XXème congrès du PCC…
Eh bien je suis rassuré : Il ne se passe toujours
rien (ou presque) qui ne soit préalablement prévu dans la liturgie de la plus
grande démocratie du monde !
L’empire du milieu reste lui-même pour encore quelques années.
Tant que ça continue de la sorte, on pourra lire l’avenir du pays mieux que dans les prévisions météos…
Sans aucune surprise, le dirigeant chinois a été réélu
à l’unanimité, samedi 22 octobre, pour un troisième mandat de secrétaire
général, rompant avec une règle édictée en 1982.
Les membres du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois sont des « fidèles » du lider-maximo : Pas de difficulté prévisible !
« Osez-vous battre pour la victoire ! Travaillez
dur pour aller de l'avant ! » Tels sont les mots prononcés par « Xi-Ping-pong »
Jinping samedi 22 octobre, à la fin du XXème congrès du Parti
communiste chinois (PCC). Les votes unanimes des 203 membres du comité central
venaient de confirmer que le lendemain, il serait reconduit pour un troisième
mandat de secrétaire général.
Pourra-t-il être à nouveau désigné à ce poste pour un quinquennat 2027-2032, et même au-delà ?
Ce n’est pas précisé, mais c’est probable. Pour l’instant, l’élection du 22 octobre lui permet de demeurer président de la Commission militaire centrale et donc d’être également le commandant en chef de l’armée populaire (etdémocratique) chinoise. Et en mars prochain, il est assuré d’être
réélu président de la République populaire de Chine (et démocratique),
lors de la réunion annuelle de l’Assemblée nationale populaire (et démocratique).
Parce que bon, il y a des élections, dans une démocratie élective.
La différence profonde avec nos régimes politiques occidentaux, c’est que chez nous prédomine, en principe, une stricte séparation de pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire et accessoirement le pouvoir d’informer librement), alors que dans une dictature, ces pouvoirs se colportent, se soutiennent, se cooptent et s’autodésignent entre eux jusqu’à être cumulés par le même homme… « indispensable & éclairé », qui va jusqu’à décider de tout pour tous et même quelques-uns, pris individuellement, qui pourraient lui faire de l’ombre et on en a eu encore la démonstration.
Tout cela est magnifiquement orchestré !
Du coup, « Li Qiang-tsé-tong », un très
probable futur Premier ministre, car en n’abandonnant pas son poste au bout de
deux mandats de cinq ans, « Xi-Ping-pong », 69 ans tout de même, pas
très loin de la mise au rebut, rompt avec une règle édictée en 1982 : « Deng
Xiao-ping-ping » et nombre de dirigeants qui l’entouraient ayant été
écartés du pouvoir, humiliés et parfois emprisonnés pendant la révolution
culturelle lancée par le « Grand-timonier » (1966-1976), ils
jugeaient essentiel d’empêcher que ne se reproduise un épisode de dirigisme
absolu, comparable au maoïsme : « Mao-Tsé-tong » avait en effet,
jusqu’à sa mort en 1976, éliminé toutes ses oppositions.
Mais en modifiant la Constitution du parti en 2018 pour lui permettre de rester au pouvoir, « Xi-Ping-pong » a donc officiellement mis fin aux précautions adoptées il y a quarante ans.
C’est une manie de l’empire du Milieu, finalement…
Dimanche 23 octobre, « Xi » s’est présenté
devant la presse en compagnie des six personnages qui vont, à ses côtés,
constituer la plus haute instance du régime en Chine : Le comité permanent du
bureau politique.
Parmi ces six hauts dignitaires, il en est un qui remplacera « Lili-Ké-piang » au poste de Premier ministre. Ce pourrait être « Li-Qiang-tsé-tong », 63 ans, qui jusqu’ici était secrétaire du Parti communiste de Shanghai, ou « Tzao-Leji-time », 65 ans, qui, à la tête de la commission d’inspection disciplinaire, a dirigé la lutte contre la corruption avec le succès que l’on connaît.
Toutes ces affectations aux plus importants postes du
PCC trouvent leurs racines formelles dans le rituel politique que constitue,
tous les cinq ans, le congrès du Parti communiste. Du 16 au 22 octobre, 2.296
délégués, venus de toutes les régions de Chine, y ont participé, dont près d’un
quart portaient des uniformes de l’armée.
Mais non, ils ont seulement été « nommés », cooptés, et l’armée n’est pas une « grande muette »…
Ceux qui ne représentaient pas Pékin étaient répartis dans de nombreux hôtels de la capitale. Chaque matin, des bus les ont amenés place Tian’anmen, tandis que les hauts responsables du parti arrivaient dans des automobiles noires, souvent de marque allemande, conduites par un chauffeur.
Tous ces membres du congrès ont ensuite quotidiennement monté les marches de l’Assemblée nationale « pop’ », un bâtiment monumental dont la construction a commencé en 1959 avec des architectes russes, avant que les Chinois ne terminent les travaux seuls en raison de la brouille sino-soviétique de 1960.
Il est impossible de connaître le contenu précis des
discussions qui ont lieu au cours des réunions à huis clos des congrès chinois.
Mais, à l’évidence, l’objectif des dirigeants du PCC était de présenter aux
délégués les positions de la Chine pour les cinq ans à venir.
Des positions fixées, au nom du « centralisme démocratique », par la direction du parti.
Un peu comme à la CGT et au PCF, où quand une décision est à prendre, on consulte, on décide et « on boucle » ensuite, parfois en oubliant de consulter au nom du dogme, et tout le monde marche dans le même sens sans discuter…
Car ces positions feront par la suite l’objet de séances d’information dans les cellules communistes installées dans toutes les villes, entreprises, régiments ou administrations.
Le « bouclage ».
Et au moment du congrès, puisque tout le monde est d’accord, il ne s’agit pas de laisser s’exprimer des contestations mais, au contraire, d’obtenir une unanimité sur toutes les politiques décidées.
Ainsi, le 16 octobre, « Xi-Ping-pong » avait
déclaré qu’il avait dû « reprendre en main (…) un Parti communiste
affaibli et corrompu ».
Traduction : L’intolérable dissidence.
De telles déclarations ont probablement déplu à « Hu-hu-Jin-tao ».
Tout est donc minutieusement mis en place et organisé. Et il est tout à fait inédit que le 22 octobre, alors qu’allait être annoncée la composition du nouveau comité central et que la presse chinoise et internationale était autorisée à assister à l’événement, le prédécesseur de « Xi-Jin-ping-pang », « Hu-hu » (2002-2012), assis à la gôche du président, ait été sorti à sa grande surprise, quasiment manu-militari de la tribune officielle !
C’était probablement le seul à n’avoir pas été mis au courant. La preuve, il en aurait fait un malaise après coup !
Un garde est brusquement venu le soulever de sa chaise, alors qu’il n’avait visiblement aucune intention de se lever, avant qu’un deuxième homme n’arrive. Le dossier qu’il tentait d’emporter lui a également été retiré des mains.
« Hu-hu » a réussi à dire quelques mots à « Xi », puis à donner une tape amicale sur l’épaule du Premier ministre « Lili » avant d’être fermement entraîné vers les coulisses du congrès, tandis que les dirigeants assis à la table officielle préféraient ne pas regarder dans sa direction.
Tout va bien : La démocratie est en marche !
Le plus stupéfiant, c’est que cette scène a largement
été filmée et photographiée par les journalistes présents dans la salle, y
compris par la télévision chinoise, qui l’a retransmise en direct mais a
toutefois évité de la rediffuser lors du journal télévisé de 19 heures :
Un non-événement millimétré.
Ce n’est que dans la soirée, que l’agence officielle Xinhua a expliqué que l’ancien dirigeant « ne se sentait pas bien » et que « son équipe, pour sa santé, l’a accompagné dans une salle adjacente pour se reposer », ajoutant que « Maintenant, il va beaucoup mieux. »
Peut-être n’aura-t-il pas été exécuté comme du temps de Saddam Hussein quand il a fait son coup d’état au parti Baas…
Ce genre d’affirmations ne peut expliquer le traitement qui a été réservé à « Hu-hu ». Au premier jour du congrès, le 16 octobre, « Xi » l’avait aidé à s’asseoir à côté de lui.
