Les taxes mexicaines sur le sucre…
Au Mexique, malgré la « taxe soda », l’obésité continue de progresser selon
les derniers chiffres publiés, et largement repris dans la presse du monde
entier.
Le Mexique compte désormais proportionnellement plus d’adultes obèses et en surpoids que les États-Unis.
Avec 72,5 % de la population adulte concernée, le pays n’est dépassé, parmi les pays de l’OCDE, que par le Chili (74,2 %).
Chez les enfants âgés de 5 à 19 ans, en revanche, les États-Unis conservent la tête du classement avec 41,8 % de ceux-ci en situation de surpoids ou d’obésité, contre 34,1 % au Mexique.
L’obésité proprement dite concerne 28,9 % des Mexicains, et touche
davantage les femmes (32,8 %) que les hommes (24,3 %).
En 1988, le taux de surpoids et d’obésité n’était que de 35 % : Il a donc doublé en vingt ans.
Une des explications à cette progression constante de l’obésité et du surpoids pourrait tenir dans le fait que la consommation de boissons sucrées, et particulièrement du cola, y est la plus importante au monde. Les Mexicains boivent chacun en moyenne 160 litres de cola par an.
La consommation de cette boisson est de 100 litres aux États-Unis et 23 litres en « Gauloisie-adipeuse ».
Le marché mexicain représente à lui seul plus de 40 % des ventes de Coca-Cola en Amérique du Sud !
Les autres sucent du jus de cactus… Karamba !
C’est ainsi que 70 % des sucres ajoutés consommés par les Mexicains viendraient des boissons sucrées. Mais celles-ci n’expliquent pas à elles seules cette croissance de la population en surpoids. D’autres facteurs entrent en jeu tels, comme partout dans le monde, la hausse de la sédentarité et la diminution de l’activité physique, le recul de la pauvreté et, en conséquence, l’augmentation de la taille des portions.
Soulignons également que la société mexicaine est largement influencée par
le mode de vie « ricain », y compris par sa nourriture. À cela
s’ajoute l’alimentation propre au Mexique, largement basée sur des produits
dérivés du maïs. Ainsi que la croyance culturelle, dans de nombreux foyers, que
le surpoids chez les enfants est signe de bonne santé.
Comme disait ma grand-mère, celle de mon cimetière, « il vaut mieux faire envie que pitié » !
À partir de 2012, le gouvernement mexicain s’est penché sur la question et a mis en place des cours de nutrition dès l’école primaire. Il a également lancé des campagnes de publicité sur la promotion d’habitudes de vie plus saines, et a programmé des investissements dans l’accessibilité à l’eau potable. Il faut en effet savoir que l’eau est impropre à la consommation dans plusieurs régions du pays, et que l’eau en bouteille est souvent plus chère que les sodas.
Ces mesures ayant eu peu d’effets notables, les autorités mexicaines ont mis en place, à compter de janvier 2014, une taxe sur les boissons sucrées d’un peso par litre (soit une augmentation d’environ 10 % du prix de vente des boissons), et une taxe de 8 % sur les aliments dits à faible valeur nutritionnelle ayant une densité énergétique 275 kcal ou plus par centaine de grammes.
La taxe sur les boissons sucrées s’applique sur les produits suivants : Boissons
aromatisées, ingrédients (sirops, concentrés, poudres, etc.) permettant de
fabriquer des boissons aromatisées, boissons énergisantes contenant du sucre
ajouté.
L’autre taxe – sur les aliments fortement caloriques – s’applique sur les snacks, les confiseries, le chocolat et produits à base de cacao, les desserts, les beurres d’arachide et de noisette, les crèmes glacées et les produits à base de céréales à forte teneur en sucre ajouté.
Bref, tout ce qui est bon au palais des gamins, quoi…
Il semble que la taxe a entraîné une diminution de plus de 7 % des achats
de boissons taxées au cours des deux années qui ont suivi sa mise en place.
Parallèlement, au cours de ces deux mêmes années, les achats de boissons non
taxées ont augmenté de 2,1 %.
La baisse de la consommation a surtout touché les ménages les moins aisés (– 10,2 %).
Chez les Mexicains moyens, la baisse de la consommation n’a été que de 5,8 %, tandis que la consommation a été inchangée chez les plus aisés. Ainsi, les plus gros consommateurs de produits taxés – les catégories les moins aisées – sont ceux qui ont réduit le plus fortement leur consommation.
Autrement dit des taxes particulièrement ciblées sur les plus « povs’ », bien discriminatoire à souhait pour tous les « sans-dents » du pays : J’adore !
Toutefois, un chercheur du Colmex (El Colegio de México), un établissement
d’enseignement supérieur spécialisé en sciences humaines, contredit ces
résultats. Selon lui, la taxe n’a fait qu’entraîner une perte du pouvoir
d’achat, notamment pour les ménages les plus défavorisés, qui continuent de
consommer massivement des sodas.
Il faut dire que les consommateurs se sont probablement tournés vers des produits moins chers, sans pour autant que ceux soient à teneur moins élevée en sucre. Dans une étude, la Banque mondiale montre ainsi que la bouteille de cola de deux litres coûtait en moyenne 19,5 pesos en décembre 2013, avant l’entrée en vigueur de la taxe, alors que la moins chère était de 15,6 pesos tout comme la bouteille de soda. Or, en décembre 2015, deux ans après la réforme, les deux bouteilles de cola valait le même prix (19,8 pesos), tandis que la bouteille de soda était à 18 pesos.
La Banque mondiale souligne aussi qu’en décembre 2013, le litre de cola le moins cher coûtait en moyenne 9,3 pesos. Deux ans après la mise en place de la taxe, le consommateur mexicain peut trouver un litre de cola ou de soda aromatisé autour de 4,4 pesos dans les supermarchés, notamment grâce à des super-promotions. Les auteurs de l’étude concluaient donc que « pour les consommateurs qui peuvent acheter à ces prix promotionnels, la réforme fiscale n’a pas modifié radicalement les incitations financières à réduire la consommation de sodas ordinaires ».
Oui, mais ça
fait de la recette fiscal supplémentaire sans avoir besoin de taxer les plus
aisés et les classes moyennes, d’autant que comme le disait très justement
Colbert, il faut taxer les plus pauvres, car ils sont les plus nombreux…
À moins que ce soit de Clémenceau, je ne sais plus bien.
Selon l’Institut mexicain des statistiques (Inegi), si les ventes de sodas avaient baissé de – 1,9 % et celles de chips et de biscuits apéritifs de – 3,7 % à fin 2014, elles sont reparties à la hausse en 2016, respectivement de + 1,6 % et de + 7,5 %.
Et les chiffres de l’Institut mexicain de santé publique sont aussi sans ambiguïté : « si l’obésité en milieu urbain a stagné ces quatre dernières années, elle a augmenté de 10 % en milieu rural, hommes et femmes confondus. La taxe soda n’a donc, jusqu’à maintenant, pas permis de faire baisser l’obésité ».
Là encore, bel échec à constater… Mais les caisses du Trésor bien remplies…
Car c’est aussi ce que tendrait à prouver le montant des recettes tirées
de cette taxe par le gouvernement mexicain. Celui-ci est en effet en
progression constante, ce qui montre bienque la consommation des produits visés
par la taxe n’est nullement en diminution. Bien au contraire, elle continue de
progresser.
Face à ces résultats mitigés, les autorités mexicaines ont décidé d’intensifier leur lutte contre la surcharge pondérale et le diabète : Ainsi, à l’automne 2019, le Parlement mexicain a voté une loi visant à remplacer les étiquettes alimentaires, la plupart du temps mal comprises par les consommateurs, par de grandes vignettes qui avertissent que le produit est trop gras, trop salé ou trop sucré !
Nous, on y colle un « score »… « nutri-score » où on mélange un peu de tout pour obtenir une note globale qui ne freine aucune envie alimentaire…
Mais pour l’instant, au Mexique, même si de nombreuses voix militent en ce sens, le gouvernement mexicain ne s’est pas décidé à augmenter la « taxe soda ».
En bref, comme en long et en large, la fiscalité comportementale n’a
finalement qu’un effet de « sidération opportuniste » au moment de sa
mise en place qui s’estompe au fil du temps.
Quitte à n’avoir plus aucun effet sur le long terme pour une vraie politique sanitaire.
En revanche, ces « taxes à la consommation » ont l’avantage d’être quasi-indolores mais de former des « recettes de poche » significatives qui permettent d’alléger ou en tout cas de ne pas alourdir la fiscalité directe bien plus sensible d’un point de vue électorale.
Et puis, comme il est dit ci-avant, ce sont des taxes discriminatoires qui frappent d’abord et proportionnellement les plus pauvres, les empêchant de s’enrichir durablement…
Autrement dit, c’est un outil insensible mais efficace de stabilité sociale.
Je vous laisse là, sur votre faim de graisses et votre soif de sodas avant
d’examiner les taxes sur les tabacs qui sont un vrai roman…
Le boire et le manger avant le fumer !
Bonnes estives à toutes et à tous !
I3
Pour mémoire (n’en
déplaise à « Poux-tine ») : « LE PRÉSENT BILLET A ENCORE ÉTÉ RÉDIGÉ PAR UNE
PERSONNE « NON RUSSE » ET MIS EN LIGNE PAR UN MÉDIA DE MASSE « NON RUSSE »,
REMPLISSANT DONC LES FONCTIONS D’UN AGENT « NON RUSSE » !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
Le Mexique compte désormais proportionnellement plus d’adultes obèses et en surpoids que les États-Unis.
Avec 72,5 % de la population adulte concernée, le pays n’est dépassé, parmi les pays de l’OCDE, que par le Chili (74,2 %).
Chez les enfants âgés de 5 à 19 ans, en revanche, les États-Unis conservent la tête du classement avec 41,8 % de ceux-ci en situation de surpoids ou d’obésité, contre 34,1 % au Mexique.
En 1988, le taux de surpoids et d’obésité n’était que de 35 % : Il a donc doublé en vingt ans.
Une des explications à cette progression constante de l’obésité et du surpoids pourrait tenir dans le fait que la consommation de boissons sucrées, et particulièrement du cola, y est la plus importante au monde. Les Mexicains boivent chacun en moyenne 160 litres de cola par an.
La consommation de cette boisson est de 100 litres aux États-Unis et 23 litres en « Gauloisie-adipeuse ».
Le marché mexicain représente à lui seul plus de 40 % des ventes de Coca-Cola en Amérique du Sud !
Les autres sucent du jus de cactus… Karamba !
C’est ainsi que 70 % des sucres ajoutés consommés par les Mexicains viendraient des boissons sucrées. Mais celles-ci n’expliquent pas à elles seules cette croissance de la population en surpoids. D’autres facteurs entrent en jeu tels, comme partout dans le monde, la hausse de la sédentarité et la diminution de l’activité physique, le recul de la pauvreté et, en conséquence, l’augmentation de la taille des portions.
Comme disait ma grand-mère, celle de mon cimetière, « il vaut mieux faire envie que pitié » !
À partir de 2012, le gouvernement mexicain s’est penché sur la question et a mis en place des cours de nutrition dès l’école primaire. Il a également lancé des campagnes de publicité sur la promotion d’habitudes de vie plus saines, et a programmé des investissements dans l’accessibilité à l’eau potable. Il faut en effet savoir que l’eau est impropre à la consommation dans plusieurs régions du pays, et que l’eau en bouteille est souvent plus chère que les sodas.
Ces mesures ayant eu peu d’effets notables, les autorités mexicaines ont mis en place, à compter de janvier 2014, une taxe sur les boissons sucrées d’un peso par litre (soit une augmentation d’environ 10 % du prix de vente des boissons), et une taxe de 8 % sur les aliments dits à faible valeur nutritionnelle ayant une densité énergétique 275 kcal ou plus par centaine de grammes.
L’autre taxe – sur les aliments fortement caloriques – s’applique sur les snacks, les confiseries, le chocolat et produits à base de cacao, les desserts, les beurres d’arachide et de noisette, les crèmes glacées et les produits à base de céréales à forte teneur en sucre ajouté.
Bref, tout ce qui est bon au palais des gamins, quoi…
La baisse de la consommation a surtout touché les ménages les moins aisés (– 10,2 %).
Chez les Mexicains moyens, la baisse de la consommation n’a été que de 5,8 %, tandis que la consommation a été inchangée chez les plus aisés. Ainsi, les plus gros consommateurs de produits taxés – les catégories les moins aisées – sont ceux qui ont réduit le plus fortement leur consommation.
Autrement dit des taxes particulièrement ciblées sur les plus « povs’ », bien discriminatoire à souhait pour tous les « sans-dents » du pays : J’adore !
Il faut dire que les consommateurs se sont probablement tournés vers des produits moins chers, sans pour autant que ceux soient à teneur moins élevée en sucre. Dans une étude, la Banque mondiale montre ainsi que la bouteille de cola de deux litres coûtait en moyenne 19,5 pesos en décembre 2013, avant l’entrée en vigueur de la taxe, alors que la moins chère était de 15,6 pesos tout comme la bouteille de soda. Or, en décembre 2015, deux ans après la réforme, les deux bouteilles de cola valait le même prix (19,8 pesos), tandis que la bouteille de soda était à 18 pesos.
La Banque mondiale souligne aussi qu’en décembre 2013, le litre de cola le moins cher coûtait en moyenne 9,3 pesos. Deux ans après la mise en place de la taxe, le consommateur mexicain peut trouver un litre de cola ou de soda aromatisé autour de 4,4 pesos dans les supermarchés, notamment grâce à des super-promotions. Les auteurs de l’étude concluaient donc que « pour les consommateurs qui peuvent acheter à ces prix promotionnels, la réforme fiscale n’a pas modifié radicalement les incitations financières à réduire la consommation de sodas ordinaires ».
À moins que ce soit de Clémenceau, je ne sais plus bien.
Selon l’Institut mexicain des statistiques (Inegi), si les ventes de sodas avaient baissé de – 1,9 % et celles de chips et de biscuits apéritifs de – 3,7 % à fin 2014, elles sont reparties à la hausse en 2016, respectivement de + 1,6 % et de + 7,5 %.
Et les chiffres de l’Institut mexicain de santé publique sont aussi sans ambiguïté : « si l’obésité en milieu urbain a stagné ces quatre dernières années, elle a augmenté de 10 % en milieu rural, hommes et femmes confondus. La taxe soda n’a donc, jusqu’à maintenant, pas permis de faire baisser l’obésité ».
Là encore, bel échec à constater… Mais les caisses du Trésor bien remplies…
Face à ces résultats mitigés, les autorités mexicaines ont décidé d’intensifier leur lutte contre la surcharge pondérale et le diabète : Ainsi, à l’automne 2019, le Parlement mexicain a voté une loi visant à remplacer les étiquettes alimentaires, la plupart du temps mal comprises par les consommateurs, par de grandes vignettes qui avertissent que le produit est trop gras, trop salé ou trop sucré !
Nous, on y colle un « score »… « nutri-score » où on mélange un peu de tout pour obtenir une note globale qui ne freine aucune envie alimentaire…
Mais pour l’instant, au Mexique, même si de nombreuses voix militent en ce sens, le gouvernement mexicain ne s’est pas décidé à augmenter la « taxe soda ».
Quitte à n’avoir plus aucun effet sur le long terme pour une vraie politique sanitaire.
En revanche, ces « taxes à la consommation » ont l’avantage d’être quasi-indolores mais de former des « recettes de poche » significatives qui permettent d’alléger ou en tout cas de ne pas alourdir la fiscalité directe bien plus sensible d’un point de vue électorale.
Et puis, comme il est dit ci-avant, ce sont des taxes discriminatoires qui frappent d’abord et proportionnellement les plus pauvres, les empêchant de s’enrichir durablement…
Autrement dit, c’est un outil insensible mais efficace de stabilité sociale.
Le boire et le manger avant le fumer !
Bonnes estives à toutes et à tous !
Post-scriptum : Alexeï Navalny est mort en détention pour ses opinions politiques. Les Russes se condamnent à perpétuité à en supporter toute la honte !
Постскриптум: Алексей Навальный умер в заключении за свои политические взгляды. Россияне обрекают себя на всю жизнь нести весь позор!
Parrainez Renommez la rue de l'ambassade de Russie à Paris en rue Alexeï Navalny (change.org)
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