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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 4 septembre 2022

2022, l’année électorale de Charlotte (24)

23 - Déjeuner au soleil…
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
« C’est un piège, chère Alexis ? »
Pas du tout : « Nous devions poursuivre notre conversation de l’autre fois. Vous savez, je dois avoir votre point de vue sur votre prime enfance commune avec Paul, pour compléter sa biographie… »
Oui, oui, il se souvient.
« Mais je pense que je ne vais pas m’attarder : je ne vois pas comment je pourrai rentrer dans l’intimité d’antan de notre famille devant ces jeunes-filles qui ne sont pas concernées ! »
Elles liront probablement mes manuscrits !
« Si ça nous intéresse ! Ce qui n’est pas dit ! » en dit Anaïs.
« Dans ce cas-là, on passe à autre chose », propose-je.
Pourquoi pas ? « Je vous emmène déjeuner où ? » enchaine-t-il.
Le buffet est dressé dans un coin de la terrasse et je le lui montre de la main.
« Admettons ! » fait-il désabusé en s’en approchant. « À la fortune du pot, n’est-ce pas ! »
On se sert et on s’assied.
L’un en face de l’autre, lui et moi entourés d’Anaïs et de Noeline qui se joignent à nous.
Je le vois l’œil de mon vis-à-vis effectivement diverger entre les rondeurs généreuses et aguicheuses de mes coéquipières, l’une avec sa chevelure nouée au sommet de son crâne, l’autre laissant ses cheveux voler sous l’effet du petit vent qui les agite…
 
« Que faites-vous donc ici, comme boulot, mesdemoiselles ? »
Ce sont les gardes-du-corps du groupe ADN : « Nous complétons la gamme du super logiciel que vous avez probablement vu à l’étage du dessous », répond Noeline. « Nous sommes en contact avec les équipes qui nous avertissent des dangers potentiels autour des clients de la boîte que nous sommes chargés de protéger et on nous avertit de les mettre à l’abri des agressions dès la première alerte… »
Charmant… « et vous n’avez pas de client, en ce moment ? »
Si ! « Alexis ! »
Charmant… effectivement.
« Serait-elle en danger, immédiat ? »
« Pas dans l’immédiat, on nous aurait déjà alerté. Mais ça peut ne pas tarder… »
Elle est si précieuse que ça ?
« Tout le monde l’est ici. »
« Suis-je un danger pour elle ? Est-ce moi qui suis visé par cette mesure de protection rapprochée ? »
Les deux filles éclatent de rire : « Mais qu’est-ce que vous allez imaginer, vous ? Nous on voulait juste voir la tête du frère de « l’actionnaire » ! Si on vous dérange, on va à la table d’à côté ! »
« Bonne idée, les filles… J’ai à parler avec Maître Jacques ! » intervins-je
Bien ! « On s’écarte ! » et elles décampent un peu plus loin non sans tortiller sensuellement du cul et rouler de la hanche, pour rejoindre les membres de l’équipe de Loïc qui débarquent pour déjeuner.
 
« Quels pots de colle… C’est dommage, elles sont charmantes !
De quoi voulez-vous que nous parlions, chère Alexis ? »
« Eh bien, puisque vous n’êtes pas très chaud aujourd’hui pour parler de votre enfance, je vous propose de faire le point sur les élections à venir et des manœuvres de vos fratries maçonniques !
Ça avance comme vous le souhaitez ? »
« Comme selon nos vœux et nos projections ! »
Il avale un sushi… et reprend.
« Globalement comme je vous l’avais dit (je n’en ai pas le souvenir, mais je regarderai dans mes notes…) le paysage électoral de la France, le « PEF », est divisée en trois. L’extrême droite qui fait un tiers des bulletins, l’extrême gauche radicale et associés, dont les ayatollahs écologistes, qui font un autre tiers et un vaste centre mou, qui va de la droite républicaine à la gauche socialiste qui fait le dernier tiers. »
Oui, bon c’est vrai, j’ai déjà entendu ça quelle que part…
« Le président Makarond représente ce centre, gauche-droite. Il a éliminé le parti socialiste, il a ringardisé les républicains en se nourrissant des deux et il ne veut pas affronter l’extrême droite représentée jusque-là par une seule porte-voix.
Nous, on a des dossiers sur la candidate de la droite républicaine, prêt à sortir au cas où elle deviendrait dangereuse pour nos plans de réélection, et de toute façon elle est totalement nulle. Même le président Krasosky ne la soutiendra pas : c’est dire !
On a réussi à scinder en deux l’extrême droite avec Ziguinchor, ce qui n’était pas gagné et même assez osé, reste plus qu’à épuiser les socialistes et pousser les outrances de la gauche radicale pour ouvrir la voie à un second mandat pour notre candidat !
Simple… »
Et il se sert à boire un verre du petit Gigondas très gouleyant !
À l’époque, la candidate des Républicains, adoubée par des primaires, n’avait pas encore fait son meeting catastrophique, qui l’aura discréditée aux yeux de tout le monde.
 
