La
Gauloisie serait-elle la patrie des projets foireux ?
Ne crachons pas non plus à-tout-va sur mon pays, celui que j’aime tant
(même s’il me rend mal…) : Il y a des réussites industrielles et même
commerciales qui font envie au-delà des frontières. Sans même parler de votre « sec-sok ».
Mais entre les déboires de l’EPR, la catastrophe du Concorde, après-demain
celle de l’A380, le long fiasco du Rafale, la « haute technologie » du
futur vient de se prendre une mandale supplémentaire avec l’aéroport de Notre-Dame-des-landes.
Pour éviter un fiasco supplémentaire ?
Probablement.
Mais ce qui reste étonnant, c’est la position de « Jupiter »,
qui applique sans mollir ses « promesses de campagne » et vient pour
une nouvelle fois de les piétiner. C’est quand même assez extraordinaire qu’on
respecte si peu la « parole du peuple » des électeurs, qui avait voté
lors d’un référendum local pour l’ouverture de « l’aéroport NDDL » et
qui finalement restera une friche agricole (et humide).
Décidément, c’est une fois de plus la démonstration que le peuple ne
décide vraiment que des konneries !
Heureusement que nos « dirigeants-élus » restent clairvoyants et
peuvent se permettre de piétiner la volonté populaire qui… les a portés au
pouvoir et « aux manettes ».
Je vous le répète, la démocratie est morte dans ce pays-là. Il n’y a pas à
en douter.
Mais bon, quelques chiffres pour vous convaincre qu’heureusement les « maîtres
du monde » ne sont pas non plus que des « autistes-trisomiques »
: Ils savent ce qu’ils font et vous leur direz « MERCI » plus tard.
– 50 ans pour prendre une décision et enfin « dégeler » les
terrains…, c’est pas mal !
– Un aéroport pour 358.000 habitants (pas tous
« internationaux », mais Calvi-Sainte-Catherine –
Balagne/« Corsica-Bella-Tchi-Tchi » – en est un, avec atterrissage et
décollage dos à la montagne pour les avions de ligne à réaction) là où en « Ritalie »
on en compte 1 pour 1,2 million d’habitants ; 1 pour 2 millions d’habitants
chez les « Rosbifs » ; et 1 pour 4 millions d’habitants en
« Teutonnie ».
– 3,5 millions de passagers en 2011 pour l’unique aéroport voisin de
Nantes-Atlantique qui se sentait déjà « à
l’étroit », proche de la saturation avec son unique piste, alors que lors de
l’éruption volcanique islandaise de l’année dépassée, Nantes qui était hors
zone, a multiplié son trafic par trois pendant plusieurs jours, et que tout
s’est très bien passé !
– Genève en « Helvétie », avec un aéroport de même taille, a
reçu l’année passée plus de 12 millions de passagers… avec une seule piste et
des contraintes de proximité urbaine dantesques et une plate-forme aussi grande
que Nantes.
– Le premier prix au championnat du monde de la fréquentation revient à
San Diego en Californie : Une seule piste, plate-forme beaucoup plus petite
qu’à Nantes-Atlantique, des contraintes incroyables d’environnement et
d’interdictions de vol de nuit : 18 millions de passagers l’année passée…
De qui se foutait-on au juste ?
Pour prendre sa décision, le premier des sinistres a dû s’abriter derrière
sur le rapport d’experts qui lui avait été remis le 13 janvier.
Le rapport confirmait « l’absence
de solution parfaite », certes, y compris celui d’un « plan
B ». Et d’annoncer en amont une décision « exceptionnelle » pour une situation « exceptionnelle » qui ferait
forcément des mécontents : Le mek, il craignait déjà pour ses kouilles,
oui !
Un « plan B » construit autour de trois axes : La modernisation
de la plateforme actuelle, Nantes-Atlantique ; le développement de l’autre
aéroport régional en Bretagne, Rennes-Saint-Jacques ; et l’amélioration de
l'accès des aéroports parisiens depuis les gares de TGV.
