Quarante-sixième
chapitre : L’encyclique Laudato si
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
« Laudato si » est la seconde encyclique du pape François. Elle
a effectivement pour sous-titre « sur la sauvegarde de la maison commune » et tout
le monde en dit qu’elle est consacrée aux questions environnementales et à
l'écologie humaine, mais à travers une vision générale de la place de l’homme
et de ses responsabilités face aux hommes, et plus généralement de « ses
devoirs » vis-à-vis de la création divine.
Décoiffant dans l’hypothèse, qui vient d’être évoquée avec le cardinal qui
en fait l’exposé à Paul, qu’un « futur » – ou un Esprit-Saint – vienne
« inspirer » ou « guider » par touches successives le monde
contemporain !
Et ce depuis peut-être des siècles et des siècles, et pour peut-être des
siècles et des siècles encore, juste en lisant et étudiant les livres
d’Histoire et archives à disposition à son époque…
Fabuleux, ensorcelant même !
Globalement, de ce qu’en comprend Paul, ce texte pontifical est une
vibrante ode à la vie, à la nature, à l’homme…
Mais avec un résultat tourné vers la place de l’homme et de ses actions au
sein et en complément de « son jardin ». Dans cette encyclique, le Pape
critique en effet, et entre autre, le consumérisme et le développement
irresponsable tout en dénonçant la dégradation environnementale et le
réchauffement climatique. Le texte s'appuie sur une vision systémique du monde
et appelle le lecteur à repenser les interactions entre l'être humain, la
société et l'environnement.
L’encyclique « s'ajoute au magistère
social de l’Église » en ce qui concerne l'écologie et le réactualise.
Et elle a pour vocation de sortir du cadre interne de l'Église catholique,
le Pape l'ayant spécifiquement adressé à « toutes
les personnes de bonne volonté », mais également « à chaque personne qui habite cette planète », croyantes ou non, les
appelant à prendre action rapidement et globalement.
L’aspect « universel » incontournable de la doctrine de la foi
romaine et apostolique, c’est-à-dire issue des apôtres chrétiens…
En fait, il s'agit de la première encyclique entièrement rédigée par le
pape François. En effet, la précédente, « Lumen fidei », qu'il avait
signée en juillet 2013, quatre mois après son élection, avait été rédigée
essentiellement par son prédécesseur Benoît XVI.
« Laudato si » est datée du 24 mai 2015, est publié en italien,
en allemand, en anglais, en espagnol, en français, en polonais, en portugais et
en arabe, et est présentée le 18 juin 2015 lors d'une conférence de presse.
Cette encyclique, évoquée dès 2013, s'appuie sur les travaux du Conseil
pontifical « Justice et Paix ». Selon le cardinal Peter Turkson, qui
préside ce Conseil, l'encyclique précise la vision chrétienne de l'écologie, en
s'appuyant sur la notion d'« écologie globale » pour souligner l'importance
d'une vision intégrée des différentes facettes de la question écologique :
environnement, développement et écologie humaine.
Et c’est vrai que le texte semble couvrir un très large éventail de
problèmes liés à l’homme et à ses activités laborieuses.
Par ailleurs, le titre de l'encyclique déroge à l'usage courant. En effet,
il ne s'agit pas comme à l’accoutumée des deux premiers mots de l'encyclique en
latin, mais du dialecte ombrien, une langue morte de la péninsule italienne
appartenant au groupe des langues sabelliques, parlée autrefois par les
Ombriens.
L'ombrien est connu par une trentaine d'inscriptions datées entre le VIIème
et le Ier siècle av. J.-C..
Actuellement, le terme d’ombrien (« umbro » en italien) est
aussi utilisé pour désigner l'ensemble des dialectes parlés dans la région de
l'Ombrie, située en Italie centrale qui a pour capitale la ville de Pérouse.
En fait, il s'agit d'une formule extraite du « Cantique des
créatures » de François d’Assise, issu d’une famille de marchands
installée dans ladite région, né et mort au XIIème siècle.
Le Pape François avait expliqué peu après son élection que le choix de son
nom de pape avait été « inspiré » par ce saint, modèle de pauvreté
volontaire, fondateur de l’ordre des « franciscains » réputés pour leurs
vœux de pauvreté, et de respect de la Création : « François d’Assise, c’est pour moi l’homme de la pauvreté, l’homme de la
paix, l’homme qui aime et préserve la Création ; en ce moment nous avons aussi
avec la Création une relation qui n’est pas très bonne, non ? » avait-il justifié.
