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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

mardi 2 février 2021

Une course haletante

Le Vendée Globe 2020

C’est comme les JO : Ça n’arrive qu’une fois tous les 4 ans pour une compétition qui peut durer plus de trois mois.
On ne parle jamais des derniers, mais pour eux ça peut dépasser les 4 mois de mer en solitaire !
Qu’il faut prévoir une cambuse bien garnie et se rationner si on ne veut pas mourir de faim en cours de route.
 
Le record de la circumnavigation la plus rapide dans cette épreuve est détenu par Armel Le Cléac’h, vainqueur de l’édition 2016-2017 en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes.
Yannick Bestaven remporte l’édition 2020-2021, après 80 jours, 13 heures, 59 minutes et 46 secondes passées en mer, dont 10 h 15 de compensation, à l’arrivée d’une course où, pour la première fois, les huit premiers marins bouclent la circumnavigation en 80 jours et coupent la ligne d’arrivée espacés de moins de 24 heures.
Yannick Bestaven est désigné vainqueur, même si Charlie Dalin (Apivia) est le premier skipper à avoir franchi la ligne d’arrivée de cette 9ème édition.
Si Maître CoQ IV a remporté l’épreuve 2020 en arrivant 3ème, c’est grâce aux compensations en temps, pour avoir participé au sauvetage de Kevin Escoffier.
 
La course n’aura pas manqué de péripéties !
D’abord l’abandon de Nicolas Troussel dès le 16 novembre sur démâtage ;
L’abandon d’Alex Thomson deux semaines plus tard, le 30 novembre, sur avarie de safran alors qu’Alex avait déjà eu un incident grave sur la structure de son bateau quelques jours plus tôt, nécessitant des travaux de renforcement de son Imoca.
L’abandon de Kevin Escoffier le 30 novembre, son bateau s’est coupé en deux dans une déferlante et a sombré.
Kevin est récupéré par le « roi Jean » (Jean Le Cam, dit aussi « Tact-tact ») au large du Cap de Bonne Espérance…
Puis l’abandon de Sébastien Simon le 4 décembre pour un problème important sur son foil tribord et sur son puits.
Samantha Davies abandonne le lendemain, 5 décembre, sur une avarie de quille. Elle repartira, hors course, une fois les réparations effectuées, rien que pour le plaisir de son sponsor… et celui de ses yeux !
Puis Fabrice Amedeo le 11 décembre abandonne à son tour sur défaillance informatique…
Isabelle Joschke, laisse tomber le 9 janvier pour avarie de la tige du vérin hydraulique de la quille.
Sébastien Destremau également le 16 janvier, pour une accumulation de difficultés et de problèmes techniques.
Et dans les dernier milles, Boris Herrmann, qui doit être le troisième à arriver aux Sables-d’Olonne, tamponne un bateau de pêche et finit sur une seule jambe.
 
Louis Burton, de son côté, est arrivé aux Sables-d’Olonne en deuxième position, à 0 h 45. Ne disposant d’aucune bonification de temps, il est passé 3ème après le passage de ligne de Yannick Bestaven !
Le skipper de Maître CoQ IV a franchi la ligne d’arrivée à 4 h 19 et 46 secondes, pour un tour du monde bouclé en 80 jours, 13 heures, 59 minutes et 46 secondes.
Damien Seguin (Groupe APICIL) est le sixième skipper à avoir franchi la ligne d’arrivée. Il précède de quelques minutes Giancarlo Pedote (Prysmian Group).
Ils terminent toutefois derrière Jean Le Cam, et ses 16 h 15 de compensation pour le sauvetage réussi de Kevin Escoffier.
Huitième arrivé, le skipper de Yes We Cam grimpe à la 4ème place, la « place du kon » selon son expression…
Maxime Sorel (V and B Mayenne), arrivé dans la nuit de vendredi à samedi et quelques heures après Benjamin Dutreux (Omia-Water Family), est le dernier skipper aux Sables-d’Olonne.
 
