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Oui, entrez, entrez, dans le « Blog » de « l’Incroyable Ignoble Infreequentable » ! Vous y découvrirez un univers parfaitement irréel, décrit par petites touches quotidiennes d’un nouvel art : le « pointillisme littéraire » sur Internet. Certes, pour être « I-Cube », il écrit dans un style vague, maîtrisant mal l’orthographe et les règles grammaticales. Son vocabulaire y est pauvre et ses pointes « d’esprit » parfaitement quelconques. Ses « convictions » y sont tout autant approximatives, changeantes… et sans intérêt : Il ne concoure à aucun prix littéraire, aucun éloge, aucune reconnaissance ! Soyez sûr que le monde qu’il évoque au fil des jours n’est que purement imaginaire. Les noms de lieu ou de bipède et autres « sobriquets éventuels » ne désignent absolument personne en particulier. Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existant par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies) y est donc purement et totalement fortuite ! En guise d’avertissement à tous « les mauvais esprits » et autres grincheux, on peut affirmer, sans pouvoir se tromper aucunement, que tout rapprochement des personnages qui sont dépeints dans ce « blog », avec tel ou tel personnage réel ou ayant existé sur la planète « Terre », par exemple, ne peut qu’être hasardeux et ne saurait que dénoncer et démontrer la véritable intention de nuire de l’auteur de ce rapprochement ou mise en parallèle ! Ces « grincheux » là seront SEULS à en assumer l’éventuelle responsabilité devant leurs contemporains…

vendredi 29 juillet 2022

La croisière d’Alexis (17)

Dix-septième chapitre
 
Avertissement : Vous l’aviez compris, ceci n’est qu’un roman, une fiction, une « pure construction intellectuelle », sortie tout droit de l’imaginaire de son auteur.
Toute ressemblance avec des personnages, des lieux, des actions, des situations ayant existé ou existantes par ailleurs dans la voie lactée (et autres galaxies), y compris sur la planète Terre, y est donc purement, totalement et parfaitement fortuite !
 
Minouche aura passé sa nuit à se blottir dans mes pieds.
Je suis sur le mauvais bord : si je peux voir le soleil se coucher sur l’horizon en ce moment, je ne le vois pas se lever, pas plus que je ne peux distinguer la côte.
On ne doit pas être loin de l’Espagne et de Borgo, ou encore plus loin.
La rotation des passagers « VRP-brasseur » ne vas pas tarder.
Et ce sera la danse des « chenillettes » pour faire le ménage, la lingerie, la literie et la salle de bain des chambres libérées avant l’arrivée du nouveau groupe.
Des hispanophobes : j’aurai un peu plus de chances de comprendre ce qu’ils se disent qu’avec les anglais du premier tour.
Cette fois-ci, ce sont des couples qui débarquent. Des « vieux » encore un peu plus vieux que les mêmes anglais du premier tour.
Et ils sont accueillis par les « poupées » sagement habillées de leur tenue de service, mais toujours aussi souriantes et accueillantes à en être presque aguicheuses : il fallait voir les regards que lançaient les « épouses » venues aussi pour s’encanailler la veille de Noël au grand-large.
L’ambiance ainsi que les menus auront changé et Aurélie aussi : si les espagnols restent assez joyeux dans l’ensemble, la musique du bord les aidant probablement, Aurélie est de nouveau dans une phase aphasique.
Et moi, je reprends mon quotidien habituel, presqu’une routine.
 
Je comprends pourquoi les « tours » ne durent que trois jours et deux nuits : on n’a pas le temps de s’ennuyer et on en garde un souvenir probablement ébloui.
En revanche, je commence à connaître par cœur les routines quotidiennes : lever, toilette, petit maquillage, choix de vêtements pour la journée, petit-déjeuner dans la cabine d’Aurélie ou la mienne.
Voire, plus exceptionnellement, au snack et son buffet libre-choix ou au restaurant.
Le ciel est tout de même voilé sur son bord et l’air reste frais, même si c’est nettement moins qu’en Écosse.
Le menu est alternativement fait de viennoiseries-café-jus de fruits pressés ou d’un breakfast britannique, avec saucisses, tranches de bacon, thé, porridge, cake, œuf sous l’une de ses nombreuses formes.
Petits tours de jogging d’une heure environ… je parviens bien à faire une quinzaine de tours sans forcer.
Re-douche et remaquillage léger, je retire mon vêtement de sport et je finis la matinée à flâner sur le pont « loisir », ses restaurants, sa boutique pour finalement attendre l’heure du déjeuner avec Aurélie au solarium quand le temps le permet ou dans une de nos deux cabines.
Aujourd’hui, il y a de la paëlla qu’on prend avec les « invités » dans le restaurant panoramique arrière, servie par les « poupées-soubrettes ».
Je ne suis pas une spécialiste, mais je la trouve excellente et les passagers également semble-t-il.
 