Déjà tous « inspirés » au sein du Sacré Collège ?
De ce qu’en comprend Paul, l’encyclique est divisée en 246 paragraphes
répartis en une introduction et six chapitres. Elle commence par un tour
d'horizon des problèmes rencontrés sur la planète, tant au niveau du climat,
que de la pollution, de la surexploitation des ressources naturelles, de la
perte de biodiversité ou de la dégradation sociale, de la qualité de vie
humaine et des inégalités planétaires : tout un vaste programme !
En résumé, le Pape y aborde le message biblique lié à l'environnement, en
parcourant différents textes de l'Évangile pour en tirer un enseignement et une
ligne directrice d'action pour l'humanité.
Dans le troisième chapitre, il parcourt ainsi longuement les racines humaines
de la crise écologiques à travers le paradigme technocratique dominant et ses
conséquences sur l'économie comme la vie sociale.
Puis, il décrit les dimensions humaines et sociales d’une écologie
intégrale. Il poursuit ensuite par un chapitre contenant quelques lignes
d'orientation et d'action pouvant aider à sortir de la spirale
d’autodestruction dans laquelle « nous
nous enfonçons ».
Enfin, il termine par un chapitre sur l’éducation et la spiritualité
écologique à travers un grand défi culturel, spirituel et éducatif.
Dans le détail, l’éminence disserte sur le sujet, ce faisant plus précis,
avec une aisance et une facilité étonnante, qui envoute Paul.
Dans l'introduction (paragraphes 1 à 16), le Pape rappelle effectivement l'enseignement
de ses prédécesseurs (Paul VI, Jean-Paul II, Benoît XVI) sur la question du
rapport de l'humanité à la Création, mais il s'appuie également sur les travaux
du patriarche de Constantinople Bartholomée Ier et se réfère bien
sûr à Saint-François.
Le Saint-Père termine cette introduction par un appel personnel à « la recherche d'un développement durable et
intégral », rappelant que « nous
avons besoin d'une conversion qui nous unisse tous ».
Et il remercie tous ceux, chrétiens ou non, qui « travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que nous partageons
» !
Dès l'introduction, il indique ainsi que la « crise écologique est une conséquence dramatique de l'activité sans
contrôle de l'être humain » et que « par
une exploitation inconsidérée de la nature, l'être humain risque de la détruire
et d'être à son tour la victime de cette dégradation ». Il pointe du doigt
« l'urgence et la nécessité d'un
changement presque radical dans le comportement de l'humanité » car, selon
lui, sans un « authentique progrès social
et moral », la croissance économique et les progrès techniques les plus
prodigieux se retournent finalement contre l'homme.
On peut ne pas être d’accord, mais Paul se tait.
Son vis-à-vis poursuit rappelant l’appel à l'humanité pour « éliminer les causes structurelles des
dysfonctionnements de l'économie mondiale et corriger les modèles de croissance
qui semblent incapables de garantir le respect de l'environnement ».
Le Pape propose de ne pas se contenter seulement de solutions techniques, qui
ne s'attaqueraient qu'aux symptômes, mais appelle à un changement de l'humain. Il
faut passer « de l’avidité à la
générosité, du gaspillage à la capacité de partager, dans une ascèse qui
signifie apprendre à donner, et non simplement à renoncer. (...) C’est la libération de la peur, de
l’avidité, de la dépendance ».
Une révolution dans tous les sens du mot.
« Il nous faut une nouvelle
solidarité universelle (...) les
talents et l’implication de tous sont nécessaires pour réparer les dommages
causés par les abus humains à l'encontre de la création de Dieu ».
Dans le premier chapitre, le Pape dresse ainsi un tableau des maux dont
souffre la planète-terre. Il souligne en préambule que si « le changement est quelque chose de
désirable, (celui-ci) devient
préoccupant quand il en vient à détériorer le monde et la qualité de vie d’une
grande partie de l’humanité. » Et d’ajouter : « après un temps de confiance irrationnelle dans le progrès et dans la
capacité humaine, une partie de la société est en train d’entrer dans une phase
de plus grande prise de conscience ».
