Qu’est-ce qui était le plus important ?
Le choix du président, inédit en début de mandat,
critiqué par plusieurs députés qui ont décidé de boycotter son discours, lundi
à Versailles, pour dénoncer une dérive monarchique ?
Perso, j’aurai plutôt qualifié le « jupitérien »
en « Bonapartiste » (seconde république qui débouchera sur le second
empire).
Voler la vedette à son « premier sinistre »
qui lui a fait le même exercice le lendemain, devant l’AN (discours lu au même
moment au Sénat), avec motion de censure logiquement repoussée ?
Non, ils ne parlent pas de la même chose : L’un
reste dans « la pensée complexe », l’autre gouverne, les mains dans
le cambouis.
Que ce fut-ce un « discours
sur l’état de l’Union » à la gauloisienne ?
Je rigole : On n’est pas dans une union d’États
autonomes, ou alors Européenne.
De donner « un cap » général à tous les élus
et notamment ses partisans ?
Là encore, on peut en rire : Il suffit de lire
son programme et on en a assez (assez peu ? Trop peu ?) parlé.
Au chef de l’État « les grandes orientations », au premier ministre leur « mise en œuvre ».
Ce qu’il leur a dit ?
Des poncifs genre : « Les Français ont fait le choix d’un pays qui repart de l’avant, qui
retrouve l’optimisme et l’espoir » souhaitant « retrouver de l’air, de la sérénité, de l’allant ».
Aïe ! Ça coûte combien ?
La liste des réformes à venir ?
Encore un qui veut tout bousculer.
Même s’il aura fallu attendre trente minutes
d’intervention pour une première mesure concrète qu’il entend prendre au cours
de son mandat : « La réduction d’un tiers
du nombre des membres de l’Assemblée nationale et du Sénat. »
Rien de nouveau…
« Un Parlement
moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens, c’est un Parlement où le travail
devient plus fluide, où les parlementaires peuvent s’entourer de collaborateurs
mieux formés et plus nombreux. C’est un Parlement qui travaille mieux ».
Ou couler sous la tâche…
Et combien ça va coûter en plus, au juste ?
« Mettre un
terme à la prolifération législative » et produire moins de lois ?
« Abroger les
lois qui auraient par le passé été trop vite adoptées, mal construites, ou dont
l’existence aujourd’hui représenterait un frein à la bonne marche de la société
française » ?
Punaise de gourgandine : Quel boulot à fournir… !
Introduire « une
dose de proportionnelle », afin que « toutes
les sensibilités y soient justement représentées » ?
Ou encore ce passage : « Trop de mes prédécesseurs se sont vus reprocher un manque de pédagogie,
de n’avoir pas précisé le sens et le cap de nos mandats, trop ont pris des
initiatives alors que le Parlement n’était pas informé pour que je me satisfasse
de continuer cette méthode » et de présenter la solution miracle : « Tous les ans, je viendrai devant vous pour
rendre compte. »
La vache, à un demi-million d’euros la séance de 90
minutes, ça va faire chaud au moment où on cherche des économies à faire…
Réviser le droit de pétition « afin que l’expression directe de nos citoyens soit mieux prise en
compte » ?
Recourir au référendum pour valider ces réformes des
institutions ?
Refonder du Conseil économique social et
environnemental « trait d’union »
entre la société civile et les instances politiques ?
Il se touche, là, ou quoi ?
Supprimer « une
juridiction d’exception », la Cour de justice de la République, qui juge
les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de
leurs fonctions ?
Lever de l’état d’urgence « à l’automne » ?
Pour rendre « aux
Français leurs libertés » alors même que ce dernier état va être renouvelé ?
Entre-temps, on sait, parce qu’il l’a une nouvelle
fois évoqué que le projet de loi antiterroriste présenté fin juin en conseil
des ministres, sera adopté : « Le
code pénal tel qu’il est, le pouvoir des magistrats tel qu’il est peuvent nous
permettre d’anéantir nos adversaires ».
Personnellement, j’aurai parlé d’ennemis-à-abattre,
puisqu’il s’agit de « légitime défense collective.
« Voter des
dispositions nouvelles qui nous renforceront dans nos libertés. »
Je ne sais pas où, mais c’est à suivre…
En tout cas, il est sûr de lui.
Ou les critiques de la démarche ?
Certains en disent qu’il s’agit d’une humiliation
(alors même qu’ils n’ont encore rien entendu). D’autres boycottent carrément.
Le président a « franchi
un seuil dans la dimension pharaonique de la monarchie présidentielle » en
ravalant son « premier sinistre » au rang de « collaborateur », aura réagi le président du groupe « LFI ».
Ce n’est pas une nouveauté, puisque les « droits
d’auteur » sur la locution appartiennent à « Bling-bling ».
Ou encore le fait qu’après un début de discours d’une « complexe-nébulosité »,
il a souligné « l’impatience d’agir »
et réclame une « transformation
résolue et profonde » renvoyant dos à dos droâte et gôche, prônant « une voie radicalement nouvelle » ?
Une troisième voie, qui invoque à la fois des principes des uns et des autres ?
Vous savez quoi, voilà qui me fait bien rire :
Tous ces abstentionnistes (57 % au second tour des législatives) qui
oscillaient entre « dégagisme » et « renversement de table »
pour espérer finalement vendre la république soit à « Marinella-tchi-tchi »
(et là, on aurait vu ce qu’on verrait) soit à « Mes-Luches » (et là,
on aurait vu ce qu’on verrait), se retrouvent avec un OPNI (Objet Politique
Non-Identifié) qui va les faire caguer pendant au moins une demi-décennie.
Soit ils vont bicher et le bichonner, soit ils vont l’étriller
pendant 5 ans.
« Je refuse
de choisir entre l’ambition et l’esprit de justice. Je refuse ce dogme disant
que pour bâtir l’égalité il faudrait renoncer à l’excellence. Pas plus que pour
réussir il faudrait renoncer à donner une place à chacun. »
Ah oui, tiens donc ?
Et puis le voilà où je l’attendais qui vient à s’égarer
sur trois principes : « L’efficacité,
la représentativité et la responsabilité. »
D’accord et c’est quoi au juste ?
Une nouvelle devise de la République ?
Sans entrer dans les détails, et après son couplet
contre le terrorisme, il a annoncé vouloir « réformer en profondeur » le système de l’asile, qui est « débordé de toutes parts », pour
arriver à un « traitement humain et
juste » des demandes des futurs réfugiés.
Il s’est également dit déterminé à « mieux endiguer ces grandes migrations par
une politique de contrôle et de lutte des trafics de personnes », en appelant
à une coordination européenne sur ce sujet.
« Il faut
accueillir les réfugiés politiques, car cela appartient à nos valeurs, et ne
pas les confondre avec les immigrés économiques. »
Ah oui, ah oui, c’est sûr et certain, je le conçois
bien !
Et d’ajouter – après ou avant – qu’il « faut parler avec toutes les puissances ».
Même Assad-le-chimique ?
On verra…
Et puis enfin un petit couplet sur la véritable Union,
européenne celle-là : « La
décennie qui vient de s’achever a été pour l’Europe une décennie cruelle. Nous
avons géré des crises mais nous avons perdu le cap » et pour remédier
à la désaffection des citoyens envers l’Union européenne, il souhaite lancer d’ici
« la fin de l’année (c’est court…)
des conventions démocratiques pour
refonder l’Europe » afin de retrouver le « souffle premier de l’engagement européen ».
J’adore !
Il va faire ça tout seul sous le regard de la double
douzaine de nos partenaires en espérant qu’ils vont tous fondre de bonheur comme par miracle ?
Mais ce n’est pas le plus important.
Ce qui l’est, à mon sens, c’est ce qu’il n’a pas dit !
Et là, la liste est longue entre « drame du
chômage », « croissance atone », « déclassement social et
économique », poids invraisemblable des prélèvements obligatoire (plus de
la moitié du PIB) et j’en passe et des meilleurs.
(En rappelant que pour ce dernier point même Lénine n’y
était pas parvenu durablement…)
Et, me semble-t-il – mais je peux me tromper –
personne même pas moi n’a relevé ces « quelques-absences » majeures
qui pourrissent au quotidien la vie de tous les « Gauloisiens ».
Notez qu’ils sont à peu près les trois-quarts à ne pas
avoir suivi leur Président « jupitérien » sur ces « non-sujets ».
Mais il y en a au moins deux autres : Indéniablement
« Mak-Rond » est une machine de guerre politique parfaitement bien
huilée, très bien cornaquée, bien préparée. Mais elle a des « bugs ».
Le premier, c’était durant la campagne, quand il est
allé draguer le « vote-algérien » et son fameux « génocide »…
Une lecture curieuse de l’histoire de nos harkis et
autres « pieds noirs ».
Le second est plus récent et comme le premier, n’a
toujours pas reçu d’explication : « Les gens qui
ne sont rien… »
Là, j’admire : Ça ne me serait jamais venu à l’esprit !
C’est quoi au juste ?
Et évidemment, cette petite-phrase n’ayant rien d’un «
dérapage », puisque exprimant la pensée profonde et « complexe » d’un
Jupiter ayant négligé de lire Aristote, a eu tôt fait de faire twister les
réseaux sociaux lesquels pointent un indubitable mépris de classe, un indicible
manque d’empathie pour le genre humain.
Confirmation qu’il n’est qu’une machine… de guerre ?
Suis-je concerné ? Qui sont « ces gens qui ne sont rien » ?
La phrase reste sans précision utile. Relisons-la : « Ne pensez pas une seule seconde que si,
demain, vous réussissez vos investissements ou votre start-up, la chose est
faite. Non, parce que vous aurez appris dans une gare, et une gare, c'est un
lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien, parce
que c’est un lieu où on passe, parce que c’est un lieu qu’on partage »,
expliquait le chef de l’État dans le hub de chez « free ».
Bon : Pas trop concerné, finalement, puisqu’à
part les gares de Venise et de Mestre, j’évite d’y perdre mon temps.
Mais, mais, mais… quarante-huit heures plus tard, en
déplacement au Mali, il emploie une nouvelle fois cette expression et semble en
donner une définition.
En parlant des ravisseurs de l’otage gauloisienne, il
promet la fermeté avec ces mots : « Ces
gens ne sont rien, ce sont des terroristes, des voyous et des assassins, et
nous mettrons toute notre énergie à les éradiquer. »
Aïe !
Notez que les médias n’ont pas vraiment cherché à
relayer la « pensée-complexe-jupitérienne » sur cette seconde saillie
bien sentie.
Faut-il en déduire que dans les gares de « Gauloisie-ferroviaire »
on ne croise que « des terroristes, des voyous
et des assassins » ?
Je ne vois que ça de logique.
D’ailleurs, pour en justifier, il a déjà décidé de
prolonger l’état d'urgence…
Et tout cela le week-end où l’on inaugurait les
fameuses lignes à grande vitesse censées raccourcir de 40 minutes le temps de
trajet entre Paris et Rennes, et d’une heure à destination de Bordeaux ou de
Toulouse.
La SNCF appréciera le coup de pouce : Il va lui falloir aller toujours plus vite mais
supprimer toutes ses gares…
Et puis après on passera à la suppression des
aérogares et des stations de métro et de RER.
Si encore on vous supprimait les gares-de-péage des
autoroutes…
Mais non, rassurez-vous : Vous êtes nés pour
payer, être rackettés sans vergogne.
Et encore, vous serez priés de dire « merci » !
J’adore puisque c’est beau comme un camion-neuf et à ne pas louper de la «
pensée-complexe-jupitérienne » décidément inaccessible au commun des
mortels…
D’ailleurs, passez votre chemin, on n’en parle déjà
même plus.
Et moi, je reste sur ma faim, ne me sentant pas
particulièrement « terroristes, voyous,
assassins » ni même une personne « qui réussit » : J’accumule tellement d’échecs accrochés à mon passif, que
je ne les compte plus.
Et à vous croiser parfois, je sais ne pas être seul dans ce
cas.
D’ailleurs, nos plus belles réussites sont celles de
nos échecs qui nous ont permis de grandir.
Bien sûr, Jupiter n’a pas à savoir tout ça de la condition humaine : Il a juste
bouffé son père.
Vous me direz qu’il n’a pas épousé sa mère non plus…
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