6 – Un nouveau tournant de la guerre
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un
roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de
neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Bien plus tard, le 23 janvier 2022, Joe Biden, président
des États-Unis nouvellement élu, ordonne aux familles de diplomates américains
de quitter le territoire ukrainien en raison des fortes tensions avec la
Russie, évoquant « la menace persistante d’une opération militaire russe ». Des
effets des observations satellitaires…
Le 21 février de cette année-là, le président russe Vladimir Poutine reconnait l’indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk et ordonne à ses troupes de se rendre dans ces parties de l’Est de l’Ukraine dans le cadre de ce que le Kremlin qualifie alors de « mission de maintien de la paix ».
Et le 24 février, la Russie procède à des bombardements par missiles de croisière et balistiques sur plusieurs villes ukrainiennes, dont Kiev, la capitale.
Les troupes russes au sol pénètrent alors sur le
territoire ukrainien, ce qui constitue le point de départ de l’invasion de
l’Ukraine par la Russie. Précédée par l’arrivée sur le sol ukrainien de troupes
spéciales chargées de décapiter le pouvoir ukrainien en exécutant ses
dirigeants.
Puis les troupes russes déferlent du Nord, de Biélorussie, de l’Est et du Sud depuis la Crimée selon un plan mûrement préparé.
Jusqu’au 30 septembre 2022 où, le président de la fédération de Russie revendiquera l’annexion, non reconnue par l’ONU, des régions ukrainiennes de Louhansk, de Donetsk, de Kherson et de Zaporijjia, les côtes occidentales de la mer d’Azov jusqu’en Crimée, au cours d’une cérémonie au Kremlin de Moscou après un référendum organisé en urgence par Moscou dans ces Oblasts. Alors que ses troupes ont reculé autour de Kiev depuis des semaines, et autour de Kharkiv où les ukrainiens lanceront une contre-offensive qui les porteront jusqu’à portée de canon de Donetsk, Louhansk et Kherson, non sans laisser derrière eux des villes et villages dévastés, pillés, détruits et quelques charniers.
Ça, c’est la « grande Histoire », celle des faits.
Mais il en est une autre que seules quelques personnes connaissent.
Et c’est Gustave qui en fait un bref exposé.
« Poutine aurait pu envahir définitivement
les principales villes d’Ukraine, à l’exception probable de Lviv et couper
l’Ukraine de sa façade maritime sur la Mer Noire jusqu’à rejoindre la
Transnistrie, une province pro-russe « indépendante » de la Moldavie ;
s’il y avait mis les moyens et avait été rapide. En 100 heures ou une semaine,
c’était faisable.
Seulement, il n’avait pas prévu, mal
renseigné par ses services, la forte résistance patriotique des ukrainiens et,
de plus, ses lignes d’intendance n’ont pas suivi.
Car rapidement, les Russes occupent l’oblast de Kherson dans le Sud et une grande partie de l’oblast de Zaporijjia lors d’une offensive réussie, mais sont repoussés lors d’offensives infructueuses contre Kiev et contre Kharkiv.
Si les Russes occupent Marioupol après un long siège, prenant le contrôle de toute la côte de la mer d’Azov, une nouvelle offensive du Donbass fait tomber l’oblast de Louhansk sous le contrôle russe et les russes échouent à contrôler Odessa.
Mais, comme vous le savez, l’invasion provoque une large réaction internationale, menant à un isolement sans précédent de la Russie et à une assistance multiforme à l’Ukraine, par les membres de l’OTAN et de l’Union européenne, qui du coup donne les moyens de contenir et repousser les russes au Nord.
Car, faute d’intendance, l’offensive s’est étouffée toute seule et aura été repoussée grâce à l’aide massive des alliés. »
On peut dire ça comme ça…
« Et vous nous dites, Paul, que les
ukrainiens vont aller plus loin encore ? »
Ils en ont désormais les moyens « et les russes vont abandonner bien des positions parfois sans combattre.
Pour arrêter l’hémorragie, Poutine sera
contraint de changer de général en chef de son « opération spéciale »
à plusieurs reprises et de faire appel à la mobilisation partielle de la
population. »
On change de dimension…
« Oui, mais ça n’aura pas vraiment de
conséquences. Il va surtout faire caguer les occidentaux avec ses menaces
nucléaires répétées.
