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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

dimanche 31 juillet 2022

La croisière d’Alexis (19)

Dix-neuvième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Nous avons passé le cap Finistère dans la nuit et sommes devant la côte portugaise que l’on distingue à peine depuis le pont promenade.
Le fond de l’air est toujours frais et le ciel parfois nuageux.
Aujourd’hui, nous sommes dans l’attente d’un groupe musical suédois : musiciens, chanteurs, producteur, ingénieurs du son et quelques groupies du groupe…
Ne me demandez pas son nom, c’est imprononçable et je n’en avais jamais entendu parler auparavant…
Même la vedette, une sorte de grand escogriffe échevelé qui se prend probablement pour la copie conforme de Mick Jaeger, je ne connais pas.
Encore un « perché » qui se prend pour Dieu réincarné.
Pas plus que leur musique qui ressemble vaguement à du rap-électro.
Le rap en suédois, je ne savais pas que ça pouvait exister. Mais ils chantent aussi en anglais, pas folles les guêpes qui visent le marché mondial, et pas seulement dans leur langage autochtone-local.
Ils sont là pour préparer leur prochain album, et un clip, équipés de tout leur attirail pour pouvoir bosser dans l’amphithéâtre du bord, au calme jusqu’après le réveillon.
On verra comme ça passer plusieurs « équipes » : c’est le navire défouloir de tous les fantasmes de gens parfois totalement à l’Ouest, allumés-sévères…
Avant l’arrivée des allemands.
Ainsi tourne le monde.
 
Et je retourne à ma « luxueuse » routine, Aurélie étant toujours très occupée avec ces « cas-contacts » du moment…
On finit par ne se croiser que pour le petit-déjeuner qu’elle a tendance à prendre de plus en plus tard.
Ça tiendra plus du brunch au fil du temps, jusqu’au jour où elle se fera servir des cannellonis et moi du Fish & chips avec le café matinal et les brioches du bord…
Elle est aux anges : elle aura pu récupérer son second « soutif à fleur » sur la poubelle de la salle de bain, le dernier disparu et puis plus rien ne disparaîtra de sa garde-robe.
Quant à moi, j’ai toujours en fin de journée cette odeur de cigarillo qui vient polluer mes narines à peu près à la même heure.
Au moins jusqu’à Gibraltar.
Et l’ordinateur ne veut pas me dire d’où ça peut venir…
Tel qu’un soir je pars en patrouille, officiellement pour rechercher Minouche, dont je sais pourtant qu’elle vagabonde au « casino ».
Tous les ponts extérieurs sont déserts sur mon bord où personne ne fume.
Parfois, je change de bord et grimpe sur le pont de l’équipage vérifier que mon « petit-piège » pour contrôler la porte de la cabine de notre capitaine fonctionne bien : Mélanine passe et y repasse, semble-t-il.
La passerelle est désertée : personne à la barre. Ça fonctionne vraiment tout seul.
Vérification faite, notre capitaine est en soute des machines.
Elle doit être en train de régler une des « nombreuses anomalies » du moment…
 
Du coup, ce soir-là, je finis devant une table de poker animée par quelques numéros 18. Je suis la seule humaine et ils font semblant de me laisser gagner.
C’est fort drôle : je ne sais même pas jouer au poker. À la belotte, au rami, au domino, au six qui prend, je veux bien, mais alors le poker, ça ne m’a jamais inspiré.
Et pourtant ils me font gagner, puis à mon troisième verre de gin-fizz, en trois ou quatre coups, je me fais plumer.
J’abandonne le reste de mes gains sur la table, la tête un peu chancelante : de toute façon les jetons m’ont été offerts et ils n’ont aucune valeur ailleurs que sur la table de jeu.
C’est juste un jeu, une distraction pour faire oublier l’ennui du moment.
Derrière moi, la salle s’éteint, les robots s’immobilisent, il n’y a plus âme qui vive jusqu’au prochain passager pénétrant dans l’endroit.
Finalement, tout est factice : il n’y aucun effort à fournir que celui de survivre.
Et c’est une tâche grandement facilitée à ce bord.
 
