Celui-là, il va nous manquer…
Je veux parler de « Juppette ». Partir de
« Bord-d’eau », la ville des négriers (parmi quelques autres adeptes
du « commerce-triangulaire »), pour conquérir les plus hautes
fonctions du pays, y’a pas à dire, c’est « mission-casse-gueule ».
Je vous rappelle que le précédent historique, c’était
« Chat-Banc-d’elle-masse », le général de brigade « Chat-Banc »
de la résistance, ex-premier ministre gaulliste qui s’est lui aussi fait
souffler la politesse par « Gis-car-A-la-barre » et quelques
« félons-frondeurs » de droâte, emmené par « le Chi ».
Déjà deux générations qui s’affrontaient sur le lit de
mort de « Pompon-Pie-doux ».
Perso, j’étais trop jeune pour voter (mais pas pour
« coller des affiches »), mais j’ai eu une leçon de politique (la
première) in vivo dans le salon de
« mon papa-à-moi » (celui qui me fait toujours « frémir »
quand je l’évoque…) où toute la question du « Cousin-Jean » (Tiberi)
était de savoir s’il accueillait ou non « le Chi » dans sa circonscription
inexpugnable de « Paris-rive-gôche »…
Réponse catégorique et sans appel de mon
paternel en parlant de « Chat-Banc » : « Voter pour ce vieux kon ? Non ! »
Le vieux kon-UDR et sa « Nouvelle société »
… déjà en soi une erreur de script !
Le jeune-RI, oui. Donc suivre « le Chi ».
Ceci dit, il est une question de management assez
classique pour laquelle « Juppette » vient d’apporter une pierre de
plus : Savoir sortir.
Quand savoir sortir ?
Dans toute entreprise humaine, force est de constater
que jamais les choses, mêmes les mieux établies, se passent comme prévu par les
« ingénieurs » et autres « sachants » et face aux
difficultés, il faut se garder de deux erreurs…
1 – « L’escalade de l’engagement » qui est une
combinaison redoutable de déni de la réalité, d’excès de confiance, de besoin
de justifier ses choix passés, et de coût déjà investi qui vous fait vous
obstiner alors que vous devriez jeter l’éponge.
Je ne vise personne en particulier, mais « les
Républicains-Démocrates » vont en faire la belle démonstration dans
les jours qui viennent.
2 – Toutefois, il est une seconde erreur très
classique aussi, dite de « l’abandon erroné », en cédant à ces autres
travers que sont la peur de l’échec, l’apparence de courage que confère le
renoncement, ou tout simplement le refus de rallonger les budgets…
Qu’elles sont les clés idoines ?
Un : L’escalade « irrationnelle » est
archi-probable quand la responsabilité est concentrée entre les mains d’un seul
décideur qui n’a rien à perdre.
Deux : La seule chose qui puisse alors arrêter un
projet de manière certaine, c’est que personne ne veuille plus y travailler.
Ce n’est pas le cas de « Juppette », très
sollicité jusqu’en début de semaine pour prendre le relai d’un
« Fifi-le-souteneur », qui « confirme
une bonne fois pour toutes (qu’il ne sera) pas candidat à la présidence de la République ».
Et d’en profiter pour assassiner son concurrent de la
primaire de « droâte & du centre » : Il « n’a cessé d’affirmer sa détermination. Hier
soir encore (au JT de dimanche sur « transe-deuze ») son obstination ».
« Si les
pressions qu’exercent sur lui certains de nos responsables le contraignaient à
renoncer, le passage de témoins se ferait dans la douleur et ne manquerait pas
de laisser des cicatrices », a-t-il sagement estimé.
C’est à ses yeux « la condition sine qua non du
succès » : Pouvoir rassembler l’ensemble de la famille politique de la
droite et du centre, ce qu’aucun des deux prétendants n’est capables de faire.
Or, « tel
était mon objectif en me présentant à la primaire, je n’ai pas réussi. Aujourd’hui,
ce rassemblement est devenu plus difficile encore ».
« Une partie
du centre, que certains d’entre nous ont rudement stigmatisés, nous a quitté »,
a-t-il fait valoir, jugeant ne pas être « en mesure de réaliser le nécessaire rassemblement autour d’un projet
fédérateur ».
Belle analyse de la situation, là, à chaud…
Sa décision aurait été motivée par deux autres
arguments : Celui du renouvellement de la classe politique souhaité par les gauloisiens
d’une part ; « l’exigence d’exemplarité »
d’autre part.
Or, « je ne
peux répondre pleinement à cette exigence même si la justice qui m’a condamné
m’a exonéré de tout enrichissement personnel ».
« Je ne
veux pas livrer mon honneur et la paix de ma famille en pâture aux démolisseurs
de réputation. Je le répète pour moi il est trop tard. »
La phrase clé, c’est qu’à 71 ans, il « ne peut pas incarner le renouvellement
».
Bien vu, mais il aurait eu à gagner à faire cette analyse
bien avant, avant même la tenue de la primaire…
Quoiqu’il ne soit « jamais trop tare pour bien
fer »…
Car c’est clair désormais, « Papy à la tête du
pays », la jeunesse n’en veut pas…
Le pays veut des hommes neufs, des personnels qui ne
sont pas « mouillés » jusqu’au trognon.
Il y a trop de « non-dits », trop de traces
indélébiles de corruptions et de magouilles et ce n’est pas pour rien que je suis si
fervent-partisan de limiter le renouvellement des mandats publics à deux
d’affilée : Ça ne laisse pas le temps de se forger des
« carrières » d’indéboulonnables (avec tous les
« petits-avantages » que cela procure au détriment d’une saine
gestion de la chose publique et de vos impôts).
Place aux jeunes disaient un de mes premiers
patrons !
Et qu’est-ce qu’on a pu lui en rendre que de l’avoir
fait pour lui…
Les générations qui arrivent au pouvoir, disons aux
places où l’on devient responsable et où il faut prendre des décisions, rendre
des arbitrages et les assumer, doivent remplacer les dinosaures…
C’est bien de le dire : À 63 ans, c’est déjà
presque un pied dans la tombe.
Notez qu’à 62, « Bling-bling » s’est fait
jeter comme un malpropre…
Alors 71… passons !
Moment de lucidité : Merci !
Notez aussi que pour ma part, un type qui aura été formé
durant plusieurs décennies, toute sa vie, pour son boulot promis par les sondages,
même s’il avait toujours dit que justement il ne ferait que 5 ans, temps
consacré pour faire les réformes auxquelles aspire le pays, sans une once de
« revenez-y » dans le crâne, je trouve ça historiquement un peu
dommage.
Mais justement, renoncer au dernier obstacle, c’est
peut-être pas si kon que ça… mais très lucide.
D’autant que « le noyau des militants et sympathisants LR s’est radicalisé ».
La ligne « Bling-bling/Bruissons » ressort
vainqueur de cet épisode et, toujours dans la lucidité, « Juppette »,
au-delà des querelles d’homme et égo, ne s’y reconnaît pas.
Pas plus que moi, d’ailleurs…
Il n’empêche, il a justement la dent dure en parlant
de « gâchis », dénonçant l’attitude
de « Fifi-le-Souteneur » depuis « le déclenchement des investigations de la justice à son encontre » :
« Son système de défense fondé sur
la dénonciation d’un prétendu complot et d’une volonté d’assassinat politique
l’a conduit dans une impasse ».
De fait, c’est exactement le discours cent fois répété
de « Marinella-tchi-tchi ».
Quand même dommage comme amalgame pour un
« Républicain-démocrate » se prétendant de plus
« Gaulliste »…
Ni lui ni l’autre ne le sont : Ce n’est pas parce
qu’ils s’en réclament l’une et l’autre que ça en est !
« Au lendemain
de notre primaire (…) François
Fillon, à qui j'avais immédiatement apporté mon soutien (…) avait un boulevard devant lui, je lui ai
renouvelé ce soutien à plusieurs reprises », a-t-il rappelé.
Depuis, certains chez « LR » se sont
résignés à la défaite. « Avec Fillon
ou avec Juppé, ce sera du pareil au même » peut-on entendre jusque
dans la plaine du Pô.
« Quand
c’est mal parti, c’est fichu, souvenez-vous », rappellent-ils, « de Nicolas Sarkozy qui avait remplacé
Philippe Séguin au pied levé lors des européennes de 1999, ce fut une catastrophe :
12,82 % derrière Charles Pasqua à 13,06 % ! »
Impasse : Il ne leur reste plus qu’à gagner les législatives et sauver le pays, mais avec qui ?
Car comme l’a montré un sondage pour Le Figaro-LCI,
paru ce dimanche, les électeurs aussi se détournent un peu plus de la
candidature du candidat investi par le comité politique des « LR » :
Seuls 17 % d’entre eux envisagent désormais de voter pour lui au premier tour.
Il perd ainsi trois points par rapport au 23 février.
Au second tour, « Marinella-tchi-tchi » (26 %)
serait face à « Manu-MacRond » (25 %).
« Deux-noix-Âme-mont » ferait 13 %.
Certes, les intentions de vote ne constituent pas une
prévision de résultat, elles donnent une indication de l’état des rapports de
forces et des dynamiques au jour de la réalisation du sondage et on sait qu’ils
sont « trumpeurs ».
En fait, en actant qu’il lui était impossible de
remplacer le candidat « Fifi-le-souteneur », « Juppette » dresse
aussi l’acte de décès de la droâte et des « Républicains-démocrates ».
« Le meilleur d’entre nous » a enterré « le
pire d’entre eux ».
Une oraison funèbre d’une droâte défunte, que « Fifi-le-souteneur
aura assassiné. La droâte n’est plus la droite. Le surmoi gaulliste est effacé.
« Le règne de la Manif’ pour tous » a
commencé et il a tué la droâte.
Je ne vois pas d’autre lecture à faire de la
crépusculaire déclaration du maire de « Bord-d’eau ». Ce n’était pas
seulement un adieu à la vie publique nationale, c’était surtout l’adieu d’une
certaine idée de la droâte gauloisienne.
Désormais, plus rien ne peut empêcher l’avènement de
la « droâte d’après », dont la terrible candidature de
« Fifi-le-souteneur ».
Cette « droâte d’après », c’est la droâte
qui va rassembler, dans un grand élan conservateur tous les partisans de la
fermeture Gauloisienne.
Le grand repli identitaire est inévitable, sur fond d’hostilité
stupide et apeurée à la mondialisation, l’Europe, le multiculturalisme et la
société d’accommodation…
Les souverainistes et les populistes de tous bords
vont désormais pouvoir s’assembler, zouker, forniquer.
Dans quelques mois, ils ne trouveront plus de
différences avec « Marionnette-Marée-châle-La-Peine ».
Ainsi va s’écrire tristement l’histoire de la « droâte
d’après ».
La droâte de demain aura le visage de la droâte d’avant-hier.
La droâte-républicains court à sa perte, livrée à un
candidat qui la mène là où « Mythe-errant » entendait la mener depuis
toujours, entre les mâchoires d’un impitoyable étau, prise entre le « F.haine »
et la grande force progressiste qui paraît se dessiner, jour après jour, autour
de la candidature « MacRond », elle-même en train de se substituer à
un P.Soce en phase de gôchisation mortifère.
Dans cette position, elle va exploser, victimes de ses
contradictions internes, entre ceux qui, européens sociaux et libéraux,
refuseront la construction de la « droâte d’après », la main tendue
au « F.Haine » et ceux qui l’encourageront et franchiront le Rubicon
sans état d’âme, au nom du souverainisme et des valeurs judéo-chrétiennes de la
« Gauloisie-des-Lumières ».
« Juppette » est devenu l’homme d’un autre temps.
Qui a su lire mieux que d’autres la réalité politique
du moment.
Qui n’est pas la sienne.
Je vous le dis, un moment d’anthologie
politique : Un vrai régal !
En bref, après cet épisode, je ne suis pas près de
rentrer au pays.
En revanche, je me suis régalé de ce morceau
anthologique de lucidité.
J’ai bien fait de vieillir jusque-là, finalement…
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