Une année riche…
Février : Des Terres potentiellement habitables !
C’est un système très similaire au nôtre qu’ont
découvert des astronomes belges. Il est formé de sept planètes rocheuses
situées dans notre galaxie à 39 années-lumière seulement de la Terre. Au moins
trois de ces exo-planètes, appelées les « Trappist », pourraient
offrir un environnement propice à la vie. Leur atmosphère sera étudiée grâce au
successeur du télescope Hubble, le James Webb, qui sera lancé en 2019.
Elles pourraient être habitables… partiellement.
Malgré cette incertitude, elles valent la peine que l’on
s'y intéresse, car elles orbitent autour d’une étoile très peu lumineuse, ce
qui devrait permettre d’y chercher des bio-signatures dans une décennie tout au
plus. C’est, pour le moment, notre meilleure chance de découvrir de la vie
ailleurs.
Mais on examinera aussi un autre astre, l’exo-planète
Ross 128b. Découverte le 15 novembre, elle est aussi rocheuse et elle
n’intrigue pas moins : Dans la zone d’habitabilité de son étoile… et à
seulement 11 années-lumière de nous !
Pas très loin, quoi…
Mars : Des embryons humains génétiquement
modifiés !
Pour la première fois, le génome d’embryons humains
viables est corrigé d’une mutation responsable d’une malformation rare des
cellules sanguines (la bêta-thalassémie) par le « scalpel de la génétique »
CRISPR-Cas9. Les embryons ont été détruits au bout de deux jours. Réalisée en
Chine, cette manipulation semble mieux fonctionner que les tentatives
précédentes sur des embryons non viables. Cinq mois plus tard, la « manip» »
est réitérée avec succès aux États-Unis pour supprimer une maladie cardiaque
d’origine génétique.
Mars encore : Grand succès pour la thérapie
génique…
Un enfant atteint de drépanocytose est soigné avec
succès par thérapie génique. Grave et répandue, cette maladie génétique
provoque une déformation des globules rouges qui ne parviennent plus à
transporter l’oxygène dans le sang (anémie). Une avancée médicale inédite conduite
en « Gauloisie-médicale », à l’hôpital Necker-Enfants malades
(Paris). L’essai a consisté à prélever les cellules souches dans la moelle
épinière du jeune patient dans lesquelles un « gène médicament » a été
introduit par vecteur viral. Les cellules corrigées, réintroduites dans
l’organisme, ont permis de rétablir la production de globules rouges normaux.
Mars toujours : Le nouveau Levothyrox fait
scandale.
Le laboratoire Merck commercialise en « Gauloisie-pharmacologique »
une nouvelle formule du Levothyrox, médicament utilisé dans le traitement d’un
dysfonctionnement de la thyroïde et pris par 3 millions de Gauloisiens. Une
modification qui intervient hélas à la demande de l’Autorité nationale de
sécurité du médicament, notamment pour rendre le dosage du principe actif, la
lévothyroxine, plus constant. En octobre, après 15.000 signalements d’effets
indésirables (crampes, maux de tête, etc.), les autorités sanitaires demandent
au laboratoire de fournir de nouveau l’ancienne formule aux patients. Une
enquête a été ouverte par le parquet de Marseille à la suite du dépôt de plus
de 60 plaintes.
Mars enfin : On découvre que les poumons
fabriquent aussi des cellules sanguines.
Les poumons ne font pas qu'assurer les échanges gazeux
entre l’air et le sang, ils fabriquent également des cellules sanguines !
Cette découverte étonnante est annoncée par des
chercheurs de l’université de Californie à San Francisco (États-Unis). Elle
pourrait permettre d’améliorer les greffes de poumon.
Mars, finalement : 1ère réutilisation
d’un lanceur spatial.
C’était inédit dans l’histoire spatiale : SpaceX a mis
sur orbite un satellite à l’aide d’un lanceur Falcon 9 déjà utilisé. En 2017,
la société américaine dirigée par Elon Musk – également propriétaire de Tesla
et du projet Hyperloop – aura réalisé 13 récupérations et 3 réutilisations. Son
concurrent Blue Origin doit tenter l’exploit seulement en 2018.
Les spécialistes européens et russes n’ont qu’à bien
se tenir…
Avril : Les promesses de la synapse artificielle…
Une équipe gauloisienne CNRS/Thales met au point une synapse
artificielle. L’enjeu : Retraduire sous forme de circuit électronique les
réseaux de neurones artificiels actuels, qui n’ont d’existence que virtuelle
dans des simulations qui restent coûteuses en puissance de calcul.