Quelques jours plus tard, entre deux virées en mer qui reste plutôt fraîche, et au moment d’arriver en méditerranée, une bagarre éclate aux abords de la piscine extérieur.
Le chanteur vedette se fait bousculer, envoie un patate-molle au visage de son agresseur passablement éméché malgré l’heure matinale, qui riposte tel que l’un glisse et tombe à l’eau, dans la piscine.
Aussitôt des numéros 16 déboulent pour séparer les belligérants, alors que les groupies hurlent, et ramassent le type qui est tombé à l’eau. C’est qu’il saigne du cuir chevelu et que ça pollue l’eau de mer du bassin !
Il aura dû se cogner quelle que part.
Aussitôt emmené à l’infirmerie alors qu’il se débat et injurie son agresseur. Je suis là, estomaquée, mais les injures suédoises, je n’imprime pas…
Ça me laisse froide, pour tout dire.
Notre capitaine aura fait une apparition dans l’amphithéâtre qui sert de studio d’enregistrement et les aura sermonnés, toutes et tous.
Je n’y étais pas, mais dans les parties communes, les conversations sont enregistrées par l’IA.
Quand elles sont audibles.
Et là, surprise, mais énorme surprise : Mélanie s’exprime clairement en suédois !
Passe en anglais, passe en castillan comme je l’ai déjà vu faire, mais en suédois…
Et ils ont l’air de comprendre, lui donnent la répartie à laquelle elle répond.
Cette fille est multilingue et « fluently » en plus : ce n’est pas possible autrement !
C’est une perle rare qui mérite infiniment d’être notre commandant de bord.
 
Je rapporte la scène et le résultat de mes recherches sur les données de l’IA à Aurélie.
« Bé c’est un robot, cette gamine ! »
Effectivement, parler le français sans accent, l’anglais je ne sais pas avec quel accent, l’allemand rhénan ou berlinois, l’espagnol officiel, ok, ça peut se faire.
Mais s’exprimer en plus en suédois, ça ne peut être que le fait d’une IA.
« Ou alors elle est dotée d’un traducteur vocal. »
Ça n’existe pas me répond Aurélie.
« Mais si ça existe ! »
Je l’ai déjà vu fonctionner en Jordanie, à Petra, avec Paul faisant face à un moine croisé du onzième siècle qui venait de « libérer » Jérusalem …
Une histoire de fous que cet épisode-là !
Jean-de-Jérusalem, comment oublier cette péripétie de ma vie en compagnie de mon « boss », « pour témoigner » dans les volumes de sa biographie que je suis chargée d’écrire pour lui…
 
Le calme est revenu à bord, le blessé aura été soigné, le rap aura triomphé et moi, je me pose la question de savoir quel morceau de ladite biographie je suis censée écrire à l’occasion de cette croisière ?
Paul de Bréveuil, alias « Charlotte » est absent de mon horizon.
Je ne sais pas ce qu’il fait à ce moment-là. Probablement en Normandie avec sa famille et quelques amis à passer les fêtes entre confinement et couvre-feu.
Il ne répond même pas à mes courriels et textos : totalement absent !
Que dois-je témoigner de cette période de ma vie où je suis censée, et payée grassement, pour authentifier la sienne ?
Je ne le saurai que bien plus tard.
 
Autour de Gibraltar, qu’on ne distingue que vaguement dans la brume de décembre, les suédois sont débarqués et remplacés justement par des allemands venus en goguette se dévergonder pour la Saint-Sylvestre.
Les frontières sont fermées, mais ça se déplace tout de même et je ne sais pas comment.
J’assiste à leur débarquement en trois virées d’hélicoptère et c’est effectivement Mélanie qui les accueille avec un petit speech de bienvenue prononcé en allemand, toujours avec une sonate en fond musical.
Probablement la même que pour tous les autres groupes qui sont et vont passer : on embarque sur un navire expérimental où tout est conçu pour le bien-être et le confort de ses « invités » et qui est servi par une forte densité de robots de plusieurs types.
Je ne sais pas si elle rajoute qu’on peut même y trouver « des filles » accortes et accueillantes, qui sont d’ailleurs là, tout sourire et parlant elles aussi allemand pour accompagner leurs œillades.
Tu penses que les mâles de la cohorte ne sont pas venus là que pour la beauté des Baléares où ils iront débarquer, puisque moi-même je n’en verrai rien dans le ciel de janvier, mais bien parce qu’ils vont pouvoir baiser des « poupées » d’un nouveau genre autant qu’ils le peuvent : c’est presque mieux que les putes des quartiers chauds de leurs villes respectives !
Et seulement pour 300 euros la journée : un prix canon, même s’il n’est pas à la portée de toutes les bourses.
En plus, aucun risque de MST, pas comme à Hambourg, Munich ou Berlin.
Sauf qu’il y en aura un qui fera un collapsus ressemblant fort à un accident vasculaire cérébral que d’avoir trop abusé du matériel mis à sa disposition.
Il sera d’ailleurs évacué rapidement.
Que désormais, il y a non seulement quelques épouses, mais également une poignée de gamins qui accompagnent le groupe. Je n’imagine même pas comment tout cela va être géré sur la pincée de nuits qui vont suivre : peut-être feront-ils de l’échangisme, une fois les gamins couchés ?
 
