Attentats
en Catalogne…
Barcelone, Cambrils, sans arme mais avec un véhicule utilisé comme d’une
arme, contre des passants qui passent.
On aura au moins noté qu’en ce mois d’août qu’une quinzaine d’attentats
ont été commis :
– Le 1er, un attentat-suicide revendiqué par l’EI a fait 33
morts et près de 70 blessés dans une mosquée chiite de Hérat, dans l’ouest de
l’Afghan ;
– Le 12, le KKK, l’extrême-droite, des néo-nazis et des suprématistes
blancs manifestent contre le retrait d’une statue représentant un défenseur de
l’esclavagisme, James Field. Un militant d’extrême-droite, fonce en voiture
dans la foule de contre-manifestants, faisant une morte et une vingtaine de
blessés ;
– Le 13, un restaurant nommé Istanbul est la cible d’une attaque par un
commando armé d’AK-47 à Ouagadougou. L’attaque a fait 18 morts et 22 blessés ;
– Le 15, trois femmes kamikazes ont fait exploser leur ceinture d’explosif
dans un camp de déplacés à Mandarari, dans l’Etat du Borno. L'attaque,
perpétrée par Boko Haram, a fait 28 morts et plus de 80 blessés ;
– Ce n’est que les 17 et 18 que deux voitures-béliers foncent dans la foule
à Barcelone puis à Cambrils. Un bilan provisoire fait état de 16 morts et de
125 blessés ;
– Le 18, on compte une attaque au couteau à Turku : Un Marocain de 18
ans, demandeur d’asile, fait 2 morts et 6 blessés dans une attaque au couteau ;
– Le 19, un autre homme armé d'un couteau blesse sept personnes dans la
ville de Sourgout en Sibérie, avant d'être lui-même tué. L’attentat est
revendiqué par l’EI ;
– Le 25, un attentat dans une mosquée chiite à Kaboul fait au moins 28
morts ;
– Le même jour à Bruxelles, un homme attaque des militaires avec un
couteau aux cris de « Allah akbar », il est abattu. L’État islamique revendique
l’attaque le lendemain ;
– Toujours le même jour mais à Londres, un homme attaque des policiers
avec un sabre aux cris de « Allah akbar », il est arrêté ;
– Le 27, un attentat-suicide contre un convoi de l’armée afghane à Nawa
(Helmand) fait 13 morts ;
– Le 28, un attentat à la voiture piégée sur un marché de Bagdad fait 11
morts ;
– Le même jour, un policier est tué et un autre est blessé dans une attaque
au couteau revendiquée par l’organisation État islamique au Daguestan, en
Russie, au cours de laquelle les deux assaillants sont abattus.
Et j’en ai probablement oublié : Levallois-Perret, la Tour Eiffel…
À l’arme blanche, ce n’est quand même pas la même chose de s’approcher à
la toucher de sa cible en hurlant je ne sais quelle incantation qui n’a plus
aucun sens, que de provoquer un carnage tel un vulgaire et banal accident de la
route démultiplié, bien à l’abri, le volant entre les mains…
C’est probablement pour cette raison que l’opinion aura été le plus saisie
d’effroi pour les attentats catalans que pour tous les autres…
Bien triste mois d’août, finalement.
Ces « terroristes » là, savent-ils ce que nous savons depuis
« Charlie », qu’ils ont déjà perdu leur « djihad » ?
Que tous ces morts et autres blessés sont parfaitement inutiles, sauf à
étancher leur soif de meurtres ?
Car ce n’est rien d’autre qu’une série d’assassinats gratuits…
Au moins autant que la bande à Bonnot, les FRAC, Action-Directe, Carlos,
les fédayins, leurs homologues italiens, basques, irlandais qui tuaient pour
une cause perdue… et même « Natio-corsi » (mais eux ne se tuaient qu’entre
eux) ?
À Paris ils étaient une poignée, en Catalogne, un peu plus que les doigts
d’une main, puis un seul doigt à Nice, et encore hier Londres, Bruxelles, en
Allemagne, encore à Paris : Leurs « ennemis » à eux ont été 2
millions à descendre sur les boulevards, encore plus de cent milles à
Barcelone.
Comme disait mon papa-à-moi (celui qui me fait toujours frémir quand je
l’évoque…), « si les sudistes
avaient été plus nombreux que les nordistes, il n’aurait pas perdu la guerre »
(de sécession).
Une poignée « terrorisant » la multitude et la multitude qui leur
répond « même pas peur » !
Énorme…
C’est tellement mieux que tout ce qui avait été dit jusque-là.
Ce qui me touche (sans m’ébranler) c’est aussi le côté
« anonyme ». Un militaire, ce n’est pas lui en tant qu’individu qui
est attaqué, c’est ce qu’il représente sous son uniforme, la violence d’État.
D’ailleurs, ce n’est toujours pas l’individu qui riposte à se défendre, mais
« son corps » d’arme : Il « en situation » de le faire
parfaitement légitimement.
Ainsi que tous les autres qui vont bombarder les dernières positions des
commanditaires terrés dans leur califat en ruine.
Idem pour les victimes de camion-bélier : Ils étaient là, ils meurent
mais on ne retiendra que le nom du terroriste jeté en pâture à l’opinion
publique sidérée.
Épouvantée, éberluée, mais qui n’a « même pas peur ».
L’échec de la terreur commanditée.
Or, on nomme, comme dans les minables affaires criminelles de droit
commun, uniquement les assassins, à la différence des victimes des guerres.
C’est une différence notable et ça me touche.
Et assez curieuse, finalement : Il n’y aura jamais de « monument
aux morts » pour les terroristes, alors qu’on en retrouve des milliers
dispersés dans toutes les communes du pays…
Et encore bien plus par ailleurs.