« On va vers un second tour Makarond/Mélangeons, alors ? »
Quoi de mieux pour rassurer le bourgeois ?
« Oui, mais le bilan de Makarond n’est pas fameux… Ce pourrait être un handicap et la porte ouverte à l’aventure ! »
« Vous le dites vous-même : l’aventure ! Qui va vouloir voter pour « l’aventure » ? Soyons sérieux une seconde… »
Oui, bon, admettons. Mais il venait de dire « un tiers ».
« Un tiers au maximum. Reste les deux autres tiers… »
Qui pourraient s’abstenir…
« Certes, mais c’est pour tout le monde le cas : il aura un front du sursaut, dans cette hypothèse et le tour sera joué ! »
L’optimiste que voilà…
Et il poursuit : « Si la campagne est lancée, la seule inconnue, ça reste la pandémie et ses développements. Si elle repart de plus belle, ça va retarder l’entrée en campagne du Président. Remarquez, ce n’est pas plus mal : il n’aura pas à défendre un bilan mais seulement à parler d’avenir. »
Oui mais… et les russes en Ukraine ?
« Oh là, il n’y a rien à craindre. Personne n’imagine que les russes soient capables de se lancer dans une bagarre inutile en risquant une guerre nucléaire tous les jours !
Là encore, soyons sérieux : même nos réseaux de fratries sur place n’y croient pas une seule seconde.
Poutine ne peut que s’agiter pour relancer les accords de Minsk, voire d’obtenir des garanties autour de l’Ouest de la mer d’Azov pour ravitailler sa Crimée.
Vous avez quand même noté que personne, même en Occident, à part quelques sanctions, n’a protesté quand il a annexé Sébastopol. Il a fait ça de façon impeccable, en deux temps et trois mouvements, telle que personne n’a eu le temps de réagir…
Il n’a pas besoin de plus et il la dit et redit ! »
Et l’eau douce, alors ?
« Pas besoin d’eau pour abreuver des militaires qui carbure à la vodka ! » et il se met à rire de son bon mot…
 
« Votre frère n’a pas la même analyse. Pour lui, Poutine va envahir l’Ukraine et Paul s’y prépare déjà ! »
Eh bien, il est bien prétentieux ! « Quel intérêt d’asservir des rebelles permanents qui sont en plus des cousins slaves et orthodoxes comme les russes ? »
Sur ce, apparaît la silhouette longiligne de Gustave, qui vient nous rejoindre, non sans un détour par le buffet…
« Je vous présente l’amiral Morthe de l’argentière, le patron du site. Mon N + 1. »
Jacques lève la tête, tend la main, mais ne se lève pas comme il l’avait fait au départ de Noeline et Anaïs.
« Enchanté, amiral ! Il paraît que vous souhaitiez me rencontrer… »
Affirmatif.
« Vous avez tout de même un air de famille avec le patron, c’est évident. De quoi parliez-vous ! »
D’élucubrations autour de la Mer Noire.
« Ah oui… Eh bien, je vais vous dire, nous on se prépare, à la demande de l’état-major et sur ordre de Paul, à des interventions en Ukraine. »
Ah oui ?
« Ça peut paraître vain, mais comme c’est lui qui finance, je ne discute même pas.
Et d’habitude, il ne fait rien à la légère, surtout quand ça lui coûte…
Vous avez pu faire un tour au premier étage, là où tourne le logiciel BBR ? »
 
