Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mercredi 7 septembre 2022

2022, l’année électorale de Charlotte (27)

26 – Ultimatum (2)
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
D’où la démarche du Kremlin : « Il ne s’agit pas de propositions de discussion, mais bien d’un ultimatum — d’une demande de reddition inconditionnelle.
L’Occident n’a pas d’autre choix que de perdre la face — à moins de tenir fièrement bon et d’entrer en guerre avec la Russie. À en juger par la façon dont les Occidentaux ont commencé à s’agiter de l’autre côté, ils en sont bien conscients. »
En brandissant la menace d’une guerre, fait remarquer RIA Novosti, « Moscou souligne que la Russie est prête — moralement, techniquement et dans tous les autres sens du terme — à toute évolution des événements.
Et la réputation qu’elle a acquise au cours des années précédentes confirme que les Russes seront effectivement prêts à recourir à la force s’ils l’estiment nécessaire.
Il convient de rappeler les propos de Vladimir Poutine, qui a déclaré sans ambages cet été que si la Russie coulait le destroyer britannique responsable d’une provocation au large des côtes de Crimée, il n’y aurait pas de conséquences majeures : le tollé de la presse mondiale ne doit pas être compté comme tel. (…)
Non, cette fois-ci, l’Occident va payer de sa personne. »
 
Évidemment la guerre n’est pas sans risques, ce dont, espérons-le, les militaires russes essaient de persuader Poutine.
Mais il faut revenir à l’analyse de l’expert militaire Konstantin Sivkov déjà citée : les forces conventionnelles russes étant insuffisantes, « nous ne pouvons résoudre le problème de la neutralisation de l’Europe et des États-Unis qu’en les éliminant physiquement avec notre potentiel nucléaire. (…) Les USA et l’Europe disparaîtront physiquement. Il n’y aura presque pas de survivants.
Mais nous aussi, nous serons détruits. À moins que le sort de la Russie ne soit meilleur, car nous avons un grand territoire. Nos adversaires ne pourront pas tout détruire avec des frappes nucléaires.
Par conséquent, le pourcentage de la population survivante sera plus élevé.
Cependant la Russie en tant qu’État peut disparaître après une guerre nucléaire à grande échelle.
Elle risque de se fragmenter. »
Avec le recul, je découvre qu’ils avaient donc bien envisagé une troisième guerre mondiale… nucléarisée pour « théoriser » de la sorte.
Affolant !
 
Mais revenons au tournant du 17 décembre avant de voir les conséquences de l’aveuglement du Kremlin.
Il ressort des analyses de Russtrat (entre autres) que le déclic pour le Kremlin a été la politique malencontreuse de la Maison Blanche qui, après la débandade en Afghanistan, a multiplié cet automne les émissaires à Moscou, rendant encore plus manifeste aux yeux de Poutine la faiblesse des États-Unis : « De hauts responsables américains ont effectué de fréquentes visites à Moscou.
La venue en novembre du directeur de la CIA, William Burns, était à l’époque la quatrième visite d’un haut responsable de l’administration de la Maison Blanche depuis la réunion de Genève.
Il n’est pas difficile de deviner que le but de la visite personnelle du directeur de la CIA n’était pas du tout de présenter des demandes à propos de l’Ukraine, comme les médias occidentaux ont essayé de le présenter, mais de tenter de trouver un compromis.
Face à la chute de l’autorité internationale due au retrait infructueux d’Afghanistan, la Maison Blanche souhaitait vivement trouver un accord avec le Kremlin. »
 
Rappelons que le 2 novembre 2021, Burns a effectivement rencontré le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie Nikolaï Patrouchev et, probablement, le président Poutine.
C’est un personnage apprécié du Kremlin : en 2005-2008, il a été ambassadeur en Russie et « a trouvé un langage commun avec Poutine. Sobre et pragmatique, totalement dépourvu du complexe messianique caractéristique des Américains, Burns a toujours prôné le refus d’élargir l’OTAN vers l’Est. »
La visite de Burns a été interprétée à Moscou comme l’indice du choix d’une politique d’apaisement à Washington et donc un encouragement à faire monter les enchères et à « s’emparer de l’initiative stratégique ».
 
Au fond, de ce que j’en comprends, nous retrouvons donc dans ces considérations un substrat léniniste. Les États-Unis et leurs alliés européens étaient les nantis de l’ordre international, les principaux bénéficiaires du système existant, qui leur apportait des avantages disproportionnés par rapport à leur contribution.
En raison des crises successives, leur hégémonie est sur le déclin. Les États autrefois « prolétaires » sont en train de l’emporter, sous le leadership russe.
Là encore Poutine est en train de rejouer la guerre froide, avec un happy end cette fois, pense-t-on alors à Moscou.
Ainsi, les Occidentaux doivent d’abord percevoir la situation telle qu’elle est, si désagréable fût-elle pour nos États démocratiques plus habitués à des entreprises futiles qu’à assurer leur préservation.
Pour cela nous devons nous extraire du mensonge russe en déduit-on alors dans les cénacles des « élites » occidentales.
 
Le premier mensonge concerne les prétendues inquiétudes de Moscou pour la sécurité russe, le danger que représenterait pour elle des missiles de l’OTAN déployés dans les pays frontaliers. Il suffit de prendre connaissance des textes cités ci-avant pour constater que les préoccupations de « sécurité » mises en avant par Moscou ne sont qu’un rideau de fumée, puisque l’OTAN même est considéré comme un tigre en papier.
D’autant que ça aura toujours été une organisation collective de défense et non pas à visée offensive, même contre les Russes et plus anciennement du Pacte de Varsovie.
C’est RIA qui le constate : « Les atlantistes, malgré tous leurs appétits, n’entreront pas en conflit ouvert avec la Russie, ils n’en veulent pas et en ont peur.
Même les stratèges anglo-saxons raisonnables comprennent que l’Occident n’a pas la force de maintenir l’Ukraine dans son orbite pendant longtemps, les lois de l’histoire russe (comme les lois de la géopolitique) fonctionneront toujours. »
Ce en quoi, la suite le confirmera.
 
Quand Moscou parle de « sécurité » il faut entendre « domination russe » et « impunité », car c’est seulement de cela qu’il s’agit.
Le Kremlin considère en effet que tout ce qu’il ne contrôle pas peut mettre son régime en péril.
On le voit à la politique intérieure russe, où depuis des années les oasis de liberté sont asséchées une à une.
Ce que Moscou craint en Ukraine, ce ne sont pas les quelques instructeurs de l’OTAN qui y sont détachés, ce sont les libertés. Les publiques et les personnelles…
Elle veut une Ukraine désarmée de manière à pouvoir intimider les « rebelles » de Kiev et mettre en place un régime haï par son peuple, donc dépendant totalement du Kremlin.
On se souvient que la Russie a laissé faire Aliev en Arménie justement parce que le président Pachinian avait été choisi par le peuple arménien contre les marionnettes du Kremlin.
Si la Russie parvient à chasser les États-Unis d’Europe, elle ne tardera pas à se sentir menacée par les libertés des pays d’Europe de l’Ouest, et sous prétexte d’assurer sa « sécurité », elle mettra le même acharnement chez nous que chez elle à asservir les médias, à éradiquer les institutions démocratiques et les partis indépendants.
À ce moment-là déjà, Lavrov, leur ministre des affaires étrangères, se permet de réclamer la démission de Stoltenberg, secrétaire de l’OTAN, qui selon lui, « n’est pas à la hauteur de sa tâche » !
 
Autre illusion dont il faut se défaire, c’est l’idée d’une société civile bouillonnante en Russie qui pourrait freiner les aspirations belliqueuses du président Poutine. Les sondages montrent à cette époque-là que le lavage de cerveau effectué par la propagande officielle est fort efficace : cinquante pour cent des Russes interrogés considèrent que l’OTAN et l’Occident en général sont responsables de la tension du moment.
Seize pour cent incriminent l’Ukraine.
Les rares opposants qui subsistent critiquent très rarement la politique étrangère du Kremlin et ne dénoncent guère le chauvinisme nauséabond qui émane du régime de Poutine.
 
Enfin, mentionnons cette vache sacrée démocratique qui doit être sacrifiée : la foi absolue dans la vertu du « dialogue », que la plupart des responsables occidentaux, de Florence Parly à Mario Draghi, continuent à préconiser face à Moscou.
Or, rien n’est plus dangereux que ces échanges au sommet, qui, quoi qu’on en dise, alimentent immanquablement soit la paranoïa, soit la folie des grandeurs et l’ivresse de puissance russes. Si les Occidentaux se montrent fermes, le Kremlin en tirerait la conclusion qu’ils veulent détruire la Russie. Si les Occidentaux offrent des concessions, le Kremlin en concluront qu’ils sont faibles et qu’il faut foncer !
 
Très souvent avec la Russie la meilleure politique est celle du silence et de la distance : ne rien faire, ne rien dire et tenir bon l’arme au pied.
S’accrocher au dialogue à tout prix, surtout quand Moscou vous tient en joue comme un forcené détenant un otage, ne fait qu’étaler votre faiblesse et encourager le Kremlin à l’escalade.
Surtout il faudrait alors cesser de donner à la guerre froide la connotation péjorative qu’elle ne mérite nullement.
La ministre de la Défense Florence Parly aura ainsi déclaré que les pays occidentaux doivent éviter l’escalade avec la Russie afin de ne pas provoquer une nouvelle guerre froide.
Tant que nous restons dans ces cadres conceptuels la Russie sera gagnante.
Paul m’aura soufflé en affirmant qu’il faudrait, à son sens, se rappeler que la guerre froide a commencé en 1946, lorsque les Occidentaux ont cessé de céder à Staline, après lui avoir laissé en pâture les pays d’Europe centrale et orientale.
« C’est grâce à la guerre froide que les pays de l’Europe occidentale ont finalement conservé leur liberté. »
 
« Les leçons des années 1946-47 sont désormais d’actualité », m’en dira Paul à un autre moment. Ou est-ce Gustave…
Les pionniers de la guerre froide furent les Britanniques, qui constituèrent un bloc occidental autour du noyau anglo-français et persuadèrent les Américains tentés par l’isolationnisme de rester en Europe.
Au printemps 1947, les gouvernements français, italien et belge expulsèrent les ministres communistes de leurs gouvernements respectifs, conscients du danger que représentait cette cinquième colonne-là de Moscou en Europe.
Cette volonté manifeste de résister à Staline acheva de persuader Washington de s’engager dans la sécurité européenne. « Il s’agissait de tout un programme d’action dont nous pourrions peut-être nous inspirer aujourd’hui. Mais pour cela nous devons réapprendre à voir les choses en face, à raisonner en termes politiques, au lieu de flotter au gré des passions médiatiques et des sondages.
En 1946-47 on savait que la liberté valait la peine qu’on meure pour elle, ce qui visiblement est oublié aujourd’hui ».
Ça, c’est du Gustave, j’en suis sûre…
« Après Munich, en 1938, les Occidentaux éprouvèrent une grande honte d’avoir abandonné la Tchécoslovaquie dans les griffes d’Hitler. Aujourd’hui nous sommes en train de laisser tomber lâchement l’Ukraine, mais nous ne nous rendons même pas compte de notre déshonneur, ni du péril qu’il y a à céder à un agresseur. Nous discutons du sexe des anges, comme les Byzantins lorsque les forces ottomanes étaient en train de détruire les remparts de la ville. »
Probablement du Gustave également, car Paul devait savoir la suite, plutôt encourageante.
 