Barcelone, las Ramblas, ses sangrias montreuses, noyées dans des tonneaux
de glaçons, ces parfums de tapas et de paëlla, j’y étais encore en ce dernier
week-end de juillet à mirer la lumière du soleil dans les feuillages des
arbres, sur les façades des immeubles, son terre-plein central.
Cette façon de vivre hors norme, où l’on parle l’espagnol avec réticence
pour privilégier le catalan, mais bien plus que l’anglais ou le
« francilien-natif », cette ville où Gaudi a marqué le paysage
urbain, au moins bien plus que les enfants du pays qu’ont pu être Picasso,
Mirò, Dali ont pu marquer leur art.
Cette ville olympique, parfois poussiéreuse, qui a gardé son port,
véritable poumon de la région où je garde encore un excellent souvenir du
restaurant situé sur les pontons avant que d’embarquer à bord de mon voilier
que j’avais avancé jusque-là pour une traversée estivale de l’atlantique…
Ce sera pour une autre fois : Ma nouvelle affectation à Londres m’a
fait préférer le Suffolk avec pour ambition la remontée de la péninsule
ibérique, la traversée du golfe de Gascogne dans un temps de cochon, et un
détour par le nord de l’Écosse pour un retour en mer du nord.
Finalement, nous avons tellement trainé en mer d’Irlande à écluser toutes
les gammes de bières et de whiskys proposées au chaland, qu’il en a fallu se
résigner à contourner la Cornouaille et s’enfiler la Manche dans le sens de la
longueur en limite de rail de rouliers et pétroliers.
Le cœur serré par les nouvelles de nos amis barcelonais.
Dans le temps, j’avais rencontré un éminent-spécialiste du verbe fumeux,
prof de comptoirs à Paris. Pour lui, l’islam est une religion de la soumission
– et encore plus ses branches « radicalisées » – absolument
incompatible avec les philosophies grecques et chrétiennes, occidentales, voire
avec « la sagesse » orientale…
Soumission de l’homme à Dieu, soumission de la femme à l’homme… Comme on
« soumet » du bétail.
La notion de liberté y est bannie à tout jamais : Pas de liberté de
conscience, pas de liberté des corps et des esprits, pas de liberté
d’enseignement, pas de diversité de « formation », et du coup pas de
liberté politique, syndicale, des mœurs. Tout passe par les sourates du Coran.
Avec plus ou moins de rigueur, certes, mais les vrais, les purs, les durs,
ils ne peuvent admettre des interprétations discordantes d’un texte prétendu
immuable – puisque c’est celui du dernier des prophètes et qu’il n’y en aura
plus ensuite – jugées alors que comme autant d’hérésies.
Et les hérétiques, ils souillent la religion des « purs » des
« durs » : Il faut donc les éliminer ou les convertir.
C’est là tout le paradoxe : Une religion « d’amour & de
tolérance » (en disent bien de mes « potes-musulmans »)
transformée en outil de haine et de destruction.
Et on n’entend pas beaucoup d’imam ou de mollah s’indigner vertement…
Pas assez en tout cas.
Après trois ou quatre chopes, si on l’asticotait un peu sur le sujet, d’après
lui il faudrait relancer les croisades et aller christianiser de force tout le
monde musulman jusqu’en Extrême-Orient. Leur apprendre la civilisation…
Pas de détails pour un … « insoumis » avant l’heure… !
Éradiquer une religion rétrograde de parias de l’humanité perdu dans
le désert d’Arabie ?
Il y allait fort.
J’ai toujours autant de mal à oublier qu’il existe encore de « fous
de Dieu », un Dieu qui aurait oublié de leur parler d’amour du prochain.
Un Dieu de soumission et ils sont si nombreux à se soumettre à tout et
n’importe quoi : Jusqu’à 60 % d’une population d’après les études de
Milgram, il y a longtemps de ça.
Imaginons un monde de « gentils insoumis » (par contraste avec
ceux de « Mes-Luches ») : Est-ce que les guerres auraient pu jamais
exister ? Est-ce qu’on aurait imaginé le mot
« terroriste » ?
Il n’y aurait pas eu de « mouvements de résistance » dans
l’Histoire de mon pays (celui que j’aime tant et me le rend si mal…) qui
étaient eux aussi qualifiés de terroriste par l’occupant.
D’accord, eux aussi n’étaient pas très nombreux, mais leur rôle
stratégique a été déterminant à plus d’un titre.
Quel est le « rôle stratégique » des djihadistes d’un califat
qui se meurt ?
Certes, l’hérésie millénariste caché derrière les sourates du Coran – mais
on en a autant dans la Bible et quantité de « textes saints » dans
bien des cultures – ou seulement le moyen de multiplier les budgets
« militaires » qui se créent des « menaces » pour
phagocyter de l’impôt et de la taxe ?
En attendant, les catalans et plus largement l’Espagne ont
répondu « Même pas peur »,
démultipliant les signes de fraternité inter-religieux.
Chapeau-bas… Vraiment.
Que je ne sais toujours pas si ce n’est pas ce qui me noue le plus la
gorge, ou seulement toutes ses vies gâchées, perdues et détruites inutilement.
Hommages – une fois de plus – à toutes les victimes de tous les fanatismes !
Elles rentrent toutes dans mon Panthéon personnel, depuis le premier jour.
Elles y sont là pour que personne n’oublie jamais la différence qu’il y a
entre ce qu’est la barbarie et ce qu’est une civilisation.
Préférant toutefois largement pouvoir partager une sangria et quelques
tapas sur la Ramblas avec ces inconnus qui ne peuvent plus leur faire avec
leurs amis, leur famille.
Parfois, j’ai mal d’être aussi un « homo-sapiens-sapiens »…
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