Il souligne ainsi que « le climat
est un bien commun, de tous et pour tous », avant d'insister sur le « consensus scientifique très solide qui
indique que nous sommes en présence d’un réchauffement préoccupant du système climatique
».
Les questions de l'eau, de la perte de biodiversité, des inégalités
planétaires, de la faiblesse des réactions gouvernementales et de la nécessaire
diversité d’opinions qui en découlent y sont tour à tour abordés.
Paul en pense que ce propos-là est en complète contradiction avec cette
volonté sous-jacente et pourtant énoncée de « retrouver un contrôle »…
Mais peu importe : il n’est pas pape.
Dans le chapitre 2 (§§ 62 à 100), le Pape porte ainsi le regard de la foi
et l'éclairage de l’Écriture sur notre rapport à la Création, afin d'apporter «
la richesse que les religions peuvent
offrir pour une écologie intégrale et pour un développement plénier de
l’humanité ».
Y sont abordés le mystère de l'Univers, ainsi que le message de chaque
créature dans l'harmonie de toute la création, dans une communion universelle,
pour une destination commune des biens, sous le regard de Jésus.
À part cette dernière référence, on pourrait entendre parler le Dalaï-Lama
qui ne dit pas autre chose.
Quant au chapitre 3 (§§ 101 à 136), le Pape regarde le paradigme
technocratique dominant ainsi que la place de l’être humain et son action dans
le monde pour identifier la racine humaine de la crise écologique.
Y sont abordés les questions de la technologie, de la créativité, du
pouvoir et de son exercice, de la globalisation du paradigme technocratique. Mais
il se veut surtout optimiste, estimant que « la libération par rapport au paradigme technocratique » est
possible, que « la liberté humaine est
capable de limiter la technique, de l’orienter, comme de la mettre au service
» d’un progrès plus sain, plus humain, plus intégral.
Ce qui lui permet d’aborder la crise et les conséquences de l'anthropocentrisme
moderne, constatant « une schizophrénie permanente, qui va de
l’exaltation technocratique qui ne reconnaît pas aux autres êtres une valeur
propre, à la réaction qui nie toute valeur particulière à l’être humain ».
On peut y adhérer, même si on peut aussi penser que justement, l’humain
est et a toujours été au cœur de toute activité économique avec ses notables
retombées sociales, comme l’éradication de beaucoup de maladies, le recul
général de la pauvreté, l’augmentation des connaissances scolaires accessibles
à un nombre toujours plus grand…
Enfin, peu importe également.
Justement, dans le chapitre 4 (§§ 137 à 162), le Pape
fait le tour des composantes d’une écologie intégrale qui intègre les
dimensions humaines et sociales tel l’écologie environnementale, l’écologie
économique et sociale, l’écologie culturelle, l’écologie de la vie quotidienne
en mettant en avant les principes du bien commun et de la justice entre
générations.
Il invite donc à penser, non seulement aux pauvres du futur, mais
également aux pauvres d'aujourd'hui et à développer, de façon urgente, une
solidarité intra-générationnelle.
Dans le chapitre 5 (§§ 163 à 201), après avoir analysé la situation
actuelle de l'humanité ainsi que les causes humaines de la dégradation de
l'environnement, le Pape François propose de tracer les grandes lignes de
dialogue pouvant aider à sortir de la spirale d’autodestruction dans laquelle …
« nous nous enfonçons » !
Notamment par le dialogue sur l'environnement dans la politique
internationale, le dialogue en vue de nouvelles politiques nationales et
locales, par le dialogue et la transparence dans les processus de prise de
décision, avec des politiques et des économies en dialogue pour la plénitude
humaine enfin, le dialogue des religions avec les sciences.
Paul en pense qu’il anticipe sur les résultats de la COP 21 à venir !
Mais pourquoi pas un monde plus fraternel, plus humain, plus respectueux
d’autrui, de ses besoins sur la surface d’une planète réhabilitée, pour rester
unique ?
Enfin, dans le chapitre 6 (§§ 202 à 246), à en croire l’interlocuteur de
Paul, ayant rappelé qu'avant toute chose l’humanité a besoin de changer et que
la conscience d’une origine commune et d’un avenir partagé par tous est
nécessaire, le Pape propose donc, à partir de cette conscience fondamentale, un
grand défi culturel, spirituel et éducatif qui demande de longs processus de
régénération.
Autrement dit l’éducation devient primordiale.
Et tout cela, et bien d’autres, quasiment dans la même respiration !
Tous ces prélats sont-ils bien « en communication » entre eux,
que ce n’est pas possible autrement ?…
« – Mais j’ai peur de vous
avoir ennuyé…
– Pas du tout, pas du tout, votre
éminence. Je suis simplement surpris, très surpris non pas par cet exposé, même
si pour ma part je reste plutôt confiant dans les capacités scientifiques et
techniques de l’humanité pour résoudre tous ses problèmes… et même au-delà,
mais de la façon dont vous en faites l’exposé. Je veux dire, comme si ce texte
était le vôtre.
– Il est celui de toute l’Église,
Sainte, Romaine, Catholique et apostolique.
– Et Universelle…
– Et forcément universelle. Comme d’une
conséquence logique : nous sommes tous les fils de notre Seigneur Dieu,
même la pire crapule et tous ces fous de terroristes qui ont ensanglanté votre
pays au mois de janvier dernier.
– Oh, vous le savez forcément, le
terrorisme obéit surtout à des impératifs de « realpolitik », tout le
temps, partout et toujours. Leurs conséquences surprennent seulement pour être des ruptures
inattendues et violentes… imprévisibles. »
Petit sourire en coin qui illumine un peu le visage austère du prélat dont
les yeux viennent de s’éteindre dans la pénombre de son cabinet, alors qu’ils
brillaient d’un éclat chaud et mystérieux durant son exposé.
Se pourrait-il qu’on soit là en présence d’un autre aspect de cette
« inspiration » venant d’un possible futur, comme Paul en a été lui
aussi victime ?
« Votre éminence, vous le savez, je
suis venu à la fois pour, comment dire… « dédouaner » Matilda, vous faire
savoir à vous et à la Curie mes dernières tribulations, et pour la voir et éventuellement
la récupérer. »
Et pour en faire quoi ?
« Des expériences de médecine
vaudou ! »
Arrêt du cœur imminent…
« – Vous plaisantez ?
– Bien sûr que je plaisante, votre
éminence. Mais je la pense plus en sécurité chez moi alors qu’elle est une
charge pour vous et vos équipes de soignants.
– Elle le deviendra pour vous à votre
tour. Nous, nous avons l’éternité devant nous et nous sommes responsables de
son état…
– Certes, je n’en disconviens point. Je
ne dispose pour ma part que d’un hôtel avec quelques chambres pré-médicalisées.
Prise de monitoring, vide, azote et oxygène en tête de lit, petite infirmerie
en sous-sol pour les premiers soins et l’équipe médical de l’hôpital de Caen
n’est pas très loin… Ma femme va rentrer et elle sera plus rassurée de la
savoir à proximité d’elle, plutôt qu’à l’autre bout de l’Europe ou dans un
endroit impossible. Et c’est important pour sa propre convalescence. »
Et pour couper court il rajoute tout de go : « Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais
rien, mais c’est comme ça ! »
Ils laissent un lourd silence s’installer entre eux deux.
Quelques éternelles secondes…
« – Vous êtes à Rome pour encore
combien de temps ?
– Le temps qu’il faudra », s’entend-il répondre.
« Et vous êtes descendu à quel
hôtel ? »
Là Paul n’en sait rien : il ne
comptait pas rester.
« – Je vais m’en remettre au Padre
José. Mais j’ai gardé un bon souvenir de l’Hôtel Mercure sur la Via Labicana…
– Un établissement confortable,
sympathique et pas trop prétentieux, effectivement.
Voilà ce que nous allons
faire : j’en parle à sa Sainteté le Pape François et je vous tiens au
courant.
– Très bien et merci infiniment, votre
éminence… Mais, mais, pourrai-je voir Matilda entre-temps, pour mieux me rendre
compte de son état ?
– Elle n’est pas à Rome. Elle est
suivie dans un de nos instituts spécialisé en Suisse », dit-il en se levant, signifiant ainsi à son
visiteur que l’entretien est clos.
Paul n’a pas l’aplomb de lui demander lequel.
« – C’est moi qui vous remercie
pour votre exposé, Monsieur le Chevalier de l'Ordre suprême de Notre Seigneur Jésus Christ Paul de Bréveuil. Puissiez-vous être éclairé par
l’Esprit-Saint dans toutes vos démarches futures.
– Nous le sommes tous, à des degrés
divers, votre éminence… »
Paul prend congé et rejoint le
Padre Gabriel.
« – Alors ?
– Très intéressant, passionnant, même. Il va prier avant de décider. Du
coup, je suis consigné à Rome encore quelques jours et c’est vous qui ferez
probablement la liaison.
Il m’a parlé d’un institut suisse où
serait soignée Matilda. Je pensais qu’elle était à Rome, d’après vos propos…
– Je n’ai jamais dit ça ! » se défend l’athlétique curé en soutane.
« – Vous savez de quel endroit
il peut s’agir ?
– Oui bien sûr. On n’a pas à proprement
parler d’hôpitaux spécialisés en Suisse. Matilda a fait un séjour à l’hôpital
Gemelli, un temps en réanimation après son accident, avant d’être apte à être
prise en charge par un établissement de « long-séjour ». L’hôpital
Gemelli, est situé à proximité du Vatican et c’est là où tout le monde va se
faire soigner, même les papes. Mais je crois savoir que depuis qu’elle est en
léthargie-stable, elle a été évacuée à l’Hospice du Grand-Saint-Bernard, situé
au col du même nom à la frontière d’avec l’Italie, prise en charge par la
communauté religieuse du lieu.
Je peux vérifier ce détail… »
C’est ça : vérifier.
En attendant, ils déjeunent dans une trattoria de la Piazza Dell’Orologio
où ils se rendent à pied…
La Padre José est réellement un convive agréable, n’hésitant pas à
quelques blagues douteuses, voire salaces et de toute façon « profanes »
sur la tenue des femmes qu’il mate à volonté et sans retenue…
Incroyable, l’armoire à glace de black avec ses grandes dents blanches et son rire gras !
Après, il faudrait préparer un « raid » à improviser jusqu’au
col italo-suisse : 790 kilomètres en voiture depuis Rome (presque 8 heures
de route) puis encore 850 kilomètres pour au moins huit heures trente de trajet, s’il
n’y a pas d’embouteillage, jusqu’à la gentilhommière de Paul…
Un paille.
Il y a bien un lac à proximité où Paul pourrait poser son hydravion, mais
c’est « encaissé » et le déjaugeage risque vraiment d’être trop
« sportif » pour un vol « sanitaire »…
Surtout si les eaux du lac sont mêlées de plaques de glace.
Alors ça se fera différemment.
Paul traîne deux jours à jouer au touriste autour du Forum, du Colisée, du
Cirque Maximus et de quelques musées avant que le Padre le rejoigne à la
terrasse improbable d’un « bistrot » situé au pied du Panthéon.
Ah, ces italiens, vous faisant l’apologie de leurs échoppes qui vous laissent tomber pour passer à d’autres chalands dès que vous êtes assis, pour être « pris en charge » de façon plus qu’aléatoire par le gars qui vous servira le « Spritz » noyé dans les glaçons qui vous faisait envie !…
Ah, ces italiens, vous faisant l’apologie de leurs échoppes qui vous laissent tomber pour passer à d’autres chalands dès que vous êtes assis, pour être « pris en charge » de façon plus qu’aléatoire par le gars qui vous servira le « Spritz » noyé dans les glaçons qui vous faisait envie !…
Leur Panthéon, un monument qui n’a rien à voir avec celui des parisiens…
Ils ont le feu-vert et une lettre d’introduction papale auprès des sœurs
du dispensaire du Grand-Saint-Bernard, pour une visite et même un transfert si
l’état de santé de la patiente l'autorise, autrement dit si elle est
transportable…
Mais comme elle y a déjà été transportée, il n’y a plus qu’à s’exécuter.
Le Padre fait l’aller et le retour dans la même journée pour déposer Paul
en altitude avec son antique véhicule, une Range-Rover hors d’âge, bouffant du
kérosène tel un avion de chasse en vadrouille, surtout dans les montées, compte
tenu de la façon dont le père des missions africaines conduit : un plein
tous les 300 km !
Et il laisse Paul, sans moyen de locomotion, poireauter pour les démarches
à suivre.
C’est que les nonnes, toutes fières de recevoir un émissaire du Pape, y
mettent tout de même la condition de deux avis médicaux ne se contredisant pas avant
de faire venir une ambulance, bien sûr aux frais de Paul, puisqu’elles ne sont
pas équipées pour ça.
Il faut dire que Matilda n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Elle respire normalement, n’a pas de fièvre, pas d’infection, une tension
normale, ses rythmes cardiaque et respiratoire sont normaux, mais elle dort profondément, est nourrie par intraveineuse et a une sonde urinaire avec sa petite-poche
à proximité accrochée sous le lit…
Très amaigrie, la gamine. La ministre de la justice de Krasoski,
Rachitique-Data (point org !) ferait presque figure de bouboule à ses côtés.
Mais qu’est-ce qu’ils ont bien pu lui faire avaler pour en arriver là ?
Elle, avec autrefois, ses rondeurs si attractives et « bien-placées »,
fait figure d’anorexique. Son teint est blême, parcheminé : une vraie
catastrophe humanitaire, telle que Paul doute qu’elle soit finalement
transportable.
Et qu’est-ce qu'il va en faire à Cabourg ?
En attendant l’avis des toubibs, le mieux c’est de descendre jusqu’à
Martigny en car, y louer une voiture dans la vallée de Saint-Maurice et
rejoindre le lac Léman par Évian et Thonon-les-Bains pour récupérer le réseau
autoroutier français par l’A40 et filer jusqu’en Normandie : là, il pourra
préparer son évacuation avec des « locaux » normands et dans l’attente,
aménager une chambre au second étage du bâtiment principal pour l’accueil de
Matilda.
Après on verra.
Ce qui demandera encore 72 heures avant qu’elle ne débarque enfin,
toujours inconsciente, après un trajet improbable semé d'embûches.
Je viens de passer une semaine en Bretagne avec pour programme : repos, lecture et marche.
RépondreSupprimerJ’avais emmené « la Normandie Royale (XIII e- XIV e siècle » (François Neveux) et j’ai beaucoup apprécié la personnalité de l’archevêque Franciscain de Normandie Eudes Rigaud.
Dans son « Journal des visites pastorales » (p. 158) il détaillait son action pour appliquer la règle franciscaine aux paroisses qu’il visitait avec toute la rigueur et l’humanité qu’il estimait nécessaire.
Un saut dans un passé extraordinaire…
Et je me suis dit, en plongeant dans ce passé, celui de l’époque de Saint Louis et de la construction des cathédrales, et en pensant aux « affaires actuelles » que nous étions « tombés bien bas », « terriblement bas »…
Après autant d’efforts, pendant tant de générations, peut-on laisser des cinglés détruire nos valeurs, notre pays ?...
Et c’est ce que j’apprécie dans votre roman « Laudato si… » : nous apporter une vision assez surprenante et extraordinaire de l’influence de « l’esprit sain » et peut-être, aussi, de « mains invisibles » venant de notre futur…
Bien à vous !....
Haddock
Merci pour le compliment !
SupprimerNotez qu'il ne s'agit que d'un roman, mais j'aime bien l'hypothèse qui m'est apparue comme incontournable au moment de la publication de l'encyclique.
D'ailleurs, je crois vous avoir prévenu (soit dans un courriel, soit dans un commentaire) : Une encyclique "terrible" finalement et passée un peu inaperçue en "Gauloisie-d'exception" (on se remettait à peine des attentats de janvier et on ne savait pas ceux de juillet...).
D'où l'absolue nécessité d'y faire référence dans "le roman de l'été"...
C'est fait et ce dernier n'est pas encore terminé alors qu'on rentre en automne...
Passons !
La sagesse des anciens est parfois teint d'une immense dimension d'humanité.
La suite n'a peut-être pas été à la hauteur.
Même s'il y a eu des périodes fabuleuses : Je suis actuellement sur la lecture de la vie de Léonard De Vinci - et il y a de quoi décoiffer - mais il y en a eu d'autres.
Des meilleures et des pires...
Je pense à notre époque qui fait le grand écart entre les plus viles actions, politiques, diplomatiques, terroristes et ce foisonnement invraisemblable des progrès de la connaissance de l'humanité toute entière.
Le "progrès" non seulement "avance", mais il semble vouloir accélérer !
Il y a tout lieu de rester optimiste, voire de le devenir : On dirait que c'est comme si les titans se déchaînaient, une sorte de guerre primaire, le Gog contre le méga-Gog...
Enfin comme dirait Patricia (Kaas) dans une de ses chansons, "ça ressemble à tout ça" !
Bien à vous et bon retour chez les Normands !
I-Cube