De plus, le dernier jour, « Hu-hu » devait savoir qu’aucun de ses proches n’avait été désigné pour occuper des fonctions importantes au sein du parti.
Notamment « Lili » qui va quitter le poste de Premier ministre sans recevoir d’autre affectation, même honorifique.
Si « Hu-hu » a exprimé son mécontentement sur ce point et peut-être également sur les orientations actuelles de « Xi », il est possible que celui-ci ait décidé de lui répliquer de façon parfaitement humiliante.
Désormais, il est clair que toute opposition à « Xi » enfreint forcément les statuts du parti. Car après cette éviction brutale et spectaculaire d’un ex-numéro un, les 2.296 délégués du congrès ont voté à l’unanimité, comme un seul homme ou comme d’une évidence, une phrase qui intègre à la charte du Parti communiste le « rôle central » de « Xi-Ping-pong », rôle qui devra « être défendu au sein du comité central du parti, et du parti dans son ensemble ».
Mise sous tutelle…
Sur un autre sujet, Taïwan, la position de « Xi »
est immédiatement officialisée.
Dans son discours à l’ouverture du congrès, il avait déclaré que la Chine « ne renoncerait jamais à l’usage de la force » et se réservait « la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires » pour réunifier la mère patrie.
Le 22 octobre, le congrès a encore renforcé cette affirmation en indiquant que le PCC « s’oppose résolument aux séparatistes qui cherchent à obtenir l’indépendance de Taïwan ».
Tout le monde est prévenu.
Le gouvernement taïwanais n’a pas tardé à répondre, affirmant la nécessité que « la nouvelle direction du Parti communiste chinois renonce à son ancienne mentalité d’invasion » et résolve les différends « par des moyens pacifiques, équitables et réalistes ».
Autrement dit, ce sera la guerre…
Tous les cinq ans, une volonté de développement
économique a été affichée par le Parti communiste chinois, sur un marché « libéralisé »
mais sous étroit contrôle.
Résultat, en 2010, la Chine est devenue, derrière les États-Unis, la deuxième puissance économique au monde. Fort de cet acquis, « Xi-Ping-pong » est visiblement passé à une autre phase de la modernisation chinoise, où cette dernière doit être conciliée avec la priorité de « maintenir la direction du Parti communiste ».
L’objectif annoncé est un doublement du PIB d’ici à 2035, avant que le pays soit « au premier rang du monde » en 2049, année où sera célébré le centenaire de la République populaire de la Chine.
On peut toujours en rêver, effectivement.
Car le secrétaire général n’a pas parlé des conséquences économiques de la politique « zéro-Conard-virus », pas plus de la crise immobilière qui se propage dans le pays.
Et il n’a pas abordé les difficultés qu’entraîneront, à terme, un endettement excessif de la population, ou encore une démographie chinoise vieillissante et vacillante.
« Xi » n’a pas non plus cité le ralentissement actuel de l’économie, mais il a insisté pour que la demande intérieure stimule la croissance et pour que la Chine atteigne un haut niveau « d’autonomie technologique ».
Chez nous, on appelle ça la « souveraineté »…
Il est essentiel pour « Xi » que le pays parvienne à être moins dépendant des technologies occidentales : Dans ce but, une priorité va être mise sur l’éducation et la science. « Nous gagnerons résolument la bataille dans les technologies de base clés. »
Bien sûr…
En tout cas, aucun effort particulier n’a été fait
pour donner de la Chine une image de grand pays pacifique.
Le PCC semble considérer qu’une forme d’hostilité s’exprime désormais à l’égard de son pays. Mais dimanche, devant la presse, « Xi » estimait que « tout comme la Chine ne peut se développer en s’isolant du monde, le monde a besoin de la Chine pour son développement ».
Justement, peut-être de moins en moins, finalement.
Rappelons que le 13 octobre, tandis que la police de Pékin sécurisait la ville, un incident surprenant est survenu : À l’Ouest de Pékin, sur le pont Sitong qui surplombe un boulevard périphérique très fréquenté, « Peng Fifa », un manifestant, a déployé deux draps. Sur l’un était écrit : « Nous ne voulons pas de tests Covid, nous voulons manger ; nous ne voulons pas de confinement, mais être libres, (…) ne plus être des esclaves, mais être des citoyens. »
Et sur l’autre : « Étudiants, travailleurs, peuple (…), destituez le dictateur Xi Jinping. ».
J’adore…
Franchement, tu verrais ça sur nos ponts sur la Seine ?
Une pareille démonstration de liberté d’expression est rarissime en Chine.
Des photos prises par les automobilistes et par des habitants du quartier ont largement été diffusées sur les réseaux sociaux chinois, avant que la police ne les censure en même temps qu’elle retirait les banderoles.
Mais « Peng Fifa » avait également publié, sur le site Researchgate, un manifeste dans lequel il donnait son nom et ses coordonnées. Depuis, de nombreux internautes tentent de lui éviter des représailles et certains ont même lancé une cagnotte en ligne pour lui permettre de payer ses probables frais de justice.
De son côté, la police pékinoise clame à qui veut l’entendre que « rien d’anormal » ne s’est passé sur le pont Sitong tandis que, pendant toute la durée du XXème congrès du PCC, il a été interdit aux commerçants de Pékin de vendre des bandes de tissu de plus de 2 mètres…
Par ailleurs, ceux qui ont publié des photos des banderoles de « Peng » sur les réseaux sociaux chinois se plaignent désormais que leurs comptes soient bloqués.
Quant à « Peng Fifa » lui-même, il a été arrêté et ses voisins ne l’ont pas revu.
Logique… il va être « rééduqué » !
En bref, en Chine, rien ne change pour que tout
change.
Car, « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
L’empire du milieu reste lui-même pour encore quelques années.
Tant que ça continue de la sorte, on pourra lire l’avenir du pays mieux que dans les prévisions météos…
Les membres du comité permanent du bureau politique du Parti communiste chinois sont des « fidèles » du lider-maximo : Pas de difficulté prévisible !
Pourra-t-il être à nouveau désigné à ce poste pour un quinquennat 2027-2032, et même au-delà ?
Ce n’est pas précisé, mais c’est probable. Pour l’instant, l’élection du 22 octobre lui permet de demeurer président de la Commission militaire centrale et donc d’être également le commandant en chef de l’armée populaire (et
Parce que bon, il y a des élections, dans une démocratie élective.
La différence profonde avec nos régimes politiques occidentaux, c’est que chez nous prédomine, en principe, une stricte séparation de pouvoirs (exécutif, législatif, judiciaire et accessoirement le pouvoir d’informer librement), alors que dans une dictature, ces pouvoirs se colportent, se soutiennent, se cooptent et s’autodésignent entre eux jusqu’à être cumulés par le même homme… « indispensable & éclairé », qui va jusqu’à décider de tout pour tous et même quelques-uns, pris individuellement, qui pourraient lui faire de l’ombre et on en a eu encore la démonstration.
Tout cela est magnifiquement orchestré !
Mais en modifiant la Constitution du parti en 2018 pour lui permettre de rester au pouvoir, « Xi-Ping-pong » a donc officiellement mis fin aux précautions adoptées il y a quarante ans.
C’est une manie de l’empire du Milieu, finalement…
Parmi ces six hauts dignitaires, il en est un qui remplacera « Lili-Ké-piang » au poste de Premier ministre. Ce pourrait être « Li-Qiang-tsé-tong », 63 ans, qui jusqu’ici était secrétaire du Parti communiste de Shanghai, ou « Tzao-Leji-time », 65 ans, qui, à la tête de la commission d’inspection disciplinaire, a dirigé la lutte contre la corruption avec le succès que l’on connaît.
Mais non, ils ont seulement été « nommés », cooptés, et l’armée n’est pas une « grande muette »…
Ceux qui ne représentaient pas Pékin étaient répartis dans de nombreux hôtels de la capitale. Chaque matin, des bus les ont amenés place Tian’anmen, tandis que les hauts responsables du parti arrivaient dans des automobiles noires, souvent de marque allemande, conduites par un chauffeur.
