Depuis que je rêve de rouler à l’eau…
… une vieille lubie née le jour où j’ai fait ma
première électrolyse de l’eau en cours de chimie. Peut-être même avant, parce
que j’ai toujours été en avance dans ce domaine : C’était l’année de la
série des Apollos et avec une vieille règle à calcul et une table des cosinus
(les calculettes n’existaient pas), j’envoyais déjà des astronautes autour de
Vénus et de Mars !
Sauf que l’eau, c’est peut-être un excellent
diluant, commode, abondant et pas cher (et j’ai appris plus tard qu’on pouvait
la transformer en vin et en bière avec un peu d’huile de coude, beaucoup de
patience et quelques arpents de terrain cultivable), mais c’est chimiquement
une cendre : On ne peut rien en tirer d’un point de vue énergétique.
En revanche, ses composants, à savoir
l’hydrogène et l’oxygène, sont d’excellent carburant et comburant quand on les
mélange : Ça vous pète même à la tronche dès qu’on approche une
allumette !
Reste à les séparer avec… un peu d’énergie.
Autrement dit, c’est un réservoir de « transfert
d’énergie » qu’on peut même utiliser dans des piles à combustible. J’avais
démonté une de ces lanternes de chantier qui fonctionnaient de la sorte pour
émettre une faible lumière…
Sauf que si l’atmosphère emporte 20 %
d’oxygène libre, l’hydrogène, il faut pouvoir le stocker sans ça, plus léger
que le méthane, il file dans la stratosphère à vive allure quand il n’a pas
brûlé avant avec de jolies déflagrations.
Pour ça, on a longtemps utilisé des
« éponges à hydrure ». C’est lourd, c’est cher.
On peut aussi le compresser et l’enfermer
dans une bouteille.
Voire le refroidir assez pour le rendre
liquide et le stocker dans un gros thermos sous cette forme-là.
Un casse-tête, d’autant que l’hydrogène,
enfin l’un de ses isotopes, se désintègre et réchauffe le gaz liquide qui a
alors tendance à s’évaporer…
C’est pour cette raison que s’il est utilisé
pour les lancements spatiaux, il faut une usine de cryogénisation au pied du
pas de tir et refaire les pleins régulièrement (les panaches de fumeroles le
long des lanceurs en attente de lancement).
Bref, pas très commode pour les
« mobilités ».
Mais tout ça, « c’était avant »,
dans un millénaire passé et dépassé.
Depuis, on a fait de progrès et on s’apprête
à en refaire encore : Une flotte de taxis fonctionne déjà à
l’hydrogène-électrique (les piles à combustible) et restitue du mouvement
mécanique et de l’eau comme déchet.
Un tram, des trains et des bus tout autant,
sans incident majeur.
Dès demain des camions au long-cours et peut-être
plus tard des navires, des avions et enfin des automobiles…
C’est formidable : Depuis la plus haute
antiquité, l’homo-sapiens-sapiens s’est toujours débrouillé pour se
déplacer sans effort (ou avec un minimum). Bestiaux, vent, esclaves et que sais-je
encore. Il en a même transformé les paysages pour passer les barrières
naturelles (montagnes, fleuves…).
Avec l’entrée dans l’ère industrielle, les
mobilités, mais pas seulement, le travail de force également, a fait de tels
progrès que l’industrie mécanique aura démocratisé l’usage de la motorisation
tous azimuts (même dans mon lave-vaisselle…) !
Je suis de ceux qui ne renonceront pas au
« tas-de-boue-à-roulette » non plus. Et il y a encore mille progrès à
leur faire faire.
Notamment à passer dans des déplacements non
polluants.
Moins polluant, ça reste à voir quand on ne
sait pas recycler les batteries au lithium, pas plus que les panneaux solaires
et les éoliennes qui en consomment à perte de vue à en piller la planète et
transférer notre chère « souveraineté » à quelques pays qui n’ont pas
l’intention de se laisser déposséder sans contreparties sonnantes, trébuchantes
et… stratégiques.
