Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 3 septembre 2022

2022, l’année électorale de Charlotte (23)

22 – Second rendez-vous avec Jacques
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Paul de Bréveuil, mon patron, il a des façons toutes personnelles de faire rentrer le sens des réalités dans la tête des gens qui sont tout particulièrement étonnantes.
Et l’air de rien, nos chemins se séparent.
Je vais vers ma voiture laissée au parking « longue durée » à tarif réduit et situé à perpète-les-oliviers où il faut prendre une navette qui fait le tour des aérogares d’Orly avant d’arriver à bon port : un réflexe de pauvre, alors que je vais être augmentée et qu’on me rembourse mes notes de frais sans trop discuter en ce moment, et je file chez moi retrouver mes chats jusque dans ma forêt !
Pendant que Paul file en taxi, je ne sais pas où.
Son emploi du temps serait chargé, ai-je cru comprendre.
 
Le lendemain, je jette ce que je peux sur mon cahier de notes, tant que je m’en souviens encore : je ferai le tri plus tard.
Et je prends rendez-vous avec Gustave pour le surlendemain : il faut de toute urgence qu’il soit au courant de la suite, celle qui concerne sa prochaine mission en Balagne et des informations concernant le pays et l’Europe, si elles s’avèrent sérieuses…
Parce que pour le moment, une guerre en Ukraine est parfaitement improbable.
Les russes et les américains entretiennent certes des relations tendues au moins depuis le sommet informel de Genève du mois de juillet dernier, les premiers se montrant irrités de voir le processus des accords de Minsk resté lettre-morte, les seconds tentant de leur côté de le relancer vaille que vaille.
Mais aussi de devoir régler la question du « format Normandie » et du nucléaire iranien enrayé par le président Trump.
Il doit bien y avoir d’autres questions, style le détroit de Formose, la relance des accords Salt sabotés par Trump, et probablement le traitement à réserver au trublion Nord-coréen, mais ça ne fuitait pas trop à ce moment-là : on est plutôt préoccupé par l’arrivée d’une cinquième vague de virus qui s’annonce comme étant beaucoup plus forte que les précédentes.
Et elle le sera, avec un nouveau variant ― comme annoncé par Paul l’année dernière[1]  — mais ne sera pas si catastrophique que la première : nous sommes mieux préparés et nous sommes tous vaccinés… même si la troisième dose patine un peu.
 
J’ai plusieurs fois Gustave au téléphone. Il est courant de ses prochaines missions et des déplacements à prévoir. Il peste un peu.
« Le ministère voulait seulement que Paul reprenne ses escapades en territoires hostiles, et voilà qu’il nous monte une escadrille spécialisée : tout dans la démesure, le patron ! Décidément, il n’en fait jamais qu’à sa tête ! »
Il paraît pourtant que la situation internationale va se dégrader.
« Oui, mais ce n’est pas encore alarmant. Les russes déplacent juste quelques troupes et du matériel au Nord et à l’Est de la frontière Ukrainienne pour y faire des manœuvres avec les Biélorusses, mais à mon sens, que je partage avec tout le monde, c’est juste pour faire pression sur Kiev et relancer les accords de Minsk.
Il ne se prépare rien de plus. Quoi, ils ont bien le droit de faire des exercices chez eux, non ?
De toute façon, tout le monde suit tout ça de près, même nous avec le logiciel BBR. Ça occupe nos équipes, parce que sur le plan des sphères de sécurité, pour l’heure il n’y a rien d’anormal. »
S’il le dit…
« En revanche, je vous donne mes dates pour passer vous soutenir quand vous recevrez le frangin de notre « actionnaire ». Je ne le connais pas et j’aimerai le croiser pour jauger l’animal.
Donc prenez un rendez-vous en conséquence que je ne sois pas non plus obligé de faire un détour depuis le Balagne, du Gers ou d’ailleurs à l’improviste… »
Comme quoi, il est effectivement au courant de tout, le « jeune-homme ».
 
Alors, je décroche mon téléphone et tente de joindre l’avocaillon « au conseil ». Et curieusement, je l’ai tout de suite une fois que je me suis identifiée auprès de la secrétaire, probablement celle à la poitrine démesurée.
« Mais chère Alexis (il prononce toujours le « s » comme chez les ploucs), naturellement ! Je vous invite à Deauville à l’hôtel Normandie. Savez-vous que je suis originaire de la région ? Plutôt mon père et mon grand-père… »
Je sais.
« Non, Paul aimerait que vous veniez découvrir le lieu où je travail. Et mon N + 1, un amiral, voudrait pouvoir vous croiser : il ne vous connait pas. »
Un amiral : le voilà flatté… Et c’est où ?
Je lui donne l’adresse du Kremlin-Bicêtre…
« Mais c’est la « zone », par-là, non ? Je franchis rarement le périphérique, vous savez. Pour moi c’est la frontière à passer pour partir en vacances ou en week-end ! »
Qu’il prenne un taxi s’il a peur de se perdre : « Je vous rends votre invitation à déjeuner. Mais ce sera moins luxueux que votre cantine habituelle. En revanche, s’il fait beau, on déjeune au soleil avec à nos pieds tout Paris… Paris-Est ! »
Pourquoi pas et nous prenons date.
Je file aussitôt après auprès d’Anaïs pour lui demander de m’accompagner, elle ou une autre de son équipe et lui explique pourquoi.
« Il ressemble à quoi ? Beau-mec ? »
Pas vraiment… « Il a seulement un air de famille avec Paul ! »
« Ah mais alors, il faut convoquer Noeline ! Elle rêve tant de coucher avec le patron ! »
Ouais, bon, mais là il ne s’agit pas de « coucher », justement, et ce n’est pas le patron, juste son frère…
Peu importe, semble-t-il.
Résultat, elles viendront à deux.
Et je demande à Oriane de faire livrer un asiatique pas trop mauvais depuis le « chinatown » du XIIIème arrondissement voisin et de mettre du vin et de la bière au frais : « Mais il y en a plein la cave… »
Ce qui est vrai : c’est pour abreuver les équipes de Loïc et celle de Victor, notre nouvel informaticien-chef qui fait vivre la base de données du logiciel BBR.
 
Maître Jacques arrive à l’heure dite quelques jours plus tard, un peu étonné qu’une camionnette de la gendarmerie campe sur le trottoir d’en face.
« C’est que c’est un site « sensible », ici ! »
Et pourquoi donc ?
« Je vais vous montrer » et il me suit pour un petit tour rapide du propriétaire.
« Au rez-de-chaussée, derrière l’accueil et le patio, il y a un jardin un peu plus loin et tout autour des caves dans lesquels on stock différents trucs pour les écoles de commerce et d’ingénieurs du pays… »
Pas curieux, il n’en demande pas plus…
« En ce moment, ils préparent les commandes de fêtes de fin d’année. »
« Pas de photos pour accéder aux étages supérieurs… »
Et pourquoi ?
« Parce que les gendarmes stationnés dehors pourraient vous faire passer un mauvais quart-d’heure pendant au moins… quelques jours de mise au secret et que vous avez sûrement des rendez-vous importants à honorer ! »
« À ce point-là ! » s’étonne-t-il.
Nous débouchons sur les grandes salles et les bordures du patio où tous les murs sont couverts d’écran, toutes les fenêtres occultées et où ronronnent une quantité phénoménale d’ordinateurs qui font clignoter les armoires électriques disposées au centre.
« C’est quoi ? »
La sphère de sécurité en pleine activité…
 
Victor prend le relai quelques instants et pour quelques explications.
« Bienvenue au cœur d’un des dispositifs de surveillance les plus performants du monde, tel qu’il n’existe même pas et efface toutes ses traces ! »
C’est légal, ça ?
« Parfaitement, puisque ça n’existe pas », en rigole-t-il. « Mais d’ici on trace absolument tout le reste du monde entier, ou presque, personnes, véhicules, trains, avions, navires, téléphones, sites et trafics internet, trafics téléphoniques, télévisions, métros, camions, voitures et tous les objets connectés de la planète, y compris votre machine à laver le linge et votre frigo s’ils le sont… On peut même suivre tous les satellites actifs du moment dès lors que c’est réseauté ! »
Bouche bée, le Jacques.
« Et ça sert à quoi ? »
En principe, à rien !
Bé alors ?
« Le propriétaire du logiciel espion c’est désormais l’américain « Pamentir » et nous, nous ne faisons qu’améliorer le système.
Bien sûr, on est autorisé à le tester pour en vérifier le bon fonctionnement… »
Je sens que Victor, tout fier de lui va s’emmêler les pinceaux dans ses explications s’il continue comme ça.
« Je vous explique, cher Maître… »
« … Chère, Alexis, je suis toutes ouïes ouvertes ! »
Il fait la liaison des « s » du pluriel…
« Si j’ai bien compris, à l’origine, il s’agissait pour Paul de monter un logiciel prédictif, contre les attentats qui ont frappé la France pour les empêcher, qu’il en appelle ça la « sphère de sécurité ». »
Pas une grande réussie !
« Si justement… Il aura lancé les bonnes alertes au bon moment mais ça n’a été exploité correctement que plus tard. Combien d’attentat avez-vous pu compter depuis ceux du 13 novembre ? »
Bé… euh… !
« Il y a environ 60 tentatives déjouées tous les ans, m’a-t-on affirmé ! »
« Moins que ça en ce moment » me corrige Victor. « Une petite dizaine et encore pas tous les ans ! Et aucun attentat… que des tentatives que « la machine » a fait avorter.
Mais ce n’est plus nous qui faisons les alertes. Ce sont les forces de l’ordre qui ont plusieurs licences de Pamentir. Nous, on ne fait que croiser les données nouvelles issues des datas existantes dans le monde, jusque dans nos machines qu’on implémente au jour le jour et on réalise les sauvegardes… »
Et il continue : « Venez voir ! »
 
