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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 28 juin 2023

Menaces de chaos (5/54)

 4 – Aparté sur la civilisation de la châtaigne
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », du pur jus de neurone garanti 100 % bio, sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« Le soleil s’étant couché, je vous propose de rentrer dans le carré pour dîner ! »
Effectivement, l’astre diurne est passé derrière les montagnes et n’éclaire plus de mille feux que celles situées à l’Est du golfe de Calvi où se situent Lumio, Muro, Zilia et Calenzana.
Le spectacle est magnifique avec les ocres qui illuminent le relief, qui passent au rose flashy, puis qui virent au mauve, et au pourpre pour finir en bleu sombre, écrasant les diverses teintes de la végétation qui était encore verte et kaki, mélangées aux couleurs minérales des rochers de granit.
 
« Comment savez-vous tout ça ? » questionne Gustave qui ne se fait toujours pas aux « talents » de Paul.
« Julie pourrait vous expliquer : la méthode hypothético-déductive que vous enseignez dans nos écoles militaires ! »
Julie en a les yeux qui roulent comme des billes, un peu ahurie d’être mise ainsi en première ligne sur un sujet dont elle n’a jamais entendu parler.
Ou alors, il y a longtemps et elle a déjà oublié…
Le carré d’Eurydice est splendide de lambris, vernis dans les tons miel/acajou, ornés de laiton et de bronze. C’est une grande pièce qui traverse de part en part le voilier dans sa plus grande largeur, aussi large que le voilier et profond d’environ 5 à 6 mètres. Le toit du roof est surélevé sur une grande partie et s’ouvre sur des hublots rectangulaires par lesquels on peut observer le pont en lamellés de teck clair vernis et les alentours du voilier jusqu’à l’horizon, y compris vers la poupe.
Vers la proue et le mât de misaine, joliment décorée de natures mortes, une cloison sépare le carré des deux cabines doubles qui entourent un couloir central.
Le plafond est tapissé de poutrelles auxquelles sont accrochés de petits lustres en cristal, des images nautiques sont encadrées sur les parties pleines des bordages et l’éclairage est renforcé par des appliques lumineuses au-dessus des canapés de velours rouge installés sous le pont de manœuvre.
 
Au milieu trône deux demi-tables rectangulaires en bois, impeccablement vernies, chacune entourées de quatre fauteuils fixés au plancher, fauteuils dont l’assise peut coulisser d’avant en arrière et tourner sur leur axe, face aux profonds canapés qui peuvent se transformer en lits double.
L’arrière du carré s’ouvre sur la descente située devant le grand-mât par où tout le monde est entré. Sur les côtés de la descente, de part et d’autre, deux portes donnent l’une sur la cuisine, l’autre sur la table à cartes et les installations de navigation.
Alexis, qui connait le voilier, sait que plus loin, vers l’arrière et sous le pont de manœuvre, les coursives débouchent sur le poste de pilotage, le premier étant sur le pont arrière, partiellement abrité par un petit roof s’ouvrant sur le cockpit de pilotage lui-même où se situe la barre à roue, et plus loin encore sur deux cabines de maître, une sur chaque bord, qui se partagent une salle de toilettage, douche incluse, au-dessus de la quille et un WC.
Les deux annexes du voilier, qui font les liaisons avec la terre, sont situées au-dessus de la mer sur le pont arrière, sous la grand-voile, l’une et l’autre chacune sous leur portique, prêtes à l’appareillage, et les deux jet-skis sont arrimés à la poupe, au-dessus du coffre à pare-battage et autres aussières.
Mais ce soir-là, il manque un canot qui aura transporté l’équipage jusqu’au port.
 
À l’avant du carré, on retrouve le pied de mât de misaine après les deux cabines, plus une porte qui donne sur le poste avant avec deux cabines d’équipage équipées d’ouvertures sur le pont, et la même disposition d’une salle de douche commune au centre, plus un second « trône de Neptune » lui aussi équipé d’un broyeur.
Et encore plus en avant se situe les coffres à voiles et autres aussières qui se terminent, au bout de la proue par le coffre du mouillage et le mât de beauprés sur lequel les deux focs, dont le foc volant, peuvent grimper jusqu’en tête de mât, plus un bômé appelé trinquette, dont le rail d’écoute est fixé sur le pont avant et grimpe jusqu’au deuxième étage des barres de flèche qui tiennent le mât.
Il y a un autre foc bômé, qui peut être hissé par gros temp entre les deux mâts, en lieu et place de la voile de misaine cornée qui est alors parfois accompagnée d’un fischerman quadrangulaire qui grimpe jusqu’en tête des deux mâts.
Quant à la grand-voile, elle est elle-même accompagnée d’une flèche de grand-voile pour compléter le gréement et le tout est actuellement ferlé sur la bôme, au-dessus du pont arrière.
Une très belle unité où les drisses, les haubans, les écoutes, les hale-bas, les rails de poulies de renvoi des écoutes et les bômes s’enchevêtrent avec bonheur pour donner toute leur puissance même par vent léger et l’ensemble, hormis les drisses fixées aux mâts, parcourt les ponts pour être manœuvré autour des winchs animés par deux paires de « moulins à café », une sur chaque bord, deux sur chaque pont, intermédiaire et arrière. Ce qui laisse peu de place pour étaler ses jambes une fois en mer et à la manœuvre.
Car pour l’heure, tout est ferlé avec des garcettes et les écoutes sont bien lovées sur le pont, les drisses également le long des winchs de drisses, les haussières et hale-bas également, sagement au repos.
C’est sans oublier un gros moteur qui est posé sur la quille entre les deux mâts, juste sous le plancher du carré dans un compartiment très bien insonorisé.
Les réservoirs d’eau et de carburant se situent sur les côtés, sous les canapés du carré qui peuvent se transformer en bannettes de couchage et sont bordés par de plein de placards de rangement, ainsi que sous les couchettes des quatre cabines de passager.
On peut vivre à 16 sur ce voilier sans se bousculer, sauf parfois autour des deux « trônes de Neptune » du bord, au moment de soulager de la « grosse commission »…
Une magnifique unité.
 
