Ils en restent tous tout baba !

Analyse personnelle des résultats du premier tour
 
Oui, désolé, mais il nous faut reparler du scrutin de dimanche dernier…
Parce qu’il me semble qu’on n’a pas bien perçu le tremblement de terre que cela représente.
Et tant les sondeurs (qui se sont plantés) que les états-majors partisans n’avaient pas anticipé plusieurs choses pour le moins importantes, parce que nouvelles.
D’ailleurs ils sont tous pressés de tourner la page dimanche soir prochain.
 
Tout est dans l’abstention record.
Il faudra s’y habituer. C’est en fait la faillite de nos institutions démocratiques : Plus personne ne parvient à mobiliser à travers le débat d’idées qui n’aurait pas dû se focaliser sur les thèmes « hors sujet » pour ce type de scrutin « territorial ».
Une grave erreur « politique » : On aurait voulu en faire un scrutin à valeur « nationale », pré-présientiel, alors qu’il était local.
Foutaise.
 
La conclusion des « analystes », c’est que l’abstention massive a pénalisé les listes du « Air-Haine », qui se retrouve cruellement en panne de dynamique.
Les sondeurs avaient prédit que les listes « Air-Haine » arriveraient en tête dans la plupart des régions.
Fume mon gars, c’était de l’opium de mauvaise qualité !
Il n’est dominant quasiment nulle part.
Tout un symbole : Même en PACA, sondé largement en tête, son candidat n’a que quatre points d’avance sur le sortant alors que l’alliance avec « Les-Marcheurs-même-pas-en-rêve » pouvait pourtant servir de repoussoir aux yeux des sympathisants « Air-Haine ».
En Bourgogne-Franche-Comté, leur tête de liste est même devancée par la sortante « P.soc ».
Idem dans le Grand Est, largement supplanté par le sortant « LRD ».
Pas mieux dans les « Hauts-de-Gauloisie », où le « Air-haine » boit la tasse face à « Xav’-Berre-Trans ».
Dans le Centre-Val-de-Loire, autre territoire où le « Air-Haine » nourrissait de forts espoirs, son candidat termine lui aussi derrière le président sortant, un « soce ».
Pas mal pour des partis qu’on disait morts, éparpillés, dissouts…
 
Les sondeurs estiment que l’abstention a surtout touché les électorats de « Mes-Luches » (75 %) et de « Marinella-tchi-tchi » (71 %).
Et c’est bien plus que les électeurs de « Jupiter » (64 % se sont abstenus) et de « Fifi-le-souteneur » (48 %), devenu salarié de « Poux-tine »…
Aux municipales de l’an dernier, déjà, sur fond de « Conard-virus », les listes « Air-Haine » avaient pâti de l’abstention (58 %) et caché la misère derrière une victoire à Perpignan.
« Nos électeurs ne se sont pas déplacés », en dit la cheftaine en déplorant un « désastre civique qui a très largement déformé la réalité électorale du pays et donne une vision trompeuse des forces politiques en présence ».
Si elle croit ce que les sondages veulent bien lui dire, à savoir la prédominance du duel de 2017, elle n’a pas tort.
Et elle en est réduite à engueuler ses électeurs : « Dimanche prochain, déplacez-vous et votez ! »
Notez que je ne dis pas autre chose…
Vous avez bien multiplié par trois « mon poids électoral » personnel !
Si je finis par être tout seul à voter, c’est sûr qu’elle ne sera jamais élue…
Sa dynamique électorale aura été brisée lors de ce premier tour.
Ses électeurs lassés ou en colère contre la classe politique préfèrent se réfugier dans l’abstention plutôt que se tourner vers elle !
Comme si le vote antisystème ne fonctionnait plus.
Comme si le « Air-Haine » était devenu un parti comme les autres : Un parti pour lequel on ne vote pas.
La leçon aurait été-t-elle bien comprise ?
Il nous faut aller plus loin.
 
Qui forme la cohorte des abstentionnistes ?
Comme à chaque élection, les moins de 25 ans ont été nombreux à bouder les urnes dimanche : Pas moins de 72 % se sont abstenus au premier tour des régionales.
Toute une génération qui ne se sent pas concernée alors qu’elle porte l’avenir…
Et cette fois, ils ont été rejoints par les tranches d’âges supérieures : Les électeurs âgés de 25 à 49 ans n’ont pas fait mieux et les 50-64 ans guère mieux non plus (68 %).
Chez les plus de 65 ans, l’abstention tombe à 58 %, ce qui reste un niveau élevé. La poussée abstentionniste des plus âgés est même l’un des faits les plus notables de cette élection et ça c’est nouveau.
Finalement, les « seniors » étant les plus nombreux à être allés voter, ils ont avantagé la droâte : Logique, on ne la leur fait plus, à eux…
De manière assez classique, ils ont mis ses listes « traditionnelles » en tête, pour 36 % d’entre eux, quand les moins de 25 ans se sont en priorité tournés vers les écolologistes (à 30 %).
Un tournant qui ne dit pas son nom : Les « vieux » vont voter et ils votent à droâte.
Quelques « d’jeuns » motivés pensent encore que la planète est en danger.
Deux visions aux antipodes du futur…
C’est le nouveau clivage à venir.
 
Plus précisément les femmes avaient été 56 % à ne pas aller voter au premier tour des régionales de 2015, contre 40 % des hommes. Cette fois, 74 % d’entre elles ont boudé les urnes, contre 62 % des hommes.
On n’observe pas en revanche, entre les unes et les autres, de différence fondamentale en termes de vote.
Mais nos dames ont mis, proportionnellement, un peu plus de bulletins écolologistes (à 15 % contre 11 % pour les hommes).
« Les décrocheurs macronistes qui vont vers les écologistes sont les jeunes et les femmes » et ce serait une « tendance lourde ».
 
Autre facteur inquiétant : Plus que l’âge ou le niveau de diplôme, « c’est le revenu qui a structuré le vote, un peu censitaire ».
Les électeurs vivant dans des foyers gagnant moins de 1.000 euros par mois se sont abstenus à 84 %, contre 56 % pour ceux qui disposent de plus de 3.500 euros.
Or, ces derniers votent plus à droâte (à 38 % dimanche dernier).
L’abstention a plus augmenté dans les catégories populaires où elle était déjà plus élevée.
Cette fois, 76 % des employés et ouvriers ne sont pas allés voter, soit 18 points de plus qu’en 2015.
Les cadres et professions intellectuelles ont fait de même à 57 %, soit 14 points de plus qu’il y a six ans.
À ces régionales, les ouvriers sont la seule catégorie professionnelle qui a placé l’extrême droâte en tête. Mais de très peu, ce qui explique la contre-performance du « Air-Haine » : 32 % des ouvriers qui ont voté ont opté pour les listes frontistes et 28 % pour la droâte, loin devant tous les autres partis.
Le PCF a perdu son électorat et le « P.Soce » ne les a pas récupérés…
Quant aux « Jupitériens », ils n’auront recueilli que 3 % de leurs suffrages exprimés…
Plus grave encore pour le mouvement présidentiel, il n’a pas dépassé 13 % chez les cadres et professions intellectuelles, alors que le tiers d’entre eux s’étaient portés sur « Jupiter » à la présidentielle !
Perte de substance sur fond de « Gilets-jaunes » ?
Car c’est la droâte qui est cette fois loin devant dans cet électorat-là.
Plus de cadres ont tout de même voté écolologistes, en tout cas plus que pour les « Marcheurs-même-pas-en-rêve » qui devient un ectoplasme !
 
« Un tiers des macronistes de 2017 qui ont voté aux régionales s’est porté vers la droite et presque un autre tiers vers la gauche - 18 % vers le PS et 12 % vers les écologistes » soulignant ainsi la faible implantation du parti présidentiel, dont les trois meilleurs scores ont été réalisés par des porte-drapeaux « Mac-Modem ». Curiosité : Quand ils sont allés aux urnes, les « Gauloisiens » qui se disent « satisfaits » du président de la République ont d’abord voté… à droâte.
Tout va bien.
C’est « Jupiter » qui va aller manger dans la main de « Chri-Chri-Y’a-Cob » et non l’inverse comme envisagé avant ce scrutin-là !
Vraiment trop drôle…
 