Aurélie retourne dans sa cabine pour une sieste coquine avec une « Gaïa » alors que j’épluche mes courriels, teste de nouveau le logiciel de l’IA du bord et sa data, et je télécharge la presse francophone.
Qui n’est pas fameuse : on confine, mais pas en Allemagne. Les belges sont plus radicaux et les anglais se vaccinent à tour de bras.
Le Président américain fait de la résistance dénonçant des élections truquées : une affaire qui finira par l’envahissement du Capitole par ses partisans. Drôle d’image d’une démocratie élective moderne qui veut donner des leçons au monde entier et imposer « son modèle » tout autour de la planète.
Et le Brexit devrait finir par un accord sur la pêche et la frontière irlandaise qui a du mal à éclore.
Les hommes sont-ils cinglés à ce point pour se détester ainsi mutuellement ?
 
Et puis dans l’après-midi, je retourne sur les ponts extérieurs dès qu’il fait un peu plus chaud, à me demander où est passée Minouche et ce que je fais sur ce rafiot si luxueux…
Si l’envie m’en prend, je vais choisir un livre à la bibliothèque pendant que les hispaniques se font des jeux collectifs d’adulte, une sorte de petit-marathon ponctué de quizz divers.
Pendant ce temps-là, les hélicoptères continuent d’acheminer les décorations pour Noël que des « numéros 16 » et des « chenillettes » installent un peu partout dans les cabines et les couloirs.
Quand je rentre au soir, j’ai droit à des guirlandes, un petit sapin en plastique tout décoré, qui font un peu kitsch dans le décor raffiné de « mes quartiers ».
Je dîne avec Aurélie dans sa cabine, des pastillas aux soupions.
Elle me raconte sa journée de luxure avec « Gaïa ». Franchement, ça n’a aucun intérêt, voire c’est complètement indécent comme ces types qui s’envoyaient en l’air encore avant-hier dans les couloirs, presqu’écœurant, mais elle y met un tel enthousiasme que ça en devient un conte de fée…
Quels leurres, mais quels leurres !
 
Au soir, je descends au « casino », bien qu’il y ait une séance de cinéma, en espagnol non sous-titré, qui aura fait un tabac en fin d’après-midi, il y a tout de même du monde qui traine en attendant le réveillon.
Ça danse déjà dans la salle de concert qui est magnifiquement décorée et la sono cogne des tubes des années 80/90…
Ça a l’air de plaire.
Moi, Noël, ça me rend nostalgique. Je me repasse ceux vécus avec ma grand-mère.
Et que je ne revivrai jamais plus…
Quand je rentre c’est pour être assaillie par cette odeur de cigarillo…
C’est quand même pénible, non pas que je reste incommodée par l’odeur, mais que je ne parvienne pas à savoir d’où ça vient, même avec l’aide de l’IA sur laquelle je me jette : il n’y a qu’une seule personne dans sa cabine, hors Aurélie et moi, sur le bord opposé !
Et elle sort, puisque c’est une femme, après s’être apprêtée pour la soirée de réveillon : je la vois aller jusqu’à l’ascenseur en tenue de soirée…
Ce n’est pas ça.
 
À mon tour je me flanque d’une tenue à peu près potable pour participer à la soirée dansante.
Il y en a plusieurs, en réalité. Au « dancing », naturellement, quel que peu envahi, une autre dans l’amphithéâtre, de la musique autour de la piscine et les deniers couples sirotent un digestif encore attablés au restaurant panoramique…
Le relevé des activités des « poupées » sera en berne le lendemain. À part quelques-unes qui se feront tringler dans les parties communes par les plus avinés, elles font le service avec les numéros 16 alors que les « chenillettes » font déjà le ménage et les rangements.
Les robots-cambuse préparent dès maintenant le petit-déjeuner suivant et finissent de laver la porcelaine fine et les verres en cristal.
 
C’est qu’il y a feu d’artifice sur le pont bâbord. Et le meilleur endroit pour le voir reste le pont d’appontage. En tout cas c’est ce qui est indiqué sur le tableau, en espagnol, qui normalement affiche le menu du restaurant panoramique et celui d’information à l’entrée du snack qui sera resté fermé ce soir-là.
Un spectacle pyrotechnique un peu maigrichon à mon goût, sauf sur la fin, qui aura duré tout de même une bonne vingtaine de minutes.
Le temps de se geler les miches qu’on est content de rentrer se mettre au chaud.
J’en prend même une douche très chaude alors que Minouche est repartie en vadrouille.
Le lendemain, jour de Noël, elle sera rentrée sans que je ne m’en aperçoive.
Je m’inquiète pour Aurélie qui a du mal à émerger, comme beaucoup à bord, à qui je souhaite un joyeux Noël et lui remets un carré de soie Hermès aux couleurs chaudes, prévu pour elle de longue date.
Elle adore mais ça n’a pas l’air de l’emballer.
En maugréant, elle retourne dans sa cabine sans avoir touché à son breakfast, revient avec un paquet qui contient un livre de gravure de grands-voiliers à mon attention et repart se coucher…
J’ai à peine le temps de la remercier.
Joyeux Noël ?
Pas bien sûr.
 