Évidemment, Paul avait prévu de régaler ses invités avec des mets locaux. Gigantesques assiettes de charcuterie, coppa, prizutu, lonzu, jambon, saucisson, quelques crevettes roses et grises, avant d’attaquer le fameux veau aux olives local, un ragoût parfumé aux herbes de maquis qui fume doucement sur son réchaud, sous un couvercle posé sur la cuisinière à cardan, accompagné de polenta.
Le tout est arrosé au choix, d’un blanc qui sent le maquis, d’un rosé gris des caves du clos Landry, du patronyme d’un ancien sénateur-maire local, et d’un rouge des coteaux d’Alziprato.
Et pour terminer ces agapes, un plateau de fromages, forcément corses, essentiellement du chèvre et de la brebis, qui sera complété par des pâtisseries également locales, fiadone, ambrucciata, panizze, gâteau au fromage, tartes et gâteaux à la farine de châtaigne, au cédrat et quelques figues fraîches, en guise de dessert, en plus des premières clémentines locales accompagnées de grappes de raisin, probablement italien.
C’est rustique et succulent à la fois.
 
Et, en se mettant à table, Paul abandonne ces sujets de préoccupations actuelles pour parler de la « civilisation de la châtaigne ». Ça lui vient comme d’un pet sur une toile cirée !
Mais c’est intéressant.
On y apprend ainsi qu’il y bien sûr la civilisation du blé, la nôtre née de l’Égypte antique, celle du riz en Extrême-Orient, celle du manioc sur le continent africain et celle du maïs sur le Nouveau continent, mais qu’il y a aussi la civilisation insulaire de la châtaigne !
Les invités apprennent ainsi que si sa culture n’a pas toujours été privilégiée sur l’île, « l’arbre à pain » a, au fil des siècles, su faire montre de ses multiples atours. Au point que, séduits par ses milles et une richesses, les Corses ont su l’exploiter sous toutes ses formes, en faisant de la farine, du tanin ou même des meubles et des poutres de charpente.
 
Sa silhouette majestueuse et robuste se dessine aux quatre coins de l’île, en faisant certainement l’un des symboles emblématiques de l’île, depuis des siècles, les Corses ont bien compris la richesse et les multiples usages de celui qui est encore appelé à juste titre « l’arbre à pain ».
Pourtant, la Corse n’a pas toujours été une terre où la castanéiculture avait une place si importante. « C’est d’abord du fait d’obligations de la République de Gênes que de multiples châtaigniers ont été plantés », en précisant que les Génois, constatant que le blé n’avait pas une rentabilité assez importante en Corse, ils ont poussé les insulaires à développer la culture de châtaigniers avec pour objectif de préserver la population des famines, son fruit permettant de surcroit de nourrir les hommes comme les animaux.
« Le blé, il y en avait pourtant partout quand il y avait assez de bras. Les hommes ont même monté des murets jusqu’en haut des montagnes pour se partager les terres fertiles.
Or, les guerres sont passées par là et la châtaigne est devenue fondamentale en Corse depuis au moins le XVIème siècle ».
 
Car réduit en farine, ce fruit prend rapidement une place prépondérante sur les tables corses au point d’être de tous les repas, sous différentes formes, jusqu’au milieu du XXème siècle.
« Tant que nous aurons des châtaignes, nous aurons du pain » aurait déclaré le généralisme Pascal Paoli.
Grâce à cette solide réputation d’ingrédient principal de « pain des pauvres », le châtaignier investit un espace très important sur l’île. « Les chiffres que nous avons entre le Plan Terrier, fin XVIIIème, et le milieu du XIXème siècle montrent qu’il existe alors à peu près 35.000 hectares de châtaigneraies en Corse. C’est le maximum qui a été atteint. La châtaigneraie était principalement concentrée en Castagniccia au XVIIIème siècle, au point qu’elle a donné son nom à cette région, dont elle constitue alors jusqu’à 80 % du terroir. Une quasi monoculture ».
La grande Castagniccia concentrait à ce moment-là 40 % de la population de la Corse.
« Cette culture existe aussi dans quelques autres régions. Mais en Balagne ou dans le Sud c’est une culture qui n’est pas du tout connue fin XVIIIème alors qu’une étude des années 1980-1990, avait recensé près de 47 variétés de châtaignes et de marrons en Corse ».
 
