La réforme
de la CSG
Vous savez quoi, de « retour d’estives », je rattrape mon retard
dans la livraison des « news » du pays depuis mon départ. Et je me
suis esclaffer d’un titre lu pour vous dans la presse économique : « CSG : 21 millions de Français verront
leur revenu net amélioré » !
Le pied…
Traduction logique : « 45
millions de français verront leur revenu net se dégrader » !
Vraiment trop fort comme gag…
En fait, dans le détail on apprend ainsi que l’assainissement de nos
finances publiques se passeront en deux temps en ce qui concerne la CSG et les
charges sociales : « Dès le 1er
janvier (2018), un gain de pouvoir
d'achat bénéficiera aux salariés et aux indépendants. 21 millions de Français
verront alors leur revenu net amélioré », aurait annoncé le gouvernement
dans un communiqué.
Et il confirmerait ainsi qu’il engagera en 2018 le transfert des
cotisations salariales vers la Contribution sociale généralisée (CSG).
Pas une surprise. L’étonnement vient seulement dans la façon de présenter
« le bidule » : Plus de 40 millions de citoyens seront cocus !
Enfin… quoique.
Car selon Bercy, cette mesure devrait permettre de « redonner sept milliards d'euros de pouvoir
d’achat aux actifs » et de « répartir
plus équitablement le financement de la protection sociale » – ce qui
devrait « alléger le poids qui pèse »
sur eux.
Moi, j’adore : Plus ça va et plus l’assurance-sociale devient un
impôt, une taxe « pré-acquittée », prélevée à la source…
Mais attention, le gag se poursuit par cette précision : La baisse présumée
des cotisations réalisée « en deux
temps ».
Aïe-aïe-aïe, y’aura-t-il donc 66 millions de cocus ?
Et de nous raconter que « l’exécutif »
estime que la suppression des cotisations salariales « maladie » et « chômage » en 2018 – soit 3,15
points de cotisation – financée par la hausse de la CSG de 1,7 point donnera un
« gain net de pouvoir d’achat de
1,45 % pour tous les salariés, soit 260 euros par an pour un salarié au SMIC »,
poursuivait le communiqué.
Wesh !
On va enfin pouvoir mettre des glaçons dans le whisky !
Rapportée au salaire médian (de 1.772 euros nets par mois en « Gauloisie-laborieuse »),
cette augmentation du pouvoir d’achat représente 308 euros chaque année et 794
euros pour un cadre – dont le salaire moyen s’élève à 4.013 euros.
Précis, n’est-ce pas.
En fait 7 Md€ à se partager à 21 millions, ça fait 333,33 € par tête selon
la calculette « Windows » de Bill Gates (merci à lui…).
Et les mêmes 3,15 points, on va dire 1,45 point parce qu’il y a aussi
augmentation de la CSG de 1,7 point, sur 7 milliards ça fait une « masse
salariale » de 482,758 Md€ qui eux-mêmes rapportés au 2.200 Md€ de PIB
prévisionnel, représentent 21,94 % de toutes les créations de richesses du pays
en un an.
Là, il y a comme un souci : Ce n’est pas cohérent avec les 900
milliards présumés par les organismes sociaux…
Passons, parce que 482,758 Md€/21 millions de salariés, on est à une
moyenne de 1.915,70 €/mois (13ème mois conventionnel inclus), ce qui
redevient cohérent, même si il me semble que c’est « un peu fort ».
On verra bien.
Mais bon, comme on ne parle pas encore – en tout cas dans le même
« communiqué » – de hausse des taux de TVA, ni de TVA-sociale, de
toute façon ne vous en faites pas, c’est tout le monde qui sera cocu…
Bé oui, la TVA ne touche que les « consommations » assujetties,
des actifs et des inactifs, alors que la CSG a une assiette beaucoup plus
large, puisque les revenus du patrimoine sont inclus dedans : Autant en
piquer aussi à tous les épargnants qui glandent à ne pas en avoir mis assez de
côté pour compléter leurs rentes, d’activité et de situation.
Ceux-là vont apprécier avec la réforme de l’ISF (on en reparlera plus
tard), quand « la rente » n’est pas confiée à un banquier ou un
assureur, mais investie dans le foncier…
De plus, Bercy aurait précisé que la baisse des cotisations sociales sera
« réalisée en deux-temps »,
la première pas tout de suite et la seconde baisse à … seulement l’automne
2018 !
En fait, on ne voit pas passer la première, si j’ai bien compris…
Cela « devrait permettre d’économiser
quelques précieux milliards d’euros par rapport à la facture totale de cette
réforme si la baisse totale des cotisations avait été immédiate »,
analysaient les … « analystes ».
Autant de milliards de plus qu’il y aura en moins dans votre
porte-monnaie : Vous n’aviez qu’à pas tomber malade autant que ça depuis
tant d’années !
Par ailleurs, annonçait-on, « des
discussions doivent avoir lieu en 2017 autour du ministre de l’Action et
Comptes publics « Gégé-Dard-à-la-main » pour définir les modalités d’une
compensation de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires » qui ne
sont pas soumis aux cotisations salariales, précise le cabinet du ministre.
C’est marrant ça, j’avais le souvenir d’une cotisation de solidarité
propre aux fonctionnaires…
Enfin passons, depuis que je ne suis plus
« Gauloisien-patriote », j’ai peut-être perdu pied.
Et puis le journaliste rajoute : « La suppression des cotisations chômage et maladie pour les salariés du
secteur privé, qui représentent 3,15 % du salaire, avait été présentée comme
une réforme prioritaire par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle. »
Ok, on leur avait déjà fait le coup du « à somme nulle » quand
les cotisations-maladies avaient basculé dans une hausse de la CSG du temps de
« Bat-la-mou » (ou d’un autre).
En rappelant que la CSG, au moment de sa création par « Roro-Card »
devait être … provisoire !
Je vous le dis : Un vrai gag !
Et de vous rajouter : « En
déplaçant ces 20 milliards d’euros de pression fiscale des salariés depuis les
cotisations salariales vers la CSG, le gouvernement souhaite redonner du
pouvoir d’achat aux actifs, soumis selon lui à une pression fiscale excessive. »
Alors, un, ce n’est pas 20 milliards, mais 7 ; deux, la pression
fiscale, certes – mais là il faudrait s’attaquer en urgence au train-de-vie de
l’État – ce n’est sûrement pas en en rajoutant qu’elle va s’alléger, même au
détriment des régimes sociaux…
En fait, tout ça est bien plus complexe qu’il n’y paraît.
Résumons : Le gouvernement supprime les cotisations salariales afin
d’augmenter le net sur la fiche de paye des salariés gauloisiens.
Mais une telle baisse des prélèvements obligatoires ne pouvait se faire
sans compensation : La CSG, actuellement de 7,5 %, augmentera pour atteindre
9,2 %. Ainsi les sommes qui rentrent dans les caisses de l’État ne changent théoriquement
pas. La hausse de la CSG touchant également les retraités, ce qui n’a pas
manqué d’être critiqué, et tous les revenus du patrimoine, au final seuls les
salariés sont (un peu) gagnants.
Et il est exact que plus de 40 millions « d’inactifs » (ces
salauds de pôvres-flémards), ils auront qu’à passer devant les devantures de
magasin les mains derrière le dos.
D’autant que comme toutes les dépenses « obligées » ne vont
sûrement pas décroître en valeur (question de marge à « reconstruire »
après le passage de la hausse de la CSG), ils essuieront leurs larmes avec leurs
doigts pour économiser les mouchoirs…
Et puis si vous comptez bien, vous aurez noté que si l’augmentation de la
CSG est bien prévu à son taquet dès le 1er janvier prochain, ce qui
augmentera les rentrées d’argent de l’État, « en même temps » les
cotisations salariales vont baisser… mais elles ne seront pas encore
supprimées !
Et ça fait une belle différence, au moins pour tout le premier semestre
2018 et probablement un trimestre complet – voire plus – pour le suivant…
Quant à la première baisse, c’est pour une date qui reste à définir, et la
seconde… jamais !
Énorme gag, vous dis-je…
J’avoue que ce que je n’ai pas bien compris, c’est pourquoi ces
« manipulations ».
– D’abord présenter ça comme d’une mesure en faveur du konnard d’électeur.
C’est en fait un racket, généralisé, puis seulement ensuite
« affiné »…
– Pourquoi « nationaliser » la recette sociale ?