Baptisée « memristor », la synapse
artificielle contient un matériau ferroélectrique qui se polarise dans un champ
électrique, créant une sorte d’effet mémoire. Elle pourrait ouvrir la voie à
l’« intelligence artificielle » forte qui parvient à apprendre seule sans
instructions préalables.
Avril encore : Dans le monde entier, on marche
tous pour les sciences.
Plus d’un million de personnes se mobilisent dans 66
pays dont la « Gauloisie-matheuse ». Ces rassemblements cristallisent
les mouvements de protestation depuis l’investiture de « Macdonald-Tromp » »
comme président des États-Unis d’Amérique. Celui-ci a notamment restreint les
mouvements des scientifiques étrangers, gelé des crédits de recherche et
annoncé son souhait de sortir de l’accord de Paris sur le climat. Le 1er
juin, « Manu-Jupiter » lance un appel aux scientifiques étrangers à
venir travailler en « Gauloisie-migrante » sur le climat. 1.822
dossiers sont en cours d’examen.
Juin : Thomas Pesquet redescend sur sa planète…
Après six mois passés dans la Station spatiale
internationale (ISS), l’astronaute Gauloisien atterrit brutalement dans la
steppe kazakhe. Au cours de son séjour, il a réalisé deux sorties dans l’espace
pour l’entretien et l’installation d’équipements et mené 55 expériences
scientifiques (biologie, physique, matériaux, physiologie…). Dans la
perspective de voyages interplanétaires, il a ainsi testé un matériau empêchant
la prolifération des micro-organismes et réalisé une expérience de télé-robotique
qui permettrait à de futurs astronautes de contrôler à distance des robots
envoyés en éclaireurs. Surtout, il a effectué de nombreuses mesures pour
évaluer le vieillissement accéléré de son corps en l’absence de gravité et nous
aura ramené quantité de photos et de vidéo de la planète.
Au moins, il se sera fait des rentes avec ses droits d’auteur
à fiscalité privilégiée…
Juin encore : Découverte du premier vrai « homo-sapiens ».
5 individus fossiles exhumés sur le site de Djebel Irhoud
(Maroc) font reculer de 100.000 ans l’âge de notre espèce. « H. sapiens, l’homme moderne était déployé il
y a 300.000 ans, dans le “Sahara vert” qu’était alors l’Afrique » selon
Abdelouahed ben-Ncer, de l’Institut national d’archéologie et du patrimoine
(Insap), et Jean-Jacques Hublin, professeur à l’Institut Max Planck
d’anthropologie évolutionnaire (Leipzig, Allemagne, en photo), à l’origine de
cette découverte.
Le climat n’était déjà pas le même à cette époque-là
et pourtant, il n’y avait pas de pollueur…
Juillet : Un iceberg géant se détache de l’antarctique.
Ce sont pas moins de 5.800 km², soit la surface du
département du Gard, qui se séparent du plateau glaciaire Larsen C en mer de
Weddell, formant le plus vaste iceberg jamais repéré. Depuis, ce géant de 350 m
d’épaisseur s’éloigne du continent Antarctique. Le 12 octobre, un gros morceau
s’en détache. S’il s’agit d’un phénomène naturel, il pourrait avoir été
accéléré par le réchauffement climatique.
Ou un trop plein de glace gélée.
Et comme annoncé, le niveau de la mer n’a pas vraiment
varié.
Logique, c’est un iceberg qui … flotte.
Août : Les ondes gravitationnelles refont
sensation.
Les responsables des deux interféromètres de
l’observatoire américain Ligo détectent un minuscule frémissement. 70
observatoires pointent en direction du signal, auscultant une zone grande comme
120 fois la pleine Lune. Ils découvrent que l’onde gravitationnelle GW170817
responsable de ce frémissement provient de deux étoiles à neutrons à 130
millions d’années-lumière de la Terre. Deux mois plus tard, le prix Nobel de
physique distingue les concepteurs du Ligo, mais pour la détection précédente,
celle de la première onde gravitationnelle, issue de trous noirs, en septembre
2015.
On en conclue désormais que de l’or est parfois produit
par des collisions d’étoiles à neutrons.
Dans la zone du ciel d’où provenaient les ondes
gravitationnelles détectées par Ligo et Virgo le 17 août dernier, des
instruments du monde entier ont identifié une source d’ondes
électromagnétiques, dans le visible notamment, située dans la galaxie NGC 4993,
à 130 millions d’années-lumière.