Il continue en assurant qu’outre les bienfaits nutritionnels de son fruit, les Corses se rendent rapidement compte des multiples usages que peut avoir le châtaignier. On commence ainsi à se servir de son bois pour fabriquer du mobilier comme des chaises, notamment du côté de Verdèse et de Nocario, ou même des charpentes, planchers et autres cloisons.
Ses feuilles, quant à elles, deviennent indispensables pour les cuissons au four des falculelle et des migliacci, traditions qui perdurent encore aujourd’hui.
Et même les éclisses, ces jeunes pousses qui grandissent près des arbres, sont utilisées pour de la vannerie dans un petit secteur entre Orezza et Saliceto.  « Le châtaigner a jusqu’au milieu du XIXème siècle un rôle vraiment fondamental en Corse, notamment en Castagniccia ».
Mieux, durant la seconde moitié du siècle, un changement profond de l’économie insulaire intervient : « Les Corses quittent les villages et l’intérieur se vide. Le châtaignier perd alors son rôle majeur dans l’économie.
Toutefois, parallèlement, des inventions dans l’industrie chimique vont rapidement lui donner un nouvel attrait. Du côté de la région lyonnaise, on utilise notamment du tan de châtaignier, appelé aussi acide gallique, pour teindre les soies en noir. »
Un chimiste trouve également le moyen d’utiliser du tan de châtaignier pour fabriquer des cuirs !
« Plus exploités, ces arbres sont en effet tout d’abord peu coûteux. Et puis comme ce sont des arbres qui ont des centaines d’années… Or, après 50 ans, le châtaignier peut avoir jusqu’à 10 % de tanin ».
L’occasion est donc trop belle pour les industriels qui ne tardent pas à s’en saisir.
Cet âge d’or du tanin de châtaignier aura également permis la création d’une tonnellerie artisanale à Folelli ― les tonneaux étant indispensable pour exporter cette matière ―, ainsi que l’ouverture de parqueteries, où seront fabriqués des parquets en bois de châtaignier, tout comme une usine à papier cartonné, conçu à base de copeaux de châtaignier. « Le châtaignier est vraiment décliné sous toutes ses possibilités en Corse. On l’a même utilisé aussi comme charbon pour fabriquer du fer ! ».
Et il continue sur sa lancée…
 
« En l’an 2000 seulement 1.200 hectares de châtaigneraies étaient exploités. À cela s’ajoutent 2.000 à 3.000 hectares packagés par les cochons et encore quelques dizaines d’hectares utilisés pour des cueillettes familiales.
Le cochon parvient à ouvrir le bogue de châtaignier sans se blesser, en deux coups de groin, qui est pourtant la partie la plus sensible fragile de l’animal. »
Et puis, depuis les années 2000 avec l’arrivée en plus du cynips et les sécheresses qui se multiplient, la production de châtaigniers n’est plus qu’autour de 1.000 à 1.500 hectares exploités, ce qui est négligeable par rapport à ce que cela a été.
« Mais pas seulement : grâce à ses arbres pluri-centenaires qui ont déjà survécu à un changement climatique, cette extraordinaire forêt fait l’objet de recherches d’un groupement européen de scientifiques depuis une décennie. Car la Corse abrite probablement la plus ancienne châtaigneraie d’Europe. Voire même l’une des plus vieilles forêts du continent !
Parfois situés loin des routes, ces châtaigniers multi-centenaires ont résisté aux importantes coupes de l’industrie du tanin, et n’ont, sur certaines zones, jamais été exploités par l’homme. On y trouve même des arbres endémiques qui datent d’avant l’époque génoise. Certains ont presque mille ans. C’est unique ! »
Par exemple, la plupart des arbres présents à Pianello ont plus de 600 ans, et auront connu la mini ère glaciaire du Moyen-Âge et l’augmentation des températures à partir de 1850. Donc, ils ont déjà résisté à un certain réchauffement climatique.
« Ce sont des sentinelles incroyables qui ont encore énormément de choses à nous raconter sur la façon dont ils se sont adaptés à ce changement climatique ».
 
C’est tout d’abord un filtre extraordinaire contre la pollution. Le châtaigner a une capacité, même dans des milieux extrêmement perturbés, à conserver une quantité d’humidité étonnante au niveau de ses racines, y compris quand il n’y a pas de précipitations pendant de longues périodes, et même isolé, sans autre végétation autour de lui.
« Mais ce n’est pas tout : ces arbres ont aussi appris à se défendre au fil des siècles. Certains châtaigniers pluri-centenaires ont développé des pièges contre le cynips, ce petit insecte ravageur. Certains arbres dominants ont créé des bourgeons qui font office de défenses naturelles contre le cynips. Ces bourgeons ont changé leur morphologie et sont devenus tellement durs que le cynips évite de pondre ses œufs en son sein. »
 
Pour mémoire (n’en déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE », REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !

 
Éditions I3

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