C’est retirer autant au « paritarisme » et les syndicats n’ont
même pas râlé…
– Augmenter une « recette » étatique, ce n’est pas très
« libéral », mais bon, « Manu-Mak-Rond » ne s’est jamais
présenté comme tel et l’annonce de l’augmentation des prélèvements-obligatoires
(pas tous mais en tout cas la CSG) était annoncé dès avant les élections :
Pas de surprise.
En revanche, la priorité ça reste de passer sous le seuil des 3 % de
déficit avant le 31 décembre 2017 (et pas 2018). Et pour ça, il faut trouver 20
milliards d’économies/recettes supplémentaires.
On en est loin avec des mesures à la kon qui ne changent rien pour
l’exercice en cours alors qu’il y a urgence et ce n’est pas les
« soi-disant » 10 milliards d’économies annoncées avant l’été qui y
suffiront. D’autant que quand on a compté, il n’y en avait même pas 7 à
exercice constant, donc la moitié pour un semestre.
Et le reste doit être assumé par les fonctions territoriales et
hospitalières. Or, vous aurez noté qu’on n’a encore aucune ombre d’un plan
cohérent viable pour les 4 dernier mois de l’année, hors le gel des dotations,
la diminution de 5 €/mois de l’APL et la
suppression des emplois-aidés… à venir !
Ce qui restera invariablement insuffisant, quelle que soit la façon dont on
a appris à compter.
En bref, je me demande si justement ils savent compter, finalement.
Enfin, on verra bien et c’est toujours mieux que d’avoir eu
« Marinella-tchi-tchi » au château.
Mais on attend mieux d’un pouvoir exécutif qui ne veut pas « réformer »
(le pays est rétif à en être irréformable d’après « Jupiter ») mais… « transformer » :
Pour l’heure, il reprend les mauvaises recettes d’antan et les réplique avec
les résultats calamiteux que l’on sait depuis le dernier quinquennat (et
quelques-uns des précédents).
Ah, la « technostructure » toujours aussi trisomique que par le
passé, c’est quand même triste.
Espérons seulement qu’elle se soit sortie de son autisme généralisé…
En attendant, j’ai quand même bien rigolé.
Bon, je réessaie de mettre un commentaire. Je disais que c'est hallucinant. D'abord les médias font les gros titres sur les bruits de réformes, puis sur une réformette du code du travail, sans souligner qu'elle augmente le coût d'un licenciement. Ensuite, on déshabille pierre pour habiller Paul, avec la CSG. On taxe les retraités qui votent LR. Personne pour souligner qu'il n'y a aucune volonté de diminuer la dépense publique. Comme Hollande, on compte sur la croissance, et on va faire trinquer les collectivités locales (majoritairement dans l'opposition). Au lieu de réformer les collectivités locales. Ce gouvernement, c'est le monde d'avant, comme tu dis, qui se maintient coûte que coûte, sans imagination ni génie ni courage. Bon, je le savais, mais je suis déçu d'avoir raison.
RépondreSupprimerExact !
Supprimer"Monde d'avant", je ne sais pas trop. On voit se dessiner derrière le "monde d'après", mais ce n'est pas celui auquel nous aspirons, au contraire.
Tu l'as toi-même dit : Une "Dictature-douce" !
On y va.
Une république 2.0 où le citoyen n'a plus son mot à dire. Il ferme sa gueule et paye ce qu'on lui dit de payer.
Et au bout, il est prié de dire "merci" !
Mais bon, j'y reviendrai, parce que pour le percevoir, il faut "dépasser" les délires quotidiens et ce n'est pas simple à faire et encore moins d'être compris sur le sujet, didactique.
Bien à toi !
I-Cube
Bon sang ça a marché! Il y a un problème pour mettre un commentaire depuis un mobile. Mais ce n'est pas très grave. Bien à toi. Sinon, aujourd'hui, on a un temps digne d'Albion en Ile de France.
RépondreSupprimerMoi, je caille : La petite laine n'est pas de trop sous la veste.
SupprimerTu te rends compte qu'à Venise, parfois je n'avais pas de chaussettes !!!
Quel changement.
Et puis je me rends compte que je vais devoir me balader tout autour de la mer du nord, jusqu'en Ecosse et en Finlande en passant par Rotterdam.
Je ne sais pas si je vais tenir toute une année comme ça.
Bien à toi !
I-Cube