Oui, naturellement. « Même que je pense que c’est parfaitement illégal ! »
« Pas du tout, Maître. Tout est juridiquement en règle et conforme aux lois de droit commun ainsi qu’aux mesures d’urgence prises au fil du temps pour nos besoins. Aucun souci ! »
Il n’est pas de cet avis, l’avocat.
« Et pourtant, l’outil a non seulement rendu service au pays et à ses intérêts supérieurs, et effectivement, tout dépend de la façon dont on s’en sert. Et croyez-moi, nous sommes contrôlés fréquemment par toutes sortes d’autorité : c’est aussi mon rôle de veiller à tout ça, ici.
Mais en plus, parce que nous n’exploitons qu’une licence, ce logiciel aura rendu milliardaire votre frère, parce que le président Makarond, quand il n’était que ministre des finances a fait des pieds et des mains pour qu’on vende la data et ses logiciels d’exploitation à nos alliés de l’OTAN. Je sais puisque c’est moi qui ai finalisé l’opération[1].
Bouclée selon toutes les normes légales, pensez bien ! »
« Milliardaire », c’est le mot sur lequel le cerveau de l’avocat a manifestement bloqué…
J’ai beau donner un coup de genou sous la table à Gustave qui vient de s’assoir avec nous, des beignets de crevette dans sa gamelle, il en rajoute !
« Et depuis, il les a multipliés à en faire de gros tas… »
« Bé quoi Alexis ? » me fait-il étonné.
« Ce qui intéresse notre invité, ce sont les élections ! »
Oh c’est loin, ça…
 
« Vous savez votre frère est un personnage hors normes. Il a rendu tellement de service au pays et à nos alliés qu’il est archi-médaillé, même par le Vatican, les USA, anobli par la reine d’Angleterre. C’est un « intouchable » qui prépare aussi l’avenir spatial de l’humanité sur ses fonds propres. Alors quand il demande quelque chose, on fait au mieux pour le satisfaire sans trop poser de question et toujours conformément aux lois du moment : une de ses exigences invariables ! »
Là, c’est beaucoup d’informations d’un coup, pour le pauvre cerveau de Jacques : il donne l’impression de déconnecter.
« Mais je croyais que vous parliez des manœuvres russes autour de la frontière ukrainienne… Et je peux vous dire, sans trahir aucun secret que pour l’heure ça n’émeut personne dans aucun état-major autour de la planète… »
 
Je prends sur moi : « Je vais vous donner la version de Paul… »
« Je vous avoue que votre frère a souvent des intuitions fulgurantes » intervient alors Gustave. « Mais je n’ai jamais su si c’est à raison de son intelligence hors-normes, ou s’il a seulement une boule de cristal qui fonctionne bien !
Excusez-moi de vous avoir interrompue : on vous écoute, Alexis. »
« Milliard », « intouchable », Pair d’Angleterre, le Vatican, « intelligence hors-normes », là, Jacques aurait dû nous faire un malaise vagal… Mais il résiste, la mâchoire entre-ouverte, bêtement crispée des maxillaires…
« Gustave, s’il vous fait faire former des équipages aguerris sur hydravion, c’est que votre ministère va vous commander des missions top-secret en Mer Noire, probablement en Ukraine.
Ce qui signifie que la situation va s’y dégrader, probablement assez gravement pour faire intervenir en catimini ses avions. »
C’est ce qu’il dit.
« Je vous fais remarquer, jeune-fille, que ces missions sont généralement commandées par nos alliés de l’Otan et que l’Ukraine ne fait pas partie de l’Otan.
S’il venait à l’esprit de Moscou d’envahir l’Ukraine, l’Otan ne broncherait même pas le petit-orteil : pas concernée !
De toute façon, ça serait plié en moins de 48 heures comme pour la Crimée : pas le temps d’envisager la moindre riposte !
Quant aux missions secrètes, c’est une autre histoire et elles ne doivent être mentionnées nulle part, même pas dans vos bouquins, car il s’agit simplement d’évacuer des VIP ou des agents secrets locaux qu’on ne peut pas extraire autrement. Et rien ne vous dit que ce sera en Mer Noire où en Chine, ou en Corée ou encore ailleurs.
Rien à voir avec un conflit armé ! » fait-il presqu’en colère.
Le « baveux » n’ose même pas la ramener.
 
