L’IFI…
On le doit (le gag) à un sophisme de Nicolas Schimel,
dirigeant de société, mais aussi membre du mouvement politique « En marche,
même pas en rêve ».
Franchement j’adore : « Le remplacement de l’ISF par l’IFI est en réalité un changement qui ne
présente que des avantages pour les propriétaires. »
Mais oui, « ça, c’est bin vrai, ça » nous
en aurait dit la « mère Denis » !
Et d’expliquer que l’assiette imposable diminuera pour
tout le monde : « Tous les
détenteurs français d’immobilier sans exception sont gagnants dans la réforme
de l’ISF telle qu’elle est envisagée. Pourquoi ? L’impôt ne change pas dans sa
structure (mêmes seuils, barèmes et taux). »
Là, ça reste à voir pour ne pas avoir été précisé
jusque-là…
Et vu que le gouvernement cherche du pognon, à mon
avis les barèmes et taux seront « ajuster » pour rendre l’ensemble « équitable ».
Autrement il s’avance un peu, le « trisomique ».
« L’immobilier
sera demain moins taxé qu’hier. Illustrons cette conséquence mathématique du
premier point par deux exemples. Un ménage parisien (les « A ») possède un
patrimoine de 2,5 millions d’euros dont 1,5 million d’immobilier en résidence
principale (valorisée donc à 1,05 million d’euros).
Il paye
7.750 euros d’ISF soit un taux d’imposition de son patrimoine de 0,31 %. Avec
la réforme, sa base passant en dessous du seuil de taxation, il ne paye plus
d’impôt. Il a donc gagné 0,31 % d’imposition … sur sa fortune immobilière.
Leurs
cousins de Nice (le couple « B »), sont eux à la tête de 5 millions d’euros
dont 2 millions pour la villa qu’ils habitent et 500.000 euros pour un pied à
terre à Paris. Avant réforme : Ils payent un ISF de 29.870 euros soit un taux
de 0,59 %.
Après
la réforme l’impôt passe à 6.700 euros ce
qui représente un taux de 0,26 % si on le rapporte au seul immobilier. Ce
ménage a donc gagné 0,33 % d’impôt… sur son immobilier.
Certes
les « B » ont moins gagné sur leur patrimoine immobilier que sur leur
patrimoine mobilier. Ils sont aussi « moins
bien traités » que leur voisin qui aurait eu le même patrimoine en actions et
que leur cousins « A » qui sont maintenant exonérés. »
Hein, c’est beau comme un camion neuf !
Et il persiste : « L’immobilier sera enfin taxé de la même manière pour les résidents et
les non-résidents fiscaux (étrangers ou expatriés), puisque la base taxable se
concentrera sur les richesses immobilières qui ne peuvent pas « échapper » au
fisc.
Dernier
avantage de ce changement, cela supprimera un avantage qui était en pratique
donné à ceux qui avaient décidé de quitter la France mais pouvaient acquérir et
conserver les biens immobiliers à moindre coût poussant au passage les prix (et
le sentiment d’injustice fiscale) vers le haut. »
Il semble ne pas être au courant que les biens situés
en « Gauloisie-fiscale » entre dans le champs d’application de l’ISF,
qu’on soit ou non résident et quelle que soit la nationalité de son
propriétaire.
Encore que, dans la réalité, ceux-là, quand ils ne
sont pas investisseurs, ils passent souvent sous les seuils d’imposition.
Voire, quand ils sont investisseurs, ils « titrisent » le foncier à
travers des supports de droit gauloisiens prévus à cet effet.
Passons, ce n’est pas un élu…
En revanche, alors qu’on manque encore (et toujours)
de logements décents au pays (qui est le mien et que j’aime tant mais me le
rend si mal…), ce gars-là fait complètement l’impasse sur les carences du
système fiscal « immobilier » dudit pays.
Globalement, même s’il ne s’agit pas d’en mettre « plein
la tronche aux riches » (ce qui reste très « politiquement correct »),
mais seulement d’orienter l’épargne vers l’investissement « productif »,
avec la future exonération quasi-généralisée de taxe d’habitation, l’IFI visent
tout de même spécifiquement et in fine
à taxer que les propriétaires fonciers.
Il doit être rappelé que ces derniers sont déjà,
hélas, les plus taxés d’Europe !
Selon le rapport « Taxation trends in the European
Union » de 2017, la « Gauloisie-impérieuse » est déjà championne
d’Europe en matière d’imposition récurrente de la propriété foncière et
immobilière (« recurrent taxes on immovable property »). Le montant total des
impôts prélevés à ce titre s’est ainsi élevé en 2015 à 69,7 Md€, ce qui
représente 3,2 % du PIB de la même année.
À titre de comparaison, l’Allemagne est seulement 19ème
avec 13,3 Md€ d’impôts prélevés, ce qui représente 0,4 % de son PIB.
Parmi les pays qui taxent le moins la propriété foncière
et immobilière, on trouve également l’Autriche (25ème position) et
le Luxembourg (26ème position), dont lesdits impôts représentent
respectivement 0,2 % et 0,1 % de leur PIB.
On ne manquera pas non plus de préciser que les impôts
récurrents sur la propriété foncière et immobilière ont considérablement
augmenté en « Gauloisie-du-bâtiment » au début du quinquennat de « Tagada-à-la-fraise-des-bois »
puisqu’ils sont passés de 48,4 Md€, soit 2,4 % du PIB, en 2012 à 68,1 Md€, soit
3,2 % du PIB, en 2014, autrement dit une hausse de 40 %, rien de moins !
Si bien que mon pays (celui que j’aime tant et qui me
le rend toujours si mal…) a ravi au Royaume-Uni sa place de champion en la
matière.