Alors que les hydrures, ça va encore et on
peut en fabriquer. Et un conteneur blindé d’hydrogène ne pose aucun problème
technique. Même les détendeurs restent d’une technologie « basique »
et largement éprouvée.
Alors qu’attendait-on ?
Il aura fallu le « Conard-virus »
et l’opiniâtreté de « Mère-Quelle » pour que sept milliards d’euros sur
dix ans soient affecté à l’hydrogène dans le cadre du « plan de
dépenses »… vertes !
Au ministère de la « transition
écolologique », on vous explique qu’on n’a pas fini de parler de l’«
hydrogène » dans la décennie qui vient.
C’était au moment de détailler à la presse la
façon dont seront utilisés les 30 milliards des 100 milliards d’euros du « Plan
Gauloisie-Relance » alloués à la transition écolologique.
Le reste, ça ira peut-être à d’autres
« priorités »
L’hydrogène suscite beaucoup d’espoir pour le
rôle qu’il pourrait jouer dans la réduction de nos émissions de CO2,
mais il aura la part congrue du gâteau.
Précisément 2 milliards d’euros dispatchés
entre 2021 et 2022. Et ce n’est que la première marche d’un plan plus vaste, de
7,2 milliards d’euros, qui sera alloué d’ici à 2030 au profit du décollage
d’une filière Gauloisienne de l’hydrogène, précisait-on, toujours au ministère.
Ce plan, « Barbarella-Pompe-à-huile »,
la « sinistre » de la Transition écolologique et « Pruneau-le-Mère »,
« sinistre de l’Économie », ont détaillé la semaine dernière ce « Plan »
lors d’une matinée d’échanges organisée par l’Afhypac, qui fédère les acteurs
de la filière nationale de l’hydrogène.
« Dans le domaine de l’énergie, les
sommes à investir sont tout de suite considérables » en dit un
spécialiste, directeur du bidule.
Pour faire décoller la filière hydrogène, il
faudra financer de la recherche, des infrastructures, des démonstrateurs qui
ont pratiquement les mêmes coûts que les unités industrielles finales.
« Très vite, on arrive à ces 7
milliards. En face, les enjeux climatiques sont colossaux et le temps nous est
compté. Le but affiché est d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».
À cette date, nous devrons être en mesure d’émettre moins de CO2
dans l’atmosphère qu’on est capable d’en retirer.
Et trente ans, ça passe assez vite, en
particulier lorsqu’on parle du déploiement d’une nouvelle filière industrielle.
Car on ne découvre pas l’hydrogène
aujourd’hui. On en a produit environ 70 millions de tonnes dans le monde en
2019, dont près d’un million de tonnes utilisées en « Gauloisie-gazière ».
« Les usages sont industriels. Le
secteur du raffinage s’en sert par exemple pour produire des carburants, ou
celui de la chimie pour produire des engrais. Mais ces 70 millions de tonnes
sont aujourd’hui produites à 96 % à partir d’énergies fossiles
(essentiellement du gaz naturel) via le vaporeformage, un procédé qui a
l’inconvénient de rejeter du CO2.
On n’est donc pas dans une énergie
décarbonée. »
Eh oui : On sait faire, mais à partir
des hydrocarbures…
Alors qu’il faudrait doubler le parc des
centrales nucléaires pour fournir assez d’énergie (quel que soit le procédé)
pour pouvoir se passer totalement de « l’or noir ».
« Cet objectif de neutralité carbone
invite à poser un nouveau regard sur l’hydrogène. On n’y parviendra pas
uniquement en consommant moins d’énergies. Il nous faudra aussi réfléchir à de
nouvelles approches dans la façon dont on a de les produire ».
Car obtenir de l’hydrogène par électrolyse de
l’eau – en utilisant de l’eau et de l’électricité – est l’une de ces nouvelles
approches.
