Quarante-quatrième
chapitre : Le retour « aux affaires »
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Paul de Bréveuil rentre en France par le vol quotidien
d’Air-France qui le dépose à CDG-Airport non sans avoir reçu un accueil
flatteur de tout l’équipage : il commence à avoir l’habitude !
Quoiqu’il partage ce jour-là la vedette avec une vraie
vedette du cinéma qui se rend à Paris, après le festival du film américain,
pour faire la promotion de son dernier long-métrage primé à Deauville qui doit
sortir dans la capitale dans les jours qui viennent.
Mignone « la gamine », et très « intéressée »
par la carrure et le charisme de Paul : elle lui trouve une « gueule
de vedette », qui prend bien la lumière, et lui propose d’en parler à son
agent californien afin de « l’accrocher » au générique de son
prochain film à elle alors en préparation !
C’est ça, c’est ça en pense Paul…
Dès son arrivée sur les quais de Seine, il appelle San
Francisco pour avoir des nouvelles, plutôt rassurantes – la
belle-famille n’a pas encore trouvé ses marques – et s’annonce à Aubenas.
Accueilli le lendemain par un « boxon »
syndical de première classe !
Ils sont sans dessus-dessous depuis que la fille
d’Isabelle n’a rien trouvé de mieux, quand il avait le dos tourné, de lâcher
que sa mère était indisponible pour être restée « en négociation » à
Paris.
Là, ça gamberge ferme sous les vêtements de travail
dans les ateliers et derrière les lunettes dans les bureaux.
Elle « négocie » quoi la patronne, si ce
n’est la vente de la boutique ?
« Pas du
tout ! » s’insurge Paul. « Elle est comme moi, à avoir plusieurs impératifs à gérer en même temps.
Perso, j’étais en Californie pour soigner ma femme, vous le savez tous ! »
Oui, ils savent, mais il devait aussi rencontrer
Allen et Gates pour les moteurs du « Nivelle 003 ».
« Je les ai
vus, mais les choses ne sont pas mûres. Il va falloir encore avancer tout
seul ! »
Et les financements, alors ?
Faudra faire avec ce qu’on a dans un premier temps.
Et il s’attèle ensuite aux dossiers en cours, à
l’examen des tableaux de bord, aux échéanciers de facture, etc. quand Sophie
Nivelle, la fille d’Isabelle, entre dans son bureau.
« Je crois
que j’ai fait une gaffe ! »
Allons bon… Encore ? Et laquelle ?
« Maman a
été contactée par des associés des actionnaires de la maison qui lui ont
proposé de racheter les parts des « majoritaires »… » que
sont la famille Nivelle et Paul, ce dernier pour une petite part de blocage.
« Mais elle voulait t’en parler
avant de prendre la décision d’entrer en négociation exclusive. »
Décidément, elle ne sait pas tenir sa langue :
« Et alors, pourquoi tu m’en parles
à sa place ? »
C’est que… « J’ai
dû le sous-entendre par mégarde à la réunion de direction de la semaine
dernière… »
Bravo !
Paul comprend alors mieux l’accueil matinal d’une
partie de l’encadrement et des délégués syndicaux qui refusent de ne pas être
partie prenante aux dites négociations : la boutique n’est pas à eux, mais
ils ne veulent pas être vendus aux enchères avec les meubles, sans avoir leur
mot à dire.
Sans jamais imaginer que d’une part, la stratégie
actionnariale n’est pas de leur compétence, même si le PEE de l’entreprise est
partiellement investi dans le capital social depuis quelques temps et que,
d’autre part, ça ne peut être qu’une rumeur malveillante dont ils se font bêtement
le relai…
« Eh bien
la prochaine, on la fait ensemble et tu me laisses causer sur le sujet. On ne
va pas laisser les cinglés laisser dire n’importe quoi au risque de mettre le
feu dans toutes les têtes… »
Elle suggère d’avancer ladite réunion.
« – Pas
question ! Surtout pas ! On maintient le calendrier prévisionnel. Ce serait donner trop
d’importance à une simple rumeur que tu as initiée bêtement. Pour dégonfler le
problème, il faut que ce soit un non-événement. Elle est où, ta mère ?
– En
Allemagne ! »
Ce n’est donc pas du flan : elle n’avait aucune
raison d’aller en Allemagne en son absence puisqu’elle devait
« cornaquer » et « surveiller » sa fille de loin en loin
mais au plus près, même pour rejoindre un amant improbable, d’autant que
celui-ci l’aurait sûrement emmenée au soleil, au bord de la mer, dans une île
grecque ou à Bali, et Paul n’en a jamais entendu parler.
