Mes
lectures d’estives
En fait, je n’ai pas eu trop le temps
de lire entre deux quarts et quelques escales locales cet été.
J’avais bien pris avec moi un traité de
droit douanier et quelques bouquins d’analyses financières axés sur les marchés
financiers (j’ai du mal à y voir clair : C’est de la
« formation-continue »…) mais je les ai laissés de côté pour
replonger dans des « Hercules Poirot », y chercher un peu
d’inspiration pour les prochaines « Enquêtes de Charlotte » :
Titre provisoire, « Cherche Charlotte désespérément » (en contrepoint
de « Recherche Suzanne désespérément » avec Rosanna Arquette, que
j’adore et Madonna), si je parviens à introduire la notion de « Charlotte
Intelligence & Security Agency », « CISA » pour ne pas faire
CIA, dans l’actuel roman en ligne (Laudato si…).
Rappelons que l’exposé de l’opus en
cours, actuellement mis en ligne n’est pas terminé d’être écrit, vous fais-je
remarquer, que déjà le suivant se profile !
Du grand n’importe quoi…
De fil en aiguille, je suis donc tombé
sur « Des lions menés par des ânes » (éditions Robert Laffont – 2003)
de Charles Gave.
Charles Gave, c’est un
économiste-entrepreneur Gaulois, né en septembre 43, plutôt
« libéral-avancé », pas très « nobélisable », quoi.
Diplômé de gestion et d'économie de
l'université de Toulouse et de l'Institut d'études politiques de Toulouse
(promotion 1967), il part à Binghamton pour obtenir un MBA de finance et
gestion.
Bien sûr, il y rencontre Milton
Friedman avec qui il entretiendra une correspondance. Friedman a d'ailleurs
préfacé son premier livre en « francilien-natif », celui que j’ai lu.
Il commence sa carrière comme analyste
financier dans une banque d’investissement gauloise et crée en 1973
l'entreprise « Cegogest », spécialisée en recherche économique.
En 1986, il est cofondateur de
Cursitor-Eaton Asset Management à Londres, où il résidait depuis 1981. La
société est vendue 14 ans plus tard à Alliance Capital.
Atteint du virus de la création d’entreprise,
un peu plus tard, il fonde « Gavekal » à Hong Kong en 2001, avec
Anatole Kaletsky et son fils, une société de recherche et de conseil en gestion
de portefeuille, qu'il préside toujours aujourd'hui.
« Gavekal » conseille 800
institutions dans le monde et c’est à cette occasion que j’en entends parler par
« mon Boss-à-moi », le Monégasque : Tout le monde connaît tout
le monde, dans ce milieu-là…
Mais le plus intéressant, c’est qu’il
est président du think tank libéral « Institut
des Libertés », sur le site duquel il publie une chronique hebdomadaire,
tout en étant administrateur chez « Scor », le réassureur.
Charles Gave est l'auteur de cinq
ouvrages de vulgarisation économique. Dans ses prises de position, il prône une
diminution du poids de l'État.
Là, j’aime bien…
Et quand j’ai pu avoir quelques
connexions internet – ce qui n’a pas été le cas tout le temps dans mes
pérégrinations ensoleillées – il se fait l’apôtre d’un libéralisme, un vrai et
pas seulement celui de « nos autistes-politiques » qui se bagarrent
pour une primaire (dont il me semble que le sort sera réglé le soir de
l’élection américaine de début Novembre : On y reviendra pour que je vous
explique pour quelle raison…).
Lui, il prend le problème par un autre
bout, mais, avant d'y venir, il faut se rappeler de son premier essai que j’ai
donc lu en version originale, paru il y a quinze ans, et dans lequel il
développe sa théorie d'une « évidence accablante », celle du « cercle vicieux
français » : « Plus la part de l'État
dans l'économie est forte, plus la croissance est faible. Plus la croissance
est faible, plus le chômage monte. Plus le chômage monte, plus les dépenses de
l'État augmentent et plus la croissance est faible… Un cercle vicieux dans
toute son horreur ! »
Ça peut paraître caricatural, mais
c’est pourtant ce que je constate de mon côté depuis des décennies, d’autant
que dans des pays de types européens où la part de l’État dans l’économie a
tendance à se dissiper, les résultats sont inversement meilleurs sur la plan
macro-économique.
Ce ne sont que des constats de pur-fait
que tout à chacun peut encore faire de nos jours, hors les
« autistes » et les « trisomiques », naturellement.
Et Gave d’ajouter pour commencer à
expliquer le mécanisme : « La France
n'est plus aujourd'hui en démocratie, mais un pays en coupe réglée sous le joug
d'une écrasante technocratie (…). Les
technocrates au pouvoir et leur idéologie SONT le problème et attendre d'eux la
solution est hilarant. Cela revient à confier la clé de sa cave à vins à un
sommelier alcoolique. »
On ne dit pas autre chose jusqu’à
ici-même…
Il observe d’ailleurs que « les entrepreneurs français sont comme le
tiers état en 1789. Ils portent sur leur dos la noblesse (le système politique)
et le clergé (le système syndical) et la France en crève. Rien ne peut empêcher
un pays de se suicider. Nous sommes sur la bonne voie. »
Depuis 15 ans, on ne peut pas vraiment
dire que les faits l’ont contredit…
En creusant « un peu », on
constate qu’il réfléchit sur cette question du suicide économique du pays,
depuis plus récemment.
Sans chercher à être exhaustif, il nous
propose quelques réformes simples et audacieuses, après avoir égratigné au
passage ces « candidats à la primaire,
atteints d'une amnésie rétrograde, eux qui ont tous été au pouvoir à un moment
ou à un autre (…) et dont les changements qu'ils ont apportés ont toujours été
désastreux ».
C’est également ce que je souligne
régulièrement, que ce soit pour le « capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois »
ou « Bling-bling » et « Fifi-le-déchu »…
Mais c’est valable aussi pour « Juppette »,
même si là, il y a prescription.
Et il propose des réformes qui « sont faciles à faire, ne coûteraient rien et
pourraient changer bien des choses ».
1 – « Rendre les fonctionnaires inéligibles », sauf s'ils démissionnent
pour toujours de la fonction publique (et sauf, à mon sens, à repasser les
concours externes), ce qui est le cas aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en
Suisse, dans les trois plus vieilles démocraties du monde.
Là, je m’étonne moi-même : C’est
exactement une de mes anciennes propositions, toujours d’actualité (avec le tirage
au sort des membres de la « Haute assemblée », le Sénat, où là, ils
ne seraient pas obligés de démissionner).
Lui de remarquer qu’actuellement, « pour un fonctionnaire qui se présente à une
élection, c'est pile je gagne, et face je ne perds pas ».
Du coup, entre la moitié et les deux
tiers des députés sont fonctionnaires, « ce
qui rend notre pays irréformable puisque réformer la France, c'est réformer son
État et qu'on ne peut pas demander à nos héros de se tirer une balle dans le
pied ».
On peut en convenir largement…
2 – « Limiter à une seule le nombre des retraites des fonctionnaires »,
payées par vos impôts, pour empêcher certains de cumuler des retraites de
maire, député, ministre et président de conseil général ou régional, sans
compter, pour certains autres, des retraites à taux plein de professeur (« Air-Eau »)
ou de juriste à la Cour des comptes (« Le Chi », le
« Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois »), des métiers qu'ils ont
à peine exercés et seulement à leurs débuts.
À mon sens, pas seulement : Il
s’agirait aussi de remettre le niveau des rémunérations, cumulées ou non,
autour d’un plafond proche du revenu médian des populations ainsi administrées…
Et on en est loin, ma foi !
3 – En cas de retraites cumulatives
payées par vos impôts, il faudrait calculer la valeur actualisée de toutes ces
retraites afin que, « dans un esprit de
justice fiscale », nos élus paient l'ISF sur ces sommes actualisées.
Ce n’est pas un dogme et pourrait bien
être inutile après le point précédent, mais seulement « un calcul ».
En prenant l'exemple d'un entrepreneur
qui vit des dividendes que lui verse son entreprise et qui doit financer
entièrement sa retraite, il lui faut posséder un capital très important, de 10
ou 20 millions d'euros minimum, pour dégager des intérêts suffisants afin de
pouvoir toucher une retraite comparable à celle de nos élus cumulards, sachant
que, pour ces derniers, leurs retraites bénéficient de la garantie de l'État et
qu'elles sont indexées, ce qui n'est pas le cas dans le privé !
En bref, une simple mesure d’équité…
4 – Un homme politique au sommet de
l'État doit avoir un casier judiciaire absolument vierge !
Là, je veux.
Lui, il remarque qu’en
« Gauloisie-juridique », nul ne peut être officier dans l'armée,
gendarme ou juge s'il a un casier. Ce devrait être également le cas d'un
président de la République ou d'un Premier ministre.
Perso, j’étendrai la mesure à tout élu,
à n’importe quelle charge ou fonction publique : Les voyous, même de la
route, n’ont rien à faire à prétendre gouverner autrui avec le pognon d’autrui
(hors les sénateurs s’ils sont tirés au sort…).
5 – Une loi devrait obliger les hommes
publics à une vraie transparence, a
fortiori concernant leurs liens avec des clubs d'influence ou des groupes
de pression.
Charles Gave prend l'exemple de « Caca-zut-hack »
: S'il est « tombé », dit-il, « ce n'est
certes pas à cause du zèle des autorités françaises, c'est parce que les
autorités suisses avaient décidé de faire plonger ce Tartuffe qui n'arrêtait
pas de leur donner des leçons de morale » !
C’est vrai que « L’Ordre du
Tartuffe » a disparu faute d’animateurs, mais cet « élu » aurait
sûrement gagné une mention toute particulière…
Pour lui, c'est à ce moment-là
seulement, dans un entrefilet d'un journal, qu'on a appris que le Grand-Orient
l'avait rayé de ses cadres.
« Honnêtement,
je me contrefous de savoir qui est ou qui n'est pas membre de ces
organisations. En revanche, en tant que citoyen, j'ai le droit de savoir si M.
Ayrault faisait partie de la même organisation, ou M. Valls ou Mme Taubira ou
M. Hollande. Ce manque de zèle que chacun a pu constater dans la sordide
affaire Cahuzac est-il dû à l'incompétence de nos magistrats ou au fait que M.
Cahuzac avait des amis qui pouvaient bloquer le dossier ? »
Une vraie transparence « assainirait considérablement l'atmosphère
dans notre système politique, nos tribunaux, nos commissariats ou nos médias
».
Pépère, là, il n’est pas arrivé, parce
que les « frangins-trois-points », ils ont investi depuis belle
lurette toutes les sphères du pouvoir politique et médiatique, tel que ce n’est
plus un réseau, mais une véritable colonie-bananière (et fromagère).
Dire qu’on leur doit la Déclaration des
droits de l’homme et le fait que « mon pays » (celui que j’aime
tant…) en est depuis la patrie…
6 – « Supprimer la notion même de syndicats représentatifs dans le monde du
travail. »
Les syndicats officiels jouissent d'un
monopole contraire à la liberté d'association et de candidature constate-t-il,
et sont les seules institutions dans notre République à recevoir des
subventions étatiques sans jamais être auditées, ne serait-ce que par la Cour
des comptes.
Bon, là, il retarde : C’est en
train de changer.
« La
seule chose qui donne un caractère représentatif à un élu, c'est que l'élection
ait été libre. Nous en sommes loin, très loin. »
Là, on peut dire que ça tombe sous le
sens, à moins de vivre en dictature d’état-d’urgence généralisé.
Notez que nous y sommes encore pour un
moment…
7 – Enfin, « la dernière des réformes qui ne coûterait rien et pourrait rapporter
gros consisterait à sortir l'État de tout ce qui concerne l'information ou la
culture ».
Il propose de « supprimer toutes les subventions, toutes les radios et les chaînes
d'information d'État et tous les avantages fiscaux dont bénéficient les
journalistes et les journaux ».
Une vraie mafia qui défend ses
prébendes avec une vigilance sourcilleuse…
Il ajoute à cela « la suppression du ministère de la Culture et du service de Matignon
chargé de distribuer des enveloppes à certains journaux ».
Fort drôle : C’est là que les
« frangins-trois-points » restent les meilleurs pour vivre avec
« l’argent des autres », tels des rapaces et parasites vampirisant le
« denier pue-blik » sans ni émotions ni limites !
Faudrait qu’il se réveille le
grand-homme.
Eh bien figurez-vous, que je ne savais
pas que j’étais aussi « libéral-avancé » que ça.
Je vais enfin pouvoir commencer mon
travail « sur moi-même » quant à dessiner une esquisse de programme
politique pour mon pays…
Si j’en ai le temps, si je reviens
d’exil, si ça peut servir à quelque-chose pour « ma nichée ».
Ce qui est moins certain…
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