« Et, dans ce processus, cette
électricité peut provenir de sources alternatives comme l’éolien ou le solaire.
Or, les coûts de productions de ces
énergies nouvelles ont fortement baissé ces dernières années et il reste encore
des marges de réduction, même si ça ne fera pas forcément aisé. »
Des perspectives qui contribuent à donner un
peu plus d’intérêt encore à la production d’hydrogène par électrolyse de l’eau
à partir d’énergies alternatives.
En effet, ces sources d’énergie « alternative »
et « écololos » ont le gros défaut d’être intermittente : Pas forcément
disponible quand on en a besoin, pas utile voire superfétatoires quand on n’en
a plus besoin.
Mais vous aurez noté que du côté d’Ajaccio,
on stocke déjà du « solaire » à travers la fabrication d’hydrogène
qu’on brûle justement quand on en besoin, la nuit par exemple…
C’est ce qu’on appelle « l’hydrogène vert »,
la lubie de « Mère-Quelle ».
« Oui, mais il ne faut pas croire que
ce qu’on appelle « hydrogène vert » est la seule façon de faire de l’hydrogène
décarboné. Une autre façon d’y arriver est de produire de l’hydrogène toujours
par électrolyse de l’eau, mais en utilisant de l’électricité de source
nucléaire. »
Or, justement, on ferme les centrales et les
« Teutons » rouvrent des centrales à charbon (et de lignite).
Si avec ça on ne marche pas sur la tête…
On peut aussi obtenir de l’hydrogène
décarboné via le vaporeformage, si on parvient à capter et stocker le CO2
émis lors du processus de fabrication : Il ne faut pas oublier cette
troisième piste. « Elle permettrait de produire rapidement de
l’hydrogène décarboné à des prix relativement bas, que n’atteindra pas la
production d’hydrogène par électrolyse de l’eau avant plusieurs années.
Un avantage non négligeable si on veut
faire décoller la filière hydrogène en réduisant le plus possible son coût
sociétal »,
autrement dit, l’argent public à y investir.
Car il n’est pas simple de réduire les
émissions de CO2 dans le secteur industriel, en particulier dans
l’industrie lourde (métallurgie, sidérurgie, pétrochimie…). « Prenez la
sidérurgie. Elle utilise du charbon comme source d’énergie, mais aussi comme
principe réactif pour produire de l’acier. Tout cela s’accompagne d’émissions
de CO2 et ce n’est pas en jouant sur le rendement des
hauts-fourneaux que vous allez régler le problème ».
L’hydrogène peut jouer tout de suite un rôle
en fournissant une énergie décarbonée à des unités industrielles sidérurgiques
voire, dans les années qui viennent, à remplacer le charbon comme principe
actif utilisé pour produire l’acier en dit « l’expert ».
On n’y est pas encore, mais on peut
l’imaginer : Je n’y connais pas grand-chose en sidérurgie, mais sans le
coke du charbon, on ne fait pas d’acier, d’après ce que j’en sais. On fait tout
juste de la ferraille.
L’hydrogène est aussi une autre façon de
faire de la mobilité électrique et pourrait ainsi aider à décarboner les
transports, secteur qui représente tout de même plus 30 % de nos émissions de
CO2 en « Gauloisie-polluante ».
« C’est en particulier une
opportunité pour les transports lourds – les camions, les bus, les trains voire
les avions – peu adaptés à l’utilisation de batteries électriques. Tout
simplement parce que les batteries qu’il faudrait embarquer pour faire
fonctionner ces véhicules pèseraient trop lourd sous le capot ou occuperaient
trop de place, ou alors il faudrait rogner sur l’autonomie. »
Merci « l’expert » : Il vient
confirmer mon propos d’entrée !