« Revenons plutôt à nos prochaines élections : qu’en dites-vous, Maître ? »
Euh, euh… Voilà qu’il en bégayerait presque, le Jacques, là !
Et puis il se reprend…
« Eh bien, vous l’aurez deviné, amiral, je suis makaroniste et je milite pour la réélection du Président sortant. »
Et après avoir pris son élan, il s’emballe presque.
« Nous avons un Président jeune, talentueux, intelligent, qui a su prendre la dimension de sa fonction très rapidement.
Un fin politique qui aura tué dès la première année de son quinquennat toute opposition, à gauche comme à droite et suffisamment adroit pour avoir coulé l’écologisme, à la fois à travers les hommes qui le porte, mais aussi l’idée même de transition énergétique et écologique brutale qu’on veut nous imposer durement aux forceps.
Pensez, il a également verrouillé la droite républicaine en piochant ses meilleurs ministres dans leurs rangs, et avec ça, il aura avancé sur bon nombre de réformes indispensables pour l’avenir du pays et de nos jeunes.
Il a su surmonter la crise des gilets jaunes, étouffer les mouvements sociaux et aura été magnifique dans la gestion de la crise sanitaire, tout en portant haut et fort la voix de la France et de l’Europe à travers le monde… »
On ne l’arrête plus : il prend un bon quart-d’heure pour nous faire avec enthousiasme un détail du bilan « exceptionnel » de son candidat qu’il porterait au pinacle, presqu’au sommet de l’Olympe, à l’égal de Zeus !
« Jupiter, Jupiter ! » le coupe sèchement Gustave…
 
Oui, parce qu’il y a aussi des zones plutôt boueuses : « On reparle de Beballah ? On cause des violences policières, des LBD, des mains arrachées, des borgnes laissés sur le carreau ?
On fait un détour par les lois liberticides, par le soi-disant « manque de masque », la fermeture des salles de réanimation et le sous-équipement des hôpitaux, l’obligation vaccinale et son passeport sanitaire ?
On cause des gilets-jaunes ?
Je me fais l’avocat du diable, maître, et vous savez de quoi je veux parler puisque c’est votre métier, mais il n’y a pas que des côtés positifs à l’action de notre Président…
Il y a encore des réformes à faire, et des grèves générales à prévoir. »
Jacques acquiesce : « C’est justement pour toutes ces raisons qu’il faut le renouveler puisqu’il n’a pas pu mettre en place tout ce qu’il avait promis de faire et qui reste indispensable. »
« Votre avis, Alexis ? » me questionne Gustave qui manifestement commence à prendre la crampe.
Euh, euh…
« Personnellement, je me demande s’il y aura une élection… »
Et pourquoi donc ?
« Qui vous dit que la crise sanitaire n’obligera pas à repousser ce scrutin-là ? »
Pfft, la crise sera derrière nous, s’esclaffent-ils tous les deux.
« Qui vous dit qu’il n’y aura pas une difficulté internationale ou sociale qui percutera le scrutin ? »
Ce serait excellent pour le président sortant : « Si vous voulez faire peur à l’électeur, mettez-lui une menace sous le nez et il votera comme un seul homme pour le sortant. C’est « l’effet drapeau ». », intervient Jacques de façon absolument cynique et éhontée.
« Regardez mai 68 et les élections de juin de la même année ! » rajoute-t-il.
« Oui, sauf qu’il faut aussi voir avec un Mohamed Merah, ou les attentats de Madrid, qui ont fait perdre les élections aux sortants… » intervient Gustave.
« Mais, amiral… vous avez un logiciel qui prévient ce genre d’accident » en termine pernicieusement le frère de Paul…
« On ne protège pas spécialement un président, mais un peuple, une nation et ses institutions » lui répond Gustave…

[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « Ultime récit - suite », aux éditions I3

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