Paris 2024…
C’était acté depuis la fin juillet, mais pour la forme
– et le plaisir d’un déplacement à Lima – il aura fallu un siècle tout rond
pour la « kapitale-lumière » de « Paris-sur-la-plage »
accueille pour la troisième fois les jeux olympique d’été, même qu’elle en aurait fait la fête alors que Londres s’émouvait : On en parlait déjà lundi matin.
Mais après Londres et avant Los-Angeles…
Que je vous dise tout de l’immense fatuité de
« Sœur-Âne » qui fait ainsi mieux que « De-la-nuée » :
Par trois fois, la Mairie s’est faite recalée : 1992, 2008 et 2012 !
Un record.
Et pour cause.
1992, c’est Barcelone qui est retenue. Sur une série
de sites absolument bien vus et un plan d’eau franchement idéal – ou presque.
Les JO, ça tourne. Il y a peut-être 5 anneaux olympiques
représentants les 5 continents habités, mais il y a 3 secteurs
« horaires ». Europe/Afrique ; les Amériques ; l’extrême
orient/pacifique-ouest.
À tour de rôle pour l’attribution.
Il ne fallait donc rien espérer ni en 1996 (Atlanta)
malgré le centenaire des jeux modernes sous l’impulsion du baron Pierre de
Coubertin, ni 2000 (Sydney). On avait une chance en 2004. Ce fut Athènes et
c’était un choix logique même si ça a mis la Grèce à genoux.
Dès lors, il n’y avait plus une hésitation à
avoir : Ce ne serait ni 2008, ni 2012.
Et pourtant… 2012, ce fut Londres !
Les britanniques tenaient tellement à offrir les jeux
à leur très gracieuse majesté pour son jubilé… Elle ne sera probablement plus
là plus tard…
On « perturbait » le calendrier à cette
occasion, juste pour faire échouer une candidature 2016 sur la Seine :
Diantre !
Qui est allée logiquement à Rio, et 2020 ça sera
effectivement – toujours dans la même logique – à Tokyo.
En conséquence de quoi, 2024 revenait au tiers de
planète autour du méridien de Greenwich, excluant Boston aux USA côte-Est, Los
Angeles, USA côte-ouest (qui sera retenue pour 2018 – de toute façon, ils
n’étaient pas prêts et n’avaient pas trop de soutien « populaire »
local).
Les jeux suivants seront donc sur le continent
américain et ceux de 2032 probablement entre la côte-ouest du pacifique et
l’océan indien.
C’est déjà acté, au moins pour partie.
Pour 2024, restaient Hambourg en « Teutonnie »,
mais suite à un référendum local de novembre 2015, la ville s’est retirée de la
course.
Pas question de demander leur avis aux parigots, notez
bien : La réponse aurait été la même que celle des « Teutons ».
Rome s’était portée officiellement candidate le 2
juillet 2015 et encore en septembre 2016.
Comme s’est devenue une ville « 5 étoiles »,
si le Comité national olympien italien dépose la 2ème partie du
dossier de candidature auprès du CIO le 7 octobre, la ville, dans un élan de
sagesse qu’il convient de saluer, se retire le 11 octobre dernier.
Autrement dit, la seule concurrence restante, c’était
Budapest.
Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais mon
« Boss-à-moi » m’a emmené faire un tour sur les traces de
« Sissi l’impératrice » en décembre 2016, pour « renifler »
(en fait un audit très sérieux) le sujet autour des handicaps et des atouts de
la ville (et du pays). À l’époque, ils y croyaient fermement.
Nous, dès la descente de l’avion – enfin moi j’y suis
allé par la route à travers l’Autriche – il y a de quoi déchanter. Ce n’est pas
que la ville ne soit pas sublime – elle est franchement géniale pour des
touristes, des officiels et des « journaleux » – mais du côté des sportif(ve)s,
tout restait à faire.
Et rien que de remettre « à niveau » les
infrastructures, il y en avait pour un paquet de pognon. Pas facile à assumer
quand on est encore marqué par les occupations nazis et soviétiques et qu’on ne
se compte que 6 millions, même s’ils étaient prêts à se précipiter dans la zone
euro pour faire bon poids.
Depuis, ils temporisent pour ce qui est de l’Euro
(alors que la candidature est excellente) et se sont retirés de la compétition
JO-2024 en février 2017. Décision du conseil municipal, suite à la campagne du
mouvement de jeunes militants, « Momentum », qui revendique la collecte de 266.000
signatures contre la candidature, soit presque le double du total nécessaire
pour déclencher l’organisation d’un référendum local dans la ville de 1,7
million d’habitants.