La réalité, c’est que la Russie demande à l’OTAN de se saborder. De renier ses principes, d’oublier ses engagements, de replier ses forces. Ainsi peuvent se résumer les propositions publiées par Moscou le vendredi 17 décembre.
Une démarche atypique, qui coïncide avec le maintien d’une présence militaire exceptionnelle à proximité de l’Ukraine, parée à une opération d’envergure, sous prétexte, au démarrage, « d’exercices ».
En visite dans la capitale russe, la secrétaire d’État américaine adjointe, Karen Donfried, a eu la primeur de cette offre, également transmise aux alliés. Elle suppose bien une double déclinaison : un traité bilatéral avec Washington et un accord de sécurité avec l’OTAN.
 
Ces textes prétendent ainsi remonter le temps, comme si, trente ans après la chute de l’URSS, l’indépendance des anciennes républiques n’était qu’un artifice. Il ne prévoit aucune concession côté russe et ne fait nulle mention de l’annexion de la Crimée en 2014, ni des troupes présentes dans le Donbass ukrainien.
Pour résumer et selon ce projet, la Russie et les membres de l’OTAN en date de 1997 — soit avant l’élargissement vers l’Europe orientale — s’engageraient à ne pas disposer de forces sur d’autres territoires européens. Pas de missiles de courte et moyenne portée déployés à distance de tir de l’autre partie. Pas d’exercices ou d’activités militaires, comme les vols de reconnaissance, à proximité de la frontière russe. Pas d’élargissement supplémentaire de l’OTAN à l’Ukraine, à la Géorgie ou à tout autre pays candidat.
Enfin, l’Alliance atlantique ne devrait conduire aucune activité militaire sur le territoire ukrainien, mais aussi plus généralement en Europe orientale, en Asie centrale et dans le Caucase du Sud.
 
« Il y a des choses dans ces documents que les Russes savent être inacceptables », aura réagi un haut responsable américain, au cours d’un point presse. « Mais il y a d’autres choses sur lesquelles nous sommes prêts à travailler et qui méritent des discussions. » Ce à quoi la partie russe a immédiatement répondu que « les deux documents ne sont pas formulés comme un menu, où l’on peut choisir ce qui nous intéresse ».
Tout est dit et même réaffirmé… pour un échec et mat à la paix en Europe.
 
L’administration Biden compte à ce moment-là adresser une réponse formelle à Moscou, « la semaine prochaine », à cet ultimatum. Cette approche est bien sûr tactique. Il s’agit de ne pas offrir immédiatement à la Russie la satisfaction d’un refus, qui servirait de prétexte à une opération militaire en Ukraine, analysera Gustave.
Les deux parties sont donc engagées dans une forme de bluff, chacune se prétendant constructive. Et les contacts se poursuivent alors entre Washington et Moscou.
Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s’est entretenu avec Iouri Ouchakov, le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine.
Des dizaines de milliers de soldats russes sont déjà massés à la frontière ukrainienne. Vladimir Poutine a lancé son ultimatum aux occidentaux en disant qu’il voulait des garanties de sécurité, maintenant, immédiatement, en refusant d’exclure tout recourt à la force.
Poutine refuse que l’Ukraine et la Géorgie rejoignent l’alliance Atlantique. « Ce sont les États-Unis qui ont mis des missiles au seuil de notre porte, que diraient les Américains si nous mettions des missiles à la frontière canadienne ? ».
L’URSS l’a bien fait à Cuba.
« Mais Vladimir Poutine a aussi laissé une porte entrouverte en jugeant positives les premières réactions américaines à ses exigences. Ce qu’il veut, c’est notamment la fin de l’extension de l’Otan à l’Est et des garanties que ni l’Ukraine ni la Géorgie ne rejoindront l’alliance Atlantique », détaillera alors un journaliste français.
C’est donc parti, comme l’aura indiqué Paul, pour un bras de fer qui va dégénérer.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire