Bienvenue !

Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

samedi 16 juillet 2022

La croisière d’Alexis (4)

Quatrième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Je claque deux fois dans les mains, la porte coulisse sur le visage d’Aurélie.
« Je peux visiter ? »
Bien sûr.
« Ah oui, c’est pas mal chez toi aussi. Moi, j’ai la douche à droite en entrant. Tu veux venir voir ? »
Et pourquoi pas, tiens donc !
Deux claquements de main, je sors. Nous traversons le vaste couloir central et la porte numéro 25 s’ouvre à son approche.
Nous sommes installées au bout du couloir. Il y a 26 cabines par niveau, avec à chaque extrémité une batterie d’ascenseur, ainsi qu’une autre, par lesquels nous sommes arrivés, à peu près au milieu du long couloir, posée sur les côtés de telle façon que ça ne coupe pas la perspective, même si le couloir est coupé par les portes de verre coulissantes.
Les ascenseurs sont ceinturés par des escaliers de verre et de boiserie et ceux des extrémités s’ouvrent sur le pont qui se prolonge : un petit solarium vers l’avant, un autre vers la poupe, mais nous sommes toujours dans la purée de pois britannique !
 
La cabine d’Aurélie est la copie parfaite de la mienne. Même luxe fonctionnel. Simplement, la partie rangement et salle de bain est à droite au lieu d’être à gauche chez moi.
La télévision est allumée chez Aurélie. Et ça crache des sons et images d’un clip de rap.
Un robot range encore délicatement le contenu de ses deux valises pleines à craquer dans le placard. C’est la même, une sorte de table de nuit mais sur larges roulettes qui se déplace silencieusement, équipée de quatre bras télescopiques munies de pinces et d’une « tête » elle-même montée sûr un mât télescopique qui porte deux caméras, ou ce qui doit être équivalent, comme les « chenillettes » de notre arrivée, mais plus petites.
« C’est juste un peu bas de plafond pour moi ! »
Elle lève le bras et, en ne se dressant que la pointe des pieds, elle touche tour à tour le plafonnier, le détecteur de fumée et la tête de sprinkler…
« Mais le lit doit te convenir. Il est grand. »
Pour une fois, elle n’aura pas besoin de dormir de travers, en chien de fusil, où les pieds ballant sur les bords…
« Comment tu as fait pour avoir ce robot qui range tes affaires ? »
L’air mutine elle me répond :
« Comme m’a dit de faire numéro 16. J’ai demandé à haute voix qu’on range mes affaires. »
J’en fais l’expérience : « Peut-on ranger mes affaires dans la cabine 26 ? »
Je n’ai pas de réponse. Juste un « bip » se fait entendre comme pour me faire savoir que ma demande est enregistrée.
« Attention, il y a un chat dans la cabine 26… »
De nouveau un « bip », sur une note un peu différente.
« Tu sais comment que ta demande a été enregistrée ? »
Le « bip » et elle a vu sa porte s’ouvrir toute seule sur « une table de nuit » sur chenillettes…
 
On sonne à sa porte et une nouvelle fois je sursaute.
Aurélie claque deux fois dans ses mains et la porte s’ouvre sur la commandante du bord.
Une silhouette de femme sanglée dans un uniforme blanc aux boutons dorés mais ornés de quatre « sardines » dorées sur les épaulettes et les manches s’avance vers nous.
« Mélanie Bruyère, commandante de ce navire. Je vous souhaite la bienvenue à bord, mesdames. »
La voix est douce, comme son visage aux traits fins encadré d’une paire de « mèches folles » de cheveux blonds qui la rendent presque angélique, sinon jolie : notre boss sait s’entourer !
La dame a une poitrine menue et un corps souple. Ses deux yeux bleus se plantent dans le regard d’Aurélie, puis le mien.
« Enchantée Capitaine ! » répond Aurélie.
Pour ma part, je me présente en tendant ma main droite qui sera saisie au vol avec délicatesse.
Tout chez cette femme respire la bonté.
Comment devient-on commandant de navire de croisière, alors que je la verrai bien infirmière, doctoresse, ou puéricultrice ?
Ce n’est pas que l’uniforme ne lui aille pas, mais ça ne lui donne même pas l’air viril ni détentrice de l’autorité nécessaire à ce type de fonction.
Curieux, finalement…
 