Nivelle, c’est l’Ardéchoise et ça reste un
« cœur-fidèle » (cf. épisode « Ardéchoise, cœur-fidèle », à
paraître aux éditions I3) : incohérent…
C’est que ce déplacement était une urgence, donc
quelque chose d’important, donc, donc, correspondant bien à une possible
vente : à suivre de très, très près.
Il n’y a jamais de fumeroles sans feu qui couve.
Pour autant, Paul gère aussi ses urgences
personnelles. Joindre Anjo pour lui remettre ses parts de BKR-A qu’il les vende au meilleur
prix ; s’occuper du cas de Matilda en essayant de prendre contact avec
l’évêché, juste pour avoir quelques informations ; réfléchir à lancer une
activité d’hôtel-restaurant en Normandie, dans la maison de son grand-père
désormais désertée – là, il se voit bien passer chez Mylène à château-sur-Cher
pour l’aider, Petros étant trop loin au bord de l’Adriatique ; faire un tour au
Kremlin-Bicêtre pour « renifler » l’état d’esprit des équipes de vente
d’alcools-forts sur les campus d’élite d’Europe et demander à sa secrétaire
générale, Barbara, de lancer un recrutement d’étudiants américains, selon les
bons conseils de « Junior n° 4 ».
D’ailleurs, en matière de recrutement, il faudrait
aussi, peut-être, recruter un petit équipage capable de convoyer Eurydice sous
les tropiques : ce serait sûrement plus agréable pour Florence que d’y
passer sa convalescence au soleil plutôt qu’en Normandie, cet hiver.
Et puis la goélette aimerait peut-être enfin naviguer
en « eau-chaude », parce que la baie de Seine et les côtes anglaises
ou belges, c’est sympa, mais c’est limité pour une pareille unité.
La miss va avoir du pain sur la planche dans les
semaines qui viennent qu’elle se met déjà à rechigner.
Le « Codir » de fin de semaine se passe presque
bien. Après l’examen des dossiers en cours, le point fait sur les essais à
venir du « gel-Birgit » et les non-avancées de ses rencontres
californiennes, est enfin abordé par la bande la rumeur de la cession des
actifs de la famille Nivelle.
C’est que la rumeur serait confirmée à la fois par des
fournisseurs et par un client…
« C’est
n’importe quoi ! » s’emporte Paul mi-comédien, mi-marri d’être le
dernier informé.
« Madame
Nivelle ne m’en a jamais parlé et elle reste outrée quand j’ai pu la joindre au
téléphone. Elle dit être aux Seychelles pour prendre un peu de recul et laisser
la boutique tourner toute seule avec sa fille en vigie. »
Un pieux mensonge : Paul n’a pas pu la joindre et
elle n’a pas rappelé malgré les nombreux messages qu’il a laissé sur sa boîte vocale.
Sophie, pendant ce temps-là, regarde ses pieds à
travers la table de travail…
« – Mais
alors, ces rumeurs… jusqu’ici ?
–
Justement, des rumeurs ! Ce n’est pas la première fois, souvenez-vous, le
dernier étant l’épisode « Schmouller » qui avait réussi à prendre pied
dans le CA (cf. épisode « Au nom du Père, tome
II », publié aux éditions I3).
Vous vous
souvenez que pour y parvenir, nos « minoritaires » avaient réussi à
me mettre sur la touche via leurs réseaux politiques.
Et on est
quand même parvenu à les virer.
Je veux
bien considérer que l’entreprise est une cible de choix pour quelques-uns, que
notre montée en puissance des peintures et enduits spéciaux attire les convoitises,
qu’éventuellement le gel « Birgit » intrigue et que notre
savoir-faire sur les céramiques réfractaires peut même être envié à l’étranger…
– Des
secrets justement à protéger des espions…
– Mais tu
sais aussi que la réussite du dernier vol du « 002 » reste
expérimentale. Les céramiques, c’est très bien, mais c’est fragile comme d’une
assiette en porcelaine. La niche industrielle et technique est étroite en
matière aéronautique.
–
Justement, grâce à toi, on a su marier les contraires. Et on n’a pas encore
expérimenté d’autres formules. C’est peut-être un saut technique qui intéresse
quelques « pointus » ?