Quant à Los Angeles, sa candidature est retirée le 31
juillet 2017, se positionnant pour les Jeux olympiques d'été de 2028, comme
chacun sait.
Plus aucun concurrent à la candidature de Paris… Le
CIO n’a fait que d’en prendre acte, rien de plus.
Comment disait l’autre ? « Il n’y a pas de gloire à vaincre sans
péril » ?
Ou quelque chose comme ça…
En fait, c’est un « coup à trois bandes ».
L’héritière de « De-la-nuée » est en réalité
sur la sellette. Si « Le Chi » s’était rendu populaire avec ses
« crottinettes », elle est probablement devenue impopulaire avec ses
embarras urbains et persiste à en rajouter, semble-t-il.
Je découvre Londres dans ses profondeurs, une ville
bien plus peuplée et étendue que « Paris-sur-plage » et je reste
étonné par la fluidité de la circulation. Pourtant il y a du monde – dense –
sur les trottoirs et ailleurs, un système de péage « in centrum » et
quelques embouteillages autour des « points-chauds » de la capitale
administrative. Mais rien de plus et ça reste très « fluide » et
agréable.
Si je me souviens bien, Paris est inaccessible en
voiture et, qui plus est, il est impossible d’y stationner sans se faire
racketter. Je n’ai pas encore compris comment faisaient les anglais qu’on ne
sache pas faire ailleurs.
Mais ça va venir.
Il n’y a pas que ça : Successivement
« Eau-brie-iste », « Haut-land-iste », et
« anti-mak-ron-iste », « Sœur-Âne » est désormais cernée.
Il y a non seulement cette bagarre perpétuelle entre l’État et la Ville, il y a
ce racket permanent subi par la ville au profit de l’État – et des villes de
pôvres –, la pression permanente de la Préfecture, de département, de région,
de police, un manque cruel de foncier, des rénovations urbaines autant
hasardeuses que coûteuses qu’il faut assumer et des dérives avec la Région
tombée aux mains d’une « opposante ».
À part le « clientélisme-local » (familles
de fonctionnaires territoriaux, emplois aidés, accès aux logements de la Ville
à loyer plus que modéré), elle n’a plus aucun soutien politique.
Comble du comble, autant à la présidentielle qu’aux
législatives, la population a voté « Mak-Rond »/Modem comme un
seul homme !
Elle est finie (malgré son parfum que j’imagine
toujours aussi envoutant).
« Sœur-Âne » n’a plus qu’un atout : La
reconnaissance internationale. Présidente de ceci, présidente de cela, des
villes innovantes, des villes-vertes, elle est en train de loupé la sortie du
Brexit au profit de Francfort, il ne lui reste que les JO de 2024 et
l’expo-universelle de 2025…
Et offrir à « Mak-Rond » d’espoir d’un piédestal
jupitérien à l’occasion de son second mandat !
Vous avez compris pourquoi c’était important pour
elle ?
Ce qui ne l’empêche pas de présenter une fois de plus
du vent : Le projet Paris 2024 s’appuie sur 95 % de sites déjà existants
pour un budget annoncé de 6,6 milliards d'euros.
Si je compte bien, 6,6 Md€ = 5 %, ça me paraît énorme,
monumental !
Les seules réalisations nécessaires sont le stade
aquatique qui doit être construit à côté du Stade de France et le village
olympique qui sortira de terre à cheval sur trois communes en Seine-Saint-Denis.
Et qu’on vous annonce aussi que l’on va profiter de
l’occasion pour devenir une « smart city ». Congestion, gestion des
foules, développement durable, transports… la ville intelligente aidera la
capitale à mieux gérer les Jeux olympiques de 2024 et à remplir les objectifs
écololos qu’elle a fixés vous assure-t-on et tout cela sans augmenter les
impôts locaux.
Moi, j’adore les utopies…
« Smart-city », c’est le cœur du projet qui
consiste à mettre en œuvre différentes solutions qui doivent permettre
« d’atténuer » les désagréments engendrés par la tenue des Jeux, d’assurer
une meilleure gestion des foules ou encore d’atteindre les objectifs de
développement durable fixés lors de la candidature.
Une décision qui remonte à 2016 demandant aux « start-up »
de proposer leurs solutions. Et plus de 200 de celles-ci ont candidaté à
l’appel d’innovation autour des grands thèmes : Le « smart sport »,
la « smart experience », la « smart city », la « smart
mobility » et les « smart event ». Je vous le dis, j’adore !
La société Placemeter s’est imposée dans la catégorie
« smart city ». « Cette
start-up répond à un gros challenge de la candidature : démontrer comment on
règle la question de la congestion générée par les Jeux ».
C’est vrai que les « parigots & franciliens »
s’en foutent : Ils vivent avec.
La technologie de vision par ordinateur développée par
Placemeter compte et différencie les voitures, vélos, motos, piétons et
camions… L’analyse de ces données devrait permettre d’estimer et d’anticiper
les flux de personnes, ainsi que de tester l’influence d’aménagements de l’espace
public sur ces mouvements.
Géant, que j’en dis. Sauf qu’aujourd’hui, à part sur
les autoroutes, les gares et les aérogares, personne ne sait faire de la
prévision hors les trajets pendulaires.
Autre solution de gestion des foules sélectionnée,
l’application d’appels d’urgence numériques Urgentix. Elle appelle les secours
tout en géolocalisant immédiatement l’utilisateur, avant de lui proposer de
filmer ce qu’il voit, permettant ainsi de mieux estimer la quantité de
personnel à envoyer sur place.
Pourquoi, ils ne seraient pas « pré-positionnés » ?
Navya et ses navettes électriques autonomes se sont
imposés dans la catégorie « smart mobility ». « L’idée est de les amener à faire évoluer leurs
navettes vers une sorte d’hybride entre taxi et transport collectif »,
détaille-t-on.
Très drôle alors que les taxis-volants d’Uber vont
envahir « la troisième dimension » dès bientôt sous peu…
La ville intelligente aidera aussi Paris à réaliser
des Jeux à impact environnemental positif. « Nous voulons utiliser les JO pour initier une transition écologique ».
La chasse au véhicule personnel est ouverte : Il sera
impossible d’en utiliser un pour se rendre aux JO, puisqu’aucune place de
parking ne sera prévue à cet effet, sauf pour les athlètes et les personnes
accréditées, qui se déplaceront uniquement en véhicules propres fournis par le
partenaire Toyota. Et avec chauffeur : Uber et les taxis auront intérêt à
se planquer !
Afin de faciliter le déplacement sans voiture, les
tickets de transports en commun seront inclus dans les places pour assister à
une compétition : C’est plus coûtatif et ça va faire rentrer du pognon
dans le STIF (et la RATP) qui en a bien besoin avec son « Daβ Groβ Parisse ».
Le « Plan Vélo » de la Mairie de Paris sert
également ces objectifs : Il prévoit la construction de nouvelles pistes
cyclables connectant le Stade de France et le centre aquatique (Saint-Denis) au
village olympique (Paris) et 10.000 places de stationnement de vélo supplémentaires…
Bon, pour aller jusqu’à Marseille, le site des
épreuves nautiques, ça va faire un peu juste…
De toute façon, on en reviendra localement au
« pousse-pousse » des années 40 : Vive le progrès !
On réfléchit encore à des « smart grids »
afin de la réduire la consommation, les pertes d’eau. Engie planche notamment
sur une boucle énergétique entre le Stade de France et le centre aquatique qui
sera construit juste en face, à Saint-Denis. Équipé de panneaux solaires, le
stade pourrait fournir en électricité le centre aquatique, ce qui « permettrait de le sortir de ce statut de
bâtiment qui ne sert que 12 fois par an en lui donnant une utilité énergétique. »
Tiens donc : Un investissement déjà rentable sur
12 rencontres ? J’admire…
Bien entendu, avec tous ces partenariats public-privé il
n’en coûtera absolument rien aux contribuables parigots, même si le seul
village olympique devrait atteindre 1,3 milliard d’euros soit le double des
crédits gelés dans le budget de l’armée cette année. Une bagatelle donc !
En échange, on aura de quoi loger les SDF… hors de la
ville, donc !
Pour ce qui est du budget de fonctionnement des Jeux,
il devrait tout de même ponctionner près de 1,5 milliard à la Ville de Paris,
soit l’équivalent de presque 1.000 € par habitant.
Sans compter les suppléments versés par
l’intermédiaire de la région financée aussi par les Parigots et les
dépassements et autres imprévus.