« Je dois vous dire que je n’apprécie pas votre présence à mon bord pour cette première translation en Mer Rouge. Si j’ai bien compris notre boss à toutes, vous n’avez rien à faire, sauf à m’espionner ainsi que le fonctionnement du navire.
Je peux m’en charger toute seule. »
Personne n’en doute.
« Espionner, espionner, pas vraiment », intervient Aurélie. « Il nous faut seulement vivre l’expérience du bord vue comme des clients, d’après ce que j’ai pu comprendre… »
C’est exactement ce que Paul de Bréveuil aura dit à Mélanie au moment de prendre son commandement.
« Mais vous n’êtes pas des clientes comme les autres. Savez-vous ce qu’est un « client » pour un navire comme celui-ci ? »
Un croisiériste.
« Sauf qu’un croisiériste vient en couple ou en famille et que nous ne recevons que des hommes seuls… »
Ils doivent s’ennuyer…
« Même pas ! Ceux qui séjournent à bord en ce moment font séminaire dans la journée jusqu’à proximité de la Tamise. En revanche, dès ce soir, ils vont user des services de nos « poupées ». Des cyborgs sexuels… »
Ah oui, c’est vrai, l’objet même de cette compagnie maritime un peu particulière !
 
« Nous avons une capacité de 52 passagers payant sur deux niveaux de cabines et nous pouvons mettre à leur disposition jusqu’à 150 « poupées » différentes de sexe féminin. À leur choix. »
Pour moi aussi ? l’interrompt Aurélie.
« Pour vous aussi, si ça vous chante, bien naturellement. Le catalogue est accessible depuis vos deux écrans, avec la télécommande ou le clavier.
Je veux juste vous préciser que nous sommes les trois seules vraies femmes du bord durant tout le trajet jusqu’en Arabie Saoudite. Autrement dit trois exceptions.
Moi, je commande et rapporte à notre armateur. Vous, vous espionner le fonctionnement et rapportez au même…
Alors pourquoi pas celui de nos poupées.
Vous aussi Madame Dubois ? »
Euh…
« Vous n’avez pas un couillu sous la main qui saurait me séduire, plutôt ? »
La réponse est totalement décevante : « Ah non. Les seuls mâles de ce bord sont « nos clients ». Il faudra vous en contenter et les séduire vous-même. Mais la concurrence pourrait être rude contre nos « poupées » programmées pour ne savoir faire que ça !
Si vous essayez, sachez que je ne veux pas d’histoire avec eux, sinon je vous passe par-dessus bord sans ménagement ! »
Tu parles d’une menace…
Elle n’en ferait rien, de toute façon !
 
« Ceci dit, je vous rappelle les consignes sanitaires. Gestes barrières, le moins de contact possible, gardez vos distances et lavez-vous les mains le plus souvent possible.
En principe, il n’y a pas de contaminé à bord : ils ont tous des tests PCR négatifs et certains sont déjà partiellement vaccinés au Pfizer.
Moi-même je le suis pour une première dose et je recevrai la seconde dans quelques jours, mais du vaccin AstraZeneca. »
Comme nous deux, en somme. J’imagine que les doses proviennent du même lot que Paul aura su se procurer.
« Aussi, je ne vous conseille vraiment pas d’avoir des contacts rapprochés avec nos clients, d’autant qu’ils ne séjournent en moyenne que trois jours au plus avant de laisser la place à une nouvelle bordée.
Soit une dizaine de rotations avant notre arrivée en Mer Rouge.
Je vous préviens, au moindre symptôme, c’est la quarantaine stricte et l’évacuation forcée sous 24 heures.
Alors, évitez donc de prendre froid… »
Nous voilà prévenues.
« Bien, commençons par faire un tour du propriétaire. Vous êtes-vous restaurées ? »
Non : pas eu le temps.
On se retrappera au dîner.
 
« Le tea-time va être servi à nos britishs dès qu’ils auront terminé leurs exposés. Personnellement, je vous conseille de vous faire livrer vos repas dans vos cabines : elles sont équipées pour ça. Vous passez commande de vos menus depuis le clavier de vos ordinateurs ou depuis la télécommande de votre poste de télévision et ses menus déroulants.
Bien, on commence par les cales ! Suivez-moi.
Et si j’ai bien compris les instructions de l’armateur, vous avez embarqué avec un chat. Ce n’est pas pour rien : il m’aura été demandé de vous remettre cette mini-caméra à attacher sur son harnais et il pourra aller où il veut à bord. »
Eh non ! Minouche pourrait glisser et tomber à l’eau !
« Malgré nos précautions, il y a un couple de rats qui a réussi à embarquer. S’ils se reproduisent au rythme habituel des rats, on va être envahi sous peu. Votre chat partira donc à la chasse et avec la caméra on pourra suivre ses trajets et ses observations.
C’est qu’un rat, ça bouffe tout, même les fils électriques et les joints de tuyauterie ! »
Voilà autre chose…
 
Minouche, depuis qu’elle laisse ses copines chasser les mulots dans mon jardin, elle ne chasse plus beaucoup : j’aurai dû être prévenue pour en prendre un autre, Oxymore par exemple, un bon chasseur qui trouve malin de me ramener ses prises jusqu’au pied de mon lit.
Un beau « Bleu russe » à la queue cassée, typique de la race, élégant et long comme un jour sans pain quand il s’étale sur la planche d’un radiateur. On dirait Aurélie en chat…
Il s’appelle comme ça, parce que quand il est apparu, il ressemblait à une petite boule noire. D’où son premier nom : Boulette. Et il s’est arrondi sérieusement, jusqu’à s’amincir en grandissant : toujours 4 kilos, mais bien 1,20 m tout « déployé ». Presque squelettique. D’où son surnom : une boulette squelettique, c’est devenu un oxymore finalement !
Mélanie nous transporte jusqu’à la quille du navire, le pont zéro.
« L’accès est interdit aux passagers. Avec la reconnaissance faciale et l’IA qui gère tous les équipements, nous savons exactement où sont nos clients en temps réel.
Vous, à condition d’être seules ou seulement que vous deux, vous avez accès partout, sauf à ma cabine. Si vous êtes accompagnées d’une personne non-autorisée, l’ascenseur ne vous emmènera pas sur les trois ponts inférieurs et les portes resteront bloquées. »
Charmant que d’être fliquée ainsi en permanence.
« Question de sécurité : si une personne tombe à l’eau, elle sera détectée et le navire fera une manœuvre d’urgence en lâchant des bouées, des drones aériens et en envoyant un canot rapide pour le récupérer. »
Même pour mon chat ?
« Probablement… Il faut que je vérifie ce détail. »
Charmant, charmant, en pense-je…
 
Le pont zéro est en fait une vaste cave sur deux niveaux qui fait tout le long du navire, coupée par des cloisons d’étanchéité tous les 10 mètres environ.
Deux générateurs à gaz font tourner deux arbres à hélice. C’est monstrueux et curieusement presque silencieux.
Normalement tout est sombre parce qu’il n’y a pas âme qui vive, mais là, parce que nous sommes présentes, c’est inondé d’une lumière blafarde.
Tout est d’un blanc immaculé, sauf le sol qui est vert et métallique ainsi que les coursives de visite qui nous surplombent et enjambent les machines, et il y a quelques lumières de différentes couleurs sur les diverses machines et armoires électriques qui parsèment notre parcours.
« Les réservoirs de gaz sont sur les flancs. Normalement, ces équipements disparaîtront lors de la remise à niveau décennale. Je crois qu’il est prévu d’y installer un petit réacteur nucléaire qui fera de l’électricité.
Actuellement, on a des batteries électriques pour manœuvrer environ deux heures à 5,5 nœuds : l’arrivée dans les ports se font à l’électrique pure.
Mais on ne mouillera dans aucun port, sauf à Port-Saïd. »
 
En fait, le navire est un hybride : les hélices sont entrainées par trois gros moteurs électriques qui tournent alternativement ou de concert et par l’intermédiaire d’une « boîte de réduction ». Comprendre une sorte de boîtes de vitesses qui réparti les efforts sur les deux arbres à la demande.
Et l’électricité est fournie par les deux turbines à gaz qui alimentent également les batteries.
On peut ainsi arrêter de polluer et continuer à avancer.
« Mais où sont les hommes de votre équipage qui contrôlent ces machines ? » questionne Aurélie.
« Il n’y en a pas. Tout est commandé depuis la passerelle. »
Je pensais me souvenir qu’il devait y avoir au moins un officier-machine. Mais Paul aura voulu probablement faire encore quelques économies sur les frais de personnel…
« Nous avons deux réseaux électriques redondant de contrôle et de commande et nous disposons de la fibre un peu partout. Plus l’intranet du bord qui fonctionne par wifi et des relais Bluetooth répartis sur tous les capteurs et commandes du bord, jusqu’aux portes de vos cabines, des salles des machines jusqu’aux ponts supérieurs en passant par tous les niveaux.
Et le tout est géré depuis le pont passerelle et par l’ordinateur central qui est lui-même dédoublé.
On n’a pas besoin de personnel dans cette partie technique là. Ni ailleurs, d’ailleurs. »
Et si ça tombe en panne, questionne-je ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire