Quarante-huitième
chapitre : Conséquences de l’enquête du FBI
Avertissement : Vous l’aviez compris,
ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle »,
sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des
personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant
par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète
Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
Une manœuvre somme toute pas très compliquée : à ce moment-là, la candidature la
plus sérieuse des républicains reste Jeb Bush, et il s’agit de le torpiller dès
que l’occasion se présentera.
Tout d’abord, en guise d’apéritif et d’amuse-gueule,
on ressort par médias interposés cette vieille histoire de
« carambouille » dans lequel il serait impliqué.
Jeb Bush a en effet officiellement annoncé lundi 15
juin 2015 sa candidature à l’investiture républicaine pour l’élection
présidentielle. Or, dans une longue enquête, le magazine « Mother Jones »
révèle que le candidat traîne derrière lui une vieille affaire de corruption au
Nigeria : 1989 est l’année de la fin de la guerre froide et de la chute du
mur de Berlin. C’est aussi l’année où Jeb Bush, fils de Georges W. Bush,
président des États-Unis, de 1989 à 1993, se rend au Nigeria.
Alors âgé de 36 ans, il soutient la signature d’un
contrat entre une entreprise américaine et le gouvernement nigérian, affirme « Mother
Jones ». À la clé, un contrat de 82 millions de dollars pour Moving Water
Industries (MWI), une société de Floride.
Soutenue par Jeb Bush, qui la recommande fortement
auprès du dictateur (de 1985 à 1993) Ibrahim Babangida, l’entreprise, qui
produit des pompes à eau industrielles utilisées pour la prévention des
inondations, l’agriculture et les activités minières, s’implante dans le
pays.
Mais le magazine américain relaie un tout autre aspect
de la transaction, qui s’appuie sur des milliers de documents officiels
disponibles sur son site : « Plusieurs
milliers de pages de documents judiciaires pointent le fait que la transaction
s’est accompagnée de dessous-de-table massifs au bénéfice d’officiels
nigérians, payés par les contribuables américains », note « Mother
Jones ».
« Cette visite
et le contrat de 82 millions de dollars associé formeront l’un des épisodes les
plus controversés de la carrière de Jeb Bush, qui le suivra pendant des années
après son entrée en politique. »
Le magazine d’investigation rapporte que Jeb Bush
était un ami proche de J. David Eller, propriétaire de MWI et que, ensemble,
ils s’étaient associés afin de vendre les produits de la société. Avec l’aide
d’une agence de crédit à l’exportation, ils décrochent le contrat au Nigeria. À
l’époque, les banques américaines continuaient à financer le pays, malgré son
surendettement.
« Le fait
que MWI ait réussi à obtenir un financement de la banque Export-Import est
surprenant au vu de l’histoire traditionnellement pauvre des crédits du
gouvernement nigérian », selon une note du département de la justice
américaine, reprise par le magazine.
Lors du procès intenté en 2013, « Mother Jones »
affirme que Jeb Bush a été appelé en tant que témoin. Mais MWI a réussi à
empêcher que cela ne se produise, accusant le gouvernement de « politiser l’affaire et biaiser l’avis du
jury ». La société a été condamnée à payer plusieurs millions de
dollars à la justice.
Aujourd’hui, elle a engagé une procédure d’appel.
Ce « rappel » opportun aura été le premier
coup de semonce contre la candidature de « Jeb Bush ».
Le second ne va pas tarder : il est rapidement fait
savoir par l’entourage de l’équipe du président sortant que la candidature de
Jeb serait la bienvenue.
Curieuse démarche s’il en est quand elle émane de
sénateurs démocrates !
Et d’affirmer que « ce serait la meilleure façon d’assurer l’élection de la démocrate »,
l’ex-première-dame en rigole-t-on au Capitole…
Ce qui n’est pas cohérent : Jeb, c’est un tout autre
calibre que l’ex-secrétaire d’état.
En 1994, il se présente au poste de gouverneur en
Floride mais il est battu par le gouverneur démocrate sortant Lawton Chiles
alors que son frère George W., le futur successeur de son père à la Maison
Blanche est élu au Texas, contre toute attente. Cette défaite, doublé des
problèmes de drogues de sa fille, le font plonger en dépression : sa réputation
est entachée quand Noëlle Bush est envoyée dans un centre de désintoxication
pour drogués alors qu'il milite pour une politique très répressive contre les
consommateurs de drogues.
En 1998, Jeb se représente à nouveau au poste de
gouverneur de Floride et cette fois est élu par 55 % des voix contre 45 % à son
adversaire le démocrate Buddy MacKay alors que son frère est réélu gouverneur
du Texas avec 69 % des suffrages. Pour la première fois depuis Nelson et
Winthrop Rockefeller, respectivement à New York et dans l’Arkansas de 1967 à
1971, deux frères gouvernent deux États américains.
Son administration se focalise au départ
principalement sur la réforme de l'éducation mais aussi sur la défense de
l'environnement notamment en faisant voter une loi accentuant la protection des
Everglades. Il s'oppose également aux projets de son frère sur la recherche
pétrolière sur les côtes floridiennes.
Les élections de 2000 et l'imbroglio électoral qui
s'ensuivit lui confèrent une réputation nationale négative et il devint l'homme
à abattre pour les démocrates aux élections suivantes pour le poste de
gouverneur en 2002. Cependant, profitant de sa popularité en Floride, il est
très facilement réélu en 2002 avec 56 % des suffrages contre le démocrate Bill
McBride, en dépit des soutiens assidus de Bill Clinton et Al Gore. Jeb Bush est
le second gouverneur de Floride à avoir réussi à effectuer deux mandats
consécutifs complets. Jeb aura obtenu 80 % du vote cubain en 2002 et 56 % du
vote non hispanique.
Vedette du Parti républicain, certains espéraient
qu'il prenne la succession de son frère en 2009. Il a cependant totalement
exclu cette éventualité le 17 octobre 2004 lors de l'émission « This Week »
sur ABC.
Lors de la décennie suivante, il se fait plutôt
discret sur la scène politique américaine alors qu'il n'a plus de mandat
électoral depuis 2007. Mais début 2014, un article du Washington Post annonce
que des décideurs influents du Parti républicain souhaiteraient le voir
concourir aux élections primaires de son parti en vue de l'élection
présidentielle de 2016. Le 16 décembre de la même année, il sera l'un des
premiers à annoncer avoir décidé « d’explorer
activement la possibilité d’être candidat à la présidence des États-Unis »
ce qui marque habituellement le premier pas d'une candidature aux élections
primaires.
Rapidement, l'important réseau de relations
républicaines du clan Bush se met en marche et les premiers financements
arrivent. Finissant par récolter 130 millions de dollars en quelques semaines,
il deviendra, d'après l'universitaire Vincent Michelot, « de très loin le candidat le mieux financé de l’histoire politique des
États-Unis » au début de la campagne.
On en dira que ses faibles qualités d'orateur ainsi
que son manque de charisme qui seront régulièrement soulignés, constitueront
autant de handicaps pour affronter les primaires faites de multiples discours en
vue de mobiliser l'électorat. Régulièrement attaqué par le républicain Donald
Trump et étant tombé à un niveau très bas dans les sondages, il abandonnera la
course présidentielle le 20 février 2016, après un nouvel échec à la primaire
de Caroline du Sud.
Le bon alibi au bon moment !
Car dès après l’attentat du 4 décembre 2015 à Londres
et plus certainement pendant la trêve des confiseurs entre Noël et la
Saint-Sylvestre de fin d’année, les choses se précisent pour le « clan
bush » : les démocrates disposent d’une « bombe atomique »
contre le dernier des fistons, ils en sont désormais convaincus.
Un peu comme « Krasoski » en France contre
« DLK », le patron des banques mondiales, qui se sera cramé tout seul
dans un Sofitel de New-York bien avant les échéances (cf. épisode « Au
nom du Père », tome II, chapitre XXXIII des « Enquêtes de
Charlotte », publié aux éditions I3).
Avec les « affaires » koweïtiennes des
années 90 et un désormais William River alias Johnny Walker resté insaisissable,
un juge qui piétine, le FBI qui patauge et racle les fonds de tiroir, fait les
poubelles des broyeuses, tout le monde tourne en rond et la situation peut
devenir une poudrière assiégée à n’importe quel moment : combien de temps
les militaires résisteront-ils à la pression des juges si la Maison Blanche lâche ses chiens ?
Et ce sera Trump, celui qui n’a aucune envie de
devenir président des USA mais joue sa carte personnelle de notoriété
internationale pour ses propres affaires dans le monde, qui représentera les
couleurs républicaines en novembre 2016.