Derrière, c’est désormais Armel Tripon (L’Occitane en Provence) qui mène la flotte. Après avoir patienté pour ne pas se retrouver dans la dépression, le skipper nantais a repris son chemin vers Les Sables-d’Olonne, et il arrivera lundi soir ou aujourd’hui.
Derrière Clarisse Crémer est à 602,9 milles et pourrait arriver demain. Romain Attanasio (Pure – Best Western) et Jérémie Beyou sont plus loin, à plus de 1.400 milles d’Armel Tripon. Ils sont attendus en fin de semaine aux Sables.
Six bateaux sont encore dans l’hémisphère sud. Manuel Cousin (Groupe Sétin) mène un trio avec Mirando Merron (Campgne de France) et Clément Giraud (Compagnie du lit), à plus de 3.000 milles de L’Occitane en Provence.
Enfin, Alexia Barrier (TSE – 4MyPlanet) et Ari Huusela (Stark) ferment la marche, à plus de 5.000 milles, et ne sont pas loin derrière Samantha Davies (Initiatives Cœur), qui boucle son tour du monde en mode hors course après son escale au Cap.
 
La ligne de départ et d’arrivée sont situées au large des Sables-d’Olonne et le parcours consiste à faire le tour de l’Antarctique en laissant sur bâbord (à gauche) les trois caps que sont le cap de Bonne-Espérance, le cap Leeuwin et le cap Horn.
De mon temps, quand on parlait de la route des « trois caps », la route vers le Chili te vous faisait passer au sud de la Nouvelle-Zélande.
Et c’est encore le cas…
Mais cette année, des portes virtuelles ont été placées pour créer un parcours côtier devant les Sables-d’Olonne, ou encore pour limiter le risque de percuter des icebergs ou growlers (ces petits morceaux d’iceberg à peine visibles) en descendant trop au sud lors du tour de l’Antarctique.
Pour l’édition 2020, les concurrents étaient tenus de respecter le dispositif de séparation du trafic (DST) entre le cap Finisterre et les Canaries afin d’éviter les collisions avec la navigation commerciale.
Ils doivent en outre éviter, le long des côtes mauritaniennes, une zone présentant des risques de piraterie.
 
La connaissance des glaces dérivantes de l’Antarctique était initialement limitée aux journaux de bord de quelques missions d’explorations, aux peu nombreux cargos et bateaux de pêche non clandestins qui croisent dans le grand Sud, de l’océan Indien au cap Horn, depuis, on sest un peu perfectionné.
Souvenez-vous que de la Whitebread (course autour du monde en équipage en quatre étapes) aux premiers Vendée Globe, on a fait germer l’idée d’une réglementation de course nécessaire pour protéger navires et équipages. « À partir de 1997, on a commencé à parler d’imposer des points de passage pour éviter que les solitaires ne rasent de trop près l’Antarctique, car plus le bateau navigue dans le Sud près du pôle, moins il fait de route pour rallier le cap Horn. Car après 1996, trois chavirages dans l’océan Indien et la disparition de Gerry Roufs dans le Pacifique en relation avec des trajectoires de plus en plus sud comme celle de VDH en 1992 où il s’était retrouvé entouré de glaces vers 64° S, ont incité les organisateurs à empêcher les excès. » indique le directeur de course du Vendée Globe 2020-2021.
Dans un premier temps, la direction de course a défini des « portes des glaces » afin de laisser une marge de manœuvre aux skippers : Chaque bateau devant passer au moins une fois au travers des portes, des segments d’une longueur variant selon les zones de 400 à plus de 800 milles, à une même latitude.
Le nombre de « portes » a varié de cinq en 2004 à huit en 2012, celles-ci étant placées autour du 40° S dans l’Atlantique sud, autour du 45° S dans l’océan Indien et autour du 55° S dans le Pacifique avant le cap Horn (56° S). En dépit de ce dispositif, Sébastien Josse a percuté un growler dans le Pacifique en 2004 à bord de VMI.
 
