C’est comme l’heure d’été !
Vous vous
souvenez tout de même que le week-end dernier, vous avez changé de fuseau
horaire. De celui de Berlin – une des « cendres », un reliquat de l’occupation
nazi – vous êtes passés à l’heure d’été, le fuseau horaire de Moscou.
La première
fois, c’était en 1976, crois-je me souvenir, du temps de « Giskar-A-la-Barre »,
qui n’avait pas de pétrole mais plein d’idées…
Étonnant pour
un « X » sorti « dans la botte » (et du coup assimilé « diplômé
énâ » du fait de son « papa-à-lui », qui avait aussi racheté le
château des d’Estaing et l’usage de la particule qui va avec. Rien n’était trop
beau pour sa « nichée-à-lui »…) : En général, ils n’ont aucune
imagination pour être probablement, comme beaucoup d’ingénieurs et autres
matheux, des psychorigides.
Pas lui… Une
exception qui confirme la règle.
L’heure de
Moscou, en pleine guerre froide, ça avait un côté « anticipation »
qui paraît-il, faisait économiser un pétrolier entier au pays.
Personnellement,
j’étais trop jeune pour comprendre : Pourquoi ne pas avancer de deux ou
trois heures nos toquantes dans ces conditions, et économiser autant de
pétroliers, si c’était vrai ?
Et pourquoi se
contenter que d’un pétrolier en été et ne pas prolonger en hiver pour un second ?
Cette
année-là, fin mars, j’étais en « Corsica-Bella-Tchi-tchi » et je comptais sur la
voiture du voisin pour me descendre à Corti pour prendre la Micheline (le TGV
local : Train à Grandes Vibrations) en espérant pouvoir rejoindre le Ferry
de Bastia qui m’aurait conduit sur le continent : Avec un peu de bol, j’aurai
chopé le train à Nice et je pouvais suivre mes cours à la fac le mardi…
Mais c’est que
le « cousin-voisin », lui, l’heure d’été, ce n’était pas son truc.
« Boci bassa di pinzuti » (je vous passe la traduction, mais c’est plus joli
avec l’accent local).
Bon, pour sa
défense, dans nos montagnes, il faut reconnaître que si on croit aux esprits-malins
qui vaquent dans la forêt de châtaigniers, en revanche on restait persuadé que
jamais Niel Armstrong n’avait pu fouler le sol lunaire en 1969 : Rien que de
la propagande américaine !
Alors l’heure…
Bon, j’ai eu
mon train de justesse, parce qu’il avait du retard, bloqué du côté de Venaco
par une vachette et j’ai galopé pour avoir mon ferry et tout s’est bien passé.
Mais quel
rapport avec la monnaie ?
Oh bé c’est
très simple. La monnaie est un outil. Un peu comme la pendule de la gare ou
celle du clocher de l’église.
Un outil dont
on demande avant tout qu’il dure dans le temps.
S’il change
tout le temps, on ne sait plus compter « comme tout le monde ».
Du coup, hors
deux dimanches matin dans l’année, l’heure ne change pas.
Et encore,
quand elle change, c’est au même moment, et partout dans la même communauté de
vie.
Sans ça les
avions, les trains, les bateaux, les satellites devraient s’arrêter là où ils
sont pendant une heure pour rester « dans l’horaire ».
Impossible,
bien sûr.
Et
inversement, arriver systématiquement avec une heure de retard au passage de l’heure
d’été…
Dément.
Idem pour une
monnaie, qu’elle soit locale, qu’elle soit nationale, qu’elle soit
continentale, qu’elle soit mondiale (ou intergalactique…)
D’ailleurs,
quand sa valeur en change, c’est le boxon sur le marché des changes et pour
supprimer le boxon et les spéculations, on compte dans une même monnaie partout
où on le peut…
Bon, ce n’est
pas encore universel, mais sachez que le jour où on comptera tous en dollar
américain, là, le dollar deviendra le problème des américains et non plus celui
du reste du monde.