Les régionaux-locaux seront priés de prendre le train pour prendre
l’avion…
Très drôle.
Mais il y a aussi les « vraies » raisons.
1 – Le trafic : Le rapport de décembre reprend
les chiffres de la Direction générale de l’aviation civile, les seuls chiffres
officiels, pour qui le trafic aérien sur Nantes témoignent, certes, d'une très
forte hausse ces derniers mois (+ 18 % d’octobre 2016 à octobre 2017 là où d’autres
annonçaient + 70 %), mais reste en deçà des 5 millions de passagers.
Contrairement aux dires des pro-NDDL qui jurent que l’année 2017 aura atteint
5,5 millions…
La prévision d’un trafic à 9 millions de passagers, seuil de saturation hypothétique
mais officiellement reconnu, ne se réaliserait qu’à l’horizon 2040 et non en
2030. En mars 2016, le Conseil général de l’environnement et du développement
durable (CGEDD), mandaté par la « sinistre-écololo »
(justement-Ségololo-soi-même, auteuse de la reculade sur les portiques de la
« taxe-camion » décidé par « Bling-Bling », le truc qui
vous aura coûté 800 M€ de dédit… autre « foirade » mémorable), avait
déjà conclu que le futur NDDL était « surdimensionné ».
Selon cette expertise, une seule piste de 2,9 km de long était même suffisante
pour 9 millions de passagers.
Dont acte.
2 – Les sous : D’une part, on ne nous dit rien
des coûts des aménagements de l’aéroport de Rennes… Curieux.
D’autre part et selon Vinci, en 2010, l’aéroport de NDDL devait coûter 561
millions d’euros, dont seulement 43 % aux frais de l’État et des collectivités
locales. Mais l’ardoise, très sous-estimée selon les opposants, ne tenait pas
compte des travaux d’aménagement supplémentaires à prévoir, le tram-train et
les routes de desserte, faisant monter la facture à 920 millions d’euros :
Le rapport de décembre évoquant, pour sa part, la somme de 730 millions.
Notez que le chiffrage des améliorations à venir de l’existant est un peu
plus faible, mais tout probablement sous-évalué et en tout cas, ne tenant pas
compte des aléas potentiels relévés par la Cour des comptes…
Et puis depuis 2010, les compagnies aériennes qui exploitent l’actuel aéroport
de Nantes-Atlantique paient des taxes et redevances pour y décoller, atterrir
ou stationner. Autant d’impôts assumés dans le prix du billet payé par le « cochon
de client » qui, revus chaque année à la hausse, ont permis de rassembler un
pactole de quelque 100 millions d’euros. Un dispositif qui avait pour but d’être
utilisé pour la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Si le
ministère des Transports se refuse à confirmer le montant, il reconnaît en tout
cas avoir mis en place un « préfinancement
spécifique » du projet.
Les taxes ainsi versées par les compagnies aériennes ont fait de
Nantes-Atlantique l’aéroport le plus rentable de « Gauloisie-aérienne »,
avec une « soixantaine de millions d'euros
de chiffre d’affaires ». Alors désormais, quid de ces 100 millions d’euros
de prélèvements collectés depuis sept ans ?
Interrogé sur le sujet, le ministère des Transports a expliqué que « le concessionnaire est tenu de conserver ce financement pour de nouveaux investissements »
et qu’il ne peut pas « le verser à ses
actionnaires ». Et les compagnies aériennes ayant payé ces taxes et
redevances ne comptent pas réclamer de remboursement en cas d’abandon du projet
d’aéroport nouveau. La modernisation de Nantes-Atlantique requiert dans l’immédiat
un nouveau terminal pour les compagnies aériennes low-cost, soit 12 millions d’euros,
et une réfection de la piste de décollage et des parkings pour environ 40
millions d’euros. « Nous sommes loin des
quelque 100 millions capitalisés », explique un chef d’entreprise nantais.
Alors quid du solde ?
Où sont les cocus de l’affaire et qu’en disent-ils ?
