Vous l’ignoriez ? Non, mais moi si !
Rien que le nom, j’adore. Et dire qu’il m’aura fallu
attendre la fin de l’année dernière pour en prendre connaissance.
D’autant que ça n’a rien de sexuel, d’aphrodisiaque ou
de sensuel : Il s’agit seulement d’une nouvelle forme de la matière.
Personnellement, je ne connaissais jusque-là que l’état
solide, l’état liquide, l’état gazeux et la quatrième forme de la matière que
sont les plasmas.
Bé, je restais un nain, figurez-vous, d’une
ignorance-crasse toujours démontrée, parce qu’il en existe au moins une cinquième !
Car depuis les années 1970, les scientifiques
traquaient cette étrange forme de la matière baptisée « excitonium ».
Mais les techniques employées manquaient de précision. Et les preuves avancées
n’étaient pas suffisamment convaincantes. Celles présentées tout récemment par
des chercheurs américains semblent définitives.
C’est au cœur d’un dichalcogénure de métal de
transition des plus banal – bé oui : Le diséléniure de titane – que des
chercheurs de l’université de l’Illinois (États-Unis) affirment avoir observé,
pour la toute première fois, cette forme de la matière qui leur échappait jusqu’alors.
En tout cas, ils présentent à la communauté, des
preuves expérimentales jugées suffisamment probantes de son existence.
Rappelons que les « excitons » correspondent
à des quasi-particules qui apparaissent en certaines circonstances, dans les
semi-conducteurs notamment. Lorsqu’un électron situé en bordure d’une bande de
valence est excité, il peut alors sauter la bande interdite pour rejoindre la bande
de conduction. Derrière lui, il laisse un vide dans la bande de valence que les
physiciens nomment… trou !
Bon, les « trous », l’excitation, tout ça,
ça me connaît (ou plus justement, j’en connais un rayon qui touche à l’excellence).
Mais il ne s’agit pas de ça. Ce trou-là se comporte
alors comme une particule de charge positive. Parfois, il s’apparie avec l'électron
échappé et l’ensemble forme un « exciton ».
Hein, avouez, vous ne saviez pas !
Et si vous le saviez, vous auriez pu me le dire, que
je paraisse un peu moins kon que nature quand je me suis mis à blaguer « lourdement »
autour du sujet alors qu’il y avait des « dames » parfaitement
honorables qui comprenaient la même chose que moâ.
Mais pas le freluquet, jeune blanc-du-bec d’étudiant,
qui persistait à faire son intéressant en salon…
En fait, le terme « excitonium » a été
inventé dans les années 1960 – par un physicien théoricien de Harvard, Bert
Halperin – pour désigner un condensat composé d’excitons. Depuis, nombre de
théoriciens aurait spéculé sur le fait que « l’excitonium » se
présente comme un isolant, comme un conducteur parfait ou encore comme un
superfluide.
Délirant.
Et personne n’avait encore pu apporter la preuve
expérimentale de son existence.
Alors que moâ et mon unique neurone… (celui du « nerf-honteux »
…) mais c’est une autre histoire…
Comme cela arrive régulièrement en sciences &
recherche – et même si l’idée avait traversé l’esprit des chercheurs américains
–, l’objectif premier des expériences menées par l’équipe de l’université de l’Illinois
n’était pas de traquer « l’excitonium ». Mais simplement et dans un
premier temps, de tester les capacités d’une nouvelle technique destinée à
étudier les supraconducteurs à haute température : La spectroscopie de perte d’énergie
des électrons résolue en moment (M-EELS).
C’est grâce à cette nouvelle résolution de l’EELS que
les chercheurs sont aujourd’hui convaincus que ce qu’ils ont observé – au cœur
de 5 cristaux différents – la formation d’un « excitonium ».
À une température proche de celle de la transition de
phase – quelque 190 kelvins, ce qui n’est pas très chaud, mais représente tout
de même quelques 100° K supérieur au « zéro-absolu » –, l’énergie des
électrons est tombée à zéro sans que leur moment s’annule.
Ô divine surprise !
La preuve qu’il fallait du ralentissement des
fluctuations du plasma et de la cristallisation des électrons de valence en un
condensat « d’excitons ».
Bon, je fais pareil, mais à température ambiante…
Enfin, pareil, pareil, je ne sais pas finalement.
Ce qui reste assez sidérant, c’est que ces chercheurs
imaginent encore très mal quelles applications pratiques leur découverte
pourrait avoir. En revanche, ils sont convaincus qu’elle les aidera à éclairer
quelques-unes des manifestations étranges à nos sens de la mécanique quantique.
Ce dont on est désormais certain, c’est que « l’excitonium »
est en réalité composé d’un condensat de paires « électrons-trous ».
Je ne savais pas que c’était envisagé, car sans ça, j’aurai
pu en postuler l’existence expérimentale… dans un autre domaine de la « vie
des bêtes ».
Naturellement, il me fallait te vous partager cette
information capitale, d’autant qu’elle va probablement ouvrir d’autres
confirmations de la physique quantique.
C’est donc « à suivre » !
Bonne fin de week-end à vous toutes et tous !
I3
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