Le cas Alstom.
Les « trisomiques » gouvernementaux, assistés
d’une technostructure de « hauts-cadres » spécialement « autistes »
pour être parfaitement incompétents comme tout « sachant » qui se respecte,
à ne rien vouloir savoir de la vie des « gens-d’en-bas », sont
inexorablement condamnés à ferrailler contre les moulins à vent de leurs
résignations coupables…
En politique, notamment industrielle, bien plus qu’une
erreur, c’est une faute lourde.
Hélas inlassablement répétée…
L’histoire de cette société gauloise (contraction d’«
Alsace » et de « Thomson » qui aura perdu son « h » entre-temps)
fondée en 1928 résume à elle seule les deux tendances lourdes qui caractérisent
le tissu industriel hexagonal depuis trente ans.
D’abord une propension à la fragmentation au
fallacieux prétexte de resserrer l’activité de l’usine sur son « cœur de métier
» et en réalité contenter l’âpreté au gain des actionnaires soucieux
d’accroître leurs plus-values.
Il s’ensuivra, en l’occurrence, une entrée en Bourse
de l’entreprise en 1998, ce qui aura pour conséquence de placer un des fleurons
de l’industrie ferroviaire gauloise à la merci du marché et des spéculateurs en
tout genre.
Ensuite, une diversification « à l’international », au
motif de la nécessaire ouverture du marché gaulois afin de ne pas subir les
vents contraires de la mondialisation.
Là encore, la réalité est beaucoup moins idyllique et,
en fait d’ouverture, c’est au rachat à l’encan – et parfois à la bougie – des
bijoux de famille qu’on assiste régulièrement.
En l’espèce, rappelons que la branche énergie d’Alstom
a été rachetée par General Electric en 2014 – ce qui aura pour effet de placer
le constructeur sous juridiction américaine, ainsi qu’en atteste l’humiliant «
plaider coupable » pour faits de corruption qu’il signera avec le Department of
Justice des États-Unis qui décidera, entre autres, sa mise sous surveillance
juridique par la Banque mondiale.
Dès lors, au-delà d’intérêts financiers colossaux, ce
qui reste d’État-Gaulois ne devrait strictement rien pouvoir faire pour «
sauver » Alstom et son soldat belfortin menacé de transfert.
Les postures martiales et autres moulinets de matamore
ne compenseront hélas guère plus de vingt ans de dépolitisation industrielle,
de destruction du tissu industriel, jetant des millions de « prolos »
dans les agences de « Paul-en-ploie » sous l’œil sourcilleux et
narquois de Bruxelles…
Triste, mais à défaut d’en rire, il serait temps d’en
tirer les conséquences logiques.
Souvenez-vous, cette « affaire » a un air de
« déjà-vu » indéniable : Alors candidat à l’élection
présidentielle, « François III » se rendait sur le site
d’ArcelorMittal et promettait qu’on allait voir ce qu’on allait voir,
c’est-à-dire … rien !
Le sidérurgiste poursuivait tranquillement le
démantèlement de la fraction peu rentable de son activité.
« Tonton Yoyo » s’était lui aussi fendu
d’une visite mortuaire sur le site de l’usine Renault à Vilvorde en 1997. Pour
rien, également…
Le croque-mort d’alors, celui qui, quelques mois
auparavant, jeta la dernière pelletée de terre recouvrant un inqualifiable
scandale industriel – on se souviendra que l’État gaulois détenait encore 44 %
du constructeur automobile – était un certain… « Al-Un Juppette », rendu
impuissant.
Et puis on a vu arriver la « loi Florange » et
Titan : Une catastrophe.
Je vous explique : Toujours une réaction
appropriée, rapide et dévastatrice à l’encontre de l’entreprise visée.
On pourra rappeler le passage des frais de transports
Amazon à 0,01 € lorsqu’il lui fut interdit de les offrir à ses clients.
On pourra rappeler l’apparition de la taxe « Bling-bling/Barre-ointe »
dans les factures de Free suite aux décisions calamiteuses du couple politique.
On pourrait évoquer les péripéties d’Uber, d’Apple, de
Netflix.
Mais aussi dans d’autres secteurs économiques, Usinor,
Sacilor, Areva, « Air-Transe » et leurs difficultés, il n’y a que « Peugeot »
qui a finalement réussi à limiter les dégâts là où « Renault » est de
plus en plus déstabilisé…
Mon pays (celui que j’aime tant…) semble pourtant bien
doté pour créer des entreprises innovantes (cerveaux, universités, ékoles d’ingénieur,
esprit d’entreprise, financements publics…), mais semble incapable de les
conserver sur son sol.
Oh, certes, le tabassage fiscal et paperassier dont
elles sont l’objet doit expliquer assez bien leur comportement, mais avouez que
l’atmosphère « business » si particulière qu’engendrent les réactions outrées
de nos dirigeants politiques dans le cas d’Alstom (et autres) doit largement
contribuer à ces départs…
Les exemples abondent et tous pointent la même
évidence : L’intervention de l’État se solde toujours par une catastrophe, à
court, moyen ou long terme depuis le « plan calcul » et les « avions-renifleurs ».
Inéluctable et bien dommage…
Aujourd’hui, votre « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois »
persiste à pédaler dans la choucroute (alsacienne), et prétend, à petits pas,
voler au secours d’Alstom qui, d’ici à 2018, cessera la production de trains
dans son usine de Belfort pour la transférer à Reichshoffen dans le Bas-Rhin.
Annonce malvenue à quelques mois d’élections majeures,
qui aurait très bien pu être suspendue jusqu’à juillet prochain…
Il organisait alors une réunion interministérielle de
crise à l’Élysée, à l’issue de laquelle le ministre de l’économie déclarait : «
Le président de la République nous a fixé
un objectif, celui de faire en sorte qu’à Belfort, les activités ferroviaires
d’Alstom soient maintenues. »
Attends, de quoi parle-t-on au juste ?
D’un site « malade » qui sauve 400 emplois
sur 480 ?
Autrement dit de 80 préretraités anticipés, même pas au
« chômedu » dans le flot des 6 millions qui errent sur les pavés…
Et encore, seulement en cas de fermeture, ce qui n’est pas
prévu : On y réduit seulement la voilure.
Ose-t-on se foutre de votre gueule à ce point-là en
cette fin de quinquennat catastrophique sans que vous n’ayez rien à en dire ?
Ils s'étrillent même quand ils ne sont plus « aux
affaires » et n’ont normalement plus rien à dire : Ainsi, « Monte-et-bourre-la »
raconte se souvenir tout d’un coup que « McRond » (alors secrétaire général
adjoint de l'Élysée) lui avait répondu qu'on « n'était pas au Venezuela » lorsque le ministre du « dressement-reproductif »
avait demandé que l'État monte à 20 % au capital d'Alstom (afin d'en contrôler
les décisions, qu’il ne contrôle finalement pas).
Et son successeur, « Pas-sain » explique à
qui veut l’entendre que si on en est arrivé là c'est que, à Bercy, ce même « McRond »
a « levé le pied depuis 1 an ».
« McRond » ne répond pas à son ex-petit-kamarade, mais charge le patron d'Alstom, l'accusant « d'une décision opportuniste, prise à la faveur de mon départ du gouvernement ».
« McRond » ne répond pas à son ex-petit-kamarade, mais charge le patron d'Alstom, l'accusant « d'une décision opportuniste, prise à la faveur de mon départ du gouvernement ».
Tiens donc !
Et tout le monde épargne « Ségololo » qui a pourtant
la tutelle sur les Transports, et qui a souligné la semaine dernière sur « Transe-Intox »
que : « Nous regardons de très près
ce qui se passe parce que personne n’y comprend plus rien ».
Tu parles, c’est pourtant simple : Le plan de
charge est vide à Belfort en 2018, ni plus ni moins, la faute aux promesses
non-tenues de « J’y-Aime Air-Eau », qui s’était, à l’été 2013, livré
à une pantalonnade dont il a le secret : « Les
trains Intercités, qui maillent vraiment le territoire et qui facilitent la
mobilité seront intégralement renouvelés entre 2015 et 2025 (…). Entre les TER et les TGV, les trains
Intercités doivent impérativement prendre toute leur place », avait
ajouté le chef du gouvernement d’alors.
L’État devait lancer dès l’été une première commande
prévoyait-il, « d’un minimum de 500
millions d’euros pour des trains neufs (…). Un appel d’offres doit être lancé dès 2015 pour une deuxième tranche
d’investissements, prévue à l’horizon 2018-2019, » précisait-on alors à Matignon.
Et puis plus rien… faute de crédit : Le TGV
absorbe les investissements et tue la rénovation des lignes ordinaires !
L’État aura pris deux ans de retard dans ses commandes
et s’étonne ensuite des difficultés de l’usine qui doit les satisfaire…
Autre cause qui en surajoute : Le patron d’Alstom « ne pensait surtout pas perdre l’appel
d’offre sur les 44 locomotives diesel en Allemagne », pointe un proche
du dossier laissant entendre que ce contrat était censé revenir au gaulois.