Pour revenir aux listes « Air-Haine », quand elles ont réalisé de très bons scores (plus de 70 %) parmi les anciens électeurs de « Marinella-tchi-tchi » qui sont allés aux urnes, le problème est que 70 % de ces derniers n’y sont pas allés, soit plus que la moyenne.
C’est plus que ceux de « Mes-Luches » (56 %), de « Jupiter » (57 %) et, surtout, de « Fifi-le-souteneur » (53 %). En 2015, à peine 37 % des électeurs de la patronne de l’extrême droâte en 2012 s’étaient abstenus au premier tour des régionales.
Mais plus de neuf sur dix étaient allés voter pour ses listes.
En revanche, « Marinella-tchi-tchi » capte toujours la plus grosse partie des électeurs des « Gilets-jaunes » et des antivaccins.
Le tiers des votants qui disent « soutenir tout à fait » la colère apparue en 2018 sur les ronds-points ont mis un bulletin « Air-haine » dans l’urne dimanche. Soit 18 points de plus que pour les autres formations.
La même proportion de votants pas vaccinés et ne voulant pas l’être s’est tournée vers l’extrême droâte, 12 points de plus que vers la droâte.
Comme quoi, le « Air-haine » devient un parti d’imbéciles !
« Gilets-Jaunes » cocufiés en beauté par « Jupiter », et les « antivax » qui refusent de se soigner au détriment de la communauté nationale, il faut quand même le faire !
Et ce sont les mêmes qui applaudissaient les « soignants » parce qu’ils faisaient leur boulot…
J’t’jure !
 
Tout ça est finalement bien plus terrible qu’on ne le pense : Si les records d’abstention sont battus avec les « d’jeunes » et les « Pôvres-sans-dents-qui-puent-la-clope-&-le-diesel », il faut reconnaître que c’est exactement ces « catégories-là » qu’on devrait arrimer encore plus fortement à la démocratie.   
En notant que sur les 10 villes les plus pauvres de « Gauloisie-démocratique » (Roubaix, St-Denis, …) la moyenne d’abstention dépasse les 80 % !
Parce que les uns en sont l’avenir.
Et parce les autres bénéficient d’un système politique qui est le seul à leur donner un poids égal aux voix des citoyens, quelle que soit leur richesse, leur éducation et leur formation !
Le retour d’une sorte de vote censitaire en dit long sur l’évolution à long-terme qu’il y a à en attendre…
 
Conclusion : Il y a de quoi s’effrayer.
Si les « d’jeunes » et les « pôvres » ce sont largement abstenus, politiquement, c’est en fait essentiellement ceux d’entre nous qui voulaient « renverser le système ».
Pour résumer 71 % des électeurs de « Marinella-tchi-tchi » en 2017 et 75 % de ceux de « Mes-Luches » ne se seront pas déplacés.
C’est, et de très loin, la plus grande proportion de non votants.
Disparition des « extrêmes » : Pas motivés ou déjà renonçant aux « lendemains qui chantent » ?
Peut-être un déni de démocratie dans le prolongement de leurs discours « antisystème ». Parce que les raisons invoquées pour ce non vote sont à 33 % « ne pas avoir été intéressés par la campagne ». 26 % pensent que leur « vote ne changera rien », 20 % déclarent que « la politique ne (les) intéresse pas », 16 % citent une autre raison.
La seule raison « politique » invoquée aura été de prétendre ainsi « protester contre la manière dont le pays est dirigé », mais ils ne représentent que 19 % des sondés.
 
Ce qu’on peut en conclure, c’est que la frange contestataire de l’opinion déserte à présent le champ de l’expression démocratique : Elle n’est plus intéressée, elle ne pense plus que ça peut « changer les choses ».
Forcément, si on me laisse tout seul à choisir pour tous les autres, je ne vais pas y parvenir non plus dans mon « grand-désert du bon sens » !
Ce qui reste débile-profond et inquiétant, c’est que les partis « antisystème » sont désormais inaptes à canaliser la colère et le désespoir en les recyclant au sein du débat.
Des nuls…
Finalement l’éclipse du « Air-Haine » ne semble pas du tout une bonne nouvelle pour la démocratie : Elle marque plutôt son enterrement, sa « dissolution ».
Sans opposition virulente, on va en revenir à la fameuse « pensée unique » qui aura tant fait de mal au pays et à ses citoyens entre « Bat-la-mou » et « Tonton-Yoyo ».
Et puis on ouvre un boulevard pour « l’hypothèse du clown », le mek sorti de nulle part qui fait n’importe quoi et promet tout et son contraire.
Les « ricains », les « Grands-bretons » et les Ukrainiens en ont fait ou en font la cruelle expérience…
Est-ce bien raisonnable pour un si beau pays qui est le mien (que j’aime tant et qui me le rend décidément si mal…) ?