D’ailleurs elle me fait faux bond à midi où je vais manger un bout de dinde aux marrons qui apparaît appétissant au libre-service. Je suis seule à déjeuner pour la première fois à bord.
Les autres passagers ont probablement la gueule de bois et le navire navigue sous la lumière de décembre à son allure pépère jusqu’au bout du continent.
Ne sachant que faire, je retourne dans ma cabine et repasse les événements de la nuit avec l’aide de l’IA.
Il y a eu de la débauche alcoolique.
Quelques « poupées » maltraitées dans les parties communes, et peut-être même quelques algarades avec une poignée de couples, mais comme on ne peut pas suivre ce qui se dit et fait dans les cabines, on n’en sait rien : je constate seulement la nervosité lue sur les visages ou quelques déplacements précipités dans les coursives.
Paul de Bréveuil, alias « Charlotte », mon patron, celui qui m’emmène dans cette galère, me souhaite un joyeux Noël par courriel.
Mais il n’aura pas répondu à mon message précédent.
Il dit qu’il est en Normandie avec Florence, son épouse, et leurs deux gamins.
Et ironiquement, je suppose, il me demande si je m’amuse bien…
Je m’enquiquine, oui…
Le luxe, c’est pas mal en soi et on s’y habitue vite, mais c’est finalement lassant.
De voir des machines avec des formes de machines, d’autres à forme quasi-humaine et encore d’autres déguisées en « pute de classe », qui font tout le turbin, jusqu’à faire les lits et le ménage sans la moindre intervention humaine, c’est intéressant au début. On se demande combien il a fallu d’heures de programmation pour que tout cela fonctionne sans même échanger le moindre mot.
Mais à la longue, c’est vraiment lassant : on n’y fait même plus attention, comme si c’était naturel.
 
J’ai alors la bonne idée de télécharger par Bluetooth les images collectées par la caméra de Minouche.
Elle dort la plupart du temps, elle boit et mange de temps en temps. Elle fait ses griffes sur l’arbre à chat épisodiquement, et le reste du temps elle miaule brièvement pour ouvrir les portes qui l’empêchent de se dégourdir les patoches.
Donc elle se promène, parfois pique un galop sans raison, ou alors pour une raison qui reste inconnue.
Ce qui m’inquiète quand même, c’est qu’elle saute aussi sur les rambardes disposées le long des bords extérieurs du navire, sur les ponts accessibles. Un jour, elle va tomber à l’eau !
Même si elle reste agile et finalement prudente.
Et une fois « son tour » terminé, comme moi je fais le mien à mâtine et au soir, elle rentre pioncer sur ma couette.
Ce qui reste intéressant, c’est qu’à un moment, une ombre disparaît sur le pont des cabines de l’équipage.
C’est tellement furtif que ça a failli m’échapper.
J’y suis revenu à plusieurs reprises. Une ombre ou un reflet ?
Ou une illusion d’optique ?
Il faut dire que c’est flou et que ça ne dure qu’une fraction de seconde.
Normalement, avec ma vue basse, je n’aurai jamais dû voir ça.
En fait, je ne l’ai pas vu une première fois. Mais mon instinct de journaliste me disait qu’il y avait une anomalie pas banale, quelle que part.
J’ai donc repassé plusieurs fois la séquence du « pont de l’équipage ».
Et il y a bien « une ombre » iconoclaste.
 
Naturellement, je reprends la même séquence au même endroit, sur le pont tribord de l’équipage, à la même heure sur les caméras de surveillance de l’IA et il n’y a rien.
On voit juste Minouche qui émerge par sauts successifs de l’échelle de coupée extérieure et avance tranquillement vers ladite caméra de surveillance.
Puis s’assoir devant une porte et miauler en espérant qu’elle s’ouvre.
Mais comme là, il s’agit de porte « mécanique à l’ancienne », avec poignée, la magie informatique n’opère pas.
Elle patiente, recommence et repatiente encore avant de décider de vider les lieux.
Nonchalamment, elle rebrousse chemin sous l’œil de la caméra de surveillance conformément aux images prises par sa propre caméra dissimulée et arrimée dans son collier.
Et je vois sa queue dressée en point d’interrogation fluctuant disparaître quand elle redescend par l’escalier de coupée.
Mon cerveau est en ébullition.
Je me repasse l’anomalie première, celle de « l’ombre » filmée par Minouche et ensuite le film de la caméra de surveillance de son arrivée jusqu’à son départ.
Il y a une seconde anomalie, je le sens, mais je ne vois pas laquelle.
Je sauvegarde le tout en espérant y voir plus clair en soirée : je vais être en retard pour mon parcours de footing : je veux être revenue dans ma cabine pour faire des photos du coucher du soleil !

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