Tous ces membres du congrès ont ensuite quotidiennement monté les marches de l’Assemblée nationale « pop’ », un bâtiment monumental dont la construction a commencé en 1959 avec des architectes russes, avant que les Chinois ne terminent les travaux seuls en raison de la brouille sino-soviétique de 1960.
Des positions fixées, au nom du « centralisme démocratique », par la direction du parti.
Un peu comme à la CGT et au PCF, où quand une décision est à prendre, on consulte, on décide et « on boucle » ensuite, parfois en oubliant de consulter au nom du dogme, et tout le monde marche dans le même sens sans discuter…
Car ces positions feront par la suite l’objet de séances d’information dans les cellules communistes installées dans toutes les villes, entreprises, régiments ou administrations.
Le « bouclage ».
Et au moment du congrès, puisque tout le monde est d’accord, il ne s’agit pas de laisser s’exprimer des contestations mais, au contraire, d’obtenir une unanimité sur toutes les politiques décidées.
Traduction : L’intolérable dissidence.
De telles déclarations ont probablement déplu à « Hu-hu-Jin-tao ».
Tout est donc minutieusement mis en place et organisé. Et il est tout à fait inédit que le 22 octobre, alors qu’allait être annoncée la composition du nouveau comité central et que la presse chinoise et internationale était autorisée à assister à l’événement, le prédécesseur de « Xi-Jin-ping-pang », « Hu-hu » (2002-2012), assis à la gôche du président, ait été sorti à sa grande surprise, quasiment manu-militari de la tribune officielle !
C’était probablement le seul à n’avoir pas été mis au courant. La preuve, il en aurait fait un malaise après coup !
Un garde est brusquement venu le soulever de sa chaise, alors qu’il n’avait visiblement aucune intention de se lever, avant qu’un deuxième homme n’arrive. Le dossier qu’il tentait d’emporter lui a également été retiré des mains.
« Hu-hu » a réussi à dire quelques mots à « Xi », puis à donner une tape amicale sur l’épaule du Premier ministre « Lili » avant d’être fermement entraîné vers les coulisses du congrès, tandis que les dirigeants assis à la table officielle préféraient ne pas regarder dans sa direction.
Tout va bien : La démocratie est en marche !
Ce n’est que dans la soirée, que l’agence officielle Xinhua a expliqué que l’ancien dirigeant « ne se sentait pas bien » et que « son équipe, pour sa santé, l’a accompagné dans une salle adjacente pour se reposer », ajoutant que « Maintenant, il va beaucoup mieux. »
Peut-être n’aura-t-il pas été exécuté comme du temps de Saddam Hussein quand il a fait son coup d’état au parti Baas…
Ce genre d’affirmations ne peut expliquer le traitement qui a été réservé à « Hu-hu ». Au premier jour du congrès, le 16 octobre, « Xi » l’avait aidé à s’asseoir à côté de lui.
De plus, le dernier jour, « Hu-hu » devait savoir qu’aucun de ses proches n’avait été désigné pour occuper des fonctions importantes au sein du parti.
Notamment « Lili » qui va quitter le poste de Premier ministre sans recevoir d’autre affectation, même honorifique.
Si « Hu-hu » a exprimé son mécontentement sur ce point et peut-être également sur les orientations actuelles de « Xi », il est possible que celui-ci ait décidé de lui répliquer de façon parfaitement humiliante.
Désormais, il est clair que toute opposition à « Xi » enfreint forcément les statuts du parti. Car après cette éviction brutale et spectaculaire d’un ex-numéro un, les 2.296 délégués du congrès ont voté à l’unanimité, comme un seul homme ou comme d’une évidence, une phrase qui intègre à la charte du Parti communiste le « rôle central » de « Xi-Ping-pong », rôle qui devra « être défendu au sein du comité central du parti, et du parti dans son ensemble ».
Mise sous tutelle…
Dans son discours à l’ouverture du congrès, il avait déclaré que la Chine « ne renoncerait jamais à l’usage de la force » et se réservait « la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires » pour réunifier la mère patrie.
Le 22 octobre, le congrès a encore renforcé cette affirmation en indiquant que le PCC « s’oppose résolument aux séparatistes qui cherchent à obtenir l’indépendance de Taïwan ».
Tout le monde est prévenu.
Le gouvernement taïwanais n’a pas tardé à répondre, affirmant la nécessité que « la nouvelle direction du Parti communiste chinois renonce à son ancienne mentalité d’invasion » et résolve les différends « par des moyens pacifiques, équitables et réalistes ».
Résultat, en 2010, la Chine est devenue, derrière les États-Unis, la deuxième puissance économique au monde. Fort de cet acquis, « Xi-Ping-pong » est visiblement passé à une autre phase de la modernisation chinoise, où cette dernière doit être conciliée avec la priorité de « maintenir la direction du Parti communiste ».
L’objectif annoncé est un doublement du PIB d’ici à 2035, avant que le pays soit « au premier rang du monde » en 2049, année où sera célébré le centenaire de la République populaire de la Chine.
On peut toujours en rêver, effectivement.
Car le secrétaire général n’a pas parlé des conséquences économiques de la politique « zéro-Conard-virus », pas plus de la crise immobilière qui se propage dans le pays.
Et il n’a pas abordé les difficultés qu’entraîneront, à terme, un endettement excessif de la population, ou encore une démographie chinoise vieillissante et vacillante.
« Xi » n’a pas non plus cité le ralentissement actuel de l’économie, mais il a insisté pour que la demande intérieure stimule la croissance et pour que la Chine atteigne un haut niveau « d’autonomie technologique ».
Chez nous, on appelle ça la « souveraineté »…
Il est essentiel pour « Xi » que le pays parvienne à être moins dépendant des technologies occidentales : Dans ce but, une priorité va être mise sur l’éducation et la science. « Nous gagnerons résolument la bataille dans les technologies de base clés. »
Bien sûr…
Le PCC semble considérer qu’une forme d’hostilité s’exprime désormais à l’égard de son pays. Mais dimanche, devant la presse, « Xi » estimait que « tout comme la Chine ne peut se développer en s’isolant du monde, le monde a besoin de la Chine pour son développement ».
Justement, peut-être de moins en moins, finalement.
Rappelons que le 13 octobre, tandis que la police de Pékin sécurisait la ville, un incident surprenant est survenu : À l’Ouest de Pékin, sur le pont Sitong qui surplombe un boulevard périphérique très fréquenté, « Peng Fifa », un manifestant, a déployé deux draps. Sur l’un était écrit : « Nous ne voulons pas de tests Covid, nous voulons manger ; nous ne voulons pas de confinement, mais être libres, (…) ne plus être des esclaves, mais être des citoyens. »
Et sur l’autre : « Étudiants, travailleurs, peuple (…), destituez le dictateur Xi Jinping. ».
J’adore…
Franchement, tu verrais ça sur nos ponts sur la Seine ?
Une pareille démonstration de liberté d’expression est rarissime en Chine.
Des photos prises par les automobilistes et par des habitants du quartier ont largement été diffusées sur les réseaux sociaux chinois, avant que la police ne les censure en même temps qu’elle retirait les banderoles.
Mais « Peng Fifa » avait également publié, sur le site Researchgate, un manifeste dans lequel il donnait son nom et ses coordonnées. Depuis, de nombreux internautes tentent de lui éviter des représailles et certains ont même lancé une cagnotte en ligne pour lui permettre de payer ses probables frais de justice.
De son côté, la police pékinoise clame à qui veut l’entendre que « rien d’anormal » ne s’est passé sur le pont Sitong tandis que, pendant toute la durée du XXème congrès du PCC, il a été interdit aux commerçants de Pékin de vendre des bandes de tissu de plus de 2 mètres…
Par ailleurs, ceux qui ont publié des photos des banderoles de « Peng » sur les réseaux sociaux chinois se plaignent désormais que leurs comptes soient bloqués.
Quant à « Peng Fifa » lui-même, il a été arrêté et ses voisins ne l’ont pas revu.
Logique… il va être « rééduqué » !
Car, « À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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