il a envie de rajouter qu’entre la « rousse » et la blonditude de sa
successeuse, Jacques n’avait pas si mauvais goût, finalement…
« Reste que j’ai un peu mûri depuis, tu sais, et que je suis devenu
sélectif en matière de charme féminin. »
Un peu goujat.
« En revanche, si tu es devenue une femme-fontaine, rien n’est impossible
! » fait-il pour adoucir son propos. Et comme elle ne doit pas savoir ce que
c’est, elle en écarquille plus intensément les yeux…
« Revenons à nos moutons, Sandrine. Tu as prévu de dormir où, ce soir ? »
Elle n’en a pas la moindre idée, puisque pour elle, « chez elle » à Paris,
c’est chez Jacques.
« Bé je t’emmène chez Priscilla, si elle est d’accord… »
Manifestement, elle a pourtant autre chose en tête, mais pas Paul.
Un quart d’heure après, l’affaire est entendue : elles pourront papoter «
souvenirs du défunt », l’une ne voulant pas dormir seule, l’autre ayant alors
l’occasion de « faire l’inventaire » discrètement.
« Dis donc, pendant que nous y sommes, de ton côté, tu n’as jamais reçue
de menaces, du temps où tu vivais avec Jacques où même depuis quelques semaines
? »
Non mais en revanche, elle a des tonnes de choses à raconter sur leur vie
de couple mouvementée pendant que Paul fait commander un taxi par la secrétaire
et qu’ils l’attendent tous les deux sur le trottoir.
Ce qui n’avance pas trop l’enquête de Paul.
La seule chose intéressante est de savoir que Jacques avait de fréquents
rendez-vous mystérieux. « Il filait parfois l’air très préoccupé : un dossier
disait-il. Je crois que c’est en rapport avec votre père à tous les deux. Je
n’ai jamais su comment il était mort : il ne voulait pas en parler. »
Il est mort en « homme debout ». Paul l’a toujours su, même si ça ne
s’explique pas.
Mais comment, ça, ça devient de plus en plus trouble.
En attendant, pour Priscilla, c’est une aubaine inespérée : passer la
soirée et la nuit avec sa rivale d’antan ne peut que la servir. Jacques mort,
et à part Paul manifestement resté ignorant de ses objectifs ultimes, il faut
tenir à l’œil les « enfants de Jacques ».
Même si elle sait bien que le colonel Frank lui avait dit un jour : «
Jamais les enfants ! »
Elle trouvera bien le moyen de se débrouiller sans, s’il s’avérait que ça
devenait indispensable.
[1] Voir l’épisode : « Opération Juliette-Siéra », publiée aux éditions «
I-Cube ».
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