Or, Akiem, la co-filiale de la SNCF et de la Deutsche
Bank, a préféré l’offre du concurrent allemand Vossloh, spécialisé dans les
locomotives haut de gamme et plus compétitif que le gaulois. Les Allemands
proposaient un prix moins élevé, « de
plusieurs points de pourcentage », précise-t-on dans l’entourage du
transporteur et présentaient surtout un calendrier plus intéressant. « Ils avaient déjà les locomotives en
production, alors qu’Alstom devait les construire », poursuivait-il,
s’interrogeant plus généralement « sur
la stratégie du groupe qui n’a jamais réussi à vendre de locomotives de fret en
dehors de la France ».
Quoiqu’il en soit, le contrat allemand n’aurait fait
que repousser le problème de Belfort de 24 mois soulignent les experts (après
les élections de 2017).
« Il y a un
vrai problème d’excès de capacités en France », rappelle un consultant
chez Oliver Wyman qui dès le 1er semestre 2015 avait publié un
rapport sur les projections du groupe à l’horizon 2025.
Cela ne concerne d’ailleurs pas seulement Belfort mais
également la Rochelle où sont construits les TGV. La production des nouvelles
rames pour la SNCF permet au site de travailler jusqu’en 2019, mais il risque
d’y avoir un trou d’air avant que le TGV du futur, dont le lancement a été
présenté la semaine dernière au même moment que les annonces sur Belfort, ne
puisse prendre le relais.
S’il le prend.
Car il peut le prendre, à condition que ce soit vous
qui payez.
Là encore, je vous explique, car c’est assez simple :
Belfort, c’est 50.196 habitants en 2013, situé au cœur d'une agglomération de
96.000 habitants, 26.380 logements dont 24.621 résidences principales, un
bastion de gôche autrefois tenu par « le Che ».
Reichshoffen, c’est seulement 5.471 habitants plantés à
l'entrée du Parc naturel régional des Vosges du Nord, à 50 kilomètres au nord
de Strasbourg, entre Haguenau et Bitche.
Et c’est un bastion de « droâte », l’horreur !
Reste à trouver les financements (pour éviter à 400 familles
« soces » de vendre leur logement à prix-cassé et en racheter un
autre à prix élevé).
Bien : On va juste ordonner à la SNCF, la RATP, le STIF ou d'autres syndicats de métro de
commander immédiatement des rames auprès d’Alstom, alors même que ses
ingénieurs « mineux » préfèrent, à la SNCF, commander auprès de Bombardier ou de
Siemens, moins chers.
Donc qui va payer la différence ?
Bé le kouillon d’électeur-client de la SNCF ou de la RATP, qui paie bien
déjà pour les retraites des cheminots une surcote équivalent à 10 % du prix des
billets.
Et bien entendu, il ne faut le dire à personne…
Car le PDG de la SNCF (Société Nationale de Casse
et de Fauche) cherche plutôt à faire des économies et se contenterait très
bien des rames de TGV existantes dont la rentabilité décline chaque année au
point de devoir les déprécier dans ses comptes.
« Nous avons
déjà 1,2 milliard de commandes auprès d’Alstom pour les 40 rames Euroduplex,
dont la première sera d’ailleurs inaugurée mercredi prochain gare Montparnasse »,
aujourd'hui, précise-t-on à la SNCF.
Alors, ils se voient mal expliquer que tous les gaulois
vont payer de leur poche le sauvetage d’une usine belfortaine mise en
difficulté par l’imprévoyance de l’État lui-même.
D’ailleurs ce serait vraiment politiquement incorrect,
même si ce sont des électeurs « soces » : Il est tellement plus
confortable d’expliquer que, tout ça-tout ça, c’est la faute des patrons qui
font tout en cachette.
Quelle rigolade, finalement !
Car de toute façon, à l’horizon 2018 ou 2020, le site
de Belfort ne sera plus consacré qu’à la seule maintenance et l’ensemble des
salariés qui y travaillent actuellement recevront des propositions de
relocalisation dans les autres sites de la compagnie.
Des dates sans importance, puisque les échéances
électorales majeures seront passées et qu’au mieux, ce sera aux équipes de « Juppette »
de se prendre les pieds dans ce tapis-là : Que du bénéfique !
Voilà, voilà à quoi mène « l’économie-administrée »,
baptisée « mixte » depuis la dernière-guerre (pas celle contre Daech) :
Une pantalonnade permanente qui touche à l’incurie.
Il n’y a vraiment que les autistes, ou les
trisomiques, pour trouver que c’est encore ce qu’on fait de mieux.
Tout est décidément à prendre et reprendre si on veut
un jour redresser ce foutu-pays (celui que j’aime tant…).
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