– J’en
conviens aussi. Mais jusque-là, j’ai expliqué partout, même en Chine et aux
USA, qu’il n’y a rien de secret, que la NASA fait mieux ! Quant aux chinois,
je suis même quasi-certain qu’ils n’ont pas encore décliné le procédé. Donc, ce
n’est pas ça.
À mon
sens, il s’agit seulement d’une manœuvre destinées à déstabiliser la direction
et les équipes en vue de nous faire prendre du retard ou de commettre des
fautes sur nos cahiers des charges pour mieux nous décrédibiliser et nous avaler
dans quelques années à vil prix.
Franchement,
la patronne met le pied à l’étrier à la génération à suivre en ce moment même (il se tourne vers
Sophie), que je vais même lui proposer
d’étoffer les équipes avec du sang-neuf à former pour vous soulager, dès que la
trésorerie sera définitivement consolidée, ce n’est évidemment pas pour brader
au premier venu, soyez raisonnables ! »
Crise provisoirement désamorcée : l’idée d’avoir des
recrues nouvelles à s’occuper, en général, ça les branche.
Calmés provisoirement avec seulement des arguties,
parce que Paul brasse dans le brouillard, sans cap ni boussole, faute d’être
informée par « la boss » de ce qui se passe réellement.
Et justement…
À Paris, la « boutique » se met en ordre de
marche pour turbiner, dans l’optimisme.
Mylène n’est pas chaude pour ouvrir un second
site : ce sera sans elle, au moins dans un premier temps et du coup
Barbara programme déjà ses petites-annonces.
Paul passe le début du week-end avec Anjo en
Normandie.
Celui-là, il n’en revient pas : 68 actions de
BKR-A, là, avec seulement un demi-million de dollars, en moins d’une semaine,
il se demande bien comment Paul a pu faire.
« – J’ai
fait les poches à une vieille, vous me connaissez !
– Mais
enfin, il y en a pour 10 à 12 millions de dollars ! Ce n’est pas possible…
– Le
double si j’avais été secondé utilement … (faisant allusion au refus d’Anjo de
doubler la mise avec ses fonds à lui).
Il faut
me liquider ça rapidement au moins à hauteur de l’avance en compte-courant qui
m’a été faite. Et le reste au mieux.
– Au
mieux ? Ça dépend à la fois du cours de l’action, des quantités d’offres
et de demandes sur le marché et dans quelle monnaie je liquide tout ça, rapport
aux taux de change. Le marché de Londres reste demandeur, comme Wall-Street,
mais ce n’est pas la même monnaie…
– Pour l’heure
en euro pour compenser l’avance en compte courant. On verra ensuite comment les
transférer en dollar ou en monnaie locale selon les besoins.
– Et
c’est quoi les… besoins ?
– J’ai
plusieurs projets en tête. Je me vois bien mettre à disposition, moyennant
loyers « honnêtes » quelques-uns de mes actifs. Une société
d’exploitation de mon voilier qui serait à disposition des chartistes locaux dans
les caraïbes françaises, une autre pour une grosse partie de cette bicoque.
Disons qu’on en aurait deux, là : l’auberge et ses nuitées d’un côté et un
restaurant et ses couverts de l’autre, de façon à ce que ce lieu soit entretenu
par des pros et vive un peu.
Et l’un
comme l’autre de ces projets auront besoin de quelques picaillons pour amorcer
la pompe. Par exemple, pour le restaurant, il s’agirait de se constituer un
fonds de cave pas trop déshonorant, d’autant que nous avons la place en
sous-sol.
– Bel
endroit, effectivement, plein de charmes.
– Nos
filiales d’ingénierie peuvent-elles s’occuper de tout ça, de façon à optimiser les
rendements fiscaux et sociaux ?
– Bien
sûr ! Je vois bien des sièges en Irlande avec ses taux d’IS au rabais si
on travaille sur les revenus en euro, voire aux Caïmans ou au Delaware si on
travaille en dollar, avec un jeu de comptes-courants…
– Très
bien, quoique je ne suis pas sûr que les USA ce soit une bonne idée si je noue
un deal sur place (rapport à l’activité « alcools-forts » sur les
campus). Il me semble que j’aurai aussi besoin
d’ici la fin d’année de quelques fonds en euro en plus pour soutenir
« Château-sur-cher » et la société de ma copine Charlotte. Et pour le
reste, ce n’est pas trop pressé : ça viendra en son temps. »
Il sera fait selon les désirs de Paul.