L'évènement est important sur le plan technique car
deux signaux, issus du même phénomène mais de natures différentes (ondes
gravitationnelles et ondes électromagnétiques), ont été observés.
Scientifiquement, il confirme que les sursauts gamma courts (ou au moins
certains d’entre eux) sont bien engendrés par des fusions d’étoiles à neutrons,
que les « kilo-novæ » existent et que se trouve là la source d’atomes lourds
comme l’or ou le platine.
Vous le saviez pour fréquenter cette rubrique quasi-hebdomadaire,
les étoiles « normales » ne savent pas, ne peuvent pas produire mieux
que du fer dans leurs entrailles, en fin de vie : Il fallait trouver autre
chose pour expliquer « plus lourd » et jusqu’aux uraniques…
C’est fait.
Mais quant à la « ruée vers l’or » éventuellement
à envisager, calmez-vous tout de suite : 130 millions d’années-lumière, ce
n’est pas la porte d’à-côté…
Non seulement Ligo et Virgo ont conjointement détecté
de nouvelles fusions de trous noirs, mais, surtout, ils ont repéré une
collision d’étoiles à neutrons qui s’est accompagnée d’une contrepartie dans le
domaine des ondes électromagnétiques, ce qui n’est pas mal.
Incontestablement, cette découverte a fait entrer l’astronomie
dans une nouvelle phase « multi-messager ». (Cette phase était embryonnaire
depuis 1987 et la détection des neutrinos accompagnant les ondes
électromagnétiques de la fameuse supernova SN 1987A, dans le Grand Nuage de
Magellan.)
Août encore : Les cyclones dévastateurs se
succèdent dans l’atlantique.
Le cyclone Harvey déverse des millions de tonnes d’eau
sur Houston (États-Unis), provoquant au moins 90 morts. Le même jour, dans
l’Atlantique, naît Irma qui ravage les îles Gauloisiennes de Saint-Martin et
Saint-Barthélemy et Sous-le-Vent (125 morts directs). Le 19 septembre, c’est
l’île de la Dominique qui est dévastée par l’ouragan Maria (66 morts). Avec 18
événements cycloniques dans l’Atlantique Nord, 2017 est une année agitée qui
peut s’expliquer par l’absence d’un phénomène El Niño dans le Pacifique, cette
bascule des eaux chaudes tropicales de l’est vers l’ouest du Pacifique doublée
d’un affaiblissement des alizés (dévastateurs).
Quand même pas de chance pour les « réchauffistes » !
Septembre : L’aventure de Cassini s’achève.
Après avoir passé vingt ans dans l’espace dont treize
à explorer le système de Saturne, la sonde américaine Cassini termine son
périple par un ultime plongeon dans l’atmosphère de la géante gazeuse afin
d’éviter tout risque de contamination biologique. La Nasa souhaitait absolument
empêcher que l’engin, bientôt à court de carburant, ne s’écrase un jour sur
Encelade ou Titan (cf. ci-après). Au cours de sa mission, l’orbiteur a en découvert
que ces lunes abritent des conditions propices à l’apparition de la vie
(molécules organiques, eau liquide, sources d’énergie endogènes…).
Cassini aura aussi bouleversé nos connaissances sur
l’atmosphère et les anneaux de Saturne, en montrant, notamment, que ceux-ci
n’ont rien d’une structure figée.
Notez qu’on pouvait s’en douter.
Elle aura surtout eu le temps de nous confirmer que de
l’énergie était disponible pour la vie dans les océans d’Encelade. Elle nous a
aussi aidés à préciser l’âge des anneaux de Saturne.
Septembre encore : Le quantique sécurise les
échanges !
La première communication quantique intercontinentale,
entre Vienne et Pékin (8.500 km à vol d’oiseau) est un succès. Utilisant les
lois de la physique du monde des atomes et particules, ces échanges sont (pour
l’heure…) totalement inviolables.
Septembre enfin : 11 vaccins obligatoires en « Gauloisie-sanitaire ».
La ministre de la Santé « Agnelle-Buzz-line »
fait part de sa décision de passer de trois vaccins infantiles obligatoires
(diphtérie, tétanos et poliomyélite, appelé DTP) à 11 (DTP, coqueluche,
rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, bactérie Haemophilus influenzae,
pneumocoque et méningocoque C). Seuls sont concernés les enfants nés à partir
du 1er janvier 2018, la mesure n’étant pas rétroactive.
Tant pis, les autres n’ont qu’à crever, n’est-ce pas…
Novembre : Une cavité insoupçonnée apparaît dans
Kheops.
La mission internationale ScanPyramids détecte une
gigantesque cavité au cœur de Kheops, la plus grande des pyramides d’Égypte.
Située juste au-dessus de la grande galerie, elle a une section et une taille
comparables à cette majestueuse structure architecturale, avec 30 mètres de
long au minimum. La découverte a été réalisée grâce à une technologie de
pointe, la « muographie », qui permet de «radiographier » les monuments
à l’aide de particules cosmiques. Certains imaginent qu’elle pourrait cacher la
momie du pharaon. Les autorités ont reconduit la mission pour un an.
On ne sait jamais…
Novembre encore : Pour le centenaire de la
naissance d’Arthur Clarke a été dignement fêté avec la détection du premier
astéroïde interstellaire « Oumuamua », dont on s’est demandé s’il ne
pouvait pas être en fait un artefact d’une civilisation extraterrestre
technologiquement avancée.
L’origine interstellaire de l’objet désormais nommé
1I/2017 U1 « Oumuamua »
a été confirmée. Il s’agit du premier astéroïde venu « d’ailleurs »
jamais observé. Nombre de télescopes le suivent de très près. Les premières
mesures montrent qu’il est très allongé, « une
forme extrêmement inhabituelle » (insolite voire unique) pour un astéroïde.
Même si ce n’est pas un vaisseau interstellaire, comme
dans le roman Rendez-vous avec Rama d’Arthur Clarke, pouvait-il s’agir d’une
sonde extraterrestre équipée d’une super IA ?
« Oumuamua » a été écouté, durant environ
soixante heures avec le radiotélescope ATA, par les membres de Seti, et
quelques heures avec le radiotélescope de Green Bank, par les membres du projet
Breakthrough Listen. Les premiers résultats sont négatifs, comme prévu.
La question est ouverte quant à son origine et sa
composition, mais je vous ai toujours raconté qu’il s’agissait d’une épave (sans
vie à bord).
J’attends la suivante pour espérer vous le confirmer…
Notez au passage la magnifique « non-confirmation »
des (f)Ummistes qui savent tout de vous (et de nous), font des prévisions extrêmement
poussées sur notre avenir immédiat, mais qui n’ont rien vu venir, eux qui se baladent
dans le cosmos comme vous prenez le « tube »…
Par ailleurs, l’étude du Système solaire a montré l’existence
de gigantesques vagues sur un lac de lave de Io, la lune volcanique de Jupiter.
Et au moins un lac de lave d’environ 200 km de
diamètre. Io est l’une des principales lunes de Jupiter par sa taille et la
plus proche de la planète géante. Soumise à des forces de marée importantes qui
entretiennent sa chaleur interne, elle est le lieu d’un volcanisme copieux.
L’une des régions les plus actives de Io s’appelle
Loki Patera (d’après son acte de naissance). Et les observations faites aussi
bien avec les sondes Voyager et Galileo qu’à partir du sol, elle serait occupée
par un lac de lave dont la taille serait d’environ 200 km dont la surface serait
périodiquement renouvelée par le basculement des parties refroidies, ce qui
provoquerait des vagues de lave gigantesques.
Les océans d’Encelade et Europe sont toujours plus
prometteurs : Les panaches s’élevant du pôle sud d’Encelade contiennent 98
% d’eau et 1 % d’hydrogène, selon les analyses des données de Cassini. L’hydrogène
est sous forme moléculaire (H2) et tout indique qu’il doit être le
produit de sources hydrothermales dans les océans de cette lune de Saturne. Cet
hydrogène peut servir de source d’énergie pour des micro-organismes vivant dans
ces océans mais nous n’avons toujours aucune preuve de leur existence, même si
l’on sait maintenant que plusieurs des ingrédients nécessaires à la vie (de l’énergie
et des matériaux pour construire des molécules organiques) sont bien présents à
l’intérieur d’Encelade.
Les données de la sonde Galileo, jointes à celles de
Hubble, accréditent fortement l’existence de panaches intermittents similaires
à ceux d’Encelade sur la lune Europe, en orbite autour de Jupiter. La vie
pourrait donc être très répandue dans les océans extraterrestres du Système
solaire. Il reviendra à de futures missions de le prouver.
Voilà pour un petit tour fort sympathique pour votre
dimanche en famille (et entretenir la conversation et l’intérêt des plus jeunes
autour de la table familiale) en rajoutant que pour ma part je « patine »
face à la mise en équation de l’aléa dans les systèmes semi-chaotiques (c’est-à-dire
« fermés ») : Chacun son truc !
Bien à vous toutes et tous !
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