Dans le cadre d’une concession, « les
investissements ont d’abord vocation à être financés par le trafic aérien. Les
compagnies aériennes ont vocation à payer les coûts d’investissement »,
aura précisé la sinistre du transport, Miss « Bord-né » coupant court
à toute polémique, qui ne sait pas encore que c’est le consommateur-imposable
qui finance, in fine.
Va falloir que je me dévoue pour aller lui expliquer les ressorts de la
fiscalité sur l’économie réelle : Une « X-ingénieur des ponts, des
eaux et des forêts », divorcée et qui est plus jeune que moâ mais qui fait
15 ans de plus, je ne vous raconte pas la galère…
J’aurai préféré l’inverse.
3 – L’environnement : Les deux projets étaient
difficiles à départager. Pas de différence sensible en matière d’émissions de
CO2. Dans le cas de Notre-Dame-des-Landes, le problème environnemental
était surtout celui de l’étalement urbain. Car, sur la question des mesures
compensatoires insuffisantes au regard du sacrifice de ces 1.600 hectares
préservés depuis un demi-siècle, le tribunal administratif de Nantes a rejeté
en juillet 2015 tous les recours visant à faire annuler les arrêtés
environnementaux permettant à Vinci de détruire les zones humides et de déplacer
les espèces protégées.
Mais dans le cas du maintien de Nantes-Atlantique, le problème
environnemental principal est celui de la pollution sonore. Le survol du lac de
Grand-Lieu était souvent brandi par les partisans de NDDL, un lac en zone
Natura 2000. Mais leur argument de protection des oiseaux a été contredit par
une note de la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du
logement (Dreal) remise au préfet de la région Pays de la Loire en février 2016
: « L’allongement de la piste de l’aéroport
de Nantes-Atlantique ne présente pas de risque pour la faune de la réserve
naturelle et n’augmente pas le péril aviaire ».
C’est donc bien le bruit pour les riverains qui reste l’obstacle
principal.
Notez qu’autour d’Orly et de Roissy-CDG, le problème est identique, mais
des solutions d’apaisement ont été trouvées autour d’Orly (au détriment des
riverains de « la Plaine-de-Gauloisie »).
En décembre, les experts ont préconisé de réviser rapidement le plan de
gêne sonore et le plan d’exposition au bruit. Deux mesures faciles à prendre.
4 – La durée des travaux : Les partisans du maintien de
Nantes-Atlantique le pointe. On a perdu trop de temps. Après 50 ans de
tergiversations, le contrat de construction de NDDL a été signé en 2010 et
depuis… plus rien !
Huit ans dans la vue. Si les travaux de NDDL étaient lancés aujourd’hui,
il faudrait encore attendre 2023 à 2025 pour l’inaugurer ! Alors que selon les
termes mêmes du « Premier sinistre » : « Moderniser Nantes-Atlantique et en aménager les abords » sera « rapide. ».
Néanmoins, c’est bien sur ce point que le gouvernement est le moins rassuré.
Le rapport des médiateurs remis en décembre affirme qu’il faudra fermer
l’aéroport « environ neuf semaines »
pour les travaux.
Mais c’est sur les délais de la procédure que repose le risque de dérapage.
Outre les recours qui ne manqueront pas d’être introduits, il y aussi l’enquête
publique à organiser, la déclaration d’utilité publique à obtenir, les
multiples avis d’organes de consultation divers (débat public, environnement,…)
à récolter. Les opposants au maintien de l’aéroport à Nantes-Atlantique l’estiment
même à 15 années. Et ils savent de quoi ils parlent : Pour
Notre-Dame-des-Landes, le débat a bien duré 60 ans !
Fiasco prévisible…
5 – Le concessionnaire : Reste également à traiter du
cas du groupe Vinci, concessionnaire de « Nantes-Atlantique » et
retenu (contrat signé) pour la construction de NDDL abandonné, assorti d’une
concession d’exploitation de 55 ans.