Car il convient tout de même de se rapporter aux travaux
de la Chambre régionale des Comptes d’Île-de-France, en date de 2016, qui
détaille de façon précise la situation financière de la capitale. Quels que
soient les dénis de la mairesse – jusqu’en 2020 –, la situation financière de
la Ville s’est largement dégradée ces dernières années. « En 2015, la capacité de désendettement de la Ville devait correspondre
à 13 ans d’épargne brute pour passer à 18 ans en 2017 avant de redescendre à 15
ans en 2018. » L’agence Standard & Poor’s, tout en conservant à la
Ville son appréciation positive, a évalué quant à elle à 22 ans en 2017 sa
capacité de désendettement, très au-dessus du seuil d’alerte traditionnel
estimé à 12 ans, par référence à une durée moyenne de remboursement des
emprunts.
Or, ce seuil d’alerte des finances territoriales à 12
ans de durée de désendettement est franchi allègrement depuis un moment, hors « JO-2024 ».
Personnellement, je plains le successeur de « Sœur-Âne »…
La Ville récuse la notion de seuil « d’alerte
traditionnel » en invoquant, sans la documenter davantage en l’état,
l’évolution profonde du rapport à la dette que l’on constate dans d’autres
grandes métropoles mondiales.
Elle souligne également la prudence traditionnelle de
ses prévisions budgétaires (cf. l’exécution du budget 2014 qui a totalement « merdé »)
et l’importance de son patrimoine susceptible d’être mobilisé…
À condition de trouver preneur solvable.
Elle s’appuie aussi sur des ratios réglementaires, rappelant,
outre la modération de son endettement par habitant (1.646 €), que, même si la
dette parisienne, rapportée aux recettes de fonctionnement (51 % en 2014)
atteignait 75 % en 2018, elle serait encore inférieure à la moyenne constatée
(85 %) dans des plus grandes villes Gauloisiennes.
Certes : Tout le monde peut faire l’expérience
qu’on est toujours moins bon – ou moins pire en l’occurrence – que d’autres.
Il n’y a jamais qu’un seul « major » et un
seul « culot » dans n’importe qu’elle comparaison (qui ne fait pas
raison).
Bref, les JO ne rapporteront pas un kopek à la Ville,
même s’ils vont lui en coûter plus de 6 milliards. Sûr que personne n’avait
intérêt à demander leur avis aux parigots, d’autant que l’exposition
universelle de 2025 pourrait suivre, avec son cortège de surprises budgétaires.
En espérant toutefois un équilibre – ce qui serait une
première dans l’histoire des JO : Même Londres 2012 a été déficitaire,
quoiqu’on en prétende – ce qui n’est pas sûr, la ville est-elle si méconnue que
ça dans le monde pour se payer un coup de pub à 6,6 milliards pour seulement
deux fois 15 jours de mondovision ?
Le contribuable parigot se fera plumer une fois de
plus et en beauté avec cette opération qui se traduira par encore plus de
touristes dans les rues, une flambée des prix, des bousculades dans les
transports en commun, une sur-fréquentation des musées et lieux de
divertissement, encore plus d’embouteillages, une saturation des équipements et
encore moins d’air pour respirer au jour le jour.
Alors qui gagne de l’argent dans cette opération ?
Bé, il faut faire la somme des recettes publicitaires
que les grandes chaînes de télévision engrangent à l’occasion de la diffusion
des Jeux (parce que bon, les hôtels et les restaurants font de toute façon le
plein en juillet).
L’exemple de Rio ou de Londres permet d’illustrer le
propos : Dans la pratique, NBC a perçu un milliard d’US$ de recettes
publicitaires supplémentaires grâce aux jeux de Rio. Et on ne vous dit pas l’industrie
des « produits dérivés ».
Autrement dit, le contribuable finance un événement
qui profite à des acteurs privés, essentiellement des médias d’ailleurs. Tu
mets 6,6 pour espérer récupérer un peu plus d’un : La bonne affaire !
Et le pire, mais personne ne le sait, c’est qu’on aura
changé de maire à « Paris-sur-la-plage », « Sœur-Âne »
virée pour cause d’avoir tellement éventré les chaussées et trottoirs.
Celle-là, elle a beau dire, elle n’aime pas sa ville (et encore moins ses
quartiers du XVème chic qu’elle habite quand elle peut).
En revenant de Budapest, je me suis dit que c’est
là-bas qu’il faut l’envoyer : Pensez donc, sur les deux rives du Danube,
il y a des quais piétons, des voies sur berge dans les deux sens de circulation,
plus haut le tram, derrière des lignes de bus et enfin, on peut accéder aux
pieds des premiers immeubles.
Elle te mettrait le boxon en deux temps et trois mouvements
que ça serait extraordinaire : Au moins ça libérerait les parigots qui n’ont
pas tous mérité tout ça, finalement.
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