On n’en est
pas encore là…
Ce qu’on
demande à une monnaie, quelle qu’elle soit et Dieu sait s’il en existe, c’est
de durer.
Nos voisins
Teutons ont fait l’expérience d’un reichsmark qui perdait de sa valeur tous les
jours que les pendules comptaient, sur un même territoire, dans la même rue,
avec les mêmes gens.
Ils en sont
ressortis traumatisés pour plusieurs générations encore.
Notez que les
vénézuéliens en font l’expérience, mais un temps encore les argentins, les
colombiens et je me souviens de mes voyages, dans des pays en rouble ou en
shekel : De toute façon, ils préféraient avoir du dollar, du mark et même
du franc.
Encore
récemment, en Hongrie…
Et pourquoi on
demande à la monnaie de durer alors que l’heure change ?
Mais
justement, pour traverser le temps…
Ce qui permet
de « capitaliser », du coup d’emprunter/rembourser, de prêter/se
faire rembourser sans perdre trop de valeur en vieillissant.
Car sans « capitalisation »,
plus personne ne peut investir dans des choses « qui durent », plus
rien ne peut durer vraiment.
Pour vous en
convaincre, regardez donc les expériences de « monnaies-alternatives »,
que ce soit le Bitcoin ou les SEL (Société de Libre-Échange), les monnaies
locales (de village, de marché) qui n’ont aucune valeur au-delà d’un cercle
prédéfini.
De la pure
perte… de temps et d’argent.
Ce qu’avaient
d’ailleurs bien compris les « anciens » : Rome avait imposé sa
monnaie partout dans l’empire, c’est vrai de l’or (c’est inaltérable, donc durable,
même si avec les conquistadores, sa valeur avait perdu beaucoup), de l’argent
(qui noirci avec le temps) des pièces en bronze, en alliage, etc… mais tout
autant quand l’empire s’est défait et que les suzerains « frappaient
monnaie » chacun de leur côté : Vous savez, l’esprit de « souveraineté »…
Charlemagne a
d’abord imposé son droit unique de frapper monnaie, le souverain ultime.
Droit qui aura
été « divisé » sur une poignée d’usines de frappe qui s’est « dispersée »
en suzerainetés diverses avec le délitement de son empire.
Les rois dits fainéants
ont laissé courir et on s’est retrouvé à la fin d’un pouvoir absolu des
Bourbons qui commençait seulement à mettre fin aux divers droits de « rendage »,
de « façonnage », etc. détenus par des seigneurs locaux frappant
monnaie depuis avant François le 1er, le premier à tenter de mettre
fin à ce gaspillage de valeur.
Par mal
chance, le Trésor royal était archi-endetté : Il a fallu à la Révolution pour
effacer les dettes, les assignats et autres, avec une nouvelle unité de compte.
On comptait en
mètre (tout neuf) parce que ras-le-bol des pieds et des lieux qui n’avaient pas
la même valeur du nord au sud, en gramme et kilogramme, parce qu’assez des
livres et des pintes qui n’avaient pas la même valeur de l’ouest à l’est du
territoire.
Même « Midi »
ne sonnait pas en même temps d’un bout à l’autre du pays : C’est dire…
Et après
unification des mesures, puis des valeurs, on se rend compte enfin aujourd’hui
de ce qui saute aux yeux : Peu importe la monnaie que vous utilisez, les
habitants d’un pays mal géré restent pauvres !
Vous pouvez,
par exemple, bénéficier d’une manne pétrolière et la détruire avec une gestion
désastreuse. Regardez le Venezuela, le Brésil, l’Algérie…
Vous pouvez
constater que les pays prospères ont une monnaie forte et inversement : La
monnaie n’est jamais que le reflet de la gestion.
Et il ne
suffit pas de tricher avec sa monnaie pour bien gérer.
Ceux qui le
prétendent sont des escrocs à enfermer d’urgence.
Les pays
prospères acceptent même une concurrence monétaire. Regardez ainsi la Suisse :
Vous pouvez payer vos achats en euro dans la plupart des grandes villes, ou
même dans des pompes à essence en rase campagne. Il faut pénétrer profondément
dans le pays pour qu’un commerçant vous refuse des euros. Avant l’euro, les
Suisses acceptaient des francs français, des deutsche marks, des lires
italiennes, des pfennigs autrichiens…
Regardez les
anglais qui prennent du dollar alors qu’ils comptent en Livre et m’ont pris mes
euros quand j’y suis passé…
Car une bonne
monnaie ne craint pas la concurrence. Les plus mauvaises monnaies la redoutent,
c’est pourquoi les gouvernements les décrètent inconvertibles, ce qui permet
d’enfermer les gens dans leurs frontières et d’éviter qu’ils puissent se livrer
à de fâcheuses comparaisons.
Autre solution
: Imposer un taux de conversion (cas du dinar algérien, par exemple). En
général, le marché noir se charge de remettre les pendules à l’heure et c’était
vrai en URSS.
On peut aussi
envisager de démonétiser une créance sur la banque centrale du pays, à savoir
rendre l’usage d’un billet illégal sous un délai plus ou moins court :
Regardez la roupie indienne et la ruée vers les devises que cela a entrainé…
quand il ne s’agissait pas de billet, justement.
Le contrôle de
la monnaie par des politiciens professionnels rend ainsi possible toutes sortes
de tours de passe-passe et d’effets bonneteau. Une monnaie faible ou une
dévaluation permet de brader la valeur-ajoutée des citoyens naïfs en leur
faisant miroiter un « avantage compétitif » (encore du « Giskard-A-la-barre »
le premier) : Les étrangers paieront moins cher votre travail, vantent les
économistes et les grands argentiers.
La belle
affaire !
La création
monétaire permet de faire naître de l’inflation, impôt arbitraire qui ne
demande ni débat ni vote et qui prive les gens de leurs gains de productivité.
Car le vrai capitalisme
honnête (et monétaire) consiste à produire plus avec moins : Il est par essence
déflationniste (les prix baissent).
L’inflation
permet seulement par voie de conséquence de priver les gens du fruit de leurs
efforts en les taxant plus.
La magie du
verbe politique et l’inculture économique et monétaire des électeurs font donc des
ravages en ces temps de campagnes électorales. Ainsi une « monnaie souveraine » ou le « pouvoir
régalien de la monnaie » sont agités par des vendeurs de lendemains qui
chantent comme la solution de nos maux économiques (même si désormais on ne
rase plus gratis avec le revenu universel qui ne sera de toute façon jamais
universel ni même financé…).
À l’inverse,
une monnaie que nous ne contrôlons pas serait la cause de nos souffrances, en
raison d’une austérité imposée par une méchante Teutonnie rêvant de régner sur
une Europe unifiée à la schlague.
Ce que
n’aurait pas réussi à faire la Seconde Guerre mondiale, l’euro le réussirait… Caricatural,
non ?
Pas tant que
ça dans l’esprit de « Marinella-tchi-tchi », « Mes-Luches »,
« Deux-Noix-Âme-mont », « Hard-No-Monte-et-bourre-la », « As-linoléum »,
« Deux-ville-liées », « Du-Pont-Gnan-gnan » et autres souverainistes
de droâte et de gôche qui vous vantent leurs services complets…
Avec tous
ceux-là, le meilleur gouvernement, c’est 100 % du PIB entre les mains de l’État,
ce qui suppose également 100 % de contrôle sur la monnaie.
Rien de moins…
Du 100 % collectivisme
que même ni Lénine ni Mao n’en rêvaient pas.
Et au fait, qu’en
est-il de cette prétendue austérité imposée par l’Allemagne ?
« Certes la pression fiscale, sur les ménages
et sur les entreprises, a beaucoup augmenté, mais pas au point de compenser la
hausse des dépenses publiques, et, en conséquence, la France n’assure pas sa
solvabilité budgétaire ».
Traduction : Beaucoup
d’impôts, mais encore plus de dettes et de déficit.
« Le modèle social de la France consiste
essentiellement en des dépenses sociales, en particulier de retraite très
élevées, financées par des impôts très élevés sur les entreprises ; ce modèle
favorable aux retraités est destructeurs d’emplois. »
Traduction : L’argent
(impôts et déficits, donc dette publique) part surtout dans le versement des
retraites. Taxer pour payer des retraites ne nous enrichit pas.
Ah oui ?
Rajoutons que
la distinction impôts sur les sociétés ou sur les gens est une distinction seulement
comptable : Les impôts, quels que soient leur nom et mode de recouvrement
sont finalement toujours payés par des gens.
Mettez une
taxe sur le pet des vaches au nom de la préservation de la planète, les vaches
ne la paieront jamais, bien entendu.
En revanche,
vous la paierez dans le prix de votre steak, votre pack de lait, votre motte de
beurre et votre pot de crème.
Plus une
entreprise est taxée, moins elle a d’argent à redistribuer à ses employés, ses
dirigeants, ses actionnaires, ou à réinvestir.
« Même si le pouvoir d’achat des salariés a
peu progressé, la compétitivité-coût de l’industrie française est très dégradée
par rapport à celle de pays à niveau de gamme comparable, comme l’Espagne ».
Traduction : Les
salaires n’augmentent pas (puisque les entreprises payent plus d’impôts) et
malgré ce sacrifice, à qualité comparable, les produits gauloisiens sont plus
chers que les produits espagnols.
Tout a foiré, toutes leurs politiques ont foiré et ils vous en redemandent toujours plus…
Conclusion : En
réalité, il y a bien austérité puisque nous payons plus d’impôts, ceux qui sont
en activité n’ont eu que peu de progression de salaire et nous constatons
beaucoup de progression du chômage.
Mais cette
austérité, ces efforts, ont été stériles.
Et que vient
faire l’euro là-dedans ?
Eh bien, rien.
Strictement rien. Absolument rien.
En revanche
des choix désastreux comme un système de retraite 100 % par répartition et 100 %
contrôlé par l’État, une administration obèse, une pression fiscale parmi les
plus élevée au monde, un code du travail psychorigide fondé sur la lutte du
travailleur face à l’entreprise esclavagiste, la lubie du partage du travail
conduisant à imposer à tous les 35 heures, la haine des riches symbolisée par
l’impôt sur la fortune… pèsent lourd, très lourd et n’a rien à voir avec l’unité
de compte utilisée en qualité de monnaie : C’est du flanc, un
cache-misère, rien de plus.
Sauf que,
justement pour les souverainistes, une monnaie 100 % contrôlée par l’État
permettrait de compenser tous ces mauvais choix.
Vaste
fumisterie, s’il en est.
Personnellement,
je ne comprends toujours pas : Plutôt que de déléguer toujours plus de
gestion à l’État (comme le voudraient les souverainistes) ou à des instances
supranationales (comme le voudraient les Européistes), si nous pensions à
déléguer moins pour retrouver de vraies marges de manœuvres ?
Je ne
comprends pas que personne ne comprenne que changer d’heure ou de monnaie, ça
ne changera de toute façon rien à la tonte des moutons.
Et que ceux
qui vous en parlent comme du nirvâna sont finalement si nuls qu’il ne vous
restera plus rien de votre vaillance à la fin de la fin.
Si ! Le
bonheur de savoir que vous avez été outrageusement floués, trompés, cocufiés.
Y’en a encore
qui aiment, semble-t-il, et qui semblent de plus volontaires pour ce rôle et cet avenir-là.
J’adore la
perspective.
Le plus simple, c'est donc que, partout sur la planète, on adopte l'heure du méridien de Greenwich!
RépondreSupprimerOn peut aussi mettre en place une taxe sur toutes les transactions financières, sans chercher à savoir la nature précise de celles-ci!
Quand vous arrêterez de dire des konneries sur les blogs d'autrui, vous deviendrez crédible...
SupprimerEt même respectable.
Mais là, vous vous surpassez : Deux dans le même commentaire, vous abusez des vitamines, ce n'est pas possible autrement.
I-Cube