Et ma conclusion…
« Enfin, l’hydrogène peut aussi être
utilisé comme un mode de stockage de l’énergie. C’est une perspective très
intéressante pour l’éolien et le solaire, dont l’intermittence est un problème
auquel il faudra se confronter d’ici à 2050. »
On est d’accord : L’idée serait alors,
lorsqu’elles produisent plus que besoin, d’utiliser ce surplus d’électricité
pour produire de l’hydrogène, toujours via l’électrolyse de l’eau, puis de
stocker ce gaz pour un usage ultérieur.
Par exemple, en le retransformant en
électricité, via une pile à combustible, pour faire avancer un véhicule.
« L’hydrogène se stocke en tout cas
très bien, dans des réservoirs, des batteries, mais aussi en sous-sol, dans ce
qu’on appelle des cavités salines, si on veut faire du stockage massif. »
On doit même pouvoir en stocker dans des condensateurs
à améliorer : Le solaire et l’éolien s’y prêteraient très bien…
Ou le gravitaire encore (technique qui
consiste à remonter de l’eau derrière un barrage pour le « recharger »,
comme savent le faire nos électriciens au lieu de la balancer à la mer…)
Mais rappelons que l’hydrogène a aussi ses
défauts : L’un des inconvénients est celui du rendement. « La
production d’hydrogène par l’électrolyse de l’eau, puis encore sa
retransformation en électricité sont deux étapes au cours desquelles de
l’énergie est perdue. De l’ordre, aujourd’hui, de 60 % à chaque fois.
On perd ainsi les deux tiers de
l’électricité initiale dans le processus. C’est beaucoup. C’est pourquoi il
faut rendre ces filières plus compétitives, augmenter les capacités de
production d’électricité, mais aussi financer la recherche et le développement
pour permettre d’améliorer les rendements.
C’est possible. Une des technologies
sur laquelle sont fondés beaucoup d’espoirs est par exemple l’électrolyte
solide, qui permet à la fois des gains importants en matière de rendements,
mais aussi de sécurité. »
Mais pas seulement : « Un autre
inconvénient de l’hydrogène, c’est un gaz inflammable et explosif.
Il ne faut pas exagérer sa
dangerosité, mais garder en tête qu’elle n’est pas anodine non plus.
Mais ce risque se gère. Pour rappel,
on utilise près d’un million de tonnes d’hydrogène chaque année en France. »
On est sur la même ligne…
En bref, je suis ravi, même si je pense que « Jupiter »
aurait pu faire mieux avec « le pognon qui n’est pas à lui ».
Parce que bon, mon « tas-de-boue-à-roulette »
navigue encore au diesel et il sera interdit dans la kapitale de « Paris-sur-la-Seine » l’année
prochaine : « Sœur-Âne » va m’obliger à m’en défaire alors qu’on aura
eu une « vie intime de couple » de plusieurs centaines de milliers
de kilomètres ensemble sans trop de heurts.
J’aurai bien fini ma vie avec une voiture « à
eau », mais le réseau de distribution n’est pas encore à la hauteur.
Au moins avant une bonne dizaine d’années,
même si la technologie est désormais à portée de main et déjà préfinancée (avec
du pognon qui n’existe pas encore).
Une « toute électrique », c’est
impensable : Quand je me déplace, c’est pour aller dans des endroits
impossibles où même le train ou l’avion n’y vont pas et je ne me vois pas
poireauter des heures pour faire le plein tous les trois cents kilomètres.
Une hybride, c’est une vaste konnerie :
De toute façon il faut du pétrole pour recharger ta batterie. En ville, je veux
bien puisqu’on roule à 12/13 km/heure, mais au-delà de 50 km, y’a plus de jus
pour rejoindre une pompe à essence…
Et en plus il faut se trainer avec la
batterie même dans les côtes, ce qui aggrave à chaque accélération la consommation
et la pollution.
Désolé pour « Barbarella-Pompe-à-huile »,
mais je finirai avec une à essence tout-à-fait classique, même d’occasion s’ils
ne fabriquent plus que des gros-kuls de SUV…
Mais je me réjouis : « Ma nichée »
roulera « à l’eau », mon rêve d’ado !
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