Le « truc » parfaitement improbable qui poussera même Bush-père, plus tard, à laisser fuiter qu'il ne votera pas pour le candidat républicain…
Un coup à trois bandes de type
« gagnant-gagnant ».
Même que le parti Républicain a été à deux doigts
d’exploser en plein vol, tiraillé par ses propres divisions internes et son
souci de ne pas « tout perdre »
à soutenir « un clown » à finances ouvertes…
C’est ce que l’Histoire retiendra malgré tout.
En revanche, ce qu’on sait moins, c’est que la
décision première de se servir des dossiers de la guerre du Koweït en menaçant
de les ressortir au bon moment, aura eu des victimes collatérales passées sous
silence.
Les services-secrets identifient assez facilement le
juge fédéral qui dirige l’enquête judiciaire, d’autant mieux qu’il s’active en
tous sens pour donner de la consistance à son dossier à ce moment-là.
Il convient de rappeler que la sélection des juges au
niveau de l'État fédéral obéit à une règle très simple : qu'ils soient « justices »
(juges à la Cour Suprême), juges de premier ressort (« district court
judges ») ou juges d'appel, tous les juges fédéraux sont nommés et non
élus.
La constitution prévoit en effet que le Président aura
le pouvoir de nommer des juges à la Cour Suprême avec l'avis et le consentement
du Sénat. Le Congrès a décidé d'adopter la même procédure pour la nomination
des quelque 800 autres juges des Cours Fédérales.
À l'exception des juges des tribunaux spécialisés
prévus par l'Article I de la Constitution (Article I Courts), les juges
fédéraux sont nommés à vie.
Les nominations ne se font donc que de manière
intermittente : lorsqu'un juge meurt, démissionne, prend sa retraite ou lorsque
de nouveaux postes sont créés. La très forte politisation du choix des juges
fédéraux a comme conséquence une très forte politisation du choix par les juges
eux-mêmes du moment où ils prennent leurs retraites puisque, en choisissant le
moment où il quitte son poste, le juge choisit in fine le Président qui nommera son successeur.
Il est donc très fréquent de voir les vieux juges
partir en retraite une fois leur parti arrivé à la Présidence.
Et le juge Peter Goldberg hésite encore, même s’il a
en principe un an devant lui pour prendre sa décision. Or, le silence et
l’absence de soutien de ses demandes à l’administration démocrate l’inquiète,
alors qu’il est de plus en plus certain de détenir un dossier explosif contre
les républicains.
Et puis il y aura le décès suspect de l’agent du FBI à
l’origine de ses recherches, Brent Jenkins.
L’homme a été retrouvé inanimé avec son téléphone
portable immergé près de lui, branché au secteur pour le recharger.
On retrouvera sa dépouille dans la baignoire de sa chambre d’hôtel, début
octobre 2015, vraisemblablement électrocuté alors qu’il était en déplacement à Hong-Kong pour les besoins de
son enquête, lancé à la poursuite de Johnny Walker…
Ce qui ralentira aussi assez lourdement la progression
de cette dernière.
Ce qui est curieux, c’est que les relevés n’indiquent
aucun appel entrant ni sortant durant les heures où il est resté seul dans sa
chambre et la découverte de sa dépouille. Par ailleurs, toutes les chambres
sont équipées de dispositif électrique de « coupe-circuit » qui se
déclenche en cas de décharge inopinée et violente : le
« protège-homme ».
Et là, il n’a pas fonctionné, d’autant que le
dispositif est couplé au même à l’étage qui n’a pas réagi non plus et est
lui-même couplé à tout le bâtiment en ultime sécurité…
Ça et l’attentat dont a été victime « n° 4 »
a de quoi inquiété tout le monde, même les amis francs-maçons du milliardaire,
ce qui explique aussi la décision de ce dernier de « se mettre à
l’écart ».
Toutefois, l’inamovibilité des juges a ses limites
dans la procédure de l'impeachment, une simple hypothèse de travail inexploitable : les juges fédéraux sont passibles (comme
le président lui-même) d'une procédure de destitution « en cas de mise en accusation et condamnation
pour trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ». Cette
procédure est assez rare mais a tout de même été utilisée : depuis les origines
de la République, seuls 5 juges ont été condamnés, mais de nombreux autres,
tels Earl Warren ou Abe Fortas en ont été menacés.
Il faut comprendre que les nominations des juges
fédéraux font l'objet d'intenses débats parlementaires et sont un des moments
essentiels de la vie politique américaine. Le processus de sélection diffère
néanmoins selon que le juge doit être nommé à la Cour Suprême ou dans une
juridiction inférieure.
De manière traditionnelle, les Présidents jouaient peu
de rôle dans la nomination des juges des juridictions inférieures. Plus
nombreuses et a priori moins
importantes, ces nominations ont longtemps été déléguées au Département de la
Justice. Depuis les présidences Reagan et Bush I, cette pratique tend à se
modifier.
Le président Clinton a mis en place un « Judicial
Selection Group » composé de membres du Département de la Justice, de
personnels de la Maison Blanche et de conseillers du Président afin d'examiner
les nominations.
La sélection se base sur des critères assez proches de
ceux appliqués pour la Cour Suprême, mais diffèrent en intensité. Les liens
politiques et personnels sont ici primordiaux.
Selon une histoire populaire au Sénat, la meilleure
façon pour devenir juge fédéral, c'est « soit d'avoir l'intuition de choisir un futur Sénateur comme voisin de
chambre à l'Université, soit, si l'on ne le réussit pas, de choisir un futur
Sénateur comme premier associé ».
La qualification juridique de la personne n'est pas un
élément essentiel dans la nomination d'un juge fédéral et dans les tribunaux
inférieurs comme elle peut l'être pour la Cour Suprême. Par ailleurs, la
nomination des juges se fait aussi en fonction d'un certain calcul politique.
Le Président Clinton comme le Président Carter avant
lui ont nommé un nombre très important de femmes juges ainsi qu’un grand nombre
de juges noirs, en partie par conviction personnelle mais en partie aussi pour
le soutien de ces groupes à leur administration.
La nomination des juges fédéraux est devenue plus
importante depuis les présidences de Reagan et Bush qui, par leurs nominations,
ont fait pencher fortement la machine judiciaire vers un conservatisme affiché.
Mais ce n’est pas le cas du juge Peter Goldberg, nommé
sous Carter et qui retarde indéfiniment sa mise à la retraite.
Comme pour les juges de la Cour Suprême, les juges des
tribunaux inférieurs sont soumis à une confirmation par le Sénat. Un poids très
important est donné au Sénateur de l'État dans lequel est nommé un juge (« home-state
Senator ») dans le processus de confirmation (si celui-ci est du même
parti que le Président), ce dernier disposant notamment d'un quasi droit de
veto. Si le « home-state Senator » n'est pas du même parti que le
Président, son influence est beaucoup plus limitée.
Longtemps, la confirmation des candidats n'a posé
aucun problème majeur, mais dans certaines circonstances politiques, en raison
de conflits entre le Sénat et le Président, la confirmation peut être bloquée.
Ainsi, en 1996, le Sénat, à majorité Républicaine, n'approuva que 17 juges de
premier ressort et aucun juge d'appel parmi ceux nommés par le président
Clinton.
Inversement, ces dernières années, les Démocrates,
pourtant minoritaires, bloquaient toute discussion sur la nomination des juges
considérés trop conservateurs, par la technique du « fillibuster », qui
permet à la minorité de retarder un vote. Les Républicains, excédés de ces
blocages depuis de nombreuses années, ont menacé de changer les règles du Sénat
de manière à mettre fin à cette pratique du « fillibuster ». Un
accord de dernière minute a été conclu en juin 2005 entre les Démocrates et les
Républicains : les uns acceptant de ne pas changer les règles du Sénat et les
autres acceptant de confirmer plusieurs juges nommés par le président George W.
Bush. Mais cet accord ne vaut que pour les juges des juridictions inférieures
et ne saurait jouer dans le cas où le président aurait à nommer un juge à la
Cour suprême.
En bref, pas moyen pour les Républicains de se défaire du juge dans cette enquête en cours sur leur leader pré-désigné, sauf à précipiter le départ du juge Goldberg en lui faisant peur.
En bref, pas moyen pour les Républicains de se défaire du juge dans cette enquête en cours sur leur leader pré-désigné, sauf à précipiter le départ du juge Goldberg en lui faisant peur.
Et celui-ci s’accroche en attendant un signal de
l’administration démocrate qui ne vient pas et lui met même des bâtons dans les
roues dans son enquête pourtant si cruciale.
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