Le lendemain, Jean-Luc, le pornocrate basé à Caen,
l’ex du « Newvox » de Michel, de l’époque des jeunes années de Paul à
Paris chez sa tante, s’annonce : il aimerait bien utiliser les locaux
rénovés de la demeure du grand-père pour quelques prises de vue, le parc, tout
ça, tout ça…
Ce qui n’arrange pas Paul compte tenu de la
destination putative des lieux, surtout si Jean-Luc en profite pour piéger les chambres avec ses webcam, comme il avait si bien fait à Paris dans l'hôtel de la tante avec un matériel désormais obsolète.
Lui au contraire y voit une façon de faire la
publicité du lieu.
« Oui, mais
à condition qu’il soit en exploitation. Et une fois fait, je veux dire mis en
exploitation, ce n’est pas sûr que ce soit une bonne publicité que de retrouver
les décors dans des films classés X ».
Bien sûr, quoique…
Le problème, c’est que Jean-Luc ne sait pas tenir sa
langue lui non plus, et l’annonce de l’ouverture d’un hôtel-restaurant
« haut-de-gamme » dans la région ouvrira des appétits qui s’avèreront
catastrophiques quelques semaines plus tard.
Leur conversation est interrompue par un appel du Padre
José Gabriel, l’ex-garde du corps de Paul qui avait été si utile en 2012, envoyé par
le SIV à l’occasion des aventures relatives à la poursuite d’« Ahmed le
diabolique » (cf. épisode : « Parcours Olympiques », publié aux
éditions I3).
Toujours autant de bonne humeur affichée et il
commence par prendre des nouvelles de Paul et de sa
« petite-famille ».
Pour finalement donner des nouvelles de Matilda,
elle-même émargeant aux services de renseignement du Vatican, réputé être le
meilleur et le mieux informé du monde.
Elles ne sont pas bonnes : « Elle est dans un coma léger mais dont on ne
parvient pas à l’en sortir ! »
Comment est-ce arrivé ? Un accident ?
« – Oui, un
accident allergique. Elle a mal supporté une injection qui devait permettre de
lui faire raconter sous simili-hypnose son expérience au-dessus du bled
algérien. (cf. l’épisode « Mains invisibles,
tome II », publié aux éditions I3).
– N’importe quoi
là » s’emporte Paul. « Elle
n’avait pas à rapporter ce qu’elle a vu ou ce qui s’est passé… Même l’armée
n’est pas au courant !
– Le
témoignage d’un agent de sa valeur, rapportant qu’elle a vu un OVNI est
considéré comme de la première importance par la Curie. Il fallait absolument vérifier
et confirmer, vous comprenez ?
– Mais ce
n’est même pas ça. Il fallait m’interroger moi, car c’est bien pire que ça. Mon
père, faites-moi rencontrer vos autorités, qu’elles m’entendent sur le sujet,
si ça les intéressent !
–
Pourquoi pas ?
– Et
débrouillez-vous pour me remettre Matilda qu’elle soit soignée correctement.
– Mais
elle est soignée correctement et par les meilleures équipes… Je ne suis pas sûr
que ce soit possible de faire mieux… et encore, à condition qu’elle soit jugée
transportable !
– C’est
comme ça : je veux la récupérer parce que je crois savoir comment la faire
sortir de son coma.
– Et
comment là où une armée de professionnels en sont incapables jusque-là ?
– Je vous
expliquerai si ça marche. En échange de quoi, si je n’y parviens pas, tant pis,
elle sera suivie médicalement à mes frais et pas aux vôtres, et je rencontre le
pape s’il le faut pour lui expliquer ce qui s’est passé au-dessus de Briska et
ce qui s’est passé depuis et qu’elle ignore forcément. À prendre, en bloc, ou à
laisser ! »
Le Padre tente de calmer et rassurer Paul. Il ne comprend pas
pourquoi cet attachement qui semble si fort et si peu orthodoxe de la part de
Paul pour une pauvre créature qui est en train de se mourir, presque une épave,
déjà un légume, sans même la moindre assistance respiratoire et sans effet des
médicaments qui lui sont administrés.
« Je vais
vous dire pour quoi : la mère de mes gosses vient de subir une anesthésie
générale et à son réveil, elle m’a parlé d’elle comme d’une urgence. C’est
tout. Si je veux pouvoir me regarder dans une glace en me rasant le matin sans
me taillader la caouane, je ne peux pas lui dire que j’ai oublié ou que je ne
l’ai pas fait. D’autant que vous venez de me confirmer que Matilda ne va pas au
mieux, c’est le moins qu’on puisse dire, et ce à cause de vos propres
chimio-inquisiteurs de toubibs d’élite ! »
L’argument fait mouche.