De plus, une collaboration avec CLS (Collecte localisation satellites), une filiale du CNES a permis une connaissance plus fine de la dérive des icebergs, menant à la création d’une zone d'exclusion antarctique (ZEA). CLS se base sur des relevés par images satellites, par altimétrie, par analyse des températures de l’air et de la mer, et par quelques rares observations maritimes autour des îles Kerguelen et du cap Horn.
La zone interdite a été délimitée par 72 points reliés entre eux, distants d’environ 5° de longitude afin d’éviter aux skippers d’éventuelles rencontres avec des icebergs. Ces points peuvent presque tous être déplacés avant et pendant la course en fonction de « montée » ou de « retrait » des glaces. Toutefois, la direction de course informe du déplacement d’un point avant qu’un concurrent ne soit à 1.500 milles de ce point.
C’est que la fonte de la calotte glaciaire antarctique, toujours plus importante chaque année, a amené la direction de course, en accord avec les marins, à étendre cette zone depuis sa création.
Pour l’édition 2020-2021, la ZEA est définie grâce aux images satellites et certains points d’exclusion frôlent le 42ème parallèle sud (dans le sud-ouest de l’île Gough et le nord-ouest des îles Kerguelen), soit l’équivalent de l’Espagne dans l’hémisphère nord.
 
Du coup, la distance initiale a été évaluée à 40.075 kilomètres soit 21.638 milles, telle la circonférence de la Terre et la distance autour du monde de référence.
Dans la réalité lors des sept éditions ayant précédé le Vendée Globe 2016, la plupart des concurrents ont parcouru parfois plus de 28.000 milles (soit quasiment 52.000 kilomètres).
En tenant compte des contraintes liées à la zone d’exclusion antarctique, la longueur du parcours du Vendée Globe 2020-2021 est initialement de 24.410,89 milles, soit environ 45.000 km.
80 jours sur un tel parcours, c’est 23,4 km/h ou 80 journées à 300 milles de moyenne quotidienne…
Une vitesse de 12 nœuds, avec pour seul « moteur », Éole, le vent !
Et il s’agit de le trouver sur sa route.
 
Pas trop compliqué dans le golfe de Gascogne où il faut louvoyer dans les dépressions de l’atlantique-nord pour aller trouver l’alizé des tropiques.
Avec un « barrage naturel » en amont du changement d’hémisphère, le « pot au noir », là le vent s’envole en altitude, là où se forment les cyclones.
Pour retrouver ensuite la saison estivale (en plein hiver pour nous) et l’alizé sud-est.
De là, il s’agit de choisir entre cap et vitesse. La route la plus courte est plein sud, mais l’anticyclone de Sainte-Hélène (l’équivalent de celui des Açores, mais dans l’hémisphère nord) aura poussé les concurrents à « pousser » vers le continent d’Amérique du sud pour mieux atteindre les 40ème.
Là, le vent et la mer n’ont plus d’obstacle et ça plane pour les Imoca !
Parfois trop puisque ça casse.
Et il y en a eu dans le « Grand Sud ». Le plus étonnant, outre les avaries de barre, les rencontres avec des OFNIs, les déferlantes qui te bousille les éparses et pilotes-automatiques, c’est Kevin Escoffier qui « plie » son voilier en deux et coule en une poignée de secondes !
Pas très solide…
 
Ou une mer improbable puisque Samantha a eu à faire face au même problème mais heureusement sans sombrer : Son pont était « plié » par endroit.
Le « roi Jean » (Le Cam, dit aussi « Tac-tac ») avouera après son arrivée que son voilier avait un début d’avarie du même type sur son étrave : Il aura réparé comme il a pu pour ne pas finir au fond de l’eau !
Chapeau l’artiste…
Il faut dire que « ça tape »…
Et toutes les dix secondes, on est content quand ça se calme : On peut tenter de dormir un peu…
Quand ils ne passent pas leur vie à se photographier pour voire été à plusieurs reprises groupés de visu dans l’océan Indien
 
Dans le Pacifique, il fallait aussi jouer avec la météo, mais sans avoir à manœuvrer en permanence (comme dans le pot au noir, où on court après les orages… il y a du vent sous les orages qu’on peut croiser…)
Puis la remontée vers le nord au grand large des côtes américaines, refaire les alizés dans l’autre sens, l’hiver et le « Conard-virus », et le retour vers « les Sables » en évitant les cargos.
Encore un choix « météo » : Aller chercher du vent à l’ouest ou aller au plus court en exploitant la tempête qui déboule vers le continent.
Pour éviter les collisions, l’électronique embarquée permet de prévenir le navigateur. Sauf que pour le « Teuton » Boris, à moins de 80 milles de la ligne d’arrivée, son radar pourtant en fonction, n’aura pas détecté le pêcheur !
Trahi par la technologie…
Quand même kon si près du but et d’une bonne bière bien fraîche !
 