Tout en accusant les ukrainiens de
préparer une munition nucléaire sale… »
Alors qu’en fait…
« Mais ils n’en ont pas les moyens ! » s’exclame l’amiral.
« Pas plus qu’ils n’avaient les moyens d’utiliser des armes biologiques ou chimiques comme Moscou les accusaient de vouloir le faire. C’est juste un moyen de noyer le poisson dans un verre d’eau au cas où lui devrait faire usage de ce type d’arme. »
Crier « au feu les pompiers » avant de déclencher un incendie…
« Plutôt au loup ! »
Et que va-t-il se passer, questionne Alexis ?
Réponse rituelle de Paul : « Vous le verrez bien ! »
Poutine s’est laissé berner par ses services de
renseignement, c’est un fait historique. « Début mars 2022, moins de
deux semaines après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, plus aucun doute
n’était permis : en lieu et place d’une entrée triomphale dans Kiev, sous les
vivats de ses habitants, la glorieuse armée de Poutine est mise en déroute,
subissant de lourdes pertes. L’ombre de la guerre d’Afghanistan (1979-1989)
commence alors à planer sur l’« opération militaire spéciale », les rumeurs allant
bon train sur le fait que Vladimir Poutine, « intoxicateur
professionnel », avait lui-même été totalement intoxiqué. »
Au vu de l’humiliation, de nombreuses têtes devaient inévitablement tomber. En toute logique, Poutine aurait dû d’abord s’en prendre à Alexandre Bortnikov, le directeur du FSB, le Service fédéral de sécurité, et à Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de Sécurité qui l’auraient convaincu de privilégier la solution militaire en Ukraine.
Poutine aurait également dû s’en prendre au ministre de la Défense, un intime avec qui il taquine le brochet, Sergueï Choïgou, et au chef de l’état-major, Valeri Guerassimov, qui l’avaient rassuré en lui vantant « la grande expérience » des troupes russes.
Les punir pour l’exemple et en public aurait
cependant pu s’avérer contre-productif et constituer un aveu d’échec, alors
qu’officiellement la Russie n’avait pas dévié d’un iota de son plan en
Ukraine. Et puis, Bortnikov, Patrouchev, Choïgou et Guerassimov ont sans doute
plaidé « non coupable » en clamant qu’eux aussi avaient été bernés par des
rapports, fournis par les services secrets.
Des rapports qui décrivaient l’armée ukrainienne comme non opérationnelle, Volodymyr Zelensky en bouffon sans réelle étoffe de président, et misaient sur un Occident désuni et passif, comme en 2014 après l’annexion de la Crimée. Quant au président américain il était acquis que c’était un sénile de première classe et le premier ministre britannique était pris pour un jobard sans aucune envergure !
« Ces services de renseignement,
rappelons-le, sont constitués de trois organisations principales : une
militaire, connue sous son nom de la GRU (Direction principale du
renseignement), placée sous le commandement du ministre de la Défense, mais en
réalité de Poutine ; et deux organisations civiles dépendant directement du
président de la Fédération de Russie, le SVR, Service de renseignement
extérieur, et le FSB, Service fédéral de sécurité, chargé du contre-espionnage,
issu du KGB, dans lequel Poutine aura servi en qualité de lieutenant-colonel en
poste à Berlin avant d’entrer en politique à Saint-Pétersbourg, sa ville
d’origine. »
Contrairement aux services occidentaux, juridiquement encadrés et contrôlés, les services secrets russes forment l’ossature du système poutinien, l’alpha et l’oméga de sa gouvernance, comme du temps de l’Okhrana tsariste.
« Leur particularité est de ne pas seulement
s’occuper du renseignement, de la collecte et de l’analyse d’informations, mais
aussi de remplir des fonctions de police politique, de répression, voire
d’élimination, des opposants et des « traîtres », dans la plus pure tradition
soviétique.