Par ailleurs et pour mémoire, un autre rapport sur «
La fiscalité immobilière en Europe » du cabinet FIDAL en date de 2014 avait
déjà mis en évidence que les propriétaires gauloisiens étaient les plus taxés
d’Europe. En effet, en prenant pour exemple la détention pendant 10 ans d’un
appartement locatif acquis au prix de 200.000 €, le rapport indiquait que les
propriétaires hexagonaux s’acquittaient en moyenne, durant cette période,
d’impôts correspondant à 56 % du prix d’acquisition de l’appartement contre
seulement 26 % en Allemagne, 20 % en Belgique ou aux Pays-Bas, 19 % en Espagne,
18 % en Italie…
Car il faut compter aussi avec la CSG sur les revenus
locatifs (et tout autre type de revenu du capital, y compris les éventuelles
plus-values), mais on n’a toujours pas pensé à lever l’exonération sur les œuvres-d’art
et objets d’antiquité (la niche vachement utile pour les peuples et les emplois des « super-riches » avec les
monuments classés ou inscrits à l’inventaire qui génèrent des déficits :
Or, l’ISF, et demain l’IFI, reste plafonné en fonction des revenus nets,
déficits inclus… : La somme de l’IR, de la CSG et de l’ISF ne pouvant dépasser
75 % des revenus du contribuable.)
Rappelez-vous, « pour ne pas payer d’impôt, il faut ne pas avoir de revenus imposables »,
dixit mon Pape-à-moi, feu Maurice Cozian, fiscaliste 10ème dan !
Il va sans dire que pour beaucoup, un tel montant
d’imposition sur les propriétaires que sont « monsieur et madame
tout-le-monde » s’avère consternant et préoccupant. D’autant que, selon
notre nouveau Président, les impôts sur la « rente immobilière » ne sont pas
prêts de diminuer.
Et de rappeler que la fonction première de tout impôt
est de contribuer au financement de la dépense publique. À cet égard, avec 5,5
milliards d’euros, l’ISF, sans être marginal, ne constitue pas un enjeu
budgétaire majeur.
« Et en même
temps », nombre d'impôts revêtent une dimension d’orientation du
comportement des contribuables. À cet égard l’ISF, et demain l’IFI, s’avère
particulièrement contre-productif. Avec le temps, le premier comportement
induit est l’exil pour une raison simple à appréhender : Son caractère, de plus
en plus, confiscatoire.
La démonstration en est aisée et exempte de tout
jugement politique : En 1982, le taux marginal de l’ISF s’élevait à 1,5 %.
Ce taux correspondait à moins de 10 % du rendement d’un placement (dit) sans
risque : Le taux de l’OAT à 10 ans dépassant alors les 15 %.
Aujourd’hui, contre tout bon sens, le taux marginal de
l’ISF est toujours de 1,5 %, alors même que l’OAT à 10 ans est désormais émise
aux alentours de 0,75 %...
Ainsi l'épargnant de 1982 se voyait-il exiger – au
titre de la seule imposition du capital – 10 % du rendement de son placement.
Quant à l’épargnant de 2017, il subit, au même titre,
un prélèvement de 200 % de son revenu (sans plus considérer l’impôt sur le
revenu et autres contributions sociales) !
Aussi à force de cumuler les impositions annuelles –
en sus de la taxe foncière ou, périodiquement, des droits de donation ou de
succession – la démarche apparaît-elle de plus en plus comme une folie avec des
taux revêtant un caractère confiscatoire.
L’inconvénient des actifs immobiliers, c’est qu’ils ne
peuvent pas s’enfuir hors des frontières : C’est donc de la matière « facile »
à taxer.
Confirmation avec « Manu-Mak-Rond » qui
prend les propriétaires de logements mis à la location entre le marteau et l’enclume :
IFI, taxe foncière, mais encadrement des loyers, difficultés parfois insensées
à bâtir, raréfaction des fonciers disponibles, donc des coûts de construction
toujours en folle augmentation, ou comment réduire les rendements, surtout
quand les municipalités se mettent à préempter à valeur dite par « les
Domaines ».
Et après on s’étonne que la puissance publique s’oblige
à intervenir avec « encore plus de dépenses » du denier public pour
créer des « cages-à-lapin » où loger quelques mal-logés dans des « zones »
parfois de « non-droit ».
Bref, on n’a pas fini de marcher sur la tête. Ça tombe
bien, ça devrait éliminer de façon naturelle les autistes qui nous ont gouvernés
jusque-là à moins qu’ils aient la tête plus dure que les réalités comme chez
les trisomiques.
En attendant, j’ai encore bien rigolé et ne regrette
toujours pas d’avoir déjà tout refourgué à mes successeurs que je plains bien,
les pôvres !
Je pense que c'est bien ça: on taxe ce qui ne peut pas s'exiler. Ce gouvernement est vraiment accro à la dépense publique. C'est l'ENA qui les conditionne ainsi?
RépondreSupprimerPeut-être, mais il convient aussi de rappeler que de dégraisser les mammouths, c'est un boulot de longue haleine : En un seul mandat, "Tonton-Yoyo" n'y est pas parvenu et encore il ne s'agissait que de celui de "les-Ducs-à-Sion" nationale...
SupprimerLui, il va lui en falloir au moins deux.
Note que quand même, déjà les collectivités locales gèlent leurs dépenses d'investissement en prévision de ce quinquennat avare et qu'on va voir ce qu'il en est dans le budget 2018 au niveau de l'Etat.
Mais pour l'heure, pour la réduction des dépenses de fonctionnement, les plans et annonces sont plutôt floues.
Probablement qu'on prépare la sauce et qu'on en dit rien avant les sénatoriales prévues pour le 24.
Après, il faut s'attendre à une montée en puissance des annonces.
A suivre !
Bien à toi !
I-Cube