Qassem Soleimani
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman,
une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de
l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des
actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie
lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc
purement, totalement et parfaitement fortuite !
Le major-général Qassem
Soleimani est le commandant de la « Force Al-Qods » du corps des
Gardiens de la révolution islamique.
Mais il aura participé à
différents conflits : la rébellion kurde de 1979, la guerre Iran-Irak,
l’insurrection du Parti démocratique kurde d’Iran, la guerre du Saada, la
guerre d’Irak, le conflit israélo-libanais de 2006, la première guerre civile
irakienne, la guerre civile syrienne et la seconde guerre civile
irakienne !
Ses faits d’armes sont
nombreux : l’opération Tariq al-Qods, l’opération Victoire Indéniable,
l’opération Beit ol-Moqaddas, l’opération Ramadan, l’opération Avant l’Aube,
les opérations Valfajr 1, 3, 4, 5, 6 et 10, la bataille des Marais, l’opération
Badr, la libération de Meimak, la première bataille d’Al Faw, la bataille de
Mehran, les opérations Kerbala 4, 5, 6 et 10, l’opération Beit-ol-Moqaddas 7,
la seconde bataille d’Al Faw, l’opération Nasr 4, l’opération Mersad, le raid
du quartier général de la province de Karbala, la bataille de Qousseir, le
siège d’Amerli, la bataille de Jourf al-Sakhr, la bataille de Baïji,
l’offensive de 2015 dans le sud de la Syrie, la bataille de Tikrit, l’offensive
de Hama, le siège de l’aéroport militaire de Kuweires, la campagne de
Lattaquié, la bataille d’Alep, celle d’Al-Anbar, l’offensive de la Badiya et la
bataille de Boukamal…
Pour ces faits d’armes il
aura été décoré de l’Ordre de Zulfikar
Qassem Soleimani est né
le 11 mars 1957 à Rabor (province de Kerman) et mort le 3 janvier 2020 à
Bagdad.
Globalement, après avoir
participé à la guerre Iran-Irak, il dirige les opérations extérieures du régime
iranien, notamment pendant les guerres d’Afghanistan, la guerre d’Irak, le
conflit israélo-libanais de 2006 et la guerre civile syrienne.
Lors de cette période, il
étend l’influence de l’Iran au Moyen-Orient en chapeautant de nombreuses
milices chiites pro-iraniennes, notamment les Hachd al-Chaabi en Irak et le
Hezbollah au Liban.
En Syrie, il participe à
la formation des Forces de défense nationale et dirige les milices chiites
étrangères qui viennent en aide au régime de Bachar el-Assad.
Il soutient également le
Hamas et le Jihad islamique palestinien en Palestine, et les Houthis au Yémen.
Proche du Guide de la
Révolution Ali Khamenei, il est élevé au rang d’icône par la République
islamique d’Iran.
Il finit tué à Bagdad
dans une frappe de drone ciblée menée par les États-Unis, lors de la crise
américano-iranienne de 2019-2020.
On sait de lui qu’il est
issu d’une famille de paysans modestes de la région de Kerman. Après cinq
années d’école obligatoire, il devient ouvrier à l’âge de 13 ans.
En 1979, il participe à
la Révolution iranienne et rejoint le corps des Gardiens de la révolution
islamique.
Il fait ses premières
armes en 1980, au début de la guerre Iran-Irak. Soleimani gagne une réputation
de bravoure, surtout à la suite des missions de reconnaissance entreprises
derrière les lignes irakiennes.
Après avoir participé à
l’écrasement d’une révolte kurde dans le nord-ouest du pays, il devient
lieutenant.
Pendant la guerre
Iran-Irak, il sert sur le front sud.
Après la fin du conflit,
il est commandant des Gardiens de la révolution dans sa province natale de
Kerman.
Il est ensuite envoyé au
Sistan-et-Baloutchistan combattre les groupes indépendantistes arabes sunnites
et les trafiquants de drogue à la frontière afghane.
Il gravit rapidement les
grades en raison de son rôle dans les opérations réussies de reconquête face à
l’armée irakienne, dans la province du Khouzistan.
Il finit par devenir le
chef de la 41ème division Tharallah.
À la fin de 1997 ou au
début de 1998, Qassem Soleimani est nommé à la tête de la Force Al-Qods, les
forces spéciales des Gardiens de la Révolution. Reconnu comme un brillant
tacticien, y compris par les Occidentaux, il œuvre en faveur des chiites au
Moyen-Orient, notamment en bâtissant la branche armée du Hezbollah libanais.
Au Liban et en Palestine,
il fournit pendant les années 2000 et 2010 un soutien matériel et une expertise
militaire au Hezbollah, au Hamas et au Jihad islamique palestinien.
Lors des protestations
étudiantes de 1999, Qassem Soleimani s’exprime publiquement et, avec d’autres
généraux, menace par écrit le président réformateur Mohammad Khatami d’un coup
d'État s’il ne met pas rapidement un terme à ces manifestations.
Lors de la campagne
d’Afghanistan de 2001, alors que le régime iranien redoute de se retrouver avec
des troupes américaines à ses frontières, Soleimani défend devant le Conseil
suprême de sécurité nationale l’idée d’une coopération avec les Américains
contre les talibans.
Des diplomates iraniens
pilotés par Soleimani rencontrent alors le diplomate Ryan Crocker et lui
livrent de nombreux renseignements sur les talibans. Cette collaboration
s’écroule cependant en 2002, alors que les États-Unis préparent l’invasion de
l’Irak et que George W. Bush junior désigne l’Iran comme un membre de l’« Axe
du Mal ».
Après le début de la
guerre d’Irak en 2003, Soleimani développe un réseau de milices chiite
pro-iraniennes, inspirées du Hezbollah libanais. Il arme, entraîne et dirige
les actions de ces milices contre les forces américaines.
Selon les estimations de
l’armée américaine, environ 600 militaires américains sont tués par les
combattants pro-iraniens lors du conflit irakien.
Un « ennemi »
déjà qualifié de redoutable…
En 2006, au début du
conflit israélo-libanais, il se rend au Liban avec Imad Moughniyah.
Il reste dans le pays
pendant presque toute la durée du conflit.
Le 24 janvier 2011, il
est nommé major général par l’ayatollah Khamenei. À partir de la fin de 2012,
il engage la Force Al-Qods dans le conflit syrien. Tout au long de la guerre
civile syrienne, il est la tête de plusieurs dizaines de milliers de miliciens
islamistes chiites venus d’Irak, du Liban, d’Afghanistan et du Pakistan qui
appuient les forces de Bachar el-Assad. En 2012, il participe à la formation
des Forces de défense nationale, qui réunissent l’ensemble des milices
pro-régime.
En 2013, il dirige les
forces du Hezbollah à la bataille de Qousseir.
Le 10 juin 2014, dans les
heures qui suivent la chute de Mossoul, l’Iran le dépêche en Irak. Au cours des
mois suivants, il intervient notamment lors du siège d’Amerli, la bataille
d’Al-Anbar, la bataille de Baïji et la bataille de Tikrit.
Qassem Soleimani poursuit
également ses opérations en Syrie, où il se rend régulièrement.
Le 22 novembre 2015, il
est légèrement blessé à al-Eiss, au sud-ouest d’Alep, lors de combats contre
les rebelles.
Le 31 mars 2017, il se
rend sur le front de Hama.
En octobre 2017, après le
référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien, Soleimani se rend à
Souleimaniye et aurait œuvré pour obtenir le retrait des troupes de l’UPK,
lesquelles n’opposent guère de résistance lors de l’offensive de Kirkouk menée
le 16 octobre 2017 par l’armée irakienne et les Hachd al-Chaabi.
En novembre 2017, il
supervise personnellement la bataille de Boukamal.
En octobre 2019, au début
des manifestations contre le gouvernement irakien, politiquement proche de
l’Iran, Soleimani organise une réunion à Bagdad avec des responsables de la
sécurité irakiens pour faire valoir le savoir-faire de sa milice pour «
contrôler » les manifestations. Les milices pro-iraniennes des Hachd al-Chaabi
sont particulièrement impliquées dans la répression qui fait 600 morts.