Les empoisonnements au Novitchok de
l’ancien colonel de la GRU Sergueï Skripal, en 2018[1],
et de l’opposant Alexeï Navalny, en 2020, sont deux exemples récents
d’opérations pour lesquelles l’implication des services secrets russes a été
démontrée, deux exemples parmi de nombreux autres.
Leurs cadres, les siloviki, du mot russe sila, « la force », sont une sorte de nouvelle noblesse, expression que l’on doit à Nikolaï Patrouchev, ancien directeur du FSB, désormais secrétaire du Conseil de sécurité, qui est perçu comme le plus grand « faucon » du Kremlin. »
Au final, ce ne sont donc ni Choïgou, ni Guerassimov,
ni Patrouchev, ni aucune autre personnalité de l’entourage de Poutine qui
allait faire les frais du fiasco de la « guerre éclair » russe en Ukraine, mais
des « seconds couteaux » issus des services secrets et d’abord du FSB, parmi
lesquels un haut gradé, Sergueï Besseda, un général de 68 ans, chef depuis 2008
du Cinquième Service du FSB, le Service des informations opérationnelles et des
relations internationales.
Effectivement accusé en mars 2022 de corruption et d’avoir « sciemment désinformé » ses supérieurs, celui-ci sera d’abord placé en résidence surveillée.
Mais vers la mi-avril, dans le contexte du naufrage du croiseur Moskva, quand Poutine fut incapable de contenir sa colère et exigea des coupables, il est transféré dans le plus grand secret à Lefortovo, célèbre prison moscovite, située dans la partie Est de la ville, réservée aux personnalités éminentes.
« Effectivement » reprend Gustave,
« on sait que même si la GRU et le SVR avaient leurs réseaux en
Ukraine, c’est le Cinquième Service qui, de l’avis de plusieurs experts, aurait
eu la plus grande influence auprès du Kremlin avant le lancement de l’«
opération militaire spéciale ».
De fait, l’unité ukrainienne dont il
avait la charge passe de 30 personnes en 2019 à 160 à l’été 2021. Des agents
envoyés en Ukraine se voyaient confier l’objectif de recruter des
collaborateurs et de neutraliser des adversaires de Moscou. »
Ce serait Besseda qui aurait donc exercé une
influence déterminante sur Poutine par ses analyses et l’aurait convaincu de
donner son feu vert.
« Comment savez-vous tout ça ? » questionne Julie.
« En feuillant les analyses qui me parviennent encore de la DRM[2]…
C’est qu’il n’y a pas que des
« mous du neurone », dans nos services. Le contribuable en a pour son
argent, croyez-moi… »
Et elle persiste avec une autre question :
« Mais, mais… a-t-il « sciemment » désinformé le président russe ?
N’était-il pas lui-même convaincu que la conquête de l’Ukraine serait une
promenade de santé ? »
« Il est vrai qu’on sait aujourd’hui
que quelques jours avant l’invasion, les hommes de Besseda avaient envoyé à
leurs agents ukrainiens l’ordre de laisser les clés de leurs appartements aux «
hommes de Moscou » qui seraient venus organiser l’installation d’un
« régime marionnette » digne des meilleures républiques bananières
après la victoire de la Russie.
Mais à la décharge de Besseda, il a pu
exister au sein du renseignement russe une tendance sinon à désinformer, du
moins à croire exagérément dans les chances de succès de cette opération, et ce
pour plusieurs raisons. »
En effet, tout le monde suppose que le renseignement
militaire avait amorcé une « mue agressive » depuis 2011, avec la nomination,
au poste de premier adjoint du directeur, du général Vladimir Alekseïev.
Celui-ci profite du renforcement du rôle de la GRU sous la direction de Choïgou pour devenir le principal collecteur de l’information en provenance d’Ukraine.
Il est possible, qu’à une certaine prudence propre au renseignement militaire aurait succédé, avec cet ancien membre des forces spéciales ― les spetsnaz ―, la volonté de prendre plus de risques, ce qui pourrait expliquer les opérations d’empoisonnement, dont la plus connue fut celle de Sergueï Skripal en Grande-Bretagne[3].