Contractuellement, le montant pourrait représenter plusieurs centaines de
millions d’euros. « Nous n'avons pas calculé
le montant du dédit car c’est très compliqué et c’est prématuré », avait
affirmé le PDG de Vinci.
Tu parles, Charles…
Un autre paramètre, plus officieux mais qui pourrait rendre Vinci
conciliant face au client public, c’est son désir de monter au capital
d’Aéroport de Paris (ADP), dont l’État détient toujours 50,6 %. Vinci a pris 8
% d’ADP pour mettre un pied dans la porte alors qu’il est envisagé de
privatiser la société en totalité.
La porte ouverte aux « petits-arrangements » entre coquins, oui !
6 – Finalement, dans cette affaire, une seule
conclusion s’impose dans cette série de fiascos, c’est que les
« politiques » nuisent gravement à la vie de l’économie du pays et même des
régions (z’& territoires périphériques).
Plus que cela, ce qui m’amuse c’est le mot de « Jupiter » :
« Je ne veux plus voir ce genre de ZAD en
France ». Si le chef de l’État semble déterminé quant à un « retour à l’ordre public » et à une « restauration de l’autorité de l'État »,
la disparition des ZAD ne semble pas si évidente. Il y aurait, disséminés sur
tout le territoire national, une cinquantaine de sites surveillés de près par
le gouvernement et les services de renseignements. Si certains sont connus pour
être déjà de « petites » ZAD, d’autres nouvelles « zones à défendre » (et non
pas « d’Aménagement-Différé ») sont parties pour donner du fil à
retordre au gouvernement avec des « zadistes » remontés à bloc par le
renoncement gouvernemental.
Une cinquantaine de sites en tout : 19 projets de constructions recensés
sont sensibles rien que dans le secteur énergétique (enfouissement de déchets
nucléaires, construction de parcs éoliens ou de lignes à haute tension…). Côté
transport, onze sites sont surveillés, car catalogués « contestés » par les
autorités : Il est, par exemple, question du contournement ouest de
Strasbourg (COS) à Kolbsheim, projet financé par le même Vinci et qui
cristallise les critiques des habitants et des écologistes. Même constat autour
de la future ligne à grande vitesse (LGV) qui doit traverser les Alpes via un
tunnel percé entre Saint-Jean-de-Maurienne et la vallée de Suse côté « ritalien »,
largement décriée pour son coût pharaonique de 26 milliards d’euros.
C’est également le cas de Bure, dans la Meuse le centre d’enfouissement de
déchets radioactifs, les autorités le considèrent comme un dossier « potentiellement explosif » : « La conjonction de considérations écologiques
et de lutte antinucléaire représente un cocktail détonant », en dit un
responsable du dossier.
Dès le lendemain de l’annonce « d’Ed-Fil-Lippe », le sourire en
coin des personnes satisfaites, le sinistre de la transition énergétique « Nique-Holà-Hue-l’eau »
prévenait : « La décision du
gouvernement n’est en aucun cas une licence pour reproduire ce type d’action ».
Il précise depuis que : « C’est l’État
de droit qui doit revenir » et « si certains s’obstinent, l'État prendra ses responsabilités ».
Un ton martial qui lui va comme une paire de bretelles à une vache du plateau des « Millevaches ».
Moâ, je m’amuse : Un, on n’avait pas besoin de deux aéroports à
Nantes comme pour faire « comme à Paris-sur-la-plage ». Il fallait
fermer l’un pour déménager vers l’autre. Et pourquoi pas deux au « Touquet-Paris-plage »
tant qu’on y est, justement pour faire plaisir à « Jupiter » ?
Deux, en revanche, on ouvre plusieurs boîtes de Pandore : Un
président qui persiste à se renier et des « alter-anarcho-quelque-chose »
qui vont se croire capables de « geler » toutes les initiatives « En
Marche » vers le futur.
Je ne vous raconte même pas les délires à venir, malgré la « bonne-volonté »
affichée autour de la fermeture de la centrale de Fessenheim.
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