Selon l’agence Reuters, à
la mi-octobre 2019, lors d’une réunion à Bagdad, alors que l’Irak commence à
être en proie aux manifestations antigouvernementales, Qassem Soleimani donne
pour instruction aux milices chiites de mener des attaques sur des cibles
américaines afin de provoquer des ripostes de la part de Washington qui
pourraient faire tourner la colère des Irakiens vers les États-Unis.
Il donne également
l’ordre aux Gardiens de la révolution de transférer des roquettes Katioucha et
des missiles sol-air portatifs aux Kataeb Hezbollah, qui sont chargées de
coordonner ces attaques.
L’Iran est également
touché en novembre 2019 par un mouvement de protestation anti-gouvernemental.
Des portraits de Qassem Soleimani et du Guide de la Révolution Ali Khamenei
sont brûlés.
Les autorités coupent
internet et les Gardiens de la révolution islamique mènent une violente
répression qui fait entre 300 et 1.500 morts.
En novembre et décembre
2019, une dizaine d’attaques frappent des cibles américaines. Ces actions, non
revendiquées, sont imputées par les Américains aux milices pro-iraniennes.
Elles font un mort et plusieurs blessés dans les rangs de l’armée irakienne et
provoquent des dégâts matériels jusqu’aux abords de l’ambassade américaine.
Le 27 décembre 2019, 36
roquettes s’abattent sur la base K1 à Kirkouk, où sont présents des militaires
américains. Un sous-traitant américain est tué dans l’attaque.
Le 29 décembre, les
États-Unis ripostent en bombardant cinq sites tenus par les Kataeb Hezbollah,
dont trois dans l’ouest de l’Irak et deux dans l’est de la Syrie, tuant au
moins 25 combattants de la milice et faisant 51 blessés.
Le 31 décembre, des
milliers de miliciens et de partisans des Kataeb Hezbollah pénètrent dans
l’enceinte de l’ambassade des États-Unis à Bagdad.
Le 1er janvier
2020, le président américain Donald Trump menace l’Iran, affirmant tenir le
pays pleinement responsable des précédentes attaques.
Dans la nuit du 2 au 3
janvier 2020, Abou Mehdi al-Mouhandis, chef des Kataeb Hezbollah et chef de la
branche militaire des Hachd al-Chaabi, vient accueillir à l’aéroport
international de Bagdad le général iranien Qassem Soleimani arrivé de Damas, en
Syrie. Les deux hommes, ainsi que des miliciens du Hachd et d’autres officiers
des Gardiens de la Révolution, prennent alors place dans deux véhicules
blindés.
Selon l’agence Reuters,
des « informateurs » dans les aéroports de Damas et Bagdad
avertissent les Américains. Peu après minuit, un drone MQ-9 Reaper mène une
frappe aérienne contre le convoi, tuant Soleimani, al-Mouhandis et plusieurs
autres officiers iraniens et miliciens irakiens.
L’AFP indique que selon
un haut responsable américain du ministère de la Défense, l’opération a été précipitée
par le hasard : Soleimani « est arrivé à l’aéroport et nous avons eu une
opportunité. Sur la base des instructions du président, nous l’avons saisie
».
Un responsable local
interrogé par l’AFP déclare pour sa part qu’al-Mouhandis « était venu chercher
Kassem Soleimani à l’aéroport, ce qui d’habitude n’arrive pas ».
Pour Michael Knights,
chercheur au Washington Institute for Near East Policy, « Soleimani était
très facilement atteignable. Il était à l’aéroport de Bagdad et s’est exposé
aux systèmes de surveillance américains de reconnaissance faciale. Ils ont
ainsi pu l’identifier et le frapper en trente secondes. C’est très rare d’avoir
ce genre d’opportunité. Et de l’avoir au moment précis où ils envisageaient de
le viser ».
L’attaque est revendiquée
par les États-Unis et le Département de la Défense des États-Unis annonce que
l’ordre d'éliminer Qassem Soleimani a été donné par le président Donald Trump.
Qassem Soleimani est
élevé à titre posthume au grade, inusité depuis des années en Iran, de général
de corps d’armée. Le Guide de Révolution nomme dès le 3 janvier le général
Ismael Qaani en tant que nouveau commandant en chef de la Force Al-Qods.
Des milliers de personnes
manifestent à Téhéran le 3 janvier en brandissant des portraits de Qassem Soleimani
et en scandant « Mort à l’Amérique ».
L’Orient-Le Jour souligne
que « ces images tranchent avec celles des manifestants qui brûlaient des
portraits de l’ayatollah Ali Khamenei et de l’ancien commandant de la force
al-Qods au cours de la dernière vague de manifestations. Elles tranchent également
avec les slogans phares qui appelaient à la fin de l’interventionnisme iranien
dans la région ». Des rassemblements en hommage à Soleimani ont également
lieu à Bagdad, Beyrouth et Sanaa.
Sa mort est en revanche
célébrée en Syrie dans les zones tenues par les rebelles !
En Irak, la mort de
Qassem Soleimani est accueillie avec joie par des manifestants
anti-gouvernementaux. Nombre d’entre eux dénoncent à la fois l’Iran et les
États-Unis. Dans certaines villes, les rencontres entre manifestations anti-gouvernementales
et cortèges pro-Iran tournent même à l’affrontement.
Vétéran décoré de la
guerre Iran-Irak, dans laquelle il est devenu commandant de division à moins de
trente ans, Qassem Soleimani est considéré comme un personnage clé de
l’influence militaire iranienne au Moyen-Orient. À ce titre, il fédère une
grande partie de la population iranienne.
Selon un sondage réalisé
par le Centre d’étude international et de sécurité de l’université du Maryland
en juillet 2017, il est la personnalité publique la plus populaire en Iran,
avec 78 % d’opinions favorables ou très favorables.
Il est élu homme de
l’année par le site iranien d’informations Khabaronline.ir (conservateur
modéré) à la suite d’un sondage conduit sur le site quelques jours avant le 21
mars 2015 (Nouvel-an iranien).
Pour Maziar Khosravi,
journaliste au quotidien réformateur iranien Charq, la popularité de Soleimani
s’explique par le fait qu’il « était l’un des rares, si ce n’est le seul des
commandants des Gardiens à ne pas intervenir » sur la scène politique
intérieure.
Il affirme également qu’«
il montrait de l’empathie pour les femmes considérées mal voilées selon le
système politique iranien, estimant qu’elles ne devaient pas être rejetées
».
Après la mort de
Soleimani, le journaliste au Figaro Georges Malbrunot écrit : « En venant si
nombreux, les Iraniens ont d’abord rendu hommage au chef militaire, qui réussit
à sanctuariser leur pays face aux attaques des djihadistes de Daech, depuis l’Irak
voisin. Ils lui savent gré également de ne pas avoir eu d’ambitions politiques.
»
Pierre Alonso,
journaliste à Libération, indique : « La propagande officielle a su
exploiter cette idée d’un Iran assiégé, entouré de conflits et de forces
hostiles, et ériger Soleimani en barrage, alors que les massacres qu’il a
ordonnés, notamment en Irak, ont contribué à aliéner les populations sunnites,
renforçant ainsi l’État islamique, organisation terroriste très antichiite.
(…) L’élimination de Soleimani a immédiatement réveillé le puissant
nationalisme iranien, qui revient dans le pays ces dernières années. (…)
Sa mort a condamné au silence ceux qui tentent de protester au sein de la
République islamique. »
Azadeh Kian, professeur
de sciences politiques à l’Université Paris-VIII, affirme : « Soleimani est
vu comme un stratège. Il n’était pas directement impliqué dans la répression
des mouvements sociaux ces quinze dernières années, contrairement à Mohammad
Ali Jafari et Hossein Salami, qui sont perçus comme des agents de la répression
».
Il est pourtant vu par
une partie de la population comme « un rouage clé dans la machine
d’oppression ».
En revanche, pour la
chercheuse iranienne à Sciences-Po, Mahnaz Shirali : « pour l’Iranien
lambda, Soleimani était un monstre, ce qui se fait de pire dans la République
islamique. »
Paris,
février 2020.
I3
270 pages – 12,30 €
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerKathleen, n'insistez pas : Cee commentaire est hors sujet !
RépondreSupprimerJe suis donc obligé de le censuré.
Monsieur Lee est probablement quelqu'un de très bien, mais c'est certainement un gros "faiseur" qui a besoin qu'on fasse sa pub pour augmenter ses bénéfices au détriment des pigeons qui passent.
Sans rancune et bien à vous !
I-Cube