« Ajoutons-y les effets délétères sur l’information de la concurrence entre les renseignements militaire et civil, la GRU et le FSB, qui aurait pu pousser Besseda à vouloir « surenchérir » pour ne pas laisser son adversaire occuper le terrain. »
Et de rajouter : « Personne n’aime les porteurs de mauvaises nouvelles, pas même dans la communauté du renseignement ».
Conclusion : « Au fil des ans et des
élections truquées, le président a peu à peu perdu le sens des réalités,
réduisant son cercle d’amis et de confidents. Les seuls susceptibles d’avoir
encore une influence sur lui sont Alexandre Bortnikov, le directeur du FSB, et
Sergueï Narychkine, le directeur du SVR, pour le renseignement civil,
analyse-t-on dans la communauté du renseignement occidental. Mais on peut se
tromper nous aussi.
Or, Poutine, d’une façon générale
méprise le renseignement ― pour en être issu ― ainsi Narychkine fut-il
publiquement humilié le 21 février 2022, trois jours avant l’invasion, en
pleine réunion du Conseil de sécurité et l’amiral Igor Kostioukov, l’actuel
patron de la GRU, était affublé de sobriquets désobligeants.
Si les services secrets occupent une place centrale dans le processus décisionnel poutinien, paradoxalement, Poutine ne les tient pas en haute estime. »
Forcément, dans ce contexte, que restait-il aux «
seconds couteaux » comme Besseda, sinon de trier soigneusement l’information
pour conforter le Maître dans ses illusions ?
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT
BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR
UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT «
NON RUSSE » !
[1] Cf. épisode « Alex cherche Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] DRM : Direction du Renseignement Militaire, que l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière aura dirigé en fin de carrière.
[3] Cf. épisode « Alex cherche Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Le 21 février de cette année-là, le président russe Vladimir Poutine reconnait l’indépendance des républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Louhansk et ordonne à ses troupes de se rendre dans ces parties de l’Est de l’Ukraine dans le cadre de ce que le Kremlin qualifie alors de « mission de maintien de la paix ».
Et le 24 février, la Russie procède à des bombardements par missiles de croisière et balistiques sur plusieurs villes ukrainiennes, dont Kiev, la capitale.
Puis les troupes russes déferlent du Nord, de Biélorussie, de l’Est et du Sud depuis la Crimée selon un plan mûrement préparé.
Jusqu’au 30 septembre 2022 où, le président de la fédération de Russie revendiquera l’annexion, non reconnue par l’ONU, des régions ukrainiennes de Louhansk, de Donetsk, de Kherson et de Zaporijjia, les côtes occidentales de la mer d’Azov jusqu’en Crimée, au cours d’une cérémonie au Kremlin de Moscou après un référendum organisé en urgence par Moscou dans ces Oblasts. Alors que ses troupes ont reculé autour de Kiev depuis des semaines, et autour de Kharkiv où les ukrainiens lanceront une contre-offensive qui les porteront jusqu’à portée de canon de Donetsk, Louhansk et Kherson, non sans laisser derrière eux des villes et villages dévastés, pillés, détruits et quelques charniers.
Ça, c’est la « grande Histoire », celle des faits.
Mais il en est une autre que seules quelques personnes connaissent.
Et c’est Gustave qui en fait un bref exposé.
Car rapidement, les Russes occupent l’oblast de Kherson dans le Sud et une grande partie de l’oblast de Zaporijjia lors d’une offensive réussie, mais sont repoussés lors d’offensives infructueuses contre Kiev et contre Kharkiv.
Si les Russes occupent Marioupol après un long siège, prenant le contrôle de toute la côte de la mer d’Azov, une nouvelle offensive du Donbass fait tomber l’oblast de Louhansk sous le contrôle russe et les russes échouent à contrôler Odessa.
Mais, comme vous le savez, l’invasion provoque une large réaction internationale, menant à un isolement sans précédent de la Russie et à une assistance multiforme à l’Ukraine, par les membres de l’OTAN et de l’Union européenne, qui du coup donne les moyens de contenir et repousser les russes au Nord.
Car, faute d’intendance, l’offensive s’est étouffée toute seule et aura été repoussée grâce à l’aide massive des alliés. »
Ils en ont désormais les moyens « et les russes vont abandonner bien des positions parfois sans combattre.
