Pari gagné pour « Flanby » ?
Eh bien oui : On y est presque !
Bon d’accord, en « trafiquant » un peu les
chiffres, en inventant à finances ouvertes quelques « trappes à chômeurs »
qui s’y sont plus ou moins bien engouffrés.
Certes, là encore c’est « contre-intuitif »
puisque les derniers chiffres publiés, ceux du mois d’août, semblent de
prime-abord si « catastrophiques ».
C’est d’ailleurs le thème retenu par toute la presque
unanime.
Effectivement, « El-Konnerie » a annoncé une
hausse de 1,4 % par rapport au mois de juillet, une « très forte hausse »
(+ 50.200) pour la catégorie A établissant en métropole à 3,56 millions de
personnes en déshérence, et explique ce bond en partie par les conséquences des
attentats de juillet (+ 76.000) pour les « toutes catégories ».
En réalité, il s'agit bien de la plus forte hausse
depuis janvier 2013 (hors « bug » SFR) en disent-ils tous…
Et en comptant l'outre-mer, l'augmentation atteint
aussi 1,4 %, ce qui porte le total de chômeurs sans aucune activité (catégorie
A) à 3,81 millions de personnes…
Une paille !
D’autant que ces taux sont aussi à la hausse même
lorsqu’on inclut les demandeurs d'emploi ayant exercé une petite activité
(catégories B et C, à + 1,4 %). Leur nombre atteint 5,52 millions en métropole,
5,82 millions sur la « Gauloisie-laborieuse » toute entière.
Le nombre de chômeurs en formation a également
fortement augmenté sous l'effet du plan emploi du « Capitaine-de-pédalo-à-la-fraise-des-bois »
(+ 5,3 %).
Sans pour autant suffire pour faire baisser le nombre
de chômeurs en catégorie A.
Des solutions « poudre-aux-yeux » pour tous
ceux qui ne s’en sortent pas…
Des mauvais chiffres qui contrastent avec les données
publiées par l'Acoss.
Car selon cet organisme collecteur des cotisations de
Sécurité sociale, les embauches ont en effet nettement progressé (+ 3,7 % hors
intérim) au mois d'août…
Alors qu’il faut dire qu’après une certaine embellie,
la croissance économique a subi un petit trou d'air entre avril et juin, en se
contractant de 0,1 %, ce qui pourrait expliquer le rebond du chômage au mois
d'août.
D'autant qu'avec les attentats de Nice et de
Saint-Étienne-du-Rouvray, le tourisme a souffert. « Ce résultat, nettement moins favorable que ceux des mois précédents,
peut s'expliquer notamment par les difficultés rencontrées dans certains
secteurs d'activité particulièrement affectés par les attentats de juillet
(tourisme, hôtellerie-restauration, commerce de loisir, notamment) », a
immédiatement réagi le ministère du Travail.
La belle excuse… : C’est vrai que l’église Saint-Étienne-du-Rouvray
est un lieu touristique incontournable : Le jour de l’assassinat du prêtre,
ils étaient 5 !
Et les services de la ministre de souligner que « cette hausse a par ailleurs été amplifiée
par une augmentation inhabituelle du nombre d'actualisations des demandeurs
d'emploi, due notamment à un effet calendaire (nombre de jours ouvrés plus
élevé) ».
Là, je préfère cette explication … « technique »
qu’on retrouve tous les ans, faut-il rajouter.
Tout ça pour vous dire que dans le détail, le nombre
de demandeurs d'emplois sans activité, en catégorie A, reste toutefois en baisse
depuis le début de l'année (– 23.700).
Sur 12 mois, le recul atteint 10.900 personnes. Et les
dernières prévisions de l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance chômage, sont optimistes
pour cette année : L’organisme prévoit une baisse de 50.000 chômeurs d'ici à la
fin de l'année en métropole !
Quand je vous dis qu’il a gagné son pari…
Et signe encourageant, le pays avait enregistré entre
avril et juin un cinquième trimestre consécutif de créations nettes de poste
dans le privé (+ 29.500 emplois), soit 121.300 sur un an !
Et le taux de chômage trimestriel, exprimé en
pourcentage de la population active au sens du Bureau international du travail,
est de toute façon orienté à la baisse…
On est donc sur une « course à l’inversion »
de la courbe du chômage : Il va vraiment pouvoir en conclure qu’il a gagné
son pari (tant de fois repoussé et contrarié par la réalité).
Là, c’est fait.
Reste que l'Unedic prédit une nouvelle dégradation en
2017, avec 79.000 chômeurs supplémentaires, en raison d'un ralentissement de la
croissance sous « l'effet du Brexit »
(on se demande comment, puisqu’il n’y a pas de « Brexit » avant 2019…),
cumulée à un « ralentissement des
politiques publiques de l'emploi », notamment des contrats aidés et du
pacte de responsabilité : C’est comme pour la BCE qui ne trouve plus assez
de créances à racheter. Là, on ne trouve plus de volontaires pour entrer « équitablement »
dans les catégories D et E…
Et de rappeler que la semaine dernière, votre ministre
de l'Économie a aussi accusé l'organisme de regarder l'avenir « avec des lunettes pessimistes », et
réfuté la prévision de croissance du consensus des économistes pour 2017, + 1,2
%, sur laquelle se base l'Unedic.
L'exécutif, lui, prophétise une croissance de 1,5 %
avec ses lunettes de myope.
Elle y sera si l’inflation-réelle atteint et dépasse les 1 %, naturellement.
Il n’empêche, si le nombre de chômeurs, mesuré en masse, est
passé de 2.923.200 en mai 2012 à 3,81 millions en août 2016, finalement et en taux
de chômage, en % de la population active, il est pratiquement revenu à son
niveau du deuxième trimestre 2012, celui juste après l'arrivée de « Flanby-à-la-fraise-des-bois-tagada »
au pouvoir.
C’est qu’entre deux, on en aura mis plus à la retraite
qu’il n’en est rentré sur le marché de l’emploi : Astucieux, non ?
Conséquence, malgré les apparences et selon cet indicateur trimestriel, le
président est en train de gagner son pari de l'inversion de la courbe !
CQFD.
D’ailleurs les réactions n’ont pas tardées :
Pour « Steph-la-Folle », (Parti-des-Soces-sectaires)
porte-la-parole du gouvernement : « C'est un
chiffre extrêmement important pour les Français, il faut
qu'on continue à appuyer sur des leviers d'investissements, sur le soutien aux
entreprises, sur les mesures d'aides à l'embauche qui fonctionnent extrêmement
bien (…).
Si !
« Après la
stabilité qu'on avait constaté au dernier semestre de 2015, on amorce une
décrue (…) Il faut que nous
poursuivions car une inversion doit se faire dans la durée, sur l'ensemble des
mois qui vont venir » (sur RTL).
Hein c’est’y pas beau le « ça va mieux ! »
Et ça va aller de mieux en mieux, vous verrez promet-il
entre les lignes…
En relai le PS à la manœuvre : « Cette baisse
significative démontre que les efforts engagés ne sont pas
vains et que les politiques menées portent leurs fruits. Cette diminution du nombre de
chômeurs s'ajoute à la publication
de nombreux indicateurs positifs sur la situation économique de notre pays. La
reprise est en marche »
(communiqué officiel).
Trisomique, vous avez dit ?
Bien sûr, il y a encore des empêcheurs de penser en rond.
« Deux-noix-âme-ont », pluri-ex-sinistre (à
l'Économie sociale et solidaire et à la consommation, puis de « les-Ducs-à-Sion »,
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche), candidat frondeur à la
primaire organisée par le PS : « Ces
chiffres ne font que confirmer la nécessité de tourner la page d'une politique
qui a échoué, fondée sur des solutions inefficaces, en dépit des artifices
statistiques qui visent à sortir les demandeurs d'emploi de la catégorie A.
Depuis
10 ou 15 ans on applique les mêmes recettes qui ont les mêmes effets. Il y a un
refus de sortir des critères européens de Maastricht, un refus d'envisager un
protectionnisme européen dont on a besoin, d'envisager un rabaissement du temps
de travail ou un revenu universel que je préconise.
On a
une politique presque naïve, irresponsable, vis-à-vis des entreprises. Il y a
un soutien sans distinctions aux entreprises sans se demander quels sont les
secteurs qui en ont le plus besoin. On est dans une religion de la croissance
et au final on n'a ni la croissance, ni la baisse du chômage.
C'est
le moment de sortir du déni » (l'AFP).
Té ! En voilà une réforme à faire, là directe :
Passer autoritairement et par la loi, là tout de suite, la durée du travail de
151 heures/mois à 78 heures !
Conséquences immédiates, on supprime les catégories A et
B du chômage, et on sort d’emblée 3,5 millions des catégories C et E qui vont
trouver immédiatement du boulot.
Même que ça pourrait ne pas suffire, à en rappeler les
« réservistes-en-retraite » et vider tous les camps de réfugiés !
Magnifique idée, finalement.
Ce mek est encore plus utopique que tous les autres réunis…
Évidemment, dans l’opposition, on se régale : Je
vous en prends au hasard quelques commentaires – assez peu nombreux,
finalement, comme si ça n’intéressait plus personne :
– « Deux-noix-Disparu » (Républicains-démocrates) : « C'est une très bonne
nouvelle, tant mieux (…) »
Mais si ! Il se réjouirait presque que l'autre puisse se représenter, vous-dis-je…
« Mais ce
n'est pas suffisant, notamment si on se compare aux autres (…) Si tout le monde
baisse et que nous, on baisse moins vite, malheureusement ça veut dire que
notre politique économique n'est pas la bonne (…)
Globalement
ce n’est pas au niveau, pas à la hauteur des enjeux » (iTélé).
Il a tout compris au Schmilblick, ce gars-là !
– « Bling-bling », encore candidat à la
primaire de la droâte : « Les
Anglais connaissent le plein emploi, les Américains connaissent le plein
emploi. Nous avons mis en œuvre en France une politique économique en dépit du
bon sens.
Nulle
part ailleurs dans le monde on a cette politique marquée par l'embauche de
fonctionnaires, comme si on pouvait se permettre de d'augmenter les dépenses
publiques, l'explosion des impôts, 50 milliards d'impôts de plus, comment
voulez-vous que les entreprises françaises créent des emplois dans ces
conditions ?
(…) Au fond
l'économie française est aujourd'hui en situation d'urgence absolue et le
changement de politique économique, c'est la seule alternative possible »
(direct sur BFMTV).
Ce qui n’est pas si faux que ça, mais c'est qui qui a débloqué un maximum pour implanter durablement le « canasson-boiteux » qui l'aura coiffé au poteau, finalement ?
– Et le président du groupe UDI à l'Assemblée : « Cette nouvelle hausse importante du chômage
vient de nouveau sanctionner lourdement le bilan d'un président de la
République en campagne, davantage concentré sur 2017 et les divisions de la
gauche que par le sort des millions de chômeuses et de chômeurs dont il est
pourtant responsable. (…)
Sa
promesse d'inverser la courbe du chômage est un mensonge et un échec de plus,
qui démontrent qu'une autre politique est plus que jamais nécessaire (…). »
(communiqué officiel)
C’est finalement hallucinant d’autisme : Personne
n’a vu qu’il va enfin pouvoir se représenter, tête haute et lui-même n’aura pas
vu tout le drame économique et social (et fiscal…) qu’il a fait et fait encore vivre
à ses électeurs.
Eux au moins s’en rappellent toujours.
Le problème, c'est que le chômage, en France, en période de (faible) croissance, et malgré l'effet d'entraînement de la croissance mondiale, reste élevé. Mais bon, c'est la faute à pas de chance, au Brexit, à la BCE, aux attentats, puisqu'on a tout fait contre le chômage.
RépondreSupprimerIl a toujours été élevé, quelles que soient les raisons invoquées, Vlad !
SupprimerJe me souviens encore de l'époque où on différentiait pas les 5 catégories et on nous démontrait scientifiquement que 4 % de chômage, c'était normal puisqu'il était "frictionnel" !
Puis on nous a expliqué qu'avec 1 million de chômeurs, le pays serait dans la rue à faire la révolution.
"Sait-Gain" expliquait à "Mythe-errant", que 3 millions de chômeurs, c'était intenable !
Aujourd'hui, on en est à 5,6 millions et il n'y a toujours pas de révolution !!!
En fait, c'est plutôt 6,6 toutes catégories, en incluant tous ceux qui sont sortis des statistiques (catégorie "F") par découragement absolu.
Peut-être nettement plus quand tu ressort le chiffre des "auto-entrepreneurs" qui n'ont trouvé que cette solution pour ne pas crever de faim et le quelque demi-million qui vont créer des TPE pour la même raison et vont tomber tôt ou tard dans une "trappe d'inactivité"...
Ce qui fait au total que si, en masse, le chômage augmente tous les jours, le taux de ceux-là rapporté au nombre d'actif est bien passé de 10,5 % au second trimestre 2012, à 9,9 au troisième trimestre 2016 : "Flanby" a donc fait s'inverser la courbe du chômage !
Magnifique.
D'ailleurs, tu auras noté la communication gouvernementale sur le sujet, qui insiste sur ce dernier point pour en justifier...
Bref, c'est déjà plié : Il va oser se représenter.
Reste la question principale : Se représenter devant le peuple ou se représenter aux primaire de gôche ?
Parce que ce n'est pas du tout pareil comme source de légitimité.
D'autant qui prend le risque d'être déjuger par deux fois, au lieu d'une seule...
Enfin, on verra bien ses choix à venir !
Bien à toi !
I-Cube