Les Imoca sont des bêtes de course. Mais une course qui si elle se joue sur trois « bouées » comme une régate estivale, sauf que là, c’est un tour complet du globe.
Ce sont des « formules 1 » qui font un rallye tous-terrains sans escale ni assistance au stand.
Qu’il faut être « solide » pour ne pas craquer.
Déjà, la mer, c’est froid et humide. Mais quand ça glisse tout seul, c’est un vrai bonheur.
En revanche, quand ça va trop vite, ça tape, ça tangue, ça roule et parfois ça enfourne.
Quand les voiles tiennent le choc : Je note qu’il y aurait eu moins de voiles déchirées que quand on se prend un coup de Mistral dans les naseaux.
Les formidables progrès dont les plaisanciers vont pouvoir bénéficier !
Un grand « merci » aux compétiteurs et aux ingénieurs qui les leur auront faites !
 
Il n’empêche, le grand héros, ça restera « Le Cam » (« Tac-tac », la commande vocale de sa caméra).
Aller faire une manœuvre de « l’homme à la mer » jusque dans l’océan Indien, en pleine nuit et la réussir, là, chapeau-bas !
Réussir… il raconte qu’il repère le radeau du naufragé, mais que mal positionné, il manœuvre pour bien le prendre comme on l’apprend à l’ékole : Au vent.
Le fardage du voilier te fait dériver vers ta cible.
Sauf qu’il le perd de vue dans la manœuvre (parce qu’il faut mouliner de l’écoute).
Je ne te vous raconte pas l’angoisse qu’il a dû vivre à ce moment-là : On ne perd surtout pas de vue le naufragé, dans ces moments-là.
Sauf que c’est plus facile à faire quand on est plusieurs à bord. En solitaire, c’est une autre histoire.
Et puis il le repère à nouveau et là, il fait une approche directe pour hisser à bord Escoffier.
 
J’en ai eu un entre Saint-Florent et Cannes (un convoyage), Mistral dans le nez, sous deux ris et petit foc.
Sloop mal réglé qui avait tendance à lofer qu’il fallait tirer sur la barre à s’en faire mal aux bras.
Je ne sais pas pourquoi, le chef de bord laisse un « passager » se promener sans harnais sur le balcon avant pour faire des photos.
Le bateau tape une déferlante un peu plus grosse que les autres au lieu de la prendre de biais, saute en l’air et retombe lourdement dans le creux de la vague.
Plus personne sur la plage avant !
Alors que je moulinais sur la poupée de winch, je vois passer un bras hors de l’eau.
Réflexe : Je file derrière le barreur, balance la bouée fer à cheval posée sur le tableau arrière et on part au lof, foc à contre.
Puis au travers et enfin au largue, écoutes enfin choquées à fond (que ça fait un boucan infernal) et moteur lancé pour revenir au près…
On a fait deux fois le tour du « touriste » pour le hisser à bord…
Et encore un autre pour récupérer la bouée avec la gaffe…
Sportif.
 
Bref une course magnifique, qui n’aura battu aucun record sauf celle de l’arrivée groupée.
Que j’en pense que les foils et la quille pivotante n’auront pas été dirimants et qu’il va falloir revoir les normes de sécurité.
Dans le passé, on s’était excité sur le « moment de redressement », sur les ballasts et la flottabilité, sur la forme des roofs, etc.
Là, ce sera les performances de la quille pivotante à améliorer et surtout sur la résistance longitudinale.
Comment se fait-il qu’un 18 mètres puisse « flamber » sa coque alors qu’il est conçu pour surfer sur les vagues, de l’étrave à la poupe ?
C’est inquiétant…
 
C’était une très belle course : Sur « Virtual-skipper », si je termine dans la semaine, j’aurai du bol.
Alors que le vainqueur aura passé la ligne il y a bien longtemps.
Mais ni l’un ni l’autre n’auront eu à faire face au froid, à la fatigue et aux « casses ».

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