Paul, un jour, il faudra qu’il me dise comment il gagne de l’argent avec un tel luxe déployé et des prestations « hors normes » pour si peu cher.
« La recette est pourtant simple », m’affirmera-t-il !
Oui, mais comment ?
En attendant, je confirme que Mélanie a au moins un avatar, une machine-sosie d’elle-même à bord. Son multilinguisme l’aura trahie : après le suédois, elle est aussi germanophone. Là, ça fait trop pour une seule et même personne.
Quand on embraquera des italiens aux abords de la Sicile, puis des slaves en mer Égée, des ukrainiens ou russes au large de Chypre et mieux encore des arabes en mer rouge, elle saura se faire comprendre avec la même aisance simple : elle ne peut pas avoir autant de jumelles que ça, tout de même…
Mais à ce moment-là, Aurélie et moi ne nous étonnerons-nous plus de rien quant aux qualités de notre commandante.
La seule fois où je l’ai entendue s’exprimer en anglais, le « vrai », hors au large des îles britanniques, c’est à Port-Saïd et ça n’a rien à voir.
Les pilotes, qui ne pilotent rien, montent à bord pour ramasser le droit de passage et ramener quelques cartouches de Marlboro embarquées à leur intention : ça facilite le « contact humain » et les procédures, tout en alimentant la contrebande locale de cigarettes…
Ceux-là baragouinent un anglais de cuisine que même moi je comprends parfaitement en faisant un léger effort pour faire abstraction de l’accent local.
Et ils auront fait la descente du Canal jusqu’à Suez sur la passerelle en compagnie de notre capitaine qui n’aura pas quitté son poste jusqu’à l’arrivée, le tout à la vitesse de 10 nœuds, le double de notre vitesse actuelle… en haute mer, alors même que le canal reste étroit.
Mais j’y reviendrai.
 
Le réveillon se déroule à proximité des Baléares que nous n’aborderons même pas. Le repas est servi au restaurant panoramique dans une ambiance alcoolisée : un vaste défouloir et les allemands ne sont pas les derniers à avoir le sens de la fête. Les tenues sont bigarrées, allant du smoking au « tee-shirt-sandales » en passant par des tenues tyroliennes.
Et quelques poupées avaient des robes de soirée alors que la plupart faisaient le service avec les numéros 16 et les tables à chenillette.
Le plus étonnant c’est que tout cela n’étonne même pas les gamins ! Pourtant ils se montrent facétieux avec les machines et presque désagréables avec les adultes : ça ne te donne pas envie d’en faire tellement ils sont mal-élevés, parfois insolents et toujours désobéissants. Un vrai concours de bêtises, jamais à court d’idées !
Je ne sais pas si nous étions pareils dans notre tendre enfance, mais si c’était le cas, on aura dû gâcher la bonne humeur de nos parents, il n’y a pas à tortiller…
À minuit, un feu d’artifice est tiré depuis la plateforme d’appontage des hélicoptères.
Il est magnifique, mieux à mes yeux que celui de Noël.
Et on termine avec les autres autour de la piscine pour un bain de minuit tout habillé…
Au large des Baléares, le navire se vide des allemands qui ont encore un peu la gueule de bois.
Ils sont remplacés par un groupe d’espagnols qui viennent écluser quelques litrons de vin rouge et se livrent à un concours de tapas dans la bonne humeur pendant trois jours et deux nuits, épuisés d’avoir abusé des « poupées » du bord.
 
Un midi, après les rotations d’hélicoptère et sous le pâle soleil de janvier, un homme en veste légère et chaussures blanches, m’aborde le long de la piscine alors que je m’apprêtais à aller déjeuner en solitaire au self, une fois de plus.
« Bonjour mademoiselle. Seriez-vous Aurélie ? »
Ah non, pas de chance !
« Alexis. »
Il cherche la biographe de Paul.
« Je suis celle-là. Vous devez confondre les prénoms qu’on vous a donné. »
Il confondait, effectivement.
« Je me présente : Baron Jacques de Bréveuil, avocat au Conseil ! »

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