« Mais ils n’en ont pas les moyens ! » s’exclame l’amiral.
« Pas plus qu’ils n’avaient les moyens d’utiliser des armes biologiques ou chimiques comme Moscou les accusaient de vouloir le faire. C’est juste un moyen de noyer le poisson dans un verre d’eau au cas où lui devrait faire usage de ce type d’arme. »
Crier « au feu les pompiers » avant de déclencher un incendie…
« Plutôt au loup ! »
Et que va-t-il se passer, questionne Alexis ?
Réponse rituelle de Paul : « Vous le verrez bien ! »
Au vu de l’humiliation, de nombreuses têtes devaient inévitablement tomber. En toute logique, Poutine aurait dû d’abord s’en prendre à Alexandre Bortnikov, le directeur du FSB, le Service fédéral de sécurité, et à Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de Sécurité qui l’auraient convaincu de privilégier la solution militaire en Ukraine.
Poutine aurait également dû s’en prendre au ministre de la Défense, un intime avec qui il taquine le brochet, Sergueï Choïgou, et au chef de l’état-major, Valeri Guerassimov, qui l’avaient rassuré en lui vantant « la grande expérience » des troupes russes.
Des rapports qui décrivaient l’armée ukrainienne comme non opérationnelle, Volodymyr Zelensky en bouffon sans réelle étoffe de président, et misaient sur un Occident désuni et passif, comme en 2014 après l’annexion de la Crimée. Quant au président américain il était acquis que c’était un sénile de première classe et le premier ministre britannique était pris pour un jobard sans aucune envergure !
Contrairement aux services occidentaux, juridiquement encadrés et contrôlés, les services secrets russes forment l’ossature du système poutinien, l’alpha et l’oméga de sa gouvernance, comme du temps de l’Okhrana tsariste.
Leurs cadres, les siloviki, du mot russe sila, « la force », sont une sorte de nouvelle noblesse, expression que l’on doit à Nikolaï Patrouchev, ancien directeur du FSB, désormais secrétaire du Conseil de sécurité, qui est perçu comme le plus grand « faucon » du Kremlin. »
Effectivement accusé en mars 2022 de corruption et d’avoir « sciemment désinformé » ses supérieurs, celui-ci sera d’abord placé en résidence surveillée.
Mais vers la mi-avril, dans le contexte du naufrage du croiseur Moskva, quand Poutine fut incapable de contenir sa colère et exigea des coupables, il est transféré dans le plus grand secret à Lefortovo, célèbre prison moscovite, située dans la partie Est de la ville, réservée aux personnalités éminentes.
« Comment savez-vous tout ça ? » questionne Julie.
« En feuillant les analyses qui me parviennent encore de la DRM[2]…
Celui-ci profite du renforcement du rôle de la GRU sous la direction de Choïgou pour devenir le principal collecteur de l’information en provenance d’Ukraine.
Il est possible, qu’à une certaine prudence propre au renseignement militaire aurait succédé, avec cet ancien membre des forces spéciales ― les spetsnaz ―, la volonté de prendre plus de risques, ce qui pourrait expliquer les opérations d’empoisonnement, dont la plus connue fut celle de Sergueï Skripal en Grande-Bretagne[3].
« Ajoutons-y les effets délétères sur l’information de la concurrence entre les renseignements militaire et civil, la GRU et le FSB, qui aurait pu pousser Besseda à vouloir « surenchérir » pour ne pas laisser son adversaire occuper le terrain. »
Et de rajouter : « Personne n’aime les porteurs de mauvaises nouvelles, pas même dans la communauté du renseignement ».
Si les services secrets occupent une place centrale dans le processus décisionnel poutinien, paradoxalement, Poutine ne les tient pas en haute estime. »
Éditions I3
[1] Cf. épisode « Alex cherche Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
[2] DRM : Direction du Renseignement Militaire, que l’amiral Gustave Morthe de l’Argentière aura dirigé en fin de carrière.
[3] Cf. épisode « Alex cherche Charlotte » dans la série des « Enquêtes de Charlotte », aux éditions I3
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