Il ouvre son large écran sur une zone que je ne reconnais pas, couvert de petits points, croix, triangles, cercles, carrés, étoiles, losanges et astérisques de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel.
C’est quoi ?
« En ce moment, dans les états-majors on surveille particulièrement les mouvements de l’armée russe, ses chars, ses troupes, ses navires, ses avions civils et militaires. Tout est dans la machine : il suffit de demander !
Vous voulez que je vous dise où vous étiez hier soir ? »
« Chez moi », répond Jacques.
Victor joue avec sa souris et son clavier à une allure défiant l’imagination.
« Effectivement : vous y êtes arrivé à 21 heures 16 et reparti ce matin à 6 heures 28. La personne qui était avec vous n’est sortie qu’à 8 heures 43 ce matin après avoir lancé une machine à laver… »
« Bon arrêtez ! C’est ma vie privée et ça ne regarde que moi ! »
Victor le piège : « Vous m’avez implicitement demandé de vérifier. Le reste, je m’en contrefous, ça ne m’intéresse même pas !
Mais je peux identifier cette personne et vous dire où elle se trouve en ce moment, à un quart d’heure près. »
Pas question ! « Arrêtez tout de suite ! »
« Votre machine est diabolique ! Il faut que j’en cause à mon frère ! C’est parfaitement illégal ! »
Victor… : « Ça n’existe même pas, maître ! »
« Où est Paul, que je lui explique ! »
« À Londres. Vous voulez que je vous montre ? »
Pas question !
 
Je tire mon bonhomme par la manche pour l’éloigner jusqu’à l’ascenseur et filer vers la terrasse, sans s’arrêter à l’étage de nos bureaux …  Terrasse ensoleillée, et ça tombe bien parce qu’il fait frais.
« Maître Jacques, ce n’est pas à moi de vous dire ça, mais soyez sûr et certain que Paul ne fait rien d’illégal ici. »
Parce que c’est lui qui finance ce lieu du diable et ses activités illégales de surveillance ?
« Bé oui, bien sûr, qu’est-ce que vous croyez ? »
Qu’il aurait besoin d’un bon avocat et d’un bon banquier, « parce que ça doit coûter bonbon ! »
« Pas besoin. Toutes les autorisations sont données et tous les contrôles sont réalisés par la Cnil elle-même et les autorités administratives et militaires : tout est absolument en règle. Pourquoi croyez-vous que le gouvernement a renforcé à plusieurs reprises nos lois de sécurité nationale ?
Quant à l’argent de ce joujou-là, vous savez bien que Paul est « blindés aux as », bien plus que vous ne pouvez l’imaginer. »
Je ne sais pas s’il me croit ou non.
Peu importe finalement.
Les filles du « groupe ADN », sauf Delphine sont là à roucouler autour d’un verre de sangria : il ferait plus chaud, on se croirait presqu’en vacances sur la côte espagnole !
Sauf que Paris s’étale effectivement à nos pieds, à perte de vue jusqu’à Roissy en France où on peut suivre le trafic des avions sans même avoir de jumelles !
Je fais les présentations : « Ainsi c’est vous le « petit-frère » ? »
L’ainée de la fratrie, corrige Jacques, un rien agacé.
« Bon, je vous dis tout de suite, maître. Elles n’ont pas encore croisé votre frère et je leur ai dit que vous aviez un air de famille : elles étaient impatientes de vous connaître ! »
« Ah, mais entre les deux, sachez que celui qui a le plus de succès, c’est indéniablement moi, le grand-frère, jeunes filles ! »
Quel culot, le bonhomme !
Neoline tend le cou vers moi, l’air interrogateur.
« Non, Paul est mieux, plus… grand, plus sportif, plus élégant et plus classe aussi ! »
Voilà de quoi décontenancer Jacques qui s’imaginait encore je ne sais quoi…
[1] Cf. « Les enquêtes de Charlotte », épisode « L’année Covid de Charlotte », aux éditions I3

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire