Le dernier gag de l’année dernière…
On change de ministre, de gouvernement et même de
président, mais finalement, on tombe toujours dans les mêmes travers en « Gauloisie-de-la-pensée-unique » :
C’en est fabuleux.
Pensez donc, « victoire-victoire », le
nombre de chômeurs inscrits à « Paul-en-ploie » aura baissé en
novembre (– 29.500, – 0,8 %), pour s’établir à 3,45 millions de personnes en
métropole, soit son plus bas niveau depuis trois ans !
Oui, le plus bas !
L’indicateur redescend ainsi à un niveau proche de
celui d’octobre 2014. Dans le même temps, le nombre de demandeurs d'emploi
ayant exercé une activité au cours du mois a augmenté de 24.900 (+ 1,2 %). Par
conséquent, avec ou sans activité, le nombre d'inscrits à Pôle emploi tenus de
rechercher un emploi est quasiment stable (– 4.600, -0,1%), à 5,61 millions.
Fracas de roulements de tambours, SVP !
Mieux, les tendances sont identiques en incluant l’outre-mer.
En « Gauloisie-du-labeur » entière, Pôle emploi a comptabilisé 5,92
millions de demandeurs d’emploi (– 0,1 %), dont 3,71 millions de chômeurs (– 0,8
%)… vrais, total !
Euphorie et fracas de roulements de tambours, SVP !
Euphorie et fracas de roulements de tambours, SVP !
Vous aurez noté que depuis le début de l’année,
l'indicateur alterne mois de baisse et de hausse, témoignant de la forte
volatilité des statistiques. Et on vous prévenu que pour cette raison – puisque
ça ne veut rien dire –, la ministre du boulot, « Mumu-Pénis-chaud » a
recommandé de « toujours privilégier
les évolutions en tendance plutôt qu’au mois le mois » et a décidé,
pour votre « meilleure information », de changer la périodicité de sa
publication : Elle passera en 2018 à un rythme trimestriel.
Or, justement, sur trois mois, le nombre de chômeurs
(catégorie A, sans activité) est en baisse de – 2,4 %.
« Victoire-victoire » et euphorie : Fracas
de roulements de tambours, SVP !
Moi j’aime bien les roulements de tambours annonçant
les plus belles victoires Napoléoniennes et l’arrivée des déferlantes de
renforts sur un « terrain préparé à l’avance » au son du canon :
Qu’en est-il sur 12 mois ?
« Ah que », c’est moins glorieux, il est
vrai :
En novembre 2017, 3.4541 millions Gauloisiens étaient
inscrits à « Paul-en-ploie » en catégorie A (pas de boulot du tout).
Un nombre en baisse de – 0,1 % par rapport à novembre 2016 : 130.000
personnes sont sorties de cette catégorie depuis le début de l’année (– 0,4 %
depuis janvier 2017).
L’effet « Jupiter » pourrait-on en déduire,
d’autant que lui n’attend pas d’amélioration notable avant 18 à 24 mois…
Vous êtes prévenus.
Ok – 0,1 %, c’est bien mais ils sont allés où ?
La Catégorie B, celle des chômeurs parmi les « chercheurs
d’emploi CDI plein-temps) ayant une activité de moins de 78 heures par mois,
voit ses effectifs augmenter. Ils passent de 716.100 personnes en janvier 2017
à 755.300 personnes en novembre 2017 soit une hausse de 39.200 personnes. Par
rapport à novembre 2016 cette hausse est plus contenue : « Seulement » 30.200
personnes de plus.
La situation est la même pour les chômeurs de
catégorie C, soit celles et ceux qui ont une activité de plus de 78 heures par
mois. Il y en a 1.402 million en novembre 2017 contre 1,3024 million en janvier
2017 et même 1.2842 million en novembre 2016. La hausse depuis le début de
l’année est de 99.600 personnes et de 117.800 personnes en un an.
Résultat : Le nombre de chômeurs en catégories A, B et
C a explosé en 2017 : 125.000 de plus depuis janvier 2017 et 144.200 de plus
depuis novembre 2016. En novembre 2017 5,6114 millions de « Gauloisiens »
encombraient les fichiers de « Paul-en-ploie ».
Curieuse convergence : On comptait encore il y a
quelques jours 5,6 millions de « fonctionnaires & assimilés »…
Comme les uns et les autres sont « gratifiés »
par les cotisations (taxes et impôts) de tous les autres, qu’on comptait
également 66 millions de « Gauloisiens » au dernier relevé du compteur
de 2016, dont pas loin de 29,2 millions de personnes, âgées de 15 à 64 ans, ainsi
considérées comme « actives, » au sens du Bureau international du travail,
relèvait « Lyne-sait-tout-de-vous » vous faites la règle de trois et
vous avez le ratio de la performance de l’économie « soce » et ça
donne 1 chômeur-fonctionnaire pour 2,60 « actifs-apprentis-en-formation-stagiaires »…
Notez que vous te mettriez tous les fonctionnaires sur
le carreau, ça ne changerait pas grand-chose, sauf à doubler le nombre des
chômeurs dans un premier temps et à booster la production/consommation du pays
dans un second temps : Les indiens qui vont nous voler la 5ème
place des économies florissantes n’auraient qu’à bien se cramponner pour rester
devant les anglais…
Notons ensemble que la catégorie D (les chômeurs
inscrits, sans emploi, mais qui sont en formation) et la catégorie E (les
chômeurs inscrits à « Paul-en-ploie » mais qui sont dispensés de
chercher du boulot), sont en baisse en novembre 2017 par rapport à novembre
2016 : de 70.100 personnes pour la catégorie D et de 32.600 personnes pour la
catégorie E. La baisse est bien présente également si on ne prend en compte que
l’année 2017 : – 66.800 inscrits en catégorie D entre janvier et novembre 2017
et – 32 800 inscrits en catégorie E sur la même période.
On les jette où ils entrent dans une autre catégorie,
la vieillesse ou le cimetière (quand ils ne se sont pas exilés).
Car la baisse de novembre a profité aux jeunes (– 2,0 %)
et, dans une moindre mesure, aux seniors (– 0,4 %). Pour les « moins de 25
ans », la tendance est bonne également sur un an (– 4,4 %), tandis que
pour les « 50 ans ou plus » pas encore malade ou retraités, la baisse
mensuelle cache une tendance de fond à la hausse (+ 2,5 % sur un an).
Effectivement, le chômage de longue durée, il a
augmenté en novembre (+ 0,6 %). À la fin du mois, 2,52 millions de demandeurs d’emploi,
petite activité comprise, étaient inscrits depuis plus d’un an en métropole.
Bilan pas très fameux, finalement.
Mais ça va s’améliorer, soyez-en certains : On te
vous parle de renforcer le contrôle des chômeurs avec plus « d’efficacité ».
Même que le barème des sanctions, peu cohérent, mérite justement d’être « ajusté »
vous dit-on.
La thématique du contrôle des chômeurs reste pourtant une
matière hautement inflammable, surtout quand elle revient sur le devant de la
scène en pleine trêve des confiseurs, suite à la fuite d’une note
ministérielle. Souvenez-vous des années 2000, où la question des sanctions pour
les chômeurs refusant des offres d’emploi suscitait de vives oppositions de
principe.
Il faut vous raconter que le contrôle des chômeurs s’est
développé en sourdine et de manière pragmatique par le biais d’expérimentations
régionales qui ont permis de dépassionner le débat, au point de faire désormais
l’objet d'une généralisation sans heurt.
Et puis dans le cadre de la réforme nécessaire de l’assurance-chômage,
le gouvernement a saisi les partenaires sociaux pour qu’ils fassent des
propositions de mise en cohérence des sanctions. Rien de caché, donc, et pas,
cerise sur le gâteau des permanents syndicaux subventionnés à hauteur de 85
millions d’euros par vos « impôts, taxes, cotisations », pas de refus
de principe.
L’enjeu, désormais, ne porte pas vraiment sur l’évolution
des sanctions suite au refus de deux offres raisonnables d’emploi (« ORE »), n’en
déplaise à « Jupiter » qui met régulièrement cette question en avant.
Car le système des « ORE » qui existe depuis 2008 se révèle difficilement applicable dans la
pratique : Les offres d’emploi ne sont pas suffisamment détaillées pour
correspondre aux critères définis par la loi.
On pourrait faire évoluer ces critères (niveau de
salaire, distance géographique, etc.), mais au risque d’occulter l’enjeu du
contrôle de l’effectivité de la recherche d’emploi, bien plus essentiel selon
les spécialistes. Un premier bilan de « Paul-en-ploie » a en effet
montré que seulement près de 15 % des chômeurs contrôlés ont été sanctionnés,
en dépit des relances et propositions d’accompagnement. C'est peu et beaucoup à
la fois, et cela prouve l’intérêt de la procédure, qui permet au passage de
remotiver des chômeurs découragés.
Et permet de vider les fichiers : 15 % de 5,6
millions = 840.000 personnes qui ont disparu des tableaux…
Et certains d’avaliser l’idée que le contrôle de la
recherche effective d’emploi doit donc être renforcé, via l’augmentation du
nombre d’agents spécialisés dans cette tâche. Et … par le durcissement d’une
sanction finale qui reste symbolique : Quinze jours de suspension des
allocations, quand l’absence à un rendez-vous peut occasionner une radiation de
deux mois. Notez que les préfets ont déjà la possibilité d’aller plus loin en
réduisant le niveau des allocations mais ils ne le font pas en pratique. Alors pourquoi
ne pas rester logique et donner ce pouvoir à « Paul-en-ploie » ?
L’autre grand enjeu est celui des droits des chômeurs.
L’exécutif avance des projets ambitieux d’accompagnement renforcé, de
formations qualifiantes, de soutien aux demandeurs d’emploi. Mais sur le
terrain, on reste très loin du modèle « à la danoise » souvent
revendiqué (hors l’augmentation de la CSG devenue effective : Eux, ils ont
fait un coup de TVA en plus… Ça viendra bien un jour jusqu’en « hexagonie-Gauloisienne »,
ne vous en faites pas). Il faudrait changer d’échelle.
Ce qui reste à négocier.
Le niveau de chômage, c’est le grand échec de « Tagada-à-la-fraise-des-bois ».
Naturellement, « Jupiter » n’a pas commis l’erreur d’en faire un « marqueur »
de son quinquennat. Mais il sait bien que c’est un feu qui couve et que c’est
surtout un empêchement à une croissance durable (et saine) et qu’il a besoin de
« remettre les gens au boulot » pour assumer ses objectifs européens (affichés
ceux-là) de réduction des « défauts de caisse » de fin d’année.
Alors, « à suivre »… en espérant que « la
farce » ne se poursuive pas éternellement comme elle en prend le chemin
depuis trop longtemps.
Salut l'Infree! Santé et prospérité!
RépondreSupprimerLes chiffres que tu présentes sont tout à fait en ligne avec une particularité du marché du travail en France: l'explosion des contrats à durée déterminés. Question: peut-on considérer un contrat très court comme une offre raisonnable d'emploi?
Bonne année.
Bonne année à toi aussi, jeune-homme !
SupprimerJe vais faire le jésuite : Doit-on considérer le modèle du "salarié à vie" (comme celui du fonctionnaire) comme l'alpha et l'oméga de l'emploi ?
J'ai déjà "disserté" sur le sujet et tu connais mon point de vue.
L'emploi à vie (défendu par le monde syndical et retracé dans quantité de mesures du Code du travail) est une "anomalie".
Pour l'employeur qui ne dispose pas de l'éternité devant lui (hors l'Etat, ses démembrements et les congrégations) et ne peut donc absolument rien garantir sur ce plan-là.
Et pour le "salarié" qui serait tenu de "travailler toute sa vie" au profit d'autrui, voire, pire, faire toujours la même chose, les mêmes tâches...
On parle des salariés et des chômeurs, mais on oublie toujours que près de 10 % des "travailleurs" restent de "vrais" indépendants (artistes, artisans et autres) plus un peu moins des exploitants agricoles "indépendants".
Est-ce que ça éclaire ta question ?
Parce que dans l'interstice, il y a l'offre de travail précaire (CDD, saisonniers, BTP, intermittents, intérimaires, etc.) qui fournissent leur contribution indispensable à l'économie (et en vivent) et aux entreprises (et entrepreneurs).
Pour ma part, je pense qu'on devrait évoluer vers plus de "précarité" et des tâches de plus en plus à "haute valeur ajoutée" (et création), bouffés par les robots et autres algorithmes.
Comment financer l'inactivité, là je n'en sais rien encore, sauf qu'il faudra bien le faire pour "libérer" l'humain du travail et aller vers une "société des loisirs" qui prend de plus en plus d'ampleur et de "temps qui passe".
A suivre, l'ami !
Et bien à toi.
I-Cube