Alors qu’il est faux de dire que Florence se souvient
de cet épisode de son réveil.
Mais tout de même.
« Je vais
voir ce que je peux faire… » conclut le Padre Gabriel à l’autre bout du
fil (sans fil…).
C’est comme ça que dans le courant de la semaine
suivante, les choses se précipitent. Oh pas à San Francisco : ils semblent
tous ravis de leur « été-indien » sur la côte pacifique, pas vraiment
décidés à rentrer au plus vite.
Mais Isabelle Nivelle rencontre Paul chez elle à
Paris. L’occasion pour ce dernier de lui préciser « l’atmosphère » de
la boutique en rapport avec les « rumeurs » de cession et pour elle
d’informer Paul qu’effectivement EADS voudrait couper l’herbe sous les pieds de
Dassault Aviation en rachetant tout, murs, activités, machines-outils, brevets,
stocks, commandes, trésorerie et personnels y compris le bureau d’études
« et toi ! »
Le prix est inattendu… Une offre présentée comme de
celles qui ne se refusent pas et pour cause : la valorisation est
nettement plus forte que jamais espérée.
Ils ont bien travaillé ces dernières années pour une boutique qui ne valait plus rien à l'arrivée de Paul aux effectifs.
« Dis, tu
sais, ma Boss, je suis toujours en réserve de leurs effectifs, souviens-toi.
Même s’ils n’ont pas voulu me réembaucher quand j’en ai eu besoin. »
C’est même lui qui avait débauché Barbara, son
actuelle secrétaire générale, après l’avoir secouée en qualité de RRH de ces
prétentieux-là…
Ils voulaient le faire bosser sous les ordres d’un
psychorigide d’ingénieur mécanicien imbu de lui-même, lui l’X diplômé, sur le ZEHST qui semble « en panne » depuis.
Paul a fait mieux depuis : un tour du monde en
douze heures sur le « 001 » et un second tour complet de la planète
en trajectoire suborbitale sur le « 002 » : le Zehst, c’est
sûrement très bien, mais Paul a 20 ans d’avance…
Ou eux ont encore 10 ans de retard : un vrai
tournant dans la carrière de Paul qui discute désormais « à tu et à
toi » avec des calibres milliardaires américains…
« Alors que
toi, tu m’as repris sans tiquer. Je te suis dans cette affaire. Mais si tu te
casses, je me barre aussi par solidarité. Est-ce que ça fera baisser le prix
annoncé ? »
Non.
« Tu en es
sûre ? »
Oui. Certaine !
« Et tu
fais quoi ensuite ? Comme tu recases ta gamine ? »
Elle, elle envisage de se retirer sur la côte. Quant à
sa fille, elle finira expert-comptable dans un cabinet qu’elle achètera pour
elle le moment venu après avoir un peu « blanchi sous le harnais »
pour y faire enfin ses armes, pas de souci.
Dans ces conditions…
« – Oui
mais toi, mon secrétaire général préféré ?
– D’une
part, j’admets avoir échoué à porter ta fille aux affaires : délai un peu
court et elle ne sait pas tenir sa langue. Et ça, c’est un très vilain défaut.
Et puis je crois qu’elle s’emmerde à Aubenas loin de tous ses petits-copains.
D’autre
part, en ce qui me concerne, j’ai de quoi rebondir. Tu sais mes affaires de
« petits-flacons » : ça commence à se consolider correctement.
Et puis j’ai des projets…
–
Lesquels ?
– Je vais
m’occuper de rentabiliser l’héritage de mon grand-père en Normandie, et si Florence
en est d’accord, son voilier, celui que j’ai acheté et rénové avec mes
plus-values d’antan, fera des croisières dans les Caraïbes quand nous n’en auront
pas besoin. Pas de problème. »
Dans ce cas…
« Ça veut
dire qu’on se quitte, finalement … » conclut-elle avec un certain
dépit dans la voix.
« – Tu
resteras « ma boss » adorée. En cas de besoin, je serai encore là
pour toi, tu le sais bien…
– Je sais
que ça va te paraître bizarre » rebondit-elle, « vue ta situation de
père de famille, mais ce soir, si je te le demande comme d’un service pour
sceller notre accord, tu restes ? »
Piégé par une veuve décidément fatale !
… Aparté n° 2…
Reste à régler, après cette nuit d’enfer, les détails
et à gérer la